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Citations de Lars Saabye Christensen (35)


Kaia dut s'accorder un moment de réflexion et, tandis qu'ils se regardaient dans les yeux, Peter Wihl fut de nouveau terrassé, submergé par ce regard vert, le regard de son enfant, franc, impavide, comme s'il n'avait jamais servi, comme s'il voyait toujours tout pour la première fois.
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Un beau jour, nous avons décrété que le monde était suffisamment grand. On ne connaissait rien de mieux. On y trouvait la place qu'on désirait avoir. Puis le monde a rétréci. A moins bien sûr que nous ayons grandi et soyons devenus plus exigeants. Nous avons agité les bras. A force, les coutures du monde ont craqué et le monde s'est déchiré tout autour de nous.
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Le mensonge est parfois plus éclatant que la vérité.
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Entre les blessures et les cicatrices se niche le temps.
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Kim Karlsen est un voyageur sans bagage, un marin sans navire, il est le passager embarqué sur un morse et ils voguent leur propre galère, là où les anges et les sébastes, les alevins et les étoiles, se croisent à mi-chemin, dans la bouche écumante des déferlantes, dans l'escalier mécanique du vent - et salut à vous, pêcheurs échoués, soyez les bienvenus vous qui nous fournissez le chagrin folâtre des vieilles rengaines:

Ne pense pas au lendemain
Suis les vagues jusqu'au lointain
Ne pense pas au lendemain
Suis les vagues jusqu'au lointain
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Gunnar traverse le champ, récupère ses gants, continue vers la route. Il a le temps. Il a tout le temps devant lui. La lisière de la forêt est bleue. L'oiseau s'est envolé. Et quand le vent souffle dans une direction bien déterminée, on entend un cognement sourd, qui ne vient de nulle part, une note, qui permettra aux blés d'onduler.
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Si vous ouvrez bien grand vos yeux par une nuit claire, alors vous apercevrez à coup sûr les épaves qui jonchent la profondeur de la voûte céleste, et s'amoncellent dans la fosse de réparation.
Croyez-moi quand je vous dis que les mécaniciens qui triment dans cet atelier sont très occupés.
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Mon slogan à moi, le voici: le deuil n'a pas d'effet rétroactif. Car, ça au moins on ne peut pas me l'enlever, je ne retire rien et je n'ajoute rien non plus. Je peux apaiser et houspiller, mais je ne touche jamais à ce qui s'est passé. Je me contente uniquement de plonger ma main dans votre temps que je retourne comme un gant. Je suis la lumière rétive qui sur votre négatif chamboule et met tout sens dessus dessous.
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Dis bonjour aux connaissances communes, si jamais tu en vois. Ah si, une toute dernière chose: les sherpas savent qui ouvre la marche. Monter c'est facile. Descendre, c'est dur. Quand on est arrivé au sommet, on n'a parcouru que la moitié du chemin. C'est Kipa Lama qui l'a dit. Il sait que le plus fort ferme le cortège. Et lui il monte toujours en dernier. Celui qui tient la corde. Celui qui nous tient.
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Et pardonnez-moi si je suis obligé de mentir, car le mensonge est uniquement ce que l'on ajoute pour que les surfaces de cassure puissent s'emboiter les unes dans les autres afin de reformer la règle du récit. Et force m'est de constater que ce que je raconte est toujours plus court que ce que nous avons vécu.
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[...] « C'est peut-être une punition », mumurai-je. Elle donna un coup de canne sur le plancher. « Une punition ! Et qui voudrait nous punir, Barnum ? » « Je ... Je ne sais pas », balbutiai-je. Boletta poussa un soupir. « Peut-être qu'en fin de compte la punition, c'est notre condition d'être humain. »
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[...] « Je n'aurais pas dû naître. » J'attendais qu'il continue, tout en espérant intérieurement qu'il se taise. «J'ai été introduit de force à l'intérieur de maman, avait-il poursuivi à voix basse. J'aurais dû être retiré. Arraché puis balancé. Mais maman n'a rien dit avant qu'il ne soit trop tard et le docteur Schultz était trop fin soûl pour se rendre compte de mon existence.» « Comment tu le sais ? » Fred avait souri. « J'ai écouté. J'ai écouté la cour. Le grenier. Les histoires traînent partrout, Barnum. »
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C'était un garçon de peu de mots. Les mots n'étaient pas de son côté. Ils étaient positionnés de travers à l'intérieur de lui
et souvent les lettres ne lui venaient pas dans le bon ordre.
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Peter écoutait la conversation, il entendait son nom, et pourtant il avait l'impression que cette discussion ne le concernait pas, comme s'ils parlaient d'un autre homme, d'un inconnu, qui porterait par le plus grand des hasards le même prénom que lui, Peter et qui lui aussi souffrirait tout aussi étrangement d'une affection oculaire, une maladie rare qui, à moyen terme, allait le rendre aveugle.
-Combien de temps reste-il ? voulut savoir Ben.
-Un mois. Six mois tout au mieux. Pas plus.
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Attendre en vain revient à différer la vie. Je le sais. J'ai attendu pendant si longtemps qu'il est désormais trop tard pour revenir en arrière. J'attends toujours, Vera. J'ai pris beaucoup d'avance sur la mort. Les imbéciles et les sentimentaux m'admirent. Mais j'en sais plus qu'eux. L'espoir est une vieille dame fatiguée et fragile.
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Lars Saabye Christensen
J'entend encore ses pas quitter ma vie
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Le grand-père se tait un instant, bancal et mélancolique, comme s'il se souvenait soudain d'un détail important.
- Qu'est-ce que tu fiches ici, Kim ?
Kim Karlsen se retient toujours aux défenses du morse.
- Je ne sais pas, grand-père. Je n'en sais strictement rien.
Le grand-père cache son visage parcheminé dans ses mains, à moins qu'il ne les mette en entonnoir, en porte-voix.
- Retourne là d'où tu viens, murmure t-il. Tu es beaucoup trop en avance. Je t'en supplie !
Mais ils sont déjà loin et il est trop tard pour rebrousser chemin.
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Franchement, qui peut oublier un nom pareil : Barnum ? Barnum ! Pour qui se prennent ils en fin de compte, ces parents qui condamnent leurs fils et leurs filles à la prison à vie derrière les barreaux des lettres de l'alphabet ?
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Thomas Hammer reposa son verre.
-Qu'est-ce que tu aurais préféré, être un peintre aveugle ou un père aveugle ?
Peter sortit son portefeuille.
-Tu es insupportable.
-C'est pour moi, Peter.
-Je n'ai pas besoin de ton épouvantable charité chrétienne.
-Je peux t'aider.
Paul hésita avant de lever les yeux, avant de poser les yeux sur Thomas Hammer qui arborait un visage sérieux et souriant à la fois- et pour la troisième fois Peter renonça à partir.
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-Qu'il existe une possibilité pour sauver ta vue.
-Tu as dit que le diagnostic était définitif.
-Mais il y a toujours une possibilité, Peter.
-De quel genre ?
-D'un genre qui n'est pas encore officiellement reconnu.»
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Nous n’avions pas eu une telle conversation depuis une éternité. Je ne voulais pas la massicoter mais au contraire la ménager. Je fermai les yeux. Je voulais sourire et sentir mon sourire m’emporter lentement dans le sommeil.
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