L. Bigorra

Ses mains maladroites
Mains étonnées.
La main sur la rigueur de la peau
Les mains cherchent des sillons familiers
Souvenirs fossiles
Frontière brisée
On s’en fout, ils disent
On sait que c’est pas vrai

On parle nu post orgasme, ultime effort pour enterrer la peur du mirage. Faut vraiment être gay as fuck pour s’embarquer sur du rien ? Pointé du doigt, à vouloir tout, tu n’auras rien qu’on nous répète. Cette peur du vieillir-seul-mourir-seul quand on est jeune, elle est hurlante quand on est vieux.

Les bars gay à Paris, ça sonne comme les mines en Lorraine. Il ne reste plus que des montagnes de cendres.

J’écris PD sur la condensation de mon verre de bière. Homo c’est pas un mot de passe, homo c’est pas une réponse toute faite. Homo c’est enculé, c’est fils de pute. Homo c’est tapette. Homo c’est jamais à ta botte. Homo c’est les armes à la main.

Un froid me pique les pommettes, je m’enroule dans la grosse couverture en polaire. Il y’a ces corps qui hantent mon apathie. Je m’endors en procession.