Kora Knight

Si Alec était honnête, il devait reconnaître qu’il était plutôt heureux que Gesh l’ait mis dans cette position. Parce que tout ce qu’il avait fait finalement, c’était lui procurer une excuse valable pour enfin obtenir un peu d’action. Dieu seul savait que cela faisait trop longtemps. Et bien sûr, cela revenait à voir d’un nouvel œil, cette sorte de fantasme particulier concernant le fétichisme du viol – non seulement d’avoir à faire l’amour avec d’autres hommes, mais avec une espèce complètement différente en plus de cela – Alec n’arrivait pourtant pas à s’en soucier. Il était explorateur, pour l’amour de Dieu ! Jusqu’à la moelle de ses os. Poussé à découvrir de nouveaux mondes, de nouvelles choses, ce qui impliquait logiquement de les expérimenter également.

Alec s’arrêta au niveau des chaises et leva les yeux vers le ciel… Son cœur rata un battement. Seigneur, ces étoiles… Elles lui manquaient déjà. Éprouva le mal du pays et de l’espace. Au loin, les soleils scintillants et de vastes abysses. Ce qui n’avait pas vraiment de sens. Pourquoi le vide et des rais de lumière le calmeraient-ils ? Il n’en était pas vraiment sûr. Il savait que c’était étrange. Depuis le décès de ses parents, sa seule famille de sang, c’était comme si le vide l’appelait. Reflétant son âme. Une sorte d’esprit apparenté qu’il cherchait et auquel il s’était attaché.

Tu ne me vois pas. Pourtant, je me tiens juste devant toi.
Ces mots s’étaient gravés dans son esprit. En fait, ils l’avaient profondément dérangé.
— Je te vois, s’entendit-il murmurer, rompant le silence.
Le regard de Zercy vacilla imperceptiblement.
— Vraiment ?
Sa voix montrait sa circonspection.
— Oui… et ce, depuis un moment… Et ce que je vois n’est pas un monstre.

Il devait être en train de délirer. Après tout, ils n’avaient pas vraiment beaucoup mangé et ce tourment infini de leurs corps était épuisant. Puis, il y avait également les aspects mentaux : chaque plante devant laquelle ils passaient – et vu qu’ils se trouvaient dans une jungle, il y en avait énormément – Alec se demandait si elle valait le coup de se frotter contre elle. Et ces foutues fleurs gigantesques ? Avec leurs longues et grosses étamines emplies de pollen ? Il fantasmait, rêvant de se les enfoncer dans son arrière-train. Peut-être deux à la fois, en un seul gros paquet. Ce qui était un sentiment qui lui était totalement étranger. Il n’avait jamais désiré que des objets s’approchent de son rectum. Pourtant, désormais, il en rêvait plus qu’il ne souhaitait trouver un trou chaud et humide pour enfoncer son sexe à l’intérieur.
C’était complètement tordu, et pourtant vrai.

Alec se crispa avant de se redresser. Ses yeux parcoururent le corps de Zercy. Bon sang, il était musclé… déjà, rien que ses bras, avec ces bracelets de biceps qui accentuaient chaque renflement. Puis, il y avait son torse, tout lisse, réellement parfait. Gonflé à tous les bons endroits, comme n’importe quel Kríe, bien que pas aussi massivement. Ses abdominaux et ses cuisses puissants étaient également impeccables.
Le sexe d’Alec se raffermit davantage. Il se racla la gorge.
— Ouais… d’accord…
Il s’assit, ayant encore du mal à croire qu’il allait faire ça. Mais à époque désespérée… et tout ça… C’est pour Chet, se dit-il. Il le faisait pour son équipe.

— Je ne suis pas prude, si c’est ce que tu impliques.
Zercy gloussa, pourtant son rire était dénué d’humour.
— Je ne sais pas si je cherchais à le sous-entendre.
Il inclina la tête.
— Qu’est-ce qu’un prude ?
Alec serra les dents.
— Quelqu’un qui n’aime pas le sexe différent.
— Hmm… je vois.
Le roi gloussa à nouveau.
— Alors, oui. C’est exactement ce que je voulais dire.
Sa pique n’aurait pas dû déranger Alec, il aurait dû pouvoir laisser couler, pourtant, pour une raison quelconque, cette accusation le mit en colère.

Le pouls d’Alec changea de vitesse et se mit à battre un peu plus vite. La proximité du roi et cette foutue langue allaient de nouveau faire durcir son sexe.
Il posa sa paume sur la poitrine de Zercy, essayant de le repousser.
— Vraiment, Kríe ? Tu ne peux sérieusement pas envisager de me nettoyer comme ça ?
Le roi releva la tête. Et lui adressa un sourire à la fois carnassier et impertinent.
— En fait, je peux. Et je le ferai. Je suis le roi.

Alec se figea. Avançant vers le foyer, aux côtés de Roni, se trouvait un Chet aux yeux méfiants et au cul nu. Il l’admira pour la première fois, de visu. Avec tous ces muscles et cette énorme érection qui saillait droit devant lui, le gars incarnait un digne spécimen des mâles humains. Même après avoir subi cette épilation forcée, cela ne faisait qu’ajouter à son aura impressionnante.