Citations de Laetitia Dupont (29)
Quand Helena lui a affirmé que son fils serait plus heureux avec une autre, elle a mesuré l’ampleur de sa détresse.
Arrêter de toujours vouloir en faire plus. Arrêter de vouloir sauver le monde. Arrêter de répondre oui à toutes les sollicitations.
Je ne veux plus jamais avoir honte, ni me sentir coupable parce que je suis malade (enfin j'arrive à le dire). Je ne veux plus avoir peur du jugement et de l'incompréhension. (...) Je retrouve mes valeurs profondes et mes envies. Je sais désormais que le bonheur est en moi. Je dois le cultiver, le laisser s'ouvrir aux grands jours, en ne me soumettant pas aux regards des autres et aux injonctions dont je ne souhaite plus !
Comment lui dire que soulever la couette, me lever, m'habiller, me maquiller, chauffer une tasse d'eau ou simplement me rendre aux toilettes... sont des tâches hors de ma portée? Hors d'atteinte ! Je veux juste rester dans mon lit sans bouger, sans penser. Fermer les yeux. Oublier... Rendre les armes.
A peine si je peux ouvrir les yeux... Fragile tel un oisillon tombé du nid s’échinant à battre des ailes ! Ma tête est si lourde ! J’ai l’impression d’avoir survécu à un combat de boxe. D’être passée dans la machine à laver en mode essorage. Je m’acharne. En vain. Mon corps reste inerte, il refuse de répondre à la moindre de mes volontés.
Et comme chaque nuit ou presque, je teste le comptage de moutons. A part me rendre chèvre, aucun intérêt ! Alors je gonfle mon ventre en inspirant, puis je souffle comme si j’étais une montgolfière, prête à m’élever. Pas mieux que les moutons ! Quant à la méthode du 4 -7-8, inspire par le nez, quatre secondes ; retiens ton souffle, sept secondes ; relâche l’air par la bouche, durant huit secondes, elle est inefficace au possible. Apparemment, scientifiquement, elle fonctionne. Personnellement, je mélange toutes les combinaisons possibles, à croire que je joue au tiercé, 7- 8 - 4, non, 4 -8 -7. Est-ce que les rats de laboratoire savent mieux compter que moi ? Je ne sais pas mais ce qui est sûr, c’est que je ne dors toujours pas.
Mes yeux restent, désespérément, ouverts.
Risque-t-elle de suivre mon chemin au point de s'oublier.
De se perdre ?
Le burn out débute par un petit tourbillon puis alimenté de vents contraires, de larmes, de manque d'oxygène, d'investissement à outrance, de pression... il se transforme en véritable cyclone détruisant tout sur son passage.
La culpabilité cisaille mes entrailles. La culpabilité de ne pas être capable de me lever, de passer pour une paresseuse, une flemmarde, une fainéante, une tire au flanc, une moins que rien...
C’est si simple quand l’une des tâches est automatisée, on ne se pose pas de questions, le cerveau exécute. Mais, je ne sais plus faire toutes ces choses, pas même une seule à la fois. Le contrôle m’échappe. Une simple lecture m’est devenue impossible, sautant d’un paragraphe à l’autre, lisant trois lignes de l’un puis quelques mots de l’autre… Un comble pour l’enseignante que je suis.
Pourtant, je suis surentrainée, telle une athlète, avant les jeux olympiques. Pour renvoyer une image positive professionnellement et humainement, j’enchaine les heures de travail, je réponds aux mails à toute heure du jour ou de la nuit, je prête une oreille attentive dès que possible, je lis pléthore d’articles pédagogiques, je recherche la situation la plus motivante pour les élèves, j’organise des projets, je tiens un blog de classe... Présente en toutes circonstances. Etre disponible. Ne laisser personne sur le côté. Mon mot d’ordre, la réactivité.
De toutes façons, me coucher pour quoi faire ? Ne pas dormir, écouter en boucle les ruminations, revoir toutes les tâches non accomplies, les injonctions des formateurs… Ma surmotivation du début d’année s’écroule petit à petit pour laisser place à la résignation.
Après seize ans de vie commune, je reste toujours aussi ébahie face à sa capacité d’endormissement. Comment fait-il pour ronfler en à peine deux minutes ?
Au début de notre relation, un avion aurait pu se crasher à côté de notre immeuble, je parie qu’il aurait à peine sursauter.
N'oublie pas que la peur, les doutes et les jours sombres sont provisoires, alors que les regrets peuvent devenir éternels.
Au contraire, il faut beaucoup de courage pour dévoiler sa vulnérabilité.
On ne s'habitue jamais à l'absence, on apprend à vivre avec, à l'accueillir pour ce qu'elle représente: le souvenir d'une belle histoire.
J’ai tellement à te dire. L’histoire d’une vie à résumer en quelques pages pour te faire comprendre ma décision. Si tu ouvres ce carnet, c’est que tu recherches tes racines. Et si tu recherches, c’est que… peut-être je te manque ou que tu es en colère contre moi. Cela ne changera certainement rien à tes sentiments, mais sache que je suis sincèrement désolée. Je ne connais pas de mots suffisamment forts pour exprimer tout ce que je ressens à ton égard.
Au plus profond de toi se cache un trésor.
Il brille de mille feux.
Tu ne le vois pas encore.
Ta colère le dissimule.
Mais je t’assure, il est là.
Il t’attend au creux de ton âme.
Tu crois avoir perdu la clé ?
Que nenni !
Elle est dans ta main de petite fille.
Celle que tu as abandonnée en entrant dans le monde des adultes.
Ce monde où certains t’ont fait croire à la loi du plus fort, à la loi de la performance…
Cesse de te retourner.
Inutile de regretter.
Profite de l'instant.
Madeleine nous a expliqué que nous devions accepter nos zones d'ombres pour mieux accueillir notre lumière.
Nous sommes souvent soumis-es au temps. Parfois, le nez dans nos agendas ou le regard constamment tourné vers l’horloge, nous essayons même de le rentabiliser, oubliant alors de prendre soin de notre être intérieur. Pourtant, il ne demande qu’à être écouté.