AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.17/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Hennigsdorf , le 15/03/1956
Biographie :


Kurt Drawert - fils d'un détective - a grandi à Borgsdorf et Hohen Neuendorf près de Berlin et à partir de 1967 à Dresde . Il a suivi une formation d'ouvrier qualifié en électronique et est allé plus tard dans une école du soir , après l' école secondaire . Il a occupé divers postes auxiliaires, notamment : un dans une boulangerie, au bureau de poste et comme assistant à la Bibliothèque d'État saxonne de Dresde .

De 1982 à 1985, Drawert a étudié à l' institut littéraire Johannes R. Becher de Leipzig , où il a également vécu à partir de 1984. Il est écrivain indépendant depuis 1986. En 1993, il a déménagé à Osterholz-Scharmbeck près de Brême . Cela a été suivi de voyages à l'étranger, en Australie , au Brésil et en Russie . Drawert vit à Darmstadt depuis 1996 , où il dirige le Centre pour la jeune littérature depuis 2004.

Kurt Drawert, qui était membre du PEN Center en Allemagne jusqu'à son départ en 1996 , est membre de la Free Academy of Arts de Leipzig . En 2014, l' Académie allemande de langue et de poésie l'a élu membre. Depuis 2018, il est membre de l'Académie saxonne des arts.

Il s’est insurgé très tôt contre la société dans laquelle il a grandi. Sa voix est celle d’un rebelle qui ausculte les failles d'une société dans laquelle il voit une prison.

+ Voir plus
Source : wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Kurt Drawert   (2)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
À la mémoire de Joseph Brodsky
(mort le 28 janvier 1996)



III

La mort, le rebord du
miroir, dans lequel les
âmes se mirent, de leur
propre lumière.

Hormis de mesquines
dimensions, le ciel
acquiert une nouvelle face, façonnée,
au ciseau de la Poésie.

Peut-être nous as-tu instruit,
car seuls les enfants ont le droit
de ne pas tenir de promesses,
à la mort de ne faire nulle promesse.

Tu es désormais une partie
des puissants qui, violents
fléchissent le temps, jusqu’à ce que
sur la vérité il achoppe du pied.


// Armin Senser (1964 -)
/Traduit de l’allemand par Philipe-Henri Ledru
Commenter  J’apprécie          50
Pour Allen Ginsberg, décédé le 5 avril 1997
  
  
  
  
Tu n’étais pas là, quand je suis venu à New-York
pour la première fois de ma vie, en septembre 1987.
Je ne trouvai que ton usine, que ton atelier de poésie.
Les gens travaillaient sur des photocopieuses et des télécopieurs.
Quelqu’un me montra la piaule avec ton lit.
Je ne l’avais pas demandé, mais je l’avais craint.
Tu n’étais pas là, et cà m’amusait, et j’étais gêné.
« This is the shrine and where he meditates ! - I see... »
Tu avais laissé ton gros livre rouge
avec tes Collected Poems, avec un dessin
et la dédicace : « for Uwe Kolbe & Friends ».
Tu ignorais que j’étais solitaire.
Même la dédicace de tes poésie complètes
pour tes parents me resta à l’époque étrangère.
Nous ne nous connaissions pas, et j’appartenais
dans la double Allemagne à la génération presque prochaine.
La poésie beat voulait que nous devenions tous
vos disciples.
Personne ne pouvait prévoir que Burroughs
te survivrait.
Parce qu’il n’était quand même pas assez salaud,
comme tu l’avais supposé dans ton poème America pour rester à Tanger.
Ton travail consistait à prendre le monde dans tes bras par amour.
Tu as fait partie des gens au long souffle.
Tu n’as oublié aucune note sur ton orgue de prédicateur.
Au milieu des années quatre-vingt, je n’avais pas appris à temps
ta venue à Berlin-Est organisée par ce salaud de Sascha A. *
parce que je ne faisais pas partie des un-sur-sept.
On disait qu’en RDA un habitant sur sept avait le téléphone,
je présume qu’il y en avait moins.
Mais j’ai encore la cassette de ta prestation.
C’est chouette d’entendre comme les Berlinois de l’Est
étaient coincés quand ils parlaient leur anglais innocemment mauvais.
Ta voix maintenant disparaît lentement
dans les bruits de l’arrière-fond.
Le blues de la Fathers Death reste ma chanson préférée
de ces années-là, Bird Brain en était le résumé formidablement facile.
Ce n’est qu’en 1993 que tout marcha, et je pus t’écouter in live,
« Orplid and Co » merci. Tu revenais de Sarajevo.
Ce soir-là, tu appelais à la « guerre-éclair » culturelle
et tu voulus nous envoyer tous, nous les intellectuels allemands,
du café Clara directement là-bas. Tu te servais des mots
comme quelqu’un qui en a le droit.
Il n’en a rien été.
Tu n’as pas non plus réussi à implanter chez nous
ta joyeuse conception de la baise. On sait qu’en Amérique non plus.
C’est vrai que maintenant on en aurait besoin ;
juste avant l’Anno Domini 2000. Tu sais comment sont les choses aujourd’hui.
La liberté est assez brutale. Assez difficile à supporter
sans toi.

* Il s’agit du poète Sascha Anderson, accusé d’avoir travaillé pour la Stasi.


// Uwe Kolbe (17/10/1957 -)

/ Traduit de l’allemand par François Mathieu
Commenter  J’apprécie          30
Eglogue : Borkum



Extrait 3

Tout corps deviendra tôt ou tard victime du climat.
La seule chose qui encore te surgisse à l’esprit, c’est :
  un solarium ou
encore le changement de latitude. Mais le mal du pays
  est nostalgie
du froid ou le désir de porter des lunettes de soleil.

Là-bas ne sera jamais ici. Aucune rue, ni jupe, aucune voix
ne trouve accès à l’ouïe : la coquille pousse vers la pleine
  mer.
Ce qui sépare l’endroit du corps, gît dans la mémoire du
  langage.

Comprendre le patois. Comme souvenir, le mélange de l’île
n’est pas idoine. Dans la vie, les rimes sont aussi malsonnantes
que de la langue allemande la moindre divergence.


// Armin Senser (1964 -)
/Traduit de l’allemand par Philipe-Henri Ledru
Commenter  J’apprécie          40
Du sublime III


Extrait 2

                     […] – images d’un continent perdu – gondwana
avant que les plaques ne dérivent et que la terre ne s’étale, grande, sous
le ciel – pour, dans sa propre torpeur, parvenir à un terme avant la
présence de ces choses et leur violence, la langue les invente en
histoires : naufrages et captivités, capitaines, entomologistes ou
géographes avec leur outillage, le romantisme du kaki – pourtant
l’apathie de la saison des pluies a raison de cet héroïsme – les nuits ici
sont sans étoiles les moustiques ne renoncent pas – la solitude ronge le
ventre – seul le ravenala résiste encore à la jungle – de loin la silhouette
de son sémaphore se dresse au-dessus de la colline et ne peut
télégraphier que son propre nom : l’arbre des voyageurs – la sécheresse
accumule l’eau au sein des palmes – à l’aisselle des feuilles, là où elles
se cicatrisent en tronc, il se fait citerne.
brickaville, 7.12.96

Raoul Schrott , Nationalité : Autriche , Né(e) le : 17/01/1964, Traduit de l’allemand par Odile Demange
Commenter  J’apprécie          10
Du sublime III


Extrait 1

l’avarie de la pluie à trois heures de l’après-midi – la mer qui tombe à la
verticale – et les éventails du ranevala comme des roues à l’aube qui
fouissent à vide dans les brisants – le vent baragouine encore ses ordres
dans les champs de canne qui débordent de boue – et voilà la grêle qui
jaillit de l’artère brune des nuages et qui rebondit contre la fenêtre – le
soir la chaleur s’accumule et lance des étincelles dans la chambre tandis
que le cyclone fait route vers le nord – moisissures et chaux écaillée au
mur – jambes écartées j’exsude la bière et les cachets de quinine –
difficile d’avaler dans cette humidité le corps inerte sur des draps
élimés – des buissons de lychees rouges pendent de la maison et se
brisent à chaque bourrasque – images d’un continent perdu – gondwana

brickaville, 7.12.96

Raoul Schrott ,Nationalité : Autriche , Né(e) le : 17/01/1964, Traduit de l’allemand par Odile Demange
Commenter  J’apprécie          10
Cosmopolite


De retour de mon voyage le plus lointain, le lendemain
Je réalise que des voyages je ne comprends rien.
En prison dans l’avion, sans mouvement des heures durant,
Sous les nuages qui ressemblent aux déserts,
Des déserts qui ressemblent à des mers, et des mers
Pareilles aux congères des neiges, à travers lesquelles on erre
Lorsque des narcoses on s’éveille, je reconnais,
Ce que veut dire errer dessus les latitudes.

Au corps fut dérobé le temps, aux yeux l’apaisement.
Le mot exact perd son havre. L’escroquerie
Se découvre en le troc de l’Au-delà et de l’Ici
En plusieurs croyances en différents langages,
Partout les aires d’envol sont gris bonnet bonnet gris
Lumineuses les chambres des cliniques. Là dans la zone transit,
Où le temps vide en vain retient éveillé,
Des bars d’Atlantis un adage se réalise.

Le voyage est une perspective de l’enfer.
Commenter  J’apprécie          10
Eglogue : Borkum



Extrait 2

Les dunes ont le cheveu clairsemé. Alors que le quartz
lustre ton amalgame, de son gîte la douleur se lève effrayée
et va rendre l’œil humide. Les dents, du froid
nourries en claquant enlaidissent le torse d’homme.

Parcimonie se nomme la loi du froid. Le trépied laisse
à l’œil le soin de puiser la lumière. Les amorces de mot
  restent
collées aux pensées. Plus lent est le temps et plus froid
  il fait donc.
L’éternité se fait ici espace ou bien fournaise insupportable.



// Armin Senser (1964 -)
/Traduit de l’allemand par Philipe-Henri Ledru
Commenter  J’apprécie          10
À la mémoire de Joseph Brodsky
(mort le 28 janvier 1996)



I

Elle ne tombera pas
la tension des gratte-ciel. Les artères
souterraines ne perdront pas leurs nerfs. Ni
ne se tariront sous la ville les rivières

Les façades ne porteront pas
le noir. Les Bourses ne se
tairont pas et en mesure les cœurs des
feux rouges continueront à battre.

Les circonstances engendreront des
expressions d’après des intuitions et
dans les périodiques que la conscience
calcine.

Des sirènes feront taire les
cloches des églises, les humains les humains
dans la vie et au-delà de la mort.
Le temps au temps n’intentera point de procès.


// Armin Senser (1964 -)
/Traduit de l’allemand par Philipe-Henri Ledru
Commenter  J’apprécie          00
À la mémoire de Joseph Brodsky
(mort le 28 janvier 1996)



II

Ce à quoi l’homme ne se
risque à rêver : chaque mort,
proche ou lointaine, derrière elle
laisse la vie et emporte la vie.

Suivra encore jours après l’autre,
la chance tentée sans
relâche de s’en tenir au libre arbitre
sans préjudice.

Subsisteront encore les malades du cœur,
des ventres affamés et la
souffrance par le bonheur non abusée, le
bonheur non point par la souffrance employé.

Le temps ne suppose-t-il point la vie ?
Et combien plus alors l’éternité
requiert-elle la vie.


// Armin Senser (1964 -)
/Traduit de l’allemand par Philipe-Henri Ledru
Commenter  J’apprécie          00
ANNE SEIDEL
*** [et ce n'est que le début]

et c'est (seulement) le début, le chaos, l'ombre, le trouble, qui montre l'espace de la présence mixte. ici. une lampe, une table, un morceau de papier, le monde entier dans des boîtes, à l'exception de quelques livres. montale avant tout. le voyage: une empreinte de la séquence silencieuse de mots prononcés les uns dans les autres. si l'on se parlait à l'avance - avec le moindre regret. mais oui, je dis quand même. petites choses. bruits d' eau, la nuit est réglée et un bruit fort pénètre à travers les espaces vides des arbres, comme dans le sommeil d'une entropie blanche.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kurt Drawert (6)Voir plus

Quiz Voir plus

Oyez le parler médiéval !

Un destrier...

une catapulte
un cheval de bataille
un étendard

10 questions
1558 lecteurs ont répondu
Thèmes : moyen-âge , vocabulaire , littérature , culture générale , challenge , définitions , histoireCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..