L J F Muracciole

D’ordinaire, il pouvait déterminer en un clin d’œil le niveau d’études et le statut social de n’importe quel interlocuteur. Avec elle, impossible. L’allure, les manières, la façon de parler étaient celles de la bourgeoisie éduquée. Mais les vêtements et les chaussures sortaient de boutiques bon marché, les mains révélaient l’habitude des tâches ménagères et, si elle venait le trouver de si bon matin, c’est sans doute qu’elle devait se rendre ensuite à son travail. Elle était élégante, mais habillée de façon simple.

Des yeux d’une clarté irréelle illuminaient son visage, et un petit quelque chose d’exotique, peut-être le teint doré, venait compléter le tableau disparate. Le problème, c’était peutêtre lui : son flair légendaire était de plus en plus souvent pris en défaut. La société se complexifiait, de nouvelles strates apparaissaient, la jeunesse développait des codes différents. Décidément, on n’avait pas tort de vouloir le mettre au rebut. Il avait fait son temps.

Le drame romantique a besoin de ces demi-benêts. Tu verras, la musique de Verdi sublime tout. La rupture provoque chez Violetta la rechute du mal incurable dont elle est atteinte, la tuberculose. Elle n’a repris aucun amant, elle tombe dans la misère et la solitude. Alfredo apprend alors de son père que Violetta n’a jamais cessé de l’aimer, qu’elle s’est sacrifiée et qu’elle est malade. Mais quand il la retrouve, il est trop tard. 

Je vous parle en connaissance de cause. Je peux traduire et commenter, mais je ne sais pas créer.

Ne nous privez pas d’un monde que vous retenez, par excès de scrupule, d’humilité, de pudeur. N’ayez pas peur des sentiments. Laissez-vous guider, tout est sous vos yeux et dans votre cœur. Nous avons tous des émotions, mais très rares sont ceux qui savent les exprimer. Vous êtes de ceux-là.

Les policiers connaissaient les astronautes par leurs prénoms et ils fermaient les yeux sur leurs écarts. Toute l’Amérique adulait ces gars que les médias érigeaient en héros des Temps modernes. À condition de respecter le code moral de la Nasa : pas de sexe, pas de politique, pas d’alcool. Et, bien sûr, pas de Noir. Des gendres idéaux dont devait rêver la ménagère du Minnesota.

Comment faire comprendre à ce grand notable réactionnaire que, désormais, les bandits avaient le bac ? Certains d’entre eux étaient des experts que bien des entreprises auraient pu s’arracher. Pujaud enrageait contre cette enquête disproportionnée. « Avec de bons avocats, ils prendront cinq ou six ans de cabane, dont la moitié avec sursis. »

Une blonde plantureuse passa les mains dans son dos, descendit la fermeture éclair de sa robe trapèze et retira son soutien-gorge. Elle le fit tournoyer en l’air comme un lasso. Les cris redoublèrent. Plusieurs autres filles l’imitèrent. Ce fut comme une bourrasque de gaieté folle. « Free-dom, Free-dom ! »

Un illuminé de la Sorbonne consacre à ton œuvre un séminaire de “Sémiologie déconstructive” : la grande culture n’est qu’une invention de la bourgeoisie pour maintenir sa domination. Il n’y a aucune différence entre le Barbouze, Madame Bovary ou un graffiti de chiottes. Le Beau est fasciste !

Il ne faut jamais faire confiance aux impérialistes. Voyez comme ils nous mentent à Paris. Camarade secrétaire général, je me permets de vous suggérer de faire appareiller la Flotte de la mer Noire, accompagnée de nos sous-marins d’attaque. De grosses manœuvres seraient également opportunes.

C’est toujours la même histoire avec vous, les militaires ! Vous passez votre temps à couiner comme des chiennes en chaleur pour obtenir du matériel et quand on vous demande de l’utiliser vous pleurnichez à n’en plus finir. Envoyez-moi ce putain de porte-avions dans les Dardanelles !