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Citations de Lance Weller (212)


- Est ce que ça rend les choses plus grandes ou plus petites ? demanda-t-il encore. Savoir lire ?
- Les deux, dit Bell en regardant à nouveau autour d'elle à la recherche de mots. Avant ? Le monde était fermé. Mais il s'est ouvert et il continue à s'ouvrir à mesure que j'avance. Je dirais qu'il devient si grand que je ne sais pas quoi en faire. Ni comment m'y comporter. Et plus il devient grand, plus je me sens petite.
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Instinctivement, les hommes se redressaient et rectifiaient leur tenue, déglutissant, la gorge serrée, tandis que des fantasmes de chair et de possession, débridés et honteux, montaient des entrailles des plus vertueux, et que les autres, plus prosaïques, s’empressaient de comparer les fonds dont ils pouvaient disposer au prix qu’ils imaginaient être celui de cette fille.
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Tom et Pigsmeat entrèrent dans la salle dans une explosion de lumière qui s’estompa aussitôt quand ils refermèrent la porte derrière eux. Un homme était étendu face contre terre, près d’un mur. Ils entendirent les mouches qui l’exploraient, et la pièce empestait la sueur, l’alcool et le tabac, ainsi que l’odeur âcre et brûlante des murs qui cuisaient sous le soleil.
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(…) nous pourrons dire que nous avons pris notre liberté. Que personne ne nous l’a donnée en pensant que nous l’avions méritée, mais que nous l’avons prise parce qu’elle nous a toujours appartenu.
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Le cercueil de Job était submergé depuis longtemps, enfoui dans une écume de nuages, et toutes les autres étoiles avaient sombré dans un océan , tandis qu'à l'est la voûte céleste était rose comme les lèvres d'un coquillage. Maintenant, à l'ouest le ciel était d'un indigo qui n'avait jamais existé auparavant et qui n'existerait plus jamais par la suite.
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Le soir, il marchait en suivant le soleil qui s'enfonçait dans d'étranges horizons.Ils voyait des ciels rouges, des ciels jaunes et puis des ciels si bleus dans le long crépuscule qu'ils en devenaient violets et fantastiques, rehaussés par le scintillement d'étoiles froides chaperonnées par la comète qui plongeait vers l'ouest.
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Les deux hommes puaient l’alcool, la sueur, la fumée et la viande grillée. Flora se tenait toujours près du lit, les doigts inextricablement entortillés, faisant de ses mains un étrange nœud qui ne pouvait être défait que par la violence.
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J'ai vu des choses que je pourrai jamais oublier. Elles me lâchent pas, et si ça arrivait, j'crois que je saurais plus quoi faire. Ni qui je suis. Non. Vraiment, j'peux pas en parler, parce qu'ils ont pas encore inventé les mots qu'on pourrait utiliser pour raconter ça fidèlement.
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- Comment vous sentez-vous ce matin?
Abel déglutit et fit une grimace, puis, sans même réfléchir, il répondit :
- Comme si j'avais été bouffé par un ours et chié du haut d'une falaise.
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Il leva les yeux pour regarder à travers les branches des chênes, en direction du rouge fantastique de l’aube qui dispersait lentement la nuit. Des touches écarlates frémissaient sur le ventre des nuages, tout là-haut.
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Ce jour-là, les flammes s’élevaient directement de la terre, ondulaient dans l’herbe, elles avançaient en vagues d’un jaune orangé, montant et descendant, sifflant et crépitant. Des choses terribles passèrent inaperçues sur le moment – visions d’horreur, bruits, odeurs obscènes qui ne se manifesteraient que longtemps après, dans des rêves ou des éclairs de réminiscence qui prendraient des allures de rêve et couperaient le souffle des vieux soldats. Des choses amalgamées, fantasmagoriques, sanglantes et si épouvantables que personne ne pourrait croire qu’elles s’étaient véritablement produites, et encore moins qu’on avait pu y survivre.
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Il se demanda si la lumière parfaite qu'il attendait était arrivée pour qu'Henry Liddell, daguerréotypiste, puisse la saisir à tout jamais, avant qu'elle ne se lève et disparaisse pour toujours, tandis que le jour éclairait l'horrible gaieté de tout ce qui existait sous le soleil.
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Après la tombée de la nuit, ils restèrent assis pour contempler l'obscurité de l'océan sous le ciel bleu nuit. Abel et le chien. Les nuages de pluie étaient restés très au large : le vieil homme et son compagnon regardèrent une étoile décrire un arc de cercle, filant sans bruit dans les cieux, puis elle fut suivie d'une autre et encore une autre, tandis que d'autres encore par milliers, scintillaient et resplendissaient, se déplaçant comme des choses vivantes, et d'ailleurs, qui aurait pu affirmer qu'elles n'en étaient pas ? Ils restèrent ainsi, côte à côte, calmes et silencieux. Le vieil homme savait que depuis que le monde était monde, il n'y avait eu que peu de moments semblables à celui-ci, et par conséquent, il se taisait.
Près de lui, le coeur muet et robuste du chien battait doucement et ils demeurèrent assis sous les étoiles vives et brillantes, jusqu'au moment où le sommeil fut le plus fort. Cette nuit-là, il rêva encore de sa jeunesse et d'amis absents, du pays ravagé par la guerre. Il se réveilla une fois et, s'appuyant sur son coude, il regarda vers le large. L'air était pur et frais, et il pouvait voir à l'infini par-delà les eaux. Les étoiles stupéfiantes. Le ruban pâle de la Voie lactée, disparaissait puis apparaissait à nouveau dans la lumière des étoiles et il se demanda ce qu'il était advenu des nuages porteurs de pluie.
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Il leva les moignons de ses mains emmitouflées jusqu'à ses joues pour évacuer les larmes. La toile de jute rugueuse provoqua une sensation divine, en quelque sorte, comme une douleur plus subtile avec laquelle il pouvait se donner l'absolution. Et, tandis que, l'espace d'un instant, le monde lui apparaissait soudainement avec plus de netteté, Hoke vit distinctement un poudroiement d'étoiles froides entre des lambeaux de gaze gorgée de rose qui s'effilochaient dans le ciel.
Chacune d'entre elle était une mauvaise étoile.
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Laissez s'effacer ces jours anciens remplis de malheur, moi je dis.
Secouez-vous et passez à autre chose, moi je dis.
Parce que se souvenir, c'est douloureux. Il n'y a rien de plus douloureux.
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La vie, ce n'est que ça, dit-il à Pigsmeat,une absence de but en dehors de la nourriture, d'un abri et d'un peu de chaleur. Ils finissent tous paumés, poursuivit-il, ceux qui cherchent à donner un but à leur vie...
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"Vestiges d'îles antédiluviennes rongés par la mer et promontoires érodés,les hauts piliers de Pierre monolithiques et redoutables, accumulant les ombres et lançant de doux reflets violets ,se dressaient, d'un bleu spectral dans "l'obscurité" teintée de lune et d'océan .
Les rochers étaient hérissés d'herbes et de pins rachitiques tordus par le vent, et sur les pierres les plus petites et plus plates tournées vers le large, des phoques couchés ressemblaient à des touches de peinture terreuse sur la toile la plus sombre de la nuit ...........Le chien , comme à son habitude, dressait ses oreilles informes et balafrées ........
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Des grappes de bourgeon pendaient, se balançant dans des teintes prune et vert tendre, des teintes d'or aussi. Les extrémités des hautes herbes retenaient la rosée, si bien qu'il leur semblait parfois marcher au milieu de vaporeux nuages de pluie suspendus à mi-cuisse. C'était une région où tout était dense et vieux, et bien peu de choses porteraient la marque de leur passage, bien peu de choses se souviendraient d'eux.
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Il était d'accord sur le fait que la plupart des hommes n'étaient responsables que d'eux-mêmes, et encore n'y parvenaient-ils que médiocrement. Pour lui, la tâche première d'un homme était de prendre en charge les personnes qui lui étaient chères et tout ce à quoi il tenait, et ça, c'était quelque chose que les femmes comprenaient et savaient faire sans qu'il soit nécessaire de le leur dire. C'était une chose que les femmes attendaient de leurs hommes, et c'était la raison pour laquelle la vie de la plupart d'entre elles était pleine d'un chagrin infini.
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Finalement l'Indien s'inclina profondément avec un cérémonial suranné. Quand il se releva, il ouvrit son fusil et laissa tomber les cartouches dans le ressac qui les emporta.
Abel hocha la tête, abaissa son arme d'un coup de pied envoya le couteau dans les vagues, puis il fit un signe du menton et Willis fit quelques petites gestes qui manquaient de conviction pour brosser ses vêtements. Il essaya sa bouche en lambeaux et tout ensanglantée, ramassa son couteau et repartit vers le nord de la place.
Quant au Haïda, il s'attarda un instant pour examiner Abel. Puis, comme s'il était parvenu à une conclusion quelconque, l'Indien haussa les épaules et fit demi-tour pour suivre l'autre. Abel remarqua qu'il portait un sac rudimentaire duquel pendait un cuisseau de biche couvert de mouches qui lui cognait contre le bas du dos quand il marchait.
Aucun des deux ne regarda en arrière et Abel ne bougea que lorsqu'ils eurent dépassé le promontoire suivant et se furent engagés dans la crique. Puis il jeta un coup d'oeil en direction où le chien était assis et l'observait la gueule ouverte.
- Toi, on peut dire que t'es vraiment chiant, tu sais ça ?
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