Author Series | Kristin Hannah | The Four Winds
Une mère était comme le fil d’un cerf-volant. Si elle ne vous retenait pas fermement, solidement, on pouvait bien s’envoler dans les airs et se perdre dans les nuages.
Mais lorsqu'il la regarda - et qu'elle le regarda -, ils surent tous les deux qu'il existait quelque chose de pire que d'embrasser la mauvaise personne.
C'était d'en avoir envie.
En général, Madame, quand un élève ne parvient pas à apprendre, c'est que le professeur n'est pas parvenu à enseigner.

9 avril 1995 Côte de l’Oregon
Si j’ai appris une chose dans cette longue vie qui a été la mienne, c’est ceci : dans l’amour, nous découvrons qui nous voulons être ; dans la guerre, nous découvrons qui nous sommes. Les jeunes d’aujourd’hui veulent tout savoir sur tout. Ils pensent qu’il suffit de parler d’un problème pour le résoudre. Mais je suis issue d’une génération plus sobre. Nous comprenons la valeur de l’oubli, l’attrait de la réinvention. Ces derniers temps, pourtant, je m’étonne de repenser à la guerre et à mon passé, aux gens que j’ai perdus. Perdus. Ce mot donne l’impression que j’ai égaré les êtres qui me sont chers ; comme si je les avais laissés à un endroit qui leur était étranger avant de m’éloigner, trop troublée pour retrouver mon chemin. Ils ne sont pas perdus. Ils ne sont pas non plus dans un monde meilleur. Ils sont partis. Maintenant que la fin de mes jours approche, je sais que le chagrin, tout comme le regret, s’inscrit dans notre ADN et fait à tout jamais partie de nous.
L'été en Alaska était pure magie. Le pays du soleil de minuit. Des flots de lumière...Des journées de dix-huit heures séparées seulement par un souffle d'obscurité.
Leni chaussa ses brodequins et sortit sous un ciel d'azur. Les couleurs étaient si éclatantes que ce décor semblait presque irréel: l'herbe verte oscillant dans la clairière, les fleurs sauvages violettes, l'escalier gris en zigzag menant à une mer bleue qui inspirait et expirait sur la plage de galets. Et au-delà, un fjord d'une splendeur sans pareille, sculpté des lustres auparavant par les glaciers.
La vie dans le bush est dure, mais rien ne vaut le goût du saumon pêché le matin même avec un morceau de beurre baratté à partir de votre propre crème fraîche. Ici, il n'y a personne pour vous dire quoi faire ou comment le faire. Chacun survit à sa façon. Et si on est assez solide, c'est le paradis sur Terre.
L'été est imprévisible ici. Certaines années, le printemps arrive en juin, l'été en juillet, l'automne en août et tous les autres mois c'est l'hiver.
(...)je sais que le chagrin, tout comme le regret, s'inscrit dans notre ADN;
"Sa ville bien - aimée était comme une courtisane autrefois belle mais devenue vieille, maigre, lasse, délaissée par ses amants......
En moins d'une année, cette ville magnifique avait été dépouillée de son essence par le martèlement incessant des bottes allemandes sur le pavé et défigurée par les croix gammées qui flottaient sur chaque monument ..."