Avec Chloé Baril, Mélanie Dumas, Jean-Benoît Dumais, Nicolas Trost et Catherine Lalonde
Présentée en collaboration avec l'ANEL, la table ronde réunit quatre acteur·rices de l'écosystème du livre au Québec et au Canada engagés à promouvoir le livre numérique accessible. Nos panélistes se pencheront sur la manière dont ce type de livre ouvre la voie à de nouveaux lecteurs, à travers la diversité des formats existants, pour toucher un lectorat souvent marginalisé. Nous discuterons de l'attrait des formats accessibles pour développer le goût de lire et de leur rôle crucial dans la fidélisation d'un public dont l'accès à la lecture est limité. de l'édition à la commercialisation, les panélistes exploreront comment les formats accessibles contribuent à l'enrichissement d'une bibliodiversité québécoise et canadienne, tant sur le plan du contenu que sur celui des formats.
Le Site Web du #SalonDuLivreDeMontreal : https://www.salondulivredemontreal.com/
Retrouve-nous sur tous nos réseaux sociaux
INSTAGRAM: https://www.instagram.com/salonlivremtl/
TIKTOK: https://www.tiktok.com/@salonlivremtl
FACEBOOK: https://www.facebook.com/salondulivredemontreal/
#slm2023
+ Lire la suite
nous
aurons
survécu à Dieu
à tout ce qu'ils ont dit de nous
notre langue est souvenir et ce que fut notre coeur
quand il était couronne
sous les engelures des dernières amitiés
nous trouverons les derniers feux sacrés
(...)
enfin un immense brasier d'essence et de cauchemars
pour y jeter mon enfance et mon corps étranger
tu vois d'avance dedans la main des autres
une laisse attachée sur demain
un sens canin venu de ta mère, un prédire
ton syndrome de Cassandre
On dirait une famille. Ou un monstre à sept têtes.
Grand-maman fantasme des balais de sorcière, damnerait sa foi pour un outil magique, un torchon volant, un savon. N'importe quelle force contre le ressac pulsant et obstiné du désordre, soit-elle mal lunée. Job de fille, se dit-elle, maudite job de fille, muselant une fois de plus l'envie de lancer des assiettes, (...). Elle a hâte que la p'tite pousse en lourdeurs, levains de seins et levures de hanches, que les menstrues l'ancrent, coton au cul pieds nus dans la cuisine, mains à la pâte licou au col; elle a hâte que la p'tite arrive, enfin, dans sa vie de femme faite; sa vie de femme faite de sang et d'eau de vaisselle.
Tout le poids du passé dans tes cheveux détachés tire vers l'arrière
le jour où je les couperai, dis-tu
les ciseaux à la main
je mourrai de ma mère
et des laits de colère auxquels elle m'a nourrie
tu peux casser ton double dos de bête
tu peux ruer dans ton stand
tu peux gueuler à perdre haleine
la vache de vivre te serre d’un cran
ta colère dans le grand fouillis d’automne
la charogne de ce que furent tes arrogances
l’odeur des défaites qui rentre à plein malheur
le nordet des carcasses vient puer à tes flancs
ta rage à la criée contre les vents levés
ta rage qui sait la muselière et qui la voit venir
Tu n'as eu qu'à poser le bout gras de tes doigts
sur mon corps déjà scié sec par l'habitude
pour compter une à une les lignes et les noeuds
les nervures les cicatrices
comme tu l'aurais fait
pour un vieil arbre tordu
planté par ton grand-père
abattu vif par ton père
pour mieux chauffer ta mère
afin d'apprendre son âge
tu bouffes de la terre comme une bête angoissée
tu devances la tourbe qui t'ensevelira
et pousse tout un royaume au fin fond de ta gorge
tu presses entre tes crocs les pierres
le sédiment d'histoire, le mica des colères
plus tard les pissenlits, les faux foins
te pousseront dans les yeux
Tu essuies avec des pissenlits tes larmes de sang frais
maquillée de nature tu manges les racines