Kurt Hostettmann

Cet ouvrage est un peu un manuel du petit herboriste en herbe. Il propose successivement entre quatre à quinze plantes afin de traiter les problèmes respiratoires, urinaires, dermatologiques, gynécologiques et gastro-intestinaux.



Non seulement les propriétés thérapeutiques et les constituants chimiques sont donnés, mais est précisé aussi ceux qui vantèrent leurs bienfaits et l’usage fait à diverses époques. Parmi les personnages historiques cités, on trouve évidemment Hildegarde de Bingen, plusieurs ouvrages du Dr Wighard Strehlow ont repris les recommandations de cette dernière, ils ont été publiés par les éditions du Rocher. On apprécie les seize pages où de deux à quatre photographies en couleur présentent les plantes citées comme elles poussent dans la nature. L’auteur est professeur honoraire dans diverses universités suisses et chinoises. Son discours est porté par un souci de vulgariser de sérieuses connaissances scientifiques.



Alors que les antibiotiques ne font plus guère d’effets sur certaines personnes et que peu de monde a le bonheur d’être soigné par phagothérapie, cet ouvrage rendra de grands services. Rappelons que les herboristes peuvent vendre en France cent quarante-cinq plantes depuis un décret en 2008 ; toutefois il est interdit au personnel de ces commerces de fournir des renseignements sur les vertus de ces plantes. Seuls les pharmaciens, travaillant dans une officine, peuvent le faire et peu d’entre eux ont ces compétences. On se reportera à l’ouvrage "Les herboristes au temps du certificat (1803-1941)" d’Ida Bost afin de connaître le temps béni où métier d'herboriste était reconnu en France.

Comment reconnaître, utiliser correctement et surtout ne pas confondre une plante médicinale et une plante toxique. Pour chaque plante : une présentation générale avec parfois présentation historique, aspect phytochimique et pharmacologique, conseil pratique et "pour en savoir plus". Très intéressant : les caractéristiques de deux espèces très proches dont l'une est comestible et l'autre toxique. Je ne confondrai plus le sureau noir et le sureau yèble. Un seul regret le format, mais on consultera ce livre tranquillement dans son fauteuil avant ou après une belle promenade ! GB