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3.73/5 (sur 66 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Reims , 1959
Biographie :

Christine Lacroix est née en 1959 à Reims. Elle a commencé sa carrière professionnelle au journal l'Union, suivie d'un épisode parisien, sans chat, d'un an et demi avant de revenir travailler dans une entreprise de services dans sa ville natale. Elle partage sa maison avec deux chats : Galaup de La Pérouse et Kheops, un chat de ruelle. Retrouvez-la sur Babelio sous le profil : SURCOUF

Source : L'AUTEURE
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Bibliographie de Christine Lacroix   (10)Voir plus

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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
J'étais scandalisé. je fixai mon tas avec insistance pour attirer son attention, mais l'homme ployait sous sa charge et m'invita de la voix à le suivre à l'étage du dessous. Ne comprenait-il rien ? Les humains sont d'une lenteur désespérante pour assimiler le langage des chats. Ils jacassent toute la journée, ont besoin de la parole pour communiquer entre eux. C'est une méthode tellement longue et fastidieuse pour faire passer ses idées, alors qu'un simple félin transmet ses désirs d'un simple clignement de l'œil ou par la transmission de pensée. Une lueur de compréhension illumina enfin son regard.
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Elle rapatria tout son matériel photo autour de la table et, quand l'éclair survint, j'avais déjà roulé sur moi-même et m'apprêtais à descendre de mon perchoir. Alors, elle me poursuivit dans toute la pièce. Pourquoi s'acharnait-elle sur moi, pauvre Félis cattus européen, alors que tant de races nobles ont colonisé la terre, survivant aux cendres de la sorcellerie, renaissant de l'embaumement des Egyptiens, trônant en égotistes aux côtés de Richelieu, Louis XV ou Montaigne, s'immortalisant dans les récits de Colette, de Moncrif ou de Rudyard Kipling ?
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Le trésor de Goupil le roux

J’ai toujours été le premier pour tout : pour la nourriture, pour l’exploration, pour la lutte, surtout avec mon frangin, Rayon de Soleil, pugiliste comme moi, frère de sang mais non de cœur, le plus costaud après moi. C’est sur lui que je me suis fait les muscles, les crocs et les griffes, que j’ai appris l’art du combat et amélioré ma tactique de self-défense. Parmi mes deux sœurs et mes trois frères, ma préférence allait à Blanchette. J’en parle au passé car elle est morte. Elle était toute blanche comme moi, mais jusqu’à la fin de sa trop brève existence, deux semaines tout au plus. Elle est restée immaculée car contrairement à moi et à Rayon de Soleil, elle évitait les pitreries et elle ne tomba jamais dans les sacs de coke. Elle avait mal débuté dans la vie, dernière née, fragile, toute menue avec des gènes albinos, elle restait sourde à nos piaillements. Elle ne réussit jamais à se faire une place au soleil.

Je ne suis pas le seul à avoir fait le grand plongeon dans le tas de charbon. Un jour le rouquin s’y essaya aussi, mais si ma mère a ignoré ma bévue, lui ne s’en est pas tiré à si bon compte. Je vis maman Luth le prendre dans sa gueule tout gémissant, tout gesticulant, tout luisant et l’obliger à subir le supplice de la douche à l’eau du ciel. Piteux, dégoulinant, penaud, il rentra au cabanon quelques minutes plus tard, mais il avait retrouvé sa couleur d’origine; contrairement à moi que ma mère oublia d’emmener aux bains douches. Maintenant il est trop tard, la teinture est prise et séchée, je suis Black et resterai Black et je porte malheur. Tous les ailurophobes vous le diront, un chat noir vous passe entre les jambes et vous en prenez pour 7 ans…7 ans de malheur. Par chance il n’y a plus guère de chaudron dans les ménages modernes et puis ces vieilles superstitions sont d’un autre temps. Quoique !

Le problème avec une sœur et trois frères et un seul abri au fond du jardin, c’est de se faire une place à l’ombre. Le rouquin pour une fois fut le premier à repérer un tas de chiffons odoriférants dans un coin tranquille de notre nursery. J’essayai bien de le déloger à coup de crocs et de griffes mais il refusa de me céder la place. Je tourne en rond, furetant comme mes frangins à la recherche de la planque brevetée « idéale félins », le museau en l’air, les vibrisses à ras de sol, le regard scrutateur, aucun endroit ne me semble digne d’intérêt; puis comme une évidence je vois le landau déserté, mais toujours positionné là, à cette même place, le frein de stationnement mis; je réitère mon exploit mais dans l’autre sens, comme un film que l’on passerait à l’envers. Je saute en l’air et atterris au milieu d’une couverture ajourée pour cause d’âge canonique, sentant peut-être un peu trop les effluves d’urine, car ma mère ayant eu beau nettoyer notre couche de son mieux pendant notre prime enfance, les chatons ne sont pas très bien éduqués au début de leur vie et font leurs besoins à même leur lit. Mais aucun endroit n’est plus accueillant. Je vois les regards d’envie se fixer sur moi, je ferme mes paupières, satisfait et rassuré, on ne risque pas de me déloger, si mes frangins n’ont pas réussi à en descendre, ils n’arriveront pas à y remonter. Bon je me suis trompé, Noirpiaux atterrit sur ma tête, un seul regard émeraude suffit à le faire déguerpir.
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Noirpiaux partit vers les tuiles et moi vers la lumière. Le dehors m’attirait comme un aimant. Je passai ma frimousse sous la porte et humai l’herbe mouillée, un régal. Je contemplais le paradis sous le soleil. Le printemps souriait. Une bête vrombissante m’attaqua sans prévenir, comme le voudrait la bienséance. Je reculai à l’abri, sous l’œil mauvais de ma mère. Elle m’attrapa à nouveau par le col blanc et me déposa au milieu du logis, me faisant comprendre que mon domaine se limitait à ce petit espace. Je fus bien triste de constater que le dehors était uniquement réservé à la toilette humide ; ce monde avait pourtant l’air si amusant !
http://chat-pitre.over-blog.com/2015/02/les-fantastiques-aventures-de-surcouf.html
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EXTRAIT :
La vie se passait dans l’insouciance la plus totale, jusqu’au premier jour de septembre, un soir, peu après la rentrée des classes des deux pattes. Black disparut. Le plus étonnant fut que notre mère ne lança même pas d’avis de recherche et se désintéressa complètement du problème. Elle ne semblait pas du tout s’en émouvoir. La vie reprit son cours et je dois avouer que moi aussi j’oubliai très rapidement mon frangin.
La deuxième disparition fut beaucoup plus dramatique, alors que nous étions sortis de notre domaine, notre escapade nocturne nous ayant entraîné bien au-delà de la barrière blanche qui clôturait notre jardin, l’accident se produisit. Tigre, attiré par un mouvement suspect, traversa la bande noire que maman nous avait pourtant interdit d’emprunter ; avant qu’il n’ait eu le temps d’atteindre son but de l’autre côté de la route, un énorme animal aux yeux jaunes, rapide comme le vent, le happa en pleine course. Nous le retrouvâmes, aplati sur l’asphalte. Je lui administrai un coup de patte, Arc-en-ciel lui donna un coup de museau, il refusa de nous répondre. Nous le laissâmes là et continuâmes nos investigations de la nuit.
On ne le revit jamais. Il avait dû décider de ne pas rentrer à la maison et d’aller vivre sa vie sous d’autres cieux. Notre troupe s’en trouva réduite d’autant. Il ne restait plus que quatre membres : moi, Arc-en-ciel, notre mère et un unique frère. De ce jour, une certaine rivalité s’établit entre moi et Noirpiaux. Ce fut à celui qui attraperait le plus de souris ou de mulots, à celui qui courrait le plus vite ou sauterait le plus haut ou à celui qui gagnerait la bataille, car nos combats à l’arme blanche devenaient de plus en plus fréquents.
Présentation du livre en copiant ce lien : http://chat-pitre.over-blog.com/2015/02/les-fantastiques-aventures-de-surcouf.html
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Extrait :
Avant je m’appelais Black, juste Black. Mais Attila ça me va…
Pourtant à mes débuts j’étais blanc, tout blanc. Quand j’étais chaton je suis tombé dans un sac de cokes posé dans le coin nord de la remise où je suis né; maintenant je suis noir, tout noir avec des émeraudes à la place des yeux.......

Il paraît que les humains payent pour tout; c’est pour cela qu’ils travaillent. Ils payent pour se loger, pour se nourrir, pour se déplacer et pour communiquer. Pour nous les chats tout est gratuit; c’est pour cela que nous passons nos après-midi à faire la sieste et les nuits à déambuler à travers les rues et les champs. La locomotion est assurée par les coussinets. Le logement est offert gracieusement, si ce n’est un meublé, c’est une cave ou une grange; la pitance tombe automatiquement toutes les deux heures, enfin surtout si on habite un meublé, sinon il faut aller à la chasse ou jouer les pique-assiettes.

Un autre extrait en copiant ce lien : http://chat-pitre.over-blog.com/article-histoire-d-attila-alias-black-le-chat-noir-qui-cherche-son-maitre-au-mitan-de-la-voie-ferree-114392352.html
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PREFACE de Brigitte Bulard-Cordeau :
L’errance est une possibilité voire une forte probabilité dans une vie de chat. Il suffit d’une porte ouverte, la voie est toute tracée. La liberté a bon goût, le chat ignore encore le danger. Il aimait le steak tartare, la langouste, le sushi, et même le champagne. Mais Attila a pris la clé des champs.

C’est une histoire vraie. Il va tomber dans la coke -comprenez les sacs de charbon-, change de couleur et sera baptisé Black.
On frissonne à l’idée de cette croisée de chemins qu’il va devoir emprunter. Objectif survie. Intelligence, intuition, sixième sens, résistance, il n’y va pas par quatre chemins. Le chat contrairement à l’homme ne se laisse pas emporter par le regret, la nostalgie, c’est dans l’instant que se joue la vraie vie, il réagit au quart de tour. Rien de tel pour se sortir de l’ornière que la philosophie féline, même si cela ressemble à un chemin de croix.

Christine Lacroix sait la valeur du diplôme des chats : débrouillardise, subtilité. Dans la peau du chat perdu, elle fait place à l’humour, cela déteint sur son style et colle pile poil avec le chat. La pluie qui forme des flaques, c’est « l‘eau de vie » qu’il lape goulûment. Grâce aux « Secours Dispensés aux Félins », le chat SDF qui « mange à tous les râteliers », se nourrit de pain perdu mais pas pour tout le monde. Attila est drôle et volontiers ironique « La maladie d’Alzheimer a empiré », se dit-il, si on oublie son repas, du temps où il avait un maître. Revivra-t-il la belle époque ?
Dans l’errance, Attila a « perdu le mode d’emploi de la machine à ronronner ». Il combat la peur, volontaire, courageux. Il marche sur les rails, ose regarder dans les yeux le Yéti, la « bête hurlante » qui apparaît sur la couverture, vous avez reconnu la patte subtile et féline de Bernard Vercruyce. C’est le chemin de fer. « Avec ses barres de fer qui scarifient le paysage, teintées d’aluminium, même couleur que ses jouets-boules », ceux qu’Attila possédait jadis, il s’impose comme une source de découvertes fascinantes. C’est un chemin comme un autre pour accéder à une prochaine vie de chat, puisque dit-on, il en a sept.
C’est aussi le chemin d’une libération explosive pour l’auteure qui assemble couleurs et métaux, transforme la technique, fonctionnalités et matériaux, en une prose étonnante, précise et poétique, tout comme elle le fait pour la nature, musique de nuit, reflets du soleil, la faune qui fascine le félin.

Elle y voit comme un chat, voit le monde autrement, décrit l’invisible, cela donne une plume riche et vive, lancée à un train d’enfer pour conter le périple d’un chat entre la vie, la mort, une autre vie de chat.

Un autre extrait en copiant ce lien :
http://chat-pitre.over-blog.com/article-histoire-d-attila-alias-black-le-chat-noir-qui-cherche-son-maitre-au-mitan-de-la-voie-ferree-114392352.html
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Je m'approchai de la structure censée ressembler à un sapin de montagne…Pat accrocha des boules scintillantes. J'administrai un coup de pattes à l'une d'elles pour la faire tournoyer … Elle s'envola et atterrit après un saut périlleux arrière, sur le plancher, dans un bruit mat, s'éparpillant en une pluie d'étoiles. Je ne compris pas la colère de l'homme (Pat). C'était pourtant du plus bel effet !
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BLANCHETTE

Étouffée, écrasée, piétinée, bousculée, je n'arrive plus à respirer. Je suis recouverte d'une couverture poilue, des pieux me rentrent dans les côtes, je recule devant les ruades, submergée par cette multitude féline. Dernière née d’une fratrie de six, je n’arrive que rarement à atteindre la tétine rose qui m'est destinée. Acculée dans un recoin du landau, je regarde mes frères et ma sœur s'abreuver aux mamelles de ma génitrice, avec ma vision toute neuve.
Huit jours que j’étais aveugle, mais comme tous les chatons, je vois enfin le monde qui m’entoure; ça va sûrement m’aider à trouver les tétines dans la cohue. Quelques heures plus tard j'essaie à nouveau de percer cette mêlée compacte, mais sans résultat. Je m'épuise dans ces combats pour la survie. À peine née, je dois déjà me battre pour exister. Apathique, désarmée, affaiblie, je baisse la garde. Je m’éteins loin des mamelles nourricières. Je me blottis au cœur de l'arabesque que ma mère dessine avec le bout de sa queue.

Je suis en lévitation, ballottée, désorientée, sans vie. Déposée dans une cavité du fossé, à même le sol, je hume l'herbe verte. L'humidité me revigore, une perle de rosée me tombe sur le museau quand je bouge une oreille. Je pousse mon cri de chaton perdu, seul chant que je connaisse à l'aube de cette nouvelle existence; trop tard, ma mère a disparu dans les fourrés. Comment maman Luth a-t-elle pu m'abandonner au bord de ce chemin vicinal ? Elle m'a cru morte, elle s'est débarrassée de ce fardeau trop encombrant et sans avenir. Je me remets à couiner sans discontinuer, puisant dans les dernières forces qu'il me reste, puis je m’écroule, sans vie, pour la deuxième fois de ma courte existence.
Un autre extrait en copiant ce lien : http://chat-pitre.over-blog.com/article-extrait-de-mon-nouveau-roman-felin-93184119.html
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L'homme conduisait d'une seule main et me maintenait aplati sur le siège passager avec l'autre. J'essayai bien de m'échapper, le mordant et le griffant, mais il ne lâcha pas prise, et c'est suite à ces circonstances que je fus jeté en prison.
Des mains douces et parfumées me passèrent des cotons imbibés d'une odeur âcre sur mes blessures de guerre. On me tripatouilla. On me palpa, on me retourna et on me caressa.
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