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Critiques de Koshun Takami (178)
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Battle Royale

Prenant.



Dans un pays fictif dictatorial à la culture et avancement technologique contemporains, qui ferait rougir de honte la Corée du Nord, un programme militaire oblige une classe entière de jeune adolescents à se battre à mort sur sur une île. Tous les coups sont permis. Il ne peut en rester qu’un.



Si le pays est fictif, l’œuvre étant japonaise, vous n’aurez peut être pas tous les codes de lecture, mais cela passe très bien.

L’œuvre est arrivée dans ma PAL au moment de la sortie des premiers Hunger Games, une dizaine d’année après. Avec polémique à la clé et faux procès en intention de plagiat. Cela a redonné de la visibilité à ce roman bien plus mature, adulte, édifiant et puissant que sa pale copie pour ado.



Loin d’être un roman gore ou d’action, loin d’un destination finale avec ses images et ses sanguinolentes et spectaculaires morts en cascade, Battle royale nous emmène dans les profondeurs de la psyché humaine en parcourant les 42 individualités, leurs réactions et leur passé.

Si ce n’est pas non plus une mièvrerie dégoulinante de bons sentiments pour future adaptation de blockbuster américain, les personnages principaux restent extrêmement attachants et le fil rouge de leur devenir nous pousse à dévorer ce livre.

On pourra s’agacer de quelques longueurs destinées à donner plus de profondeur à quelques futurs morts et de consistance à l’univers crée par l’auteur qui a l’intelligence de ne pas en faire une resucée de 1984 avec son cortège de « vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir », car son roman aurait été alors trop glauque pour attirer les foules.



Il y a de l’espoir, souvent déçu, de la passion, des bons sentiments car aucun de ces jeunes n’étaient destinés à devenir des monstres. Un voyage au bout de l’enfer mais en croisière cinq étoiles.

A lire.
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Battle Royale

Pour la classe de 3èB du collège municipal de Shiroiwa, ce qui aurait dû être un sympathique voyage scolaire se transforme en cauchemar lorsque, après avoir été endormis par un gaz, ils se réveillent dans une salle de classe inconnue devant trois soldats armés et un homme qui prétend être leur nouveau professeur principal. La surprise passée, s'installe la terreur. Leur classe a été choisie pour participer au Programme. Et le principe en est simple : ils sont 42 et à la fin il n'en restera qu'un. Lâchés sur une île déserte de la mer de Seto, ils ont pour seule consigne de s'entretuer...



Dans un Japon devenu La Grande République d'Asie, un régime totalitaire commandé par un Reichsführer, le Programme peut concerner à tout moment n'importe laquelle des classe de 3è. Les élèves sont alors isolés, souvent sur une île, armés et le cou enserré d'un collier explosif qui permet de les localiser et de les éliminer s'ils pénètrent dans une zone interdite ou si le commandant estime que le jeu traîne en longueur.

Bien sûr c'est un choc pour ces adolescents qui n'imaginaient pas devoir un jour faire du mal à un camarade de classe, un ami peut-être. Certains, naïfs, ne peuvent croire qu'un des leurs se prendra au jeu et pourtant, la 3èB du collège municipal de Shiroiwa n'est pas composée d'enfants de choeur. C'est une classe hétéroclite avec ses sportifs, ses geeks, ses mauvais garçons, et les filles ne sont pas en reste, parmi elles, certaines sont douces, amoureuses, bonnes élèves, d'autres sont plus délurées, pragmatiques, prêtes à tout pour sauver leur peau.

Car là est bien le problème auxquels ils seront confrontés : à qui se fier ? Quand les amis d'hier deviennent des ennemis sanguinaires, quand accorder sa confiance peut s'avérer fatal, on ne peut plus compter que sur soi-même et affronter son destin.

Parmi les élèves, Shûya Nanahara, sportif accompli et fan de rock américain, une musique jugée subversive par le pouvoir en place, imagine réunir ses camarades pour tenter d'attaquer les militaires qui les surveillent. Mais cela reste un vœu pieux et très vite les morts s'enchaînent. Pourtant, il réussit à retrouver la jolie Noriko dont son meilleur ami était amoureux et s'associe à Kawada, un nouvel élève venu de Kobé. Le trio ainsi constitué va essayer de survivre, porté par Kawada qui aurait LA solution pour s'évader de l'île. Mais pour cela il faut survivre au milieu des tirs, des attaques surprises, des trahisons, des faux rapprochements...

Souvent comparé à Hunger Games, Battle Royale est à la fois plus dur et plus fin que son célèbre successeur. Plus dur parce que le sang coule à flots, que les meurtres sont décrits avec minutie dans toute leur horreur, parce qu'il ne faut s'attacher à aucun personnage tant il est susceptible, bon ou mauvais, de se faire trucider la page suivante. Et plus fin parce que la psychologie des personnages est plus approfondie et les mécanismes de survie mieux analysés. C'est aussi un roman plus politique, un pamphlet contre le Japon, décrit comme une société obéissante, peu prompte à se rebeller contre les décisions iniques du pouvoir, un pays apte à basculer vers la dictature avec l'accord tacite d'un peuple de moutons.

Mais Koushun Takami sait doser ses effets et au milieu de toute cette noirceur il ménage à son lecteur des plages d'éclaircies illuminées par l'amour, l'amitié vraie et la possibilité pour chaque individu de rester humain et intègre en toute circonstance. Ainsi que de vraies pistes de réflexion sur les sentiments, la confiance, l'instinct de survie, le sens moral, la politique.

Même si le style n'est pas fabuleux, Battle Royale se dévore tout de même de bout en bout et réserve son lots de surprises jusqu'à la toute fin. Glaçant et réaliste.
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Battle Royale

Ce que j’ai ressenti:…Foudroyante Battle de coeurs battants…







Au final, il n’en restera qu’un…



Ceci n’est pas une mauvaise blague, ni la bande annonce de « The Voice »… Les « Battle » sont bel et bien mortels, cruellement réels, sauvagement sanglants. Cette classe de 3ème n’aurait jamais pensé être l’élue du Programme, et pourtant, il va falloir à ses jeunes gens beaucoup de courage et de détermination, pour ce réveil effroyable sur cette île retirée, terrain de jeu miné, il faudra survivre… Survivre aux autres.



« Aujourd’hui, mes petits amis, vous allez vous amuser à vous entre-tuer! »



Quand tu tiens en main ce beau volume de quelques 800 pages et que tu devines par avance, que ça ne va pas être de la guimauve: prévois-toi dans ton planning, une sacrée plage de moments dans lequel tu vas pouvoir te confronter à l’ignoble, à l’éventuel monde imaginaire de violence extrême , et appréhender une nouvelle façon de jouer. Je te mets juste en garde, ô toi le lecteur curieux, parce que ça envoie niveau émotions diverses ainsi que mises en scènes atroces…Et pourtant, il y a une certaine addiction qui se crée, car tu ne peux laisser à leur triste sort, ses enfants…Jusqu’à la dernière page, tu espères : que le jeu s’enraye, que l’humanité triomphe…



"Ni peur, ni doute, jamais…"



Koushun Takami ne se contente pas de livrer une histoire morbide sans morale, non, il nous livre dans cette trame d’horreur, une étude psychologique de la peur, avec en exemple, des adolescents pleins de sentiments contraires dû à leur âge difficile, sur une aire prédéterminée, avec une règle du jeu implacable. Il nous fait réaliser à quel point le doute peut envahir les esprits fragiles, comme il s’insère insidieusement dans les comportements, jusqu’à quel point, il peut rendre fou…Une classe entière de gamins, plus ou moins unis dans le quotidien va être contrainte d’éliminer, un à un, ses camarades, au dépit de l’amitié, au détriment de l’amour…Il suffit d’une étincelle, parfois, pour que le carnage se déclenche…L’auteur réussit le pari à créer cette atmosphère de tension très particulière de confiance bafouée, au delà des volontés premières des participants. C’est le Jeu, parce que l’Autre le joue. C’est l’Instinct de survie qui domine parce que les règles sont ainsi. Toute l’horreur se tient là, toute l’intensité se joue là. Dans cet unique sentiment: la peur…



"Parce que si tu commences à douter, alors oui, tu peux douter de tout, absolument de la moindre petite chose, tu peux douter. Mais si tu doutes de tout, il faudra que tu t’entoures de tellement de précautions que tu ne pourras bientôt plus bouger le petit doigt."



Si les minutes et l’espace de jeu se réduisent inexorablement pour ces petits héros malgré eux, pour toi aussi, lecteur, le temps prend soudain une autre forme, il s’étire aux souffles de vie qui se perdent… Te voilà confronté à un régime politique totalitaire, à une hécatombe d’innocents, à l’horreur de Battle Royale. J’ai lu ses pages, avec la gorge serrée, heureusement qu’il y avait des notes de douceur auxquelles se raccrocher parfois, mais clairement ce livre te hante. Cette folie t’accompagne dans ton espace intérieur, te déstabilise dans cette illusion de jeunesse candide, te frappe aussi sûrement que le plus déterminé des joueurs, t’atteint en plein cœur de tes convictions utopistes…



S’il n’en restait qu’une, pour vous convaincre de lire ce livre, je serai celle là…



Ma note Plaisir de Lecture 10/10.




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Battle Royale

Avant la série Hunger Games, il y a eu Battle Royale. Les ressemblances sont à ce point inouïes qu’il semble impossible qu’un roman n’ait pas influencé l’autre. Dans l’œuvre de Koshun Takami, écrite et se déroulant dans un univers dystopique à la fin du XXe siècle, l’empire japonais est devenu la République de Grande Asie dirigée par le Reichsführer. Est-ce que la Seconde Guerre mondiale aurait tourné en faveur de l’Axe ? Ou est-ce que la défaite aurait plongé le pays du soleil levant encore davantage dans le totalitarisme ? Ce n’est jamais éclairci mais je suppose que ce n’est pas si important. Il suffit de savoir que, chaque année, on procède au Programme. Il s’agit d’une simulation (très réelle) de combat : «laisser se battre entre eux les élèves d’une classe jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul survivant, l’objectif étant de recueillir diverses données statistiques sur le temps mis par le champion à exterminer le reste de la classe.» (p. 51) Par la force des choses, c’est devenu un outil de propagande.



Cette explication ne m’a pas complètement convaincu. À quoi servent ces données ? Pourquoi recourir à ce moyen en particulier pour les recueillir (n’en existerait-il pas d’autres moins couteux en vies humaines) et, surtout, pourquoi y recourir depuis si longtemps ? On y sacrifie année après année cinquante classes de 42 élèves, soit 2100 jeunes. C’est beaucoup d’adolescents à envoyer à l’abattoir ! À part le Programme, le reste de l’univers n’est pas particulièrement expliqué, encore moins décrit. Les quelques souvenirs racontés en flashback ne laissent deviner qu’un pays assez semblable au Japon moderne, exception faite du régime totalitaire.



Quoiqu’il en soit, on ne s’y attarde pas. Assez rapidement, les adolescents sont transportés sur une île et, tout aussi rapidement, la violence commence. En effet, dès les premières minutes du «jeu», les participants tombent les uns après les autres. La première journée est un véritable carnage. Ceci dit, c’était nécessaire : 42 jeunes, ça fait beaucoup de personnages à retenir. Surtout avec tous ces noms japonais qui peuvent devenir difficile à mémoriser ou distinguer. Même après que la moitié fut tombée, je mélangeais encore plusieurs des survivants.



Heureusement, l’intrigue suit principalement une poignée des adolescents, en particulier Shûya Nanahara (un athlète un peu rebelle (selon les critères japonais)), Noriko Nakawada (la copine de son meilleur ami) et Shôgo Kawada (le survivant d’un des Programmes de l’année précédente). Ces trois-là formeront assez tôt une alliance qui leur permettra de figurer parmi les derniers survivants. Puis, l’intrigue attache une certaine importance à d’autres qui qui luttent pour leur survie comme Shinji Mimura (le génie informatique) ou d’autres qui se lancent à fond dans le jeu, indifférents à tuer tout le monde, comme le froid et calculateur Kazuo Kiriyama.



La plupart des autres adolescents ont droit à une quelconque présentation, allant de quelques lignes à quelques pages. À leur minute de gloire, en quelque sorte ! En fait, c’est plutôt intelligent de la part de l’auteur (ou cruel, selon le point de vue) : beaucoup de ces personnages secondaires et leur petite histoire personnelle, ils sont présentés quelques moments seulement avant leur mort. Ainsi, on les apprivoise, on apprend à les connaître, à s’intéresser à eux alors qu’il est presque trop tard.



Parlons-en, de leur mort ! Certaines scènes sont assez crues. Je dois reconnaître l’imagination de l’auteur. Prévoir la chute d’autant de jeunes sans que ça devienne répétitif, c’était tout un défi. Le lecteur a droit è des duels, des luttes serrées au corps à corps, des attaques embusquées, des fusillades, des explosions, des empoisonnements, etc. Que ceux qui n’aiment pas la violence s’abstiennent.



Un autre aspect dans lequel l’auteur excelle, c’est dans le suspense. Et ça, du début jusqu’à la fin. Ceux qui semblent les plus forts tombent rapidement, ceux qui sortent indemne de duels époustouflants meurent bêtement peu après, ceux qui en réchappent de peine et de misère, blessés, restent en vie plus longtemps que ce à quoi on se serait attendu. C’est le monde à l’envers. Mais bon, quand l’instinct de survie est en jeu, n’importe quoi peu arriver. Aussi, véritables intentions de plusieurs adolescents restent cachées. Dans un jeu où seul le dernier survivant gagne, est-il possible de faire confiance aux autres ? Même aux amis d’enfance ! Certaines alliances se créent, mais constituent-elles un moyen de survie temporaire ? Qui trahira qui ? Dans un tel contexte, que valent l’amitié et l’amour ?



En somme, comme pour beaucoup de romans de science-fiction, l’idée est original mais le style est plutôt ordinaire. On est entrainé par l’action et le suspense (très réussis) mais on y retrouvait beaucoup de longueurs. Une fois la lecture terminée, qu’en reste-t-il ? Je l’ai appréciée sur le coup mais ce n’est pas le genre de livre que j’aurais envie de relire.
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Battle Royale

Comme beaucoup, j'ai lu Hunger Games et puis j'ai entendu dire qu'il était inspiré d'un roman encore plus noir, Battle royale.

Plus noir, il l'est indéniablement, mais pas seulement. Les aspects psychologique et politique y sont traités de manière bien plus poussée, puisqu'ici les jeunes participants sont des camarades de classe.

Imaginez-vous. Vous êtes en classe de 3ème, en plein préparatifs pour une sortie scolaire. Mais vous vous réveillez avec vos camarades dans une salle lugubre, face à un professeur d'un genre spécial, pour le plus ignoble des jeux : une île, des armes, un seul survivant.

Impossible de tuer ses amis ? Pas si sûr, Koshûn Takami décortique l'âme humaine dans cette dystopie qui semble terriblement plausible, et dans laquelle les messages sur la politique en Asie (et ailleurs) ne manquent pas.

Les 800 et quelques pages ne seront pas un souci, tant ce roman vous tiendra en haleine et à bout de souffle dans cette course effrénée pour la vie.

Alors, et vous, seriez-vous le tueur ou le héros ?

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Battle Royale

Avertissement : Battle Royale peut générer des troubles momentanés dans votre quotidien (cauchemars, insomnies, nausées). Chez certains lecteurs, cet ouvrage peut également occasionner un dédoublement fonctionnel : assurez-vous donc que vous pouvez lire en vidant votre lave-vaisselle, en vous brossant les dents, en marchant (!) – liste non exhaustive – avant de vous lancer.



Vous l'aurez sans doute compris, Battle Royale exerce une attraction hors du commun.



Il agit sur l'humain comme un aimant dont les pôles seraient différents – oui car je rappelle que les pôles identiques, eux, se repoussent et je ferme cette parenthèse électro-magnétique avant de perdre définitivement votre attention. Il est donc absolument impossible, et ce bien qu'il ne soit pas exempt de défauts, de le lire autrement qu'en le dévorant.



Cette accoutumance résulte selon moi de la combinaison de deux éléments : une intrigue angoissante qui attise fatalement la curiosité morbide du lecteur (puisqu'il ne peut en rester qu'un, qui diable va s'en sortir ?) et une construction narrative plurielle qui alterne, à chaque chapitre ou presque les points de vue – construction qui semble d'ailleurs avoir le vent en poupe ces derniers temps cf. Sorry ou encore Game Of Thrones. Battle Royale repose, en conséquence, sur une structure sadomasochiste qui dépeint des personnages voués à mourir.



L'unique œuvre de Koushun Takami est donc indissociable d'une extrême violence : physique d'une part car l'auteur y décrit avec un réalisme mi gore mi glacial les différents meurtres, psychologique d'autre part car il y révèle avec une minutie particulièrement déstabilisante les réactions de tout à chacun face à une mort programmée. D'une certaine manière, Koushun Takami reprend la plus célèbre des interrogations littéraire ("To be or not to be, that is the question") mais y insuffle une intensité nouvelle : assassiner ou être assassiné ?



Parce qu'il anéantit toute frontière entre victimes et bourreaux, Battle Royale livre, selon moi, avant tout une réflexion morale. Il oblige en effet à redéfinir complètement nos présupposés éthiques : est-il acceptable de tuer pour survivre (autrement dit, la fin justifie t-elle les moyens ?). Au gré des chapitres, Koushun Takami pose également la question la plus fondamentale en matière de relations humaines : peut-on – et surtout faut-il – avoir confiance ? Cette interrogation est d'autant plus cruciale que l'amour et l'amitié s'évaporent aisément dans un monde alternatif comme celui-ci.



L'auteur rend donc compte, à mon sens, d'une crise humaine généralisée mais pas que. En effet, Battle Royale est également un roman satirique qui analyse de manière acerbe les mécanismes sur lesquels repose une dictature. Il dénonce notamment l'acceptation tacite voire la passivité totale des citoyens qui, disons le clairement, tolèrent qu'un tel programme subsiste et tue leurs enfants. L'absurdité et la cruauté – les armes étant distribuées au hasard, certains doivent combattre avec des armes à feu, d'autres avec une fourchette... – font quant à elles indubitablement écho au nazisme et plus spécifiquement aux camps de concentration.



Cette chasse-à-l'homme se déroule en effet sur une île où cohabitent règle et désordre, un monde où la discipline temporelle, spatiale et hiérarchique coïncide étrangement avec un dérèglement total des valeurs, voire une absence totale de logique. Or il est vrai que si l'on s'attarde ne serait-ce que sur l'organisation de la terreur durant la Seconde Guerre mondiale – le sadisme mêlé à un semblant d'incohérence terrorisait d'autant plus les déportés – il semble que tout ait été régi à la perfection. Cette dualité permanente et propre aux deux univers renvoie donc, indirectement, au caractère ubuesque dont parle David Rousset dans L'Univers concentrationnaire pour qualifier les camps.



Afin sans doute d'édulcorer quelque peu cet univers, Koushun Takami glisse toutefois dans son roman pléthores d'amourettes qui confèrent, toutes, une tonalité "fleur bleue" au récit ce qui peut agacer les lecteurs les moins tolérants. J'ai également noté quelques invraisemblances telles que l'extrême maturité de certains personnages alors qu'ils n'ont que 15 ans ou encore la composition étonnamment diversifiée de la classe (prostituées, sociopathes, athlètes, McGyvers en devenir...). Autre bémol, le traitement assez stéréotypé des personnages (je pense notamment à Mitsuko Soma et Sho Tsukioka mais ne peux malheureusement pas vous en dire plus) et également à la psychologie du héros qui est, ô surprise, le rebelle-sportif-artiste (la totale quoi !).



Difficile toutefois d'en vouloir à un auteur dont le récit est parsemé de Bruce Springsteen ("Cause tramps like us, baby we were born to run").



À mi chemin entre le thriller, la dystopie et le roman gore, Battle Royale est donc un ouvrage singulier, à la fois naïf et cruel, qui parvient à à captiver de bout en bout – on doute jusqu'à la dernière page – et qui propose une réflexion éthique et politique résolument moderne.



Un grand classique.



Plus de détails (mes rubriques "n'hésitez pas si ; fuyez si ; le petit plus ; le conseil (in)utile, en savoir plus sur l'auteur") en cliquant sur le lien ci-dessous.
Lien : http://blopblopblopblopblopb..
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Battle Royale

J'étais tombée sur Battle Royale à la bibliothèque, et je l'avais emprunté sans trop réfléchir. En tant qu'immeeeense fan d'Hunger Games, je m'étais dit que ça avait des chances de me plaire.

Résultat ?

C'est un coup de coeuuuuuuuur, mais ouiiii !!



Effectivement, Hunger Games est une version plus moderne de Battle Royale. Ici c'est plus "rapide", il n'y a pas toute la mise en scène qu'il y a dans Hunger Games : non, nous sommes dans l'action direct. Ce qui diverge avec la trilogie de Suzanne Collins, c'est aussi qu'ici, ce sont des camarades de classe. Hmm, oui, ça joue. Les personnages ont tous mon âge, donc je m'y identifie plus facilement. (même si je pense que si j'avais dû être dans Battle Royale, j'aurais probablement crevé dès les premiers instants, mais bon...)



Bref. Au premier chapitre, j'ai eu peur, car comme c'est une œuvre japonaise, je ne suis pas habituée et pour moi tous les noms se ressemblaient. J'étais donc en train de me dire que je n'arriverais jamais à retenir les prénoms des personnages.

Mais honnêtement... ça allait, et j'ai accroché dès le début. On est embarqué avec la classe de 3B. On n'a pas envie de s'attacher à eux sachant ce qui les attendent, mais c'est impossible, surtout qu'on a le point de vue de tous les personnages (contrairement à Hunger Games !), et un chapitre suffit à nous attacher au personnage en question (ou à le détester, à voir)... Ce qui est assez sadique vu que peu de temps après on le voit mourir...



Donc, non, ce n'est pas gai. L'histoire est sombre, sanglante, c'est bien plus dur qu'Hunger Games (qui à côté fait vraiment très soft !). Après ça ne m'a pas dérangé, même si visualiser les morts dans mon esprit me faisaient grimacer xD. Je ne crois pas que je verrai le film vu ma sensibilité... :')

N'empêche que, clairement, les décès des personnages les uns après les autres m'ont attristé pour la plupart. C'est horrible, y a pas d'autres mots... :/ (surtout pour deux morts en particulier, mais je ne les citerai pas pour ne pas spoiler)



Et... la fin ?

La fin... ?

Comment vous parler de cette fin ???

Cet ascenseur émotionnel que j'ai eu en lisant les quarante dernières pages d'un coup !?

Quatre retournements de situations en quarante pages, non mais vous imaginez ??

Non sérieusement, je n'en suis toujours pas remise. Mais c'était très fort de la part de l'auteur, je ne peux le nier !

N'empêche que j'étais pas bien, vraiment... 0_0 Les lecteurs de ce livre comprendront, je pense... xD



Bref, c'était incroyable. J'ai a-do-ré. J'ai lu des critiques géniales sur ce livre, bien rédigées et très constructives. Ma critique n'a rien de tout ça, mais elle exprime juste à quel point j'ai aimé ce roman et à quel point l'histoire est addictive !!

Un roman noir, tragique, dur, mais qui traite aussi de certains sujets comme l'amour et l'amitié...

C'est un coup de cœur, cela ne fait aucun doute !



Après... même si, certes, Hunger Games à côté, est un cran en-dessous, je préfère quand même HG, qui restera toujours pour moi une trilogie coup de cœur symbolique à mes yeux. :) Battle Royale ne le dépasse pas car ce que j'aime dans Hunger Games, ce n'est pas seulement la partie dans l'arène. C'est tout ce qu'il y a autour, cette mise en scène, justement, ainsi que la révolte du tome 3, et les personnages. c'est ce qui me fait autant kiffer cette trilogie, en plus de l'arène.



Mais Battle Royale restera longtemps dans ma mémoire, et je le conseille très vivement à tout le monde !!



Foncez lire ce pavé !! :) (surtout si vous avez aimé Hunger Games ! c'est très différent, mais d'un autre côté c'est le même principe de base ^^)
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Battle Royale

Un roman qu’on pourrait qualifier de roman-jeunesse puisque c’est un texte facile à lire, qui met en scène des adolescents (et qu’on n’y retrouve pas de scènes de sexualité explicite)...



C’est l’histoire d’une classe de 42 jeunes de l’imaginaire « Grande Asie » qui sont déposés ensemble sur une île et qui doivent s’entretuer, car un seul d’entre eux doit en sortir vivant. Un peu comme dans les plus récents « Hunger Games », mais dans un tout autre contexte : ce sont des jeunes qui se connaissent et ils ne sont pas sous l’œil de la caméra.



Vous aurez compris que ce roman à suspens contiendra donc des morts atroces, de la douleur et des descriptions sanglantes, mais dans cette brique de 800 pages, il y a de la place pour beaucoup d’autres choses, des questions proches des adolescents :



— L’Amour, qu’est-ce que l’amour? Les émois secrets, pas toujours réciproques… L’amour différent du désir ou de la popularité... L’Amour, est-ce que c’est faire confiance à l’autre, tout faire pour retrouver son amour et se soucier du bien-être de l’autre au risque de sa vie? Est-ce que c’est préférer mourir ensemble plutôt que de vivre sans l’autre? Un peu de romantisme et de douceur dans ce chaos mortel…



— Qu’est-ce que l’amitié? Connaît-on vraiment les gens qui nous entourent? À qui ferait-on confiance au point de risquer sa vie? Les autres sont-ils sincères ou veulent-ils nous utiliser pour nous trahir ensuite? La faillibilité du jugement qu’on porte sur les autres, mais surtout la valeur de l’amitié vraie qui aide à survivre…



— Comment réagir dans des situations critiques? La peur, la panique peuvent-elles engendrer la violence? Avec des agressions qui se prennent pour des défenses légitimes? Même si la Battle Royale n’existe pas, n’est-ce pas les mêmes réactions qu’on retrouve en temps de guerre? Les combattants ne ressemblaient-ils pas aux appelés des conscriptions obligatoires? De la psychologie humaine pour comprendre ce qui arrive…



On peut aussi y trouver d’autres thèmes comme la musique, la mode, une réflexion sur la société et le conformisme social, l’absurdité d’une situation qui se perpétue parce que personne n’ose l’arrêter…



Un bon roman pour ceux qui sont jeunes ou ceux qui veulent se souvenir de l’avoir été…

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Battle Royale

On pourra dire que j'ai subi cette lecture. J'avais espéré une dystopie intelligente, socialement et géopolitiquement beaucoup plus détaillée, mais rien ou presque nous est fourni dans ce pavé. Il ne nous reste plus que la tuerie que ce livre cette quarantaine d'élèves.Et je dois dire qu'en plus de moments plutôt pathétiques, tout ceci devient vite redondant, et donc lassant. J'ai le vague souvenir d'un film bien meilleur.
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Battle Royale

J'avais très envie de lire ce livre depuis bien longtemps, encore plus après ma lecture de Hunger Games, afin de voir ce que la version japonaise de l'idée pouvait donner. Grand bien m'en a pris, car l'auteur nous offre ici un roman tout bonnement incroyable! Ce huit-clos palpitant, angoissant, fut largement à la hauteur de mes espérances.



Nous sommes transportés dans un monde qui pourrait être le nôtre. Les pays, les gens, les villes, ressemblent à ce que nous connaissons si ce n'est qu'une puissance asiatique contrôle une grande partie de la terre. Cette puissance est construite sur un système ressemblant très fortement à celui des nazis, avec les mêmes grades et un même type de dirigeant. Dans ce système totalitaire exigeant et violent, chaque année une classe de 3ème est choisie au hasard et envoyée pour un massacre en masse sur une île solitaire vidée de ses occupants.



Commence alors une Battle grandeur nature où un seul survivant pourra rentrer chez lui. Les élèves vont donc devoir s'entretuer pour s'en sortir. Mais tous ne voient pas cette obligation de la même manière et les comportements des uns et des autres vont être très différents entre naïveté, sadisme, violence, manipulations et autres. Autant dire que le rythme est soutenu et l'ambiance oppressante puisque nous suivons les différents élèves dans leur calvaire quotidien.



Du coup, le début est un peu compliqué car nous avons quand même 42 personnes au départ de la Battle! Autant dire que les noms se mélangent vite et qu'il est parfois difficile de se rappeler qui ils sont. Pourtant, cela ne gêne en rien notre compréhension, car il faut bien admettre que le nombre descend assez vite... Aussi le tri se fait rapidement! J'ai adoré découvrir les différentes réactions et points de vue face à cette épreuve. Tout le panel du genre humain nous est présenté dans sa noirceur, sa bonté, sa confiance en l'autre... ou non...



Vraiment je n'ai rien à lui reprocher! Le récit est très bien ficelé et l'attente insoutenable. Nous angoissons autant que les personnages et la sensation d'être enfermés avec eux sur cette île est très forte, ce qui rend le livre d'autant plus palpitant. Le système totalitaire est aussi très bien présenté et très intéressant à découvrir. L'auteur a pensé à tout jusqu'aux moindres détail, de quoi nous donner envie d'en apprendre toujours plus. Ce livre est un pavé, oui, mais l'ennui n'est pas au rendez-vous, même dans les phases plus descriptives. Attention toutefois à quelques passages bien sanglants lors de certains meurtres qui pourraient choquer les âmes sensibles.



En bref, j'ai dévoré ce roman et je ne suis pas prête de l'oublier! Cette petite perle vaut le détour et mérite d'être découverte bien plus que Hunger Games qui passe pour un enfant de coeur à côté (enfin à mon avis), ce qui est tout à fait normal en fait puisque ce dernier est un peu plus jeunesse. Si vous ne l'avez pas lu, jetez-vous dessus le plus rapidement possible, car vous passeriez à côté d'un chef-d'oeuvre indémodable!
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Battle Royale, tome 1

Koushun Takami et Masayuki Taguchi se sont associés pour adapter en manga le roman Battle Royal du même Koushun Takami.



Le romancier recourait dans son livre d'une écriture très imagée et cinématographique qui a sans doute incité à le mettre en planches. Globalement le manga suit le même scénario que le roman. Il s'en écarte par fois pour amplifier certains effets visuels.



Comme le récit originel, la bande dessinée se caractérise par une extrême violence. L'histoire est simple: une classe est isolée sur une île par le système gouvernemental. Un but: qu'ils s'entretuent jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un, alors désigné comme vainqueur de cette Battle Royal. Forcément les auteurs ne vont pas faire dans la dentelle avec un tel synopsis. Qu'il s'agisse des meurtres perpétrés au nom du "jeu" ou des violences sexuelles ou psychologiques en général subies ou affligées par les protagonistes, l'univers dépeint par Koushun Takami ne se colore pas dans les tons pastel.



Vu le nombre de collégiens, sans compter les autres personnages pouvant intervenir dans le cadre du jeu ou lors de flashbacks, il est au départ assez difficile de s'y retrouver et de savoir qui est qui, quelle est son histoire, etc.

Côté chara design, il y a un manque de vraisemblance trop flagrant: certains adolescents offrent des carrures dignes de Schwarzy ou presque. Sinon le dessin se révèle fin et détaillé (presque trop parfois).



Après ce premier tome j'ai poursuivi un temps la série sans aller jusqu'au bout. Finalement le roman - et son adaptation en film - m'a suffi.
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Battle Royale

Lorsque j’ai reçu ce roman et que j’ai vu qu’il y avait 830 pages, j’ai eu un peu peur alors j’ai lu les 60 premières pages et j’ai redéposé le livre car cela ne m’emballait pas plus que ça, je vous préviens les premières pages sont carrément indigestes. Déjà sont mentionnés dans ces premières pages les noms des 42 participants, des noms et prénoms japonais et là wouhhh on se dit mais comment visualiser ces personnages???? Comment s’imprégner de cette histoire? comment????



Bref je me suis forcée et à partir de là je n’ai plus lâcher mon livre une minute : en cuisinant, tard le soir, sur ma pause midi au boulot et là moi qui m’était donné 10 jours pour le lire, en 3 jours il était bouclé et sincèrement j’en redemande.



L’histoire est atroce, je vous préviens: Chaque année une classe de 3e est choisie au sort pour participer à une mission étrange : La Battle Royal : Leur mission : S’entre-tuer jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Cela ne vous dit rien? Si vous je vous dis Hunger Games??? Bon je ferai le rapport entre les deux plus loin dans ma chronique.



Revenons à l’histoire. La Battle Royal commence, tous lâchés dans une île ils n’ont qu’une mission s’entre tuer. Sous le commandement très précis d’un satyre qui leur annonce très souvent les “morts”, qui leur dit dans quel secteur ils ne peuvent pas aller sous peine de se faire exploser, etc….Mais personne n’a réellement envie de tuer ses camarades de classe et pourtant….pourtant c’est ce qui se passe.Ils combattent à mort, du haut de leur 15 ans : par peur, par conviction, par défense…Bref les combats sont atroces et j’ai suivi les aventures de ces “enfants” comme si je les connaissais… On passe très vite de 42 à 20 donc les personnages sont plus simplement reconnaissables.



J’oubliais de mentionner que lorsque j’ai pris gout au livre, j’ai regardé toutes les vidéos sur youtube qui auraient pu m’aider à visualiser les personnages et cela ne m’a donné qu’encore plus l’envie de lire et lire et encore lire. En effet, je suis ravie de n’avoir pas vu le film avant car j’ai pu apprécier toutes les “tensions” du livre et sans me douter une seule seconde de la suite… J’ai aimé découvrir la destinée de chacun des personnages.



J’ai pris 3 personnages à coeur, je les ai suivi comme si j’étais avec eux, je les ai aimé et ils m’ont touchée et émue…Je les adore, un trio qui m’a donné d’énormes émotions. Un gros gros coup de coeur pour Kawada qui fut mon personnage favori, tant par son savoir vivre, son histoire passée, sa morale, son courage et son dévouement.



Le style de l’auteur est absolument parfait : pas une seconde je n’ai voulu faire une pause, il nous tient en haleine, après chaque chapitre, ma seule envie était de continuer encore et encore mais attention aux âmes sensibles, certaines scènes sont assez atroces et dures.;.Il faut s’accrocher, et on se demande comment on peut en arriver là, comment on peut enfoncer une faucille dans le crâne de sa meilleure amie ou mitrailler son amoureux.



Alors on se dit qu’à la fin il n’en restera qu’un et puis bon voilà mais les choses- sans spoiler bien entendu- ne se terminent pas comme prévu donc je vous promets une fin inattendue….Bravo encore à l’auteur….



Je tiens à rajouter que nous vivons ici dans un pays ou tout est interdit et ou il faut suivre des règles de conduite très strictes. Le Rock”n”Roll par exemple est interdit. Je suis par contre étonnée que dans un pays aussi surveillé nous rencontrons des adolescentes de 14 ans qui ne sont plus vierges depuis de nombreuses années, qui font de la prostitution ou qui prennent des drogues plus illégales les unes que les autres. Le pouvoir mis en place est tellement restrictif qu’on ne s’étonne plus de voir autant de débauche.



Venons en à Hunger Games, si on se fie au résumé on pourrait trouver une comparaison étonnante entre les deux romans et sincèrement moi qui ai eu un coup de coeur pour The Hunger Games, je dois bien avouer que c’est de la “gnognote” à coté de Battle Royal. Certes le concept est le même mais ici l’auteur nous pousse à réfléchir à pourquoi les élèves s’entre-tuent, pourquoi ils agissent de telles ou telles facons, c’est beaucoup plus profond qu’un simple roman divertissant. De plus B.R. nous livre des détails sanglants qui n’existent pas dans H.G. Bref si j’avais lu B.R. avant H.G. ma chronique aurait été bien différente et le livre m’aurait paru complètement “vide” et dénué de sens…



Maintenant il faut bien faire une distinction entre les deux genres : H.G est un roman jeunesse alors qu’ici nous sommes dans un style horreur/drame et les morales pour chacun des livres sont absolument différentes. . Alors bien entendu les lectures doivent être vues de manière indépendante.
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Battle Royale

Ce bouquin est terrifiant. Si, si, terrifiant, je vous jure ! Et je mâche mes mots. Ce passage de quinze pages – quinze ! – presque uniquement en langage sms, je crois que je ne m’en remettrai jamais. Au bout de quelques paragraphes, j’avais déjà des éblouissements et les oreilles qui sifflaient. Mais j’ai serré les dents et je suis allée jusqu’au bout. Je n’ai presque rien compris mais passons. Et une fois l’épreuve terminée, je me suis dit pourquoi ne pas terminer le bouquin ? Sauf que l’auteur en a remis une couche quelques centaines de pages plus tard et j’ai failli tout abandonner. Les éviscérations, les énucléations, les décapitations, ça peut passer, mais le langage sms… Là, on atteint mes limites de tolérance.



Et sinon, parce que j’ai conscience de m’égarer un peu, de quoi ça parle ? Parce qu’il doit bien avoir un attrait, ce bouquin, pour remporter autant de succès et ce n’est certainement pas le style. Eh bien, le scénario de base ne manque pas d’un certain intérêt, dans le genre un brin racoleur. En bref, dans un futur dystopique, le Japon organise des « Battles Royales » : une classe de lycéen tirée au hasard est isolée chaque année sur une île déserte et aimablement invitée à s’entretuer. Le dernier en vie sera déclaré vainqueur et, insigne honneur, gagnera un autographe du grand leader. Si au bout de trois jours, le massacre n’est pas terminé, la totalité des joueurs seront exécutés. C’est net, c’est clair, c’est sans ambiguïté. J’aime bien les règles qui vont droit au but. Si l’on n’a pas peur de la violence gratuite, ce scénario peut poser des questions intéressantes : comment un individu lambda se comportera-t-il face à une mort imminente ? A quelle extrémité sera-t-il capable d’aller pour échapper à son sort ? Saura-t-il encore faire confiance ?



Questions intéressantes… Enfin, qui devraient être intéressantes. Et elles le seraient surement si l’auteur avaient apporté ne-serait-ce qu’un minimum de soin à la psychologie de ses personnages. Hélas, il se contente d’égrainer les clichés, tous personnages étant si stéréotypés qu’il est impossible de leur porter le moindre intérêt. Les gentils sont très gentils, les méchants de vrais psychopathes (d’ailleurs c’est dingue le nombre de malades mentaux ou de génies que l’on rencontre dans cette petite classe), le héros est un rebelle qui joue de la guitare, éclate tout le monde au sport et plaît à toutes les filles. Les histoires d’amour, trop nombreuses, sont abominablement fleurs bleues. Le contraste entre la naïveté de l’écriture et la violence des tueries pourrait être assez amusant, si l’auteur avait eu le bon goût de parsemer son récit d’un peu de second degré, mais tout ceci se prend terriblement au sérieux. Oh et le seul homosexuel du groupe est un pervers psychotique et efféminé, obsédé par son apparence physique.



Des bons points ? A part l’abominable passage en sms, je ne me suis pas trop ennuyée, et ai même tiré un plaisir un peu pervers à la mort particulièrement spectaculaire de certains de ces petits cons. N’empêche, 800 pages en telle compagnie, c’est un peu long… J’aurais pu m’en passer.

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Battle Royale

On est en pleine uchronie (une autre "version" de notre monde), ce qui de fait justifie pleinement le label SF. La République de Grande Asie est en fait le Japon, devenu un régime totalitaire d’inspiration fasciste régi d’une main de fer par le Reichsführer (si j’ai bien tout compris ça a dû se produire dans les années 20). En passant j’adore les noms données aux deux Corée : la Semi République de Corée pour le Sud et la République Impopulaire et Dictatoriale de Corée pour le Nord.



La longue intro qui présente certains des élèves, encore ignorants de leur triste sort, peut être décourageante au vu des nombreux noms japonais mais d’un autre côté elle s’impose car c’est la dernière fois que Shûya porte un regard d’ado sur le monde qui l’entoure. Pour le lecteur occidental il peut paraître difficile de ne pas s’emmêler les pinceaux entre tous les personnages mais au final il n’en est rien, on identifie vite les personnages principaux et les relations qui lient les uns aux autres. Une fois passée l’intro on est plongé au coeur de l’action, le rythme imposé par l’auteur nous scotche irrémédiablement à son intrigue pleine de surprises, d’autant que ce rythme ne faiblira jamais… Par contre c’est à réserver à un public averti, c’est violent et gore, pas gratuitement, c’est juste imposé par la nature même de l’intrigue.



Qui plus est le style de l’auteur rend la lecture aisée, on avale les 864 pages (en version poche) sans s’en rendre compte. Les chapitres sont courts, percutants, et tous s’achèvent par le sinistre décompte des survivants, [Reste : n]. Si l’essentiel du bouquin se concentre sur le groupe de Shûya, les autres personnages ne sont pas pour autant oublié, certains développent leur propre stratégie de survie (soit en s’engageant pleinement dans le jeu, soit en cherchant à éviter l’affrontement). D’ailleurs ce n’est pas Shûya qui a la plus forte personnalité dans le récit, deux noms s’imposent : Kawada et Kiriyama (mais je vous en dirai pas plus).
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Battle Royale

Mon dieu quel livre. Édité en 1999 sous le même titre que celui de la version française. Ce livre est un condensé d'émotion. La grande Asie est un peu se qu'aurait pu être le Japon au lendemain de la seconde guerre mondiale s'il n'y avait pas eu les tragédies que nous connaissions tous. Elle est dirigé par un dictature imposant une rigueur. Un programme fut élaboré et chaque année, les élèves d'une même classe de 3ème doivent combattre à mort. Seul le dernier survivant est désigné vainqueur, tous les autres doivent mourir. Pour cela aucune règle, tous les coups sont permis seules quelques zones sont interdites et, bien sûr aucun ne peut échapper au contrôle de ce jeu.

Cette année, des élèves de 3ème croient participer a un voyage scolaire pourtant, malgré eux, ils seront les acteurs d'un jeu stupide. Tout au long de ces 800 et quelques pages, on y découvre des alliances, des individus, des personnalités différentes, le tout agrémenté de flash-back. On s'attache quelque fois aux élèves, on en méprise d'autre. Ce livre est une parfaite réussite.

Je pense que je m'attaquerai dès que possible à Battle Royale 2, l'autre roman écrit par Koushun Takami. Je félicite cet auteur pour le travail fournit et les recherches qu'il a pu entreprendre. Enfin, si vous n'avez pas vu le film, puisque de ce livre, un film a vu le jour, je conseille vivement de le lire.
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Battle Royale

La folie Hunger Games de l'année dernière, qui a suivi la sortie du film, a poussé nombre de lecteurs (dont moi) à lire les livres de Suzanne Collins. Nombreux sont ceux qui les ont comparés au grand classique japonais du genre, Battle Royale. Il était donc impossible que je ne le lise pas. Faire un comparatif des deux oeuvres n'est pas le sujet ici, et je ne m'y étendrai pas, mais il est tout de même impossible de lire celui-ci sans penser à Hunger Games, qui m'avait tant marquée l'année dernière...



L'intrigue de Battle Royale prend place dans un Japon un peu particulier, centre de la République de la Grande Asie, sous un régime national-socialiste dirigé par un Reichsführer. On comprend déjà que ce régime a beaucoup en commun avec le nazisme, et le traducteur lui-même le mentionne en note de bas de page. Dans le but d'effectuer des recherches statistiques pour les forces d'intervention rapides du pays, le Programme a été créé. Chaque année, 50 classes de 3e sont sélectionnées, envoyées chacune dans un coin prédéfini et secret, avec un seul but : s'entre-tuer. Le Programme est connu de tous, les informations télévisées donnant les dernières statistiques de la "saison", par exemple le nombre de tués par armes à feu ou par arme blanche... Tout le monde est donc au courant, mais toute révolte étant impossible sous peine de mort sans préavis, chacun vit dans la résignation. Les enfant en apprennent l'existence à l'école, mais n'osent pas ou ne veulent pas croire que ça peut leur arriver un jour. Jusqu'au jour où...



Nous suivons ici Shûya, élève de 3e qui prend place dans un bus avec sa classe, pour le voyage de fin d'année. Mais cette année, ils ont été sélectionnés pour le Programme. Les élèves sont endormis par un gaz soporifique puis emmenés sur une île, qui sera leur "terrain de jeu". 42 élèves, 21 garçons et 21 filles, vont tout faire pour survivre face à ceux qu'ils considéraient comme leurs amis... En qui Shûya peut-il avoir confiance ? Connait-il réellement ces personnes qu'il côtoie depuis des années ? Comment chacun réagira-t-il face à la peur ? A la folie ?



Ce livre est horrible. Le thème est horrible. Les scènes décrites sont horribles. Le dégoût est présent du début à la fin et j'ai finalement pris le parti de me détacher de ce que je lisais pour m'en amuser, car comment faire autrement ? J'ai presque honte d'avoir tant aimé ce livre... Mais le fait est qu'il est génial, haletant, plein d'action, de suspense, d'émotions... et extrêmement bien écrit et rythmé juste comme il faut. Un ouvrage réellement addictif, qu'on ne peut pas refermer une fois ouvert. L'horreur qu'on éprouve est vite éclipsée par l'aventure passionnante de ces quelques ados un peu plus doués et débrouillards que les autres, qui cherchent par tous les moyens à se sauver eux-mêmes, à sauver leurs amis, à détruire ce qui fait ce Programme, et surtout, à garder, jusqu'à la fin, leur intégrité.



Aux amateurs du genre, je le conseille fortement. Aux âmes sensibles, pour votre bien, passez votre chemin.
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Battle Royale

J’ai aimé « Hunger Games », j’ai adoré « Battle Royale ». Par bien des aspects, les deux romans se ressemblent, mais cette dystopie est tout simplement plus profonde, plus perverse, plus violente, plus sanglante.

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Elle nous emmène dans un monde uchronique où l’empire japonais a fait place à la République de Grande Asie. Cet empire, dirigé par un « ReichsFührer », a mis en place une politique totalitariste et isolationniste. Pour préserver ce régime de terreur et canaliser toutes les velléités de rébellion des citoyens, l’Etat a mis en place un programme d’expérimentation. Chaque année, une classe de 3ème est choisie pour s’entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un seul, l’objectif affiché étant de recueillir des données statistiques à but militaire sur le temps mis par le gagnant à exterminer toute sa classe !

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Pour la 12ème session, la classe de 3ème B du collège de Shiroiwa qui pensait partir en voyage scolaire se retrouve sur une île dont l’emplacement est tenu secret pour la durée de l’expérimentation. Pendant trois jours, quarante-deux adolescents de quinze ans vont se battre à mort avec des armes que l’on met à leur disposition. Le survivant gagne le droit de vivre au frais de l’Etat jusqu’à sa mort.

Quels choix ont-ils ? Tuer ou être tué ? Trahir ou faire confiance ? Se révolter ou subir ?

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Après un premier chapitre un peu soporifique avec des noms japonais difficiles à retenir, l’intrigue devient vite prenante. J’ai eu très peur de me perdre dans tous ces noms, à devoir me faire une liste, mais non pas du tout. Les personnages sont bien décrits : ils ont une personnalité, un vécu ou des projets qui les différencient les uns des autres.

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Plusieurs éléments font la force de ce roman.

Contrairement à « Hunger Games » où Katniss Everdeen était l’héroïne, dans ce roman, nous suivons plusieurs élèves, et il est donc très difficile de savoir qui va gagner au final. Le dénouement, riche en émotions, tient en haleine jusqu’au bout et le final est saisissant, inattendu.

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A cela s’ajoute l’immoralité de ces jeux car les candidats se connaissent, sont amis depuis l’enfance pour certains. Plusieurs stratégies se mettent en place, mais les candidats se rendent compte, très vite, voire trop tard, qu’ils ne peuvent pas se faire confiance. Les meilleurs amis deviennent le plus souvent des meurtriers. L’une d’entre elles dira : « Moi, je préfère être le bourreau que la victime, c’est tout. »

Le côté psychologique est beaucoup plus approfondi que dans « Hunger Games », montrant un large panel de caractères et de comportements différents. Chaque chapitre permet de faire connaissance avec un ou plusieurs collégiens, terrifiés ou terrifiants, crédules ou déterminés, manipulateurs ou sincères. On hait certains, on s’attache à d’autres, mais pas trop longtemps, car à la fin, il ne doit en rester qu’un seul !!

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Le dernier point que j’ai retenu est une critique assez acerbe de la société et de la politique du Japon avec l’idée d’une jeunesse sacrifiée.

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J’ai passé un très bon moment de lecture. La lecture est tellement addictive que les 800 pages du livre s’avalent en un rien de temps ! Un très bon roman qui séduira sans aucun doute les fans de la trilogie « Hunger Games ».

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Battle Royale

Malgré ses plus de 800 pages c'est un livre qui se lit assez vite, l' écriture est simple, le fait que tous les adolescents se connaissent ajoutent une dimension psychologique très intéressante cependant ces analyses de comportement ont tendance à être utilisé et réutilisé sans grand changement par l'auteur.

Il y a peu de moment de répits pour le lecteur, il y a 42 élèves au début et presque 42 morts à la fin, chacun des décès faisant l' objet d' une description détaillée des circonstances dans lesquelles il se sont produits. Pour moi un peu long et inutile, tout comme d'ailleurs l' incroyable énumération de la collection d' arme à feu mis à leur disposition et de leurs caractéristiques.



Un livre lu par curiosité, je souhaitais voir dans qu' elle mesure les Hunger Games pouvaient bien ressembler à ce livre.

Curiosité satisfaite, à vous de voir pour moi ce sont avant tous des livres construits, conçus et écrits pour être des succès commerciaux.
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Battle Royale

Avant Hunger Games, il y avait Battle Royale, et finalement ce dernier est plus intéressant, car plus horrible, plus implacable et aussi plus jubilatoire car tellement inattendu.



Attention il faut s'accrocher dans ce survivor nippon, mais on se laisse prendre dans cette spirale infernale, car forcément, on veut savoir la fin...
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Battle Royale

Battle Royal c'est le roman qui ressort sur le devant de la scène depuis le succès de Hunger Games. En effet, à la lecture de ce roman, l'inspiration est évidente et les liens sont légions. Ceci dit, ne connaissant pas le film adapté du roman, je l'ai lu sans idées préconçues et j'ai pu le savourer en toute objectivité.



L'histoire est bien donné dans la quatrième de couverture : dans un monde alternatif, un pays asiatique connu sous le nom de République de Grande Asie une classe de troisième est tirée au sort et les élèves doivent s'entretuer jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un debout. Évidemment, tout est prévu, si 24h s'écoulent sans morts, les responsables activent les explosifs contenus dans les colliers passés autour du cou de chacun des participants.



Bien écrit, ce roman n'en reste pas moins violent et souvent très dur. En effet, on suit les élèves tour à tour, revenant parfois plusieurs fois sur un élève ou sur un groupe, et on peut suivre à la fois ceux qui "jouent le jeu", ceux qui s'y refusent et qui en paieront le prix d'une manière ou d'une autre ou encore la folie de certains. Personnellement, ce sont moins les descriptions des morts qui m'ont fait mal au cœur, c'est plus la description du désespoir et de la folie qui s'emparent de certains d'entre eux.

C'est très bien raconté, et on "voit" les choses. On voit autant le sang gicler, qu'on imagine la pauvre jeune fille devenir folle et décrocher de la réalité. Le fait de revenir sur certains groupes entretient le doute dans l'esprit du lecteur qui ne sait pas si ces élèves mourront ou pas.



J'avoue, déformation culturelle, au début du roman j'avais beaucoup de mal à faire la différence dans la quarantaine d'élèves aux noms semblables pour moi, européenne. Mais à force de passer de l'un à l'autre et d'avoir des extrait de leur passé, on finit par les connaître. La narration est très facile et agréable malgré l'horreur des faits qui sont racontés. Car il ne faut pas oublier quand même que ce qui est décrit est parfois dur, souvent sanglant et donc pour un public avertit qui n'aura pas de problème à lire ce genre de scène.



En tout cas, j'ai vraiment apprécié ma lecture et je suis contente de pouvoir dire que je l'ai lu. C'est un roman qui reste en mémoire et qui est presque un classique, surtout dans l'univers dystopique. Plus dur à lire que Hunger Games, pour un public plus mur, mais accessible aux jeunes adultes qui ne sont pas impressionnables, c'est un roman que je recommande.
Lien : http://nyx-shadow.blogspot.f..
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