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Critiques de Larry Brown (197)
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Fay

Le Chicago Tribune dit sur la 4° de couverture : "Suivre Fay à la trace est un voyage que vous ne regretterez pas ".

Moi, je l'ai suivie toute la soirée (commencé à 21 h et fini à pas d'heure ...), et j'ai adoré cette histoire . Je n'en attendais rien, n'ayant pas lu d'autres livres de Larry Brown, n'ayant pas vu l'adaptation cinématographique du livre , Joe (avec Nicolas Cage) , je partais en territoire inconnu . Et j'ai été séduite par ce roman noir et son personnage féminin, solaire.

Fay a 17 ans , quand elle décide de fuguer ,son père se rapprochant "dangereusement" d'elle . Elle n'a aucune instruction, ayant arrêté l'école bien avant le lycée . Ses parents vivaient où ils pouvaient (caravane, pick-up) , elle a essentiellement vécu dans les bois . Une vie où règne la misère intellectuelle, la misère économique et la misère affective . Seul l'amour qu'elle portait à son frère et sa petite soeur la retenait mais désormais , son avenir , ce sera "on the road".

Croisant sur son chemin des hommes et des femmes qui vont l'aider ou l'exploiter ... Des salopards, des paumés, des gentils , des profiteurs , et parfois tout en même temps... Il faut dire que Fay est très jeune et très belle , et très inexpérimentée . Uniquement guidée par son instinct de survie, elle chamboulera tout sur son passage et détruira parfois ...



C'est un roman noir , lancinant et sensuel qui explore la misère sous toutes ses formes en faisant la part belle à la nature .

Beauté de la nature, présence de l'eau , contre les âmes humaines noires . C'est aussi un roman qui montrent les femmes comme des victimes des hommes , qu'elles soient tout simplement jalouses ou bien des proies .

Et parmi toutes ces âmes , se balade une gamine un peu trop sexy pour son propre bien , qui voulait juste avoir un toit sur la tête et de quoi manger ... et peut-être quelques grammes d'amour dans une Amérique paumée.

Sombre, tendre et implacable .
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Sale boulot

J'aime les romans qui ne vont pas là où on les attend.



Lorsqu'on découvre le point de départ, deux vétérans de la guerre du Vietnam dans une chambre d'hôpital, on se dit qu'on va entendre les Walkiries chevaucher dans le fracas des pales d'hélicos, que ça va napalmer à tout va avec des Yes Sir dans les casernes. Sauf que là, nous sommes 22 ans après, 22 ans que Braiden a perdu ses quatre membres et vit dans ce lit sans autre espoir d'en sortir, 22 ans que Walter est une gueule cassée au visage entièrement lacéré. La glacière à Budweiser libère la parole entre eux, mais pas sûr qu'ils s'écoutent vraiment, chacun part dans une vague de paroles logorrhéique pour se raconter, son enfance, son passé, sa famille, son présent, chacun à sa façon. le récit de Braiden est porté par un souffle quasi lyrique lorsqu'il rêve d'Afrique ou dialogue avec Jésus ; celui de Walter est plus ancré dans la société, ultra réaliste dans ses descriptions du quotidien des Rednecks.



Lorsqu'on lit la 4ème de couv', un noir, un blanc, on se dit que le roman va traiter des inégalités raciales aux Etats-Unis. Mais non, la couleur de peau, on s'en fout un peu là, car ces deux-là se réunissent dans la douleur du traumatisme de la guerre et du présent qu'elle leur a imposé, du futur qu'elle leur a enlevé. A peine apprend-on comment ils ont été blessés. de plus, ces deux-là sont nés pauvres et c'est leur vie difficile d'avant la guerre qui est mise en avant, qu'ils soient noirs ou blancs, ils ont déjà tant partagé avant de se rencontrer. Ce n'est pas une amitié qui se forge, mais plutôt une compréhension intime de l'autre.



C'est un roman puissant porté par ces deux voix, ces deux âmes qui s'entrelacent, un récit d'une profonde humanité qui dit tout de la guerre sans jamais la raconter directement, tous de ses ravages même des décennies après. C'est d'autant plus fort que l'auteur y a insufflé un réel suspense qui se lit en filigrane : pourquoi le blanc a-t-il atterri dans cette chambre , cette question revient de façon lancinante jusqu'à le savoir. le final en est d'autant plus bouleversant.



Un grand livre, sombre, très sombre. 

Bravo aux éditions Gallmeister pour leur immense travail de dénicheur de talents américains hors des sentiers battus.
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Sale boulot

Voilà 22 ans que Braiden Chaney, un Noir du Mississipi, vétéran du Vietnam, vit alité. Sans bras ni jambes, avec pour seules distractions les programmes télé et ses voyages intérieurs qui lui permettent de s'évader un peu. Une routine bientôt bouleversée par l'arrivée d'un nouveau camarade de chambrée, Walter James, un Blanc de London Hill. Ficelé sur un brancard, shooté à mort, quelques crises et des souvenirs éparpillés qui l'ont amené là. Dans le confinement et la pénombre de leur chambre, quelques Budweiser bien fraîches et quelques pétards fournis par l'infirmière au doux nom de Diva, les deux hommes vont se confier. Une conversation émaillée par des monologues dans lesquels ils se réfugient...



Deux vétérans du Vietnam dans une chambre d'hôpital et une nuit prête à accueillir leurs confidences, leurs regrets, leurs rêves. Deux hommes profondément blessés qui se jaugent, se jugent puis se racontent. Si l'horreur de la guerre n'est que brièvement évoquée, chacun revient sur son enfance, sur les humiliations, sur le dur labeur, sur leur engagement, sur les amours tragiques. De par la force des sentiments, de la profonde humanité qui se dégage de chacun d'eux, Larry Brown tisse un roman d'une grande originalité et d'une rare intimité. Il dépeint, avec intelligence et grandeur, le portrait de deux hommes blessés dans leur âme et dans leur chair qui, au fil des heures, se révèlent bouleversants. Un huis-clos intense, éprouvant, sombre et parfaitement maîtrisé...
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Père et fils

Gros coup de coeur pour ce roman noir qui m'a été conseillé par Sébastien Vidal dont je vous ai parlé par ailleurs , un amateur , connaisseur et auteur de romans noirs.

Glen sort de prison après avoir purgé une peine de trois ans et le moins que l'on puisse en dire est que son retour ne sera pas vraiment simple.Son lourd passé lui colle à la peau et son regard sur les gens qui l'entourent laisse craindre le pire. C'est noir , noir mais bien maîtrisé , bien agencé , bien mené. Les personnages qui accueillent Glen ont tous quelque chose de particulier , d 'attachant ou de détestable On sent chez chacun d'entre eux une farouche envie de bonheur mais...il y a Glen pour qui être heureux ne veut plus dire grand chose , un être ravagé, tourmenté à l'extrême.

On boit du whiskey , on fume ,comme si se détruire n'allait pas assez vite ou comme si on voulait oublier un passé bien glauque et sans espoir.

Ce roman est d'une remarquable lenteur , une lenteur délicieuse sans ennui , une lenteur cinématographique .Les descriptions préparent le déclenchement des actions . On entend l'orage , la pluie qui cingle le toit, le café qui passe lentement . Les sens sont en éveil et l'exaspération monte jusqu'à l'extase . Tout se mérite, rien n'est acquis , l'effet n'en est que plus efficace.

Du grand art , vraiment , la vie quotidienne et , d'un seul coup , l'extraordinaire qui surgit et balaie tout sur son passage .Glen , Mary , Jewel , David , Puppy, Bobby , Virgil , des personnages inoubliables , attachants ou méprisables , un méli mélo de personnalités si différentes mais si dépendantes les unes des autres .

Ce roman est bien traduit , facile à lire et addictif . Il ne faut pas se trouver trop loin des dernières pages lorsque Morphée vous prend dans ses bras , au risque d'avoir à choisir entre la lutte contre le sommeil ou la frustration.

Comment vous dire ? Ce livre , c'est calme , calme , serein et puis , d'un seul coup....Allez , bonne lecture, amateurs du genre ,vous allez aimer , j'en suis certain.

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Père et fils

Bienvenue dans le Mississippi, comté de Stone pour parcourir avec Père et fils de Larry Brown une labyrinthique balade dans le coeur des hommes et dans le tréfonds de leur âme..



Sous une chaleur écrasante, Puppy est venu cueillir son frère Glenn qui retrouve la liberté après trois années passées en prison pour purger sa peine.



Alors comme Glenn sort de taule , on a droit à une virée dans les bars avec le frangin.

Ca tombe bien, on est samedi, le week-end commence et il va être très chaud !

« Tous les mauvais trucs avaient lieux le week- end . Les gens se mettaient à boire et devenaient dingues. »



Le lecteur devient alors le témoin d'un déchaînement de violence, de pulsions libérées , de sentiments exacerbés qui le place dans l'attente d'un dénouement final.



L'oeil du cyclone c'est Glen et il se déplace dans sa famille, la famille Davis.

Bien sûr, il y a le père Virgil, il vit seul dans sa ferme, tourmenté par ses cauchemars de vétéran de la seconde guerre mondiale (il a connu la marche de la mort de Bataan en 1942 aux Philippines et il en porte les stigmates physiques et psychiques) pourtant il a encore quelques rêves et des joies , mais ne sait plus quoi faire face à Dan.

Puppy, le petit frère qui a du mal à joindre les deux bouts et s'inquiète souvent pour son père.

Et Jawell, la belle-fille, qui ne l'est pas encore mais que Virgil a déjà adopté car c'est la mère de David, le fils qu'a conçu Dan avant d'avoir eu maille avec la justice…

Et la mère ? Elle a passé l'arme à gauche durant la détention de Dan, et lui, il ne s'en remet pas…

il ressasse sa haine, ses souvenirs, sa jalousie envers Bobby, le shérif, machiavéliquement alimentée par sa mère durant sa vie.



Dan un animal, non pas un salopard, mais un animal, qui marche à l'instinct.



Mais qui va le domestiquer : Jawell, l'amante sulfureuse et la mère de son « putain » de fils ?

Son frère Puppy ou bien encore le shérif ?

Ou bien peut être Roy, un vieil ami ?



Dans ce coin paumé d' Amérique profonde et très pauvre, où les Noirs ne veulent pas se mêler des histoires des Blancs, on tient à sa vie, Larry Brown semble nous dire que rien n'est blanc rien n'est noir.

L'homme ne naît pas bon ou mauvais mais il peut le devenir .

La faute à qui : la société, la famille ?

Faut-il choisir comme frère Roy de s'isoler et de vivre caché loin de la meute ?

Rien n'est simple, tout est complexe.

Alors pourquoi Père et fils.

Parce qu'on est le père de ou le fils de ?

Ou que l'on le devient ou le choisit ?



Larry Brown mets en scène un drame familial par le biais d'un chassé-croisé narratif où les différents points de vue des protagonistes sont exposés , en découle ainsi une tension sourde et grandissante.

Beaucoup de sensibilité .

Des portraits tout en finesse et en nuances.

Une écriture très fluide et percutante, chargée d'émotions que j'ai beaucoup apprécié.

Une belle découverte pour mon premier rendez-vous avec cet auteur.
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Père et fils



Retour aux vieux chaudrons pour moi, après avoir boudé "Alabama 1963" dont le style et l'humour des dialogues m'ont paru un hommage appuyé à Pif gadget, sans toutefois en atteindre l'acuité. Un script de film plus qu'un livre, malgré de bons ingrédients ( contexte social, duo douteux de personnages) ; un effet frenchy charentaise, s'essayant comme un girafon nouveau-né à atteindre maladroitement le ciel des auteurs des Appalaches. Saveur biscotte éventée, ce fut un bof pour moi.





En tout cas, du cinéma vivant, il n'y a que ça dans "Père et fils" de Larry Brown, le parquet craque, la chaleur te plaque, tu as de la terre sous les ongles, tu flippes au bruit d'un pick-up au ralenti en pleine nuit. La bande-son et les lumières se recomposent sans cesse avec une aisance feutrée; une tension rampante nous empêche pourtant de couler au fond du fauteuil de ce cinémascope redoutable. On sait que ça va déconner, la question est juste :"quand?".





Avec le jingle typique des éditions Gallmeister , les canettes de bière décapsulées au kilomètre; un rituel qui a le mérite de mettre tout le monde d'accord pendant au moins quelques minutes et d'apporter un peu de fraîcheur et de répit très temporaire dans une atmosphère des plus chargées. Il en reste toujours une petite au fond de la glacière, à siroter de concert en regardant laconiquement la rivière , avant de se foutre sur la gueule, ça se fait.





Nager dans les remous de l'âme humaine et les méditer sans conceptualiser, c'est ce que permet un bon roman. Comment nait une personnalité déconnante ? Famille, ADN, environnement, traumatismes, mauvais choix ? On me souffle que nous sommes tous timbrés ( seuls les plus atteints ne le réalisent pas) mais que ça ne pose vraiment problème qu'à partir du moment où on fait souffrir les autres. Ici le personnage principal est donc bien cinglé, car son entourage va déguster. Pourtant eux aussi, ont eu leur pochon de passé foireux mais, par quel mystère, ils s'accrochent à la lumière et s'entrelacent dans l'ombre des furieux.



Un auteur où plonger pour se dépetitpotdebeurriser le cerveau et tâtonner dans la glacière à la recherche du fidèle pétillement du Mississipi.
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Fay

♫ Chacun Fay, Fay, Fay

C'qui lui plait, plait, plait ♪



C'est bien le cas de Fay lorsque quelque chose ou quelqu'un à l'heur de lui déplaire.



Fay, c'est la fragilité de l'adolescence couplée à une volonté farouche d'émancipation.



Histoire d'une errance, d'un cauchemar éveillé, d'une chute sans fin.



Elle serait bien restée à demeure, n'était un paternel aux besoins incestueux par trop pressants.

Les voyages forment la jeunesse, dit-on.

Pas que. Ils sont également pourvoyeurs de malheurs sans nom, de disgrâces récidivantes, d'espoirs déchus.



Fay, du haut de sa candeur et de sa naïveté, est un sacré p'tit bout de femme. Il est regrettable que moult de ses rencontres aient délaissé le côté sacré au profit d'abus bien trop abrupts au regard de la jeunesse et de l'innocence de leur proie.



Fay, 17 ans, possède la beauté du diable.

De celles qui attirent, qui aimantent...généralement les emmerdes.

Sorte de joueuse de loto tirant régulièrement le gros lot pour immédiatement égarer le ticket gagnant, sa vie balbutiante n'est qu'un monstrueux chaos ambiant entrecoupé de rares saisons d'euphorie.



Roman coup de poing (au propre comme au figuré) sur l'affranchissement, la construction personnelle mais aussi la résilience car si le personnage prend d'innombrables coups, il lui arrive d'en rendre. Et de sévères !



Il est des romans lumineux.

Puis il y a Fay.

Un long chemin de croix parcouru sous un ciel d'orage agrémenté de pluies torrentielles.

Si le bonheur est au bout du chemin, celui de Fay ne risque pas d'attirer le moindre randonneur.

Aimer et être aimée. Elle demandait pourtant pas grand chose, la p'tite...
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Joe

♫ Hey Joe ... ♫



Quand tu as rencontré la famille Jones (les hommes ) , tu n'as pas aimé Wade, le père parce que c'est une feignasse, un égoïste , une enflure , une raclure , (et tous les mots en ure...), une vraie saloperie et je pèse mes mots ...

Par contre , tu t'es pris d'affection pour le fils , Gary .

Un petit gars sérieux de 15 ans qui bosse dur pour nourrir sa famille .

Tu t'es inquiété pour lui parce qu'il ne mangeait pas à sa faim, tu lui as fait des courses et fourni un travail . Tu lui as presque servi de père de substitution parce que le sien ... et sa mère c'est pas génial non plus.

Ils ont trouvé refuge dans une cabane en rondin au fond de la forêt, ils sont analphabètes, ils ne se lavent pas , n'ont que les vêtements qu'ils portent . Les gamins ne sont pas déclarés, et n'ont jamais vu un médecin de leur vie , ni une brosse à dent ...

D'ailleurs, il y a combien d'enfants au juste ?

Oui, c'est un peu Zola , version Américaine/années 90...

♫ Hey Joe ♫... toi non plus , tu n'es pas parfait..

Divorcé, parce que ta femme et tes gosses en avaient marre que tu craques ton pognon dans le jeu , tu vis seul avec ton clébard . Un furieux ce clébard .

Tu joues encore, tu bois trop, tu castagnes trop, tu ne respectes pas assez les flics pour ton propre bien, tu conduis trop vite . Ouais , tout ça ...

Mais, t'es un vrai pote ! Et Gary , tu l'as pris sous ton aile ,et les potes, on les soutient, même quand leurs vies c'est de la merde, même quand c'est dégueu, poisseux, sale, pourri , dégueu …

Surtout quand leur père est une raclure, une pourriture, une enflure...Oui, t'es un bon pote Joe ...

♫ Hey Joe ! Ton bouquin, c'est un chef-d'oeuvre du roman noir . J'avais déjà connu la petite soeur de Gary, Fay . Elle m'avait déjà troué le coeur , là aussi ...

Ames sensibles s'abstenir !

♫Hey Joe, il parait que c'est Nicolas Cage qui joue ton personnage au cinéma, je vais voir s'il est à la hauteur .

♫ Hey Joe ♫, arrête de boire s'il te plait , tu vas mal finir ...
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L'usine à lapins

Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture si vous avez envie de lire ce livre, elle est réductrice et peu engageante. Si vous avez vu le film de Robert Altman « Short cuts », ce livre en est assez proche de par son atmosphère. C’est un chassé-croisé de personnages aux prises avec leurs névroses, leurs addictions, leurs drames mais aussi leurs plaisirs et les hasards de la vie. L’action se déroule à Memphis juste avant les fêtes de Noël.



Mais les vrais héros de ces morceaux de vie, ce sont les animaux qui, contrairement aux humains seront tous sauvés des horreurs qui les menacent. Tout d’abord Jada Pinkett, un vieux pitbull qui a fait tellement de combats qu’il est couvert de cicatrices et ne peut plus être violent avec aucun animal mais au contraire protecteur, son jeune maître s’enfuit avec lui de la maison familiale pour éviter que son père ne le tue puisqu’il ne peut plus combattre. Puis un chaton abandonné (que Jada Pinkett sauvera), sauvage, qui va peu à peu être apprivoisé par un couple de gens riches et qui va pouvoir vivre dans une belle maison luxueuse, et enfin un petit chien blanc et noir à longs poils avec un ruban à pois autour du cou, son maître l’adore mais il s’absente souvent pour son travail. Ce petit chien est un personnage majeur car il incarne l’innocence, grâce à son intelligence et malgré la haine que lui porte la femme chargée d’en prendre soin, malgré une maladresse fatale qu’elle va commettre, il va se sauver tout seul d’une mort certaine et se venger de cette femme, mais sans ressentiment puisque ce n’est qu’un petit chien….



Larry Brown a découpé son roman en chapitres courts, certains ne faisant que quelques lignes, et quelques pages pour les plus longs, nous retrouvons un personnage différent à chaque changement de chapitre. C’est un exercice difficile que de faire s’entrecroiser plusieurs histoires, de partir avec les personnages sans se perdre dans les méandres de leurs vies, et sans lasser une seule fois grâce au talent de l’auteur.



Larry Brown était un virtuose, il possédait une plume exceptionnelle, malheureusement il est décédé et c’est là son dernier roman. Il a servi dans les marines et il a été pompier, il se permet un clin d’œil à ces deux corporations dans ce livre. Il maîtrise parfaitement ce roman attachant et profondément humain malgré la banale cruauté de la vie des différents personnages.

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L'usine à lapins

A Memphis Tennesee, il s'en passe des choses torrides.

Hélène et Arthur forment un couple au bord de la crise sexuelle :

lui, septuagénaire a de sérieux problèmes d'érection,

elle, trente ans plus jeune est vive... comme une lapine.

Et puis il y a Anjalee la michetonneuse entichée de Frankie, une petite frappe ;

mamselle Muffet qui boite après un sale roquet ;

Domino qui emballe de la nourriture pour lions ;

Eric, un fada des animaux affublé de son vieux clébs ;

Merlot l'intello et Pénélope sa chérie...

sans oublier un marin au grand coeur qui cogne pas que du palpitant.

Bref toute une faune baroque qui joue leurs partitions et leurs névroses sur un air de country, de sirènes de police, d'aboiements, de miaulements et de rugissements...

Tantôt drôles, tantôt pathétiques, parfois saignants à souhait, ces parcours chaotiques qui se croisent ou se frôlent partent souvent en vrille.

Un aperçu de Memphis, bien loin du rêve américain.

Larry Brown, ancien pompier, fout le feu aux fesses puis arrose de son humour noir cette ménagerie impossible mais tellement attachante.

L'Usine à lapin, un polar visuel drôlement foisonnant qui m'a botté l'arrière train !
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Père et fils

État du Mississippi, Glen sort de prison après avoir purger sa peine de trois ans. Son frère Puppy vient le chercher. C'est samedi, il fait très chaud, une chaleur poisseuse et humide qui colle à la peau, ils vont faire la tournée des bars et beaucoup boire.

L'auteur va s'attacher à suivre Glen à sa sortie de prison. Les autres personnes sont Virgil le père de Glen, vétéran de la deuxième guerre mondiale, blessé dans les Philippines. Le frère Puppy qui a du mal à joindre les deux bouts. Jewel, la petite copine laissée pour compte et son fils David, fils de Glen qui ne veut pas le reconnaître. Bobby le shérif et sa mère Mary, la maîtresse de Virgil. Peu à peu, on va rentrer dans les secrets de famille ce qui va nous permettre de mieux comprendre les comportements et agissements des uns et des autres.

Larry Brown prend son temps pour camper l'histoire, l'ambiance, la chaleur moite. C'est tellement bien décrit avec précision et moult détails qu'on visualise les scènes, on ressent l'atmosphère, les odeurs, les bruits, on roule sur les petites routes avec Bobby, on est dans les bars enfumés. L'immersion est totale. L'auteur nous amène là où il veut par des petits chemins de traverse. L'ambiance, les personnages parfaitement décrits tout y est, comme un peintre pointilliste qui rajoute des petites touches de couleurs, Larry Brown fignole les détails pour nous donner une vue d'ensemble. Il a encore réussi à nous embarquer avec lui dans ce petit coin paumé et poisseux du Mississipi.
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Sale boulot

Si l'on m'avait dit, pour me vendre l'affaire, que c'était l'histoire de deux types alités qui papotaient jusqu'au bout de la nuit, je crois que je me serais barré en hurlant.

Et puis, chemin faisant, échouant devant le stand Gallmeister des Etonnants Voyageurs, le temps de se connecter à Babelio et de jeter un oeil sur le potentiel plaisir provoqué par Larry, l'affaire était conclue mais attention, la négo fut âpre. Achat, oui, mais avec deux marquetapage offerts, sinon, non. Bon, j'appris ultérieurement que, de toute façon, ils arrosaient le chaland de signets du plus bel effet mais peu importe, c'était un Sale Boulot mais quelqu'un se devait de le lire.



Il me revient cette phrase, ouïe dans Starship Troopers, lancée par un vétéran à une jeune recrue indécise "l'infanterie a fait de moi ce que je suis !". Et de découvrir le bonhomme sans jambes, vissé sur un tabouret, réduit à l'accueil de la nouvelle bleusaille appelée à devenir chair à canon.



Braiden aurait pu postuler pour Freaks.

"Miraculé" du Vietnam il y a plus de vingt piges, il n'est plus qu'une tête posée sur un corps totalement démembré.

Walter aurait pu postuler pour Au Revoir Là-Haut.

"Miraculé" du Vietnam il y a plus de vingt piges, sa gueule cassée lui a clairement fermé les portes des plus belles pub pour Oil of Olaz Men Expert.

Tous deux, confinés dans une même pièce, vont se renifler, se livrer, grisés par de multiples et généreuses rasades de binouses facilitatrices en rapprochements virils mais corrects.



Une nuit, pas plus.

Une nuit pour dire sa jeunesse passée, ses rêves brisés, évoquer sa guerre et un présent à l'aune de l'image qu'ils renvoient, deux laissés pour compte, deux naufragés de la vie.



Puissance évocatrice des mots, émotion à fleur de peau, Sale Boulot se veut brutal, réaliste, dénué de tout pathos misérabiliste.

Le final est attendu, certes, il n'en demeure pas moins mémorable. de ceux qui vous laissent le souffle court, une méchante boule dans la gorge, le regard aux abonnés absents.

Larry Brown vient de torcher l'un des plus grands romans antimilitariste, ni plus, ni moins.



https://www.youtube.com/watch?v=h2mabTnMHe8
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Joe

Joe le taxi, C'est sa vie, Le rhum au mambo… C’est l’Paradis !



Vas y Joe, Vas-y Joe, Vas-y fonce !



Oui, oui, regarde le conduire tous ces mecs dans son pick-up matin et soir. Petit détail tout de même, uniquement les jours où il ne pleut pas !



Et puis, bien que les flics soient toujours à ses basques, Joe ne peut s’empêcher de boire comme un trou même au volant, la radio toujours allumée !



Mais les apparences sont trompeuses. Joe Ramson engage en fait des noirs à la journée pour « empoisonner » des arbres dans la région dans le but de les remplacer l’année d’après par des jeunes pins beaucoup plus lucratifs à l'abattage. Et seulement lorsqu’il fait beau temps !



Question alcool et musique, Joe sirote plutôt du Bourbon et vide les canettes de bière fraîches plus vite que son ombre en écoutant volontiers de la country dans son vieux pick-up.



Vivant sans sa femme et ses enfants, Joe se complaît dans cette vie solitaire, profitant des femmes plus jeunes et des parties de jeu privées entre amis.



Et puis, un jour, il rencontre Gary, un jeune garçon analphabète de 15 ans, qui squatte avec sa famille, sans un sou, une vieille bicoque en rondins inhabitée depuis très longtemps du coté de London Hill.



Dans ce roman noir, l’auteur américain Larry Brown dépeint avec authenticité et cruauté la vie quotidienne d’une famille à la dérive, sous le joug du père de famille violent, voleur, puant et alcoolique évidemment.



Dans un style très propre et bien écrit, l’auteur prend tout son temps pour décrire le quotidien de ses personnages, donnant l’impression de marcher lentement, assoiffé sur un bitumé brûlant et sous les assauts des rayons du soleil, en compagnie de la famille de Gary ou bien encore d’être assis coté passager près de Joe conduisant son pick-up.



Même les personnages secondaires, comme John Coleman le gérant du magasin d’alimentation et de la station d'essence, sont traités avec justesse et beaucoup de tendresse.



Même si j’ai lu avec plaisir du début à la fin ce roman, j’ai préféré dans le même genre l’excellent roman de Woodrell « La mort du petit cœur » qui mettait également en scène un jeune garçon martyrisé et persécuté par son père ou bien encore le formidable et abominable « Rage noire » de Thompson dont la mère blanche terrorisait son fils noir. C'est vrai que j'ai placé la barre très haute mais les records sont fait pour être battus. Pas vrai mon cher Bubka !



Quoi qu’il en soit, après ce coup d’essai Brownien plus que correct, «Père et fils» ou encore «Fay» (la sœur de Gary) me tendent déjà les bras pour transformer la divine idylle en une véritable fascination. A très bientôt, Larry Brown !

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Joe

Fuyant le Texas et échouant fourbus et sans le sou dans une forêt du Mississippi, les Jones font peine à voir : Wade le père est une épave alcoolique, magouilleur et sans aucun scrupule ; sa femme a en partie perdu la tête au fur et à mesure qu’elle perdait plusieurs de ses enfants ; Fay l’aînée des filles ne pense qu’à fuir quand Dorothy la plus jeune a décidé une fois pour toute de ne plus parler. Et puis il y a Gary, le fils.



Il est celui qui va aménager la maison abandonnée dans la forêt pour leur servir de toit, qui va travailler pour ramener quelques dollars et nourrir les siens, qui va économiser pour s’offrir le camion dont il rêve symbole de plus de liberté, et qui va rencontrer Joe.



Lui aussi est alcoolique, meurtri par la vie et les siens qui l’ont quitté ne pouvant plus rien faire pour lui. Jamais loin de la castagne, il a un jour dépassé la ligne de trop et goûté au pénitencier. Ça l’a calmé, un peu, mais son équilibre reste précaire au regard des vieilles rancunes qui trainent dans la vallée. Mais à l’inverse de Wade, Joe est un battant, travaillant sans répit dans la forêt où il va rencontrer et embaucher Gary.



Joe de Larry Brown – traduit par Lili Sztajn – est une biture noire et ininterrompue de 300 pages, pourtant remplie d’espoir et d’humanité. Loin du misérabilisme de Wade ou de quelques locdus locaux, Joe et Gary se battent, ne fuient pas et trouvent dans leurs propres ressources l’énergie de continuer à rêver à la rédemption pour l’un, et à un avenir pour l’autre. C’est lourd, c’est très noir mais c’est beau, et le cadre naturel exceptionnel des forêts du Mississippi offre la possibilité à chacun de sombrer ou de réagir.



Un seul regret, la brièveté de ce roman car je serais bien resté quelques pages de plus avec Joe et Gary…

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Fay

Fay n’est pas née sous une bonne étoile, c’est le moins que l’on puisse dire.

Son père est un ivrogne, sa mère quasiment débile et forcément soumise. Leur maison est si sale que l’on hésite à marcher pieds nus, perdue au fond des bois, elle abrite quelques bestioles bien peu sympathiques venues y faire leurs nids.



Un beau jour Fay est partie, désespérée par cette vie de merde, lasse de se faire violer par son géniteur, elle a pris son sac à dos, quelques modestes effets et la voilà sur les routes, face à d’autres dangers.

La jeune fille est belle même si elle n’en n’a pas conscience.

Les regards appuyés, les compliments, les sifflets la laissent indifférente même si elle les ressent comme une vague menace.

Recueillie par un flic en patrouille, elle va trouver chez celui-ci et son épouse un nouveau foyer dans une jolie maison au bord d’un magnifique lac. Tout paraît idyllique. On aurait envie d’y croire, mais rien n’est simple pour Fay.



J’ai suivie l’errance de cette jeune paumée avec passion. J’ai eu envie de la protéger pour que tout se passe bien pour elle. Mais Fay a de la ressource, elle ne se laisse pas abattre, n’hésitant pas à arranger les évènements à sa façon pour en tirer le meilleur parti.



La seconde parie du roman devient plus violente, entre drogue, alcools en tous genres, meurtre et manipulation.



Outre l’histoire totalement addictive, j’ai été frappée par l’écriture de l’auteur qui a le talent de décrire chaque chose et chaque évènement avec une minutie Incroyable sans jamais lasser le lecteur.



« Fay » est un roman noir que j’ai adoré et une héroïne qui a sa part d’ombre et de lumière.

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Joe

‌Deuxième roman de Larry Brown pour moi et l'euphorie ne faiblit pas, que non. Ma caravelle est partie gonflée à bloc et cingla jusqu'à l'arrivée essoufflée.



Suçotant la dernière page dans un ultime agrippement foetal, je referme à contrecoeur un livre fantastique.

Un univers totalement pourri mais littérairement parfait : personnages en 3D, atmosphère capiteuse et dense, écriture au petit poil . C'est avec une aisance extrême que l'auteur passe du paquet de chips écrasé à la métaphysique, ça se fait tout seul.



On est dans l'Amérique des pauvres types, des familles brinquebalantes, des enfances copieusement ratées, des parents malhonnêtes.

Par un effet domino, la misère économique enclenche toutes les autres formes de dénuement humain, de même que le mal entraîne toujours comme des siamois bourreau et victime, aux rôles souvent interchangeables.



Quand une once de morale personnelle ou de courage éclot, on fond sur le personnage et il nous devient indispensable.



Larry Brown est un auteur ignoblement habile qui nous kidnappe prestement et nous précipite tête la première dans une orgie de destins déconnants, où l'empathie s'affole , cuisant sur plusieurs feux en même temps. Toutes affaires cessantes, il nous faut adopter les enfants Jones, splendides d'humanité et de ténacité.



Avec toujours le comique de répétition du fameux "plop!" des canettes de bière à un rythme si soutenu qu'on finit par avoir soif et décompter le temps avec ce nouveau rythme circadien.

Hésitant sous l'avalanche d' adjectifs élogieux qui me viennent, je dirais sobrement : top (et re-plop).
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Joe

La famille Jones, une bande de vagabonds, va nu pieds qui vit de rapines, déboule dans le Mississippi rural. Il y a Wade, le père, méchant, fainéant, ivrogne, la mère, abrutie et à moitié folle depuis qu'elle a perdu deux de ses enfants. Et surtout il y a Gary, jeune ado de quinze ans qui veut s'en sortir, échapper à sa condition et surtout à son père. Il rencontre Joe, un homme qui dirige une équipe de forestiers qui détruit des parcelles de forêt pour replanter des pins à la place, beaucoup plus lucratifs. Joe va proposer du travail à Gary. Une amitié va naître entre eux. Joe va prendre le jeune garçon sous sa coupe et va devenir un père de substitution pour lui.

Larry Brown dresse un portrait tres fouillé du personnage Joe. Homme de quarante ans, ayant fait de la prison pour des petits délits, joueur invétéré, mauvais père et mari, bagarreur, il vit seul désormais avec son chien. Joe va prendre Gary sous son aile et le jeune garçon qui est en manque de repères, va s'attacher à lui.

Larry Brown, avec son sens des détails et ses personnages au profil très fouillé nous livre un roman noir où une petite étincelle d'espoir jaillit quand Gary recontre Joe.

Avec L. Brown les "gentils" ne sont jamais des super héros, beaux et sans défauts. Ce sont des humains, profondément humains avec leurs doses de défauts, de bons et mauvais cotés, de failles, de zones d'ombre. Joe est un personnage attachant.

L. Brown sait nous embarquer dans des virées au cœur du Mississipi rural, dans des endroits perdus où vivent des petits blancs pauvres , alcooliques, à la gâchette facile et nous raconter d 'extraordinaires histoires, loin des contes de fées.
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Affronter l'orage

9 nouvelles ; 9 histoires ; 9 instantanés de vies américaines traditionnelles, banales, quotidiennes ; 9 moments clés où ces vies peuvent basculer à l’heure d’un choix.



C’est un couple qui continue à faire comme si, et à rejouer l’amour et le sexe qui n’est plus ; c’est la compréhension résignée mais amoureuse d’un mari face à l’alcoolisme de sa femme ; c’est le regard envieux et méprisant à la fois, d’un américain moyen sur ses riches compatriotes ; c’est l’hésitation face à la tentation de l’infidélité ; c’est la peur quotidienne de la fin anticipée d’une histoire d’amour ; c’est la vie quoi…



Réédition du recueil Facing the music avec Pierre Furlan à la traduction, Affronter l’orage confirme l’incroyable talent de portraitiste de Larry Brown, qui excelle à dépeindre ces femmes et ces hommes dans la beauté de leurs faiblesses, de leurs désespoirs et de leurs interrogations.



C’est sombre et parfois noir (mention spéciale pour « Julie : un souvenir », superbe exercice de style déstructuré), désespéré voire désespérant, mais tous les personnages de Brown ont en commun de se battre et de continuer. Enfin d’essayer. Le ciel se couvre. Il est temps de rentrer. Et d’affronter l’orage…
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Fay

C'est un grand roman noir que nous livre Larry Brown en centrant son histoire sur son héroïne, Fay 17 ans, qui est issue d'un milieu d'ouvriers agricoles très pauvres.



Elle est une fugueuse qui n'est jamais allée à l'école et elle se débat pour survivre de façon instinctive. Elle ne sait pas qu'elle est très belle et le désir qu'elle suscite provoque jalousies et catastrophes. Elle est une femme fatale qui s'ignore, semant les cadavres sur son passage, comme une sorte de malédiction.



C'est un road trip qui nous emmène dans les environs de Biloxi, sur le golfe du Mexique, dans les bas fonds d'une société marginale, faite de dealers et prostituées. Larry Brown nous raconte aussi le monde du bord des routes, motels, diners, et des stations services, toute cette population qui a souvent deux ou trois boulots pour vivre, qui vit dans des caravanes, avec des femmes subissant la violence des hommes dans un monde dangereux .



Dans ce contexte glauque fortement alcoolisé et enfumé, il esquisse au hasard des rencontres de Fay, un triangle amoureux tragique, avec Sam et Aaron, à la fois différents et semblables, dont il développe le récit de façon magistrale.



le contraste est grand entre le cadre régional paisible, une vraie carte postale touristique avec lac, plage, pêche et la noirceur du propos. C'est la région de Larry Brown et il en parle très bien. Il s'abstient de juger ses personnages, ce qui domine c'est un peu le hasard et le chaos dans lesquels les humains se débattent.



On ne sait pas trop si le roman est optimiste, ou pessimiste. le contexte social est assez sombre et la plupart des personnages portent des deuils insurmontables ou un profond désespoir. Mais, au milieu de l'adversité, Fay avec une sorte de réserve critique, bon sens, réel instinct de survie, se construit comme femme, en dansant toujours au bord du précipice.







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Joe

Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir. N’en cherchez pas la moindre lueur dans ces pages, Il n’y en a pas.

Alors, pourquoi ai-je tellement aimé ce livre, moi qui recherche souvent un peu de légèreté ?



Parce que Larry Brown n’a pas son pareil pour nous faire pénétrer au plus profond de l’Amérique des laissés pour compte. J’aime son écriture âpre tour à tour minimaliste et terriblement précise.



Parce que ces personnages sont hors du commun. Grands blessés de la vie, ils continuent d’avancer vers un univers incertain qui ne saurait être pire.



Parce que Joe est un personnage rude avec malgré tout un côté attachant.



Parce que j’ai aimé Gary, gamin paumé dans une famille d’ivrognes.



Parce que ces deux-là vont se rencontrer.



Parce que peut-être qu’au fond il y a en chaque individu une part d’humanité qui fait la différence.



Parce que Larry Brown est à mon sens l’un des plus grands écrivains américains.



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