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Citations de Kristina Jones (12)


Nous n’étions pas autorisés à être de simples enfants et à jouer ; nous étions des esclaves au service de Joshua et devions constamment être sur le qui-vive au cas où il nous demanderait subitement de faire quelque chose. Nous devions répondre à ses ordres avec un « amen » ou un « oui, Monsieur ». J’étais toujours à cran et j’essayais d’anticiper ses règles, qui changeaient constamment. Peu importe ce que je faisais, ce n’était jamais assez bien à ses yeux. Je vivais en mode survie, ne sachant jamais vraiment quand mon frère et moi serions soumis à sa violence.
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Nombre d’adeptes de Mo – comme mes parents – étaient restés fidèles à leur conjoint et formaient toujours des cellules familiales, bien qu’ils vivent dans des communautés surpeuplées avec très peu d’intimité. En 1978, la Lettre Une épouse, écrite en 1974, parvint aux communautés : il était désormais clair comme de l’eau de roche que les femmes de la Famille devaient satisfaire aux besoins sexuels des hommes, et plus particulièrement des célibataires. Nous étions tous mariés les uns aux autres ; il n’existait pas d’adultère dans la Famille de Dieu. Le sexe était la plus haute expression de l’amour et de la générosité : on l’appelait « partage ». Les Enfants de Dieu étaient maintenant une Famille d’Amour, dans tous les sens du terme.
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J’avais compris que pour survivre je devais me transformer en caméléon, changeant de façon à m’adapter à chaque environnement dans lequel je me trouvais. Si c’était le silence et la docilité qu’ils réclamaient, je les satisfaisais, Les mais soigneusement pliées sur mes genoux ; s’ils voulaient que je chante, je chantais avec enthousiasme : je me pliais à leurs quatre volontés. Mon meilleur déguisement était la transparence.
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Pour la première fois, je pris conscience que les enfants avaient droit au respect et à la dignité et à quel point le traitement que les dirigeants nous infligeaient était pervers et abusif. La violence ne faisait que détruire la confiance, déjà fragile, qu’un enfant accorde à ceux dont il attend de l’amour et de l’attention.
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Tout le monde se mit alors par deux : on dit aux hommes de boire une gorgée au calice de la communauté et de la faire passer dans la bouche de leur partenaire féminine. Quand le vin arriva jusqu’à nous, mon partenaire, un adulte, en but une gorgée et plaqua sa bouche contre la mienne. Le vin rouge, chaud, mélangé à sa salive, avait un goût affreux. Pour une fillette de 7 ans, c’était vraiment dégoûtant, et j’en avalai le moins possible.
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À l’époque du mouvement hippie et du « Peace and Love », le message que répandaient les Enfants de Dieu semblait excitant : trouver une nouvelle vie à travers le Christ, se marginaliser, vivre en communauté, renoncer au capitalisme, tout partager, comme l’avaient fait les premiers adeptes. Mais ce n’était pas qu’un autre de ces groupes évangéliques zélés venu d’Amérique – c’était l’Armée de Dieu de la fin des Temps, l’élite qui, aux heures les plus noires, conduirait le monde en perdition vers le salut. Les Enfants de Dieu croyaient qu’avec l’imminence de la fin du monde viser quelque but que ce soit dans la vie était vain. Papa s’était laissé convaincre. Il avait renoncé à la plupart de ses biens matériels et s’était présenté à la porte d’une communauté de Hollingbourne, dans le Kent, une petite valise à la main, prêt pour sa nouvelle vie d’adepte. En se remémorant tous ses souvenirs, Papa, les yeux brillants, me disait : « C’était incroyable. Tout le monde vivait sous le même toit et partageait tout, comme les premiers chrétiens dans le récit des Actes des Apôtres. C’était la famille que je recherchais. »
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Mo savait utiliser comme personne les femmes et le sexe pour influencer les hommes de pouvoir et ceux du gouvernement.
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À nos yeux, le sexe était normal et omniprésent autour de nous. Tout le monde se faisait des câlins, s’embrassait et se montrait mutuellement son affection. Pour moi, ce n’était qu’un jeu, mais on exploitait d’une manière infâme mon caractère ouvert et ma soif de tendresse, d’amour et d’approbation.
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La seule personne que j’écoutais était mon père. Je l’aimais plus que n’importe qui au monde et faisais de mon mieux pour lui faire plaisir. Je ne faisais pas attention aux autres : seul le fait que ma mère revienne m’intéressait.
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La majorité des souvenirs que je glanais, c’était Papa qui me les racontait durant les rares moments que nous passions seuls. Je me pelotonnais sur ses genoux, et il me racontait des morceaux choisis qui reconstituaient peu à peu un tableau plus grand. Mais ce n’était toujours que la moitié du tableau ; il ne m’en disait jamais trop sur ma mère.
Peut-être était-ce un moyen de la garder en vie, ou de me raccrocher désespérément aux vestiges d’une vie de famille, mais je demandais souvent à Papa de me raconter l’histoire de sa première rencontre avec Maman, puis de leur mariage et de ma naissance.
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C’est une jeune Allemande, Serena, qui était ma nounou. Je ne l’aimais pas et lui rendais la vie aussi difficile que possible en refusant de coopérer, allant même jusqu’à faire comme si elle n’était pas là. Serena avait de longs cheveux bruns et raides, et des yeux marron que venaient grossir d’épaisses lunettes. Pauvre Serena ! Elle avait beau faire tout ce qu’elle pouvait pour me gagner à sa cause, j’étais bien déterminée à ne pas l’aimer. Je trouvais que son accent allemand était bizarre, et elle essayait sans relâche de me faire manger des germes de blé avec du yaourt non sucré et avaler des cuillerées d’huile de foie de morue, dont je détestais le goût et l’odeur.
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La croyance qui nous a le plus fait souffrir était la « Loi d’Amour » promulguée par Berg. Dieu était l’amour, et l’amour revenait au sexe. Partager nos corps avec les autres était considéré comme la plus haute expression de l’amour. L’âge ne constituait en rien une barrière dans la Loi d’Amour de Berg, et les enfants de la Famille devaient prendre part à sa philosophie perverse et pédophile. Ses propres enfants et petits-enfants ont souffert de ses prédilections incestueuses.
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