Notre passé est comme notre ombre. Il nous suit partout. On ne peut pas lui échapper. [...] Mais on peut faire en sorte qu'il reste derrière nous, ajouta-t-il. J'ai pris une décision : ce qui compte vraiment, c'est ce que nous voulons devenir.
Déjà, elle ne pouvait plus respirer. Elle suffoquait. La vie l'abandonnait, mais elle résista à la tentation de perdre conscience, sans doute parce que d'étranges images lui traversaient l'esprit : son cher Windstalker mâchant du foin, son père à la table du dîner, l'armoire où elle gardait les épices, la liste des corvées encore à faire…
Une interrogation des plus incongrues lui vint : « Ai-je oublié la lessive ? »
La douleur lancinante dans sa poitrine et dans sa tête n'était rien en comparaison de ce qui l'attendait : mourir le cour aride et un tas de linge sale sur la conscience...
-Non. Un homme aurait voyagé plus léger. La différence est là, grommela-t-il.
- Regardez donc ce qu'une femme a emporté de plus, dit-elle d'une voix rieuse en lui tendant son sac.
Il découvrit des fruits et de la viande séchée, ainsi que du pain et du fromage, sans oublier un lance-pierres, quelques produits de toilette, une corde et des linges propres. Sa main sentit un contact froid et dur. En comprenant de quoi il s'agissait, Finian éclata de rire : un flacon de whisky !
Avait-elle le choix ? Suffisait-il de ne pas vouloir faire quelque chose pour en être dispensé ?