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4.01/5 (sur 416 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Longueuil , 1983
Biographie :

Stéphane Larue est un écrivain québécois.

Titulaire d'une maîtrise en littérature comparée de l’Université de Montréal, il a travaillé dans le milieu de la restauration pendant une quinzaine d’années.

En 2016, il publie aux éditions Le Quartanier son premier roman, "Le plongeur". Inspiré de faits vécus et de personnes réelles rencontrées par Larue lorsqu’il est devenu plongeur dans un restaurant couru de Montréal et tentait d’échapper à ses problèmes de jeu, "Le plongeur" a remporté immédiatement un énorme succès. Il a été lauréat en 2017 du prix des libraires du Québec et du prix Senghor.

En 2023, "Le plongeur" a été adapté au cinéma, réalisé par Francis Leclerc et mettant en vedette Henri Picard.

Stéphane Larue vit à Montréal.

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Le plongeur (Francis Leclerc) - Bande annonce


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Des mains marquées par vingt ans de cuisine, par les brûlures quotidiennes, le couteau à coquillage qui glisse et se plante dans la paume, les mauvais coups de lame qui retranchent les bouts de doigt, par les milliers de shifts passés à écosser, éplucher, émincer, touiller, éviscérer, désosser, hacher, par les manipulations répétitives et interminables des aliments crus ou en train de cuire, par l’infinie succession des poêlons, par le récurage des comptoirs en stainless et des ronds de poêle en fonte à l’aide de laines d’acier et de dégraisseurs aussi abrasifs que du solvant.
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J'ai voulu me commander un autre verre, mais je me suis rappelé que je n'avais plus un clou. J'ai regardé autour de moi. Depuis mon brouillard, j'observais un à un les visages fendus de sourires, ces gens beaux sur lesquels une belle étoile brillait sûrement. J'étais redevenu un ti-cul cassé qui lave de la vaisselle.
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- Perds pas le beat, sinon t'es faite. Si ça rushe et que ce n'est pas propre, checke les savons pis le filtre. Rince bien avant d'envoyer le stock dans la machine pis change ton eau souvent. Essaye d'enlever la marde qui tombe dans le dish pit au fur et à mesure, pour ne pas boucher l'évier.
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Non seulement je ne gagnais presque rien, mais pendant ces trois mois-là j’avais perdu davantage que dans les six mois qui avaient précédé. Je n’avais pas encore compris la formule. Plus tu joues, plus tu perds. Je jouais tous les jours.

(Le Quartanier, p.98)
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Bébert avait un visage rond et des joues charnues de bambin, mais on n'aurait pas osé les lui pincer. Son menton se perdait dans sa gorge large. Il lui manquait une dent et il remplissait sa veste de cuisinier de sa carrure trapue mais solide. Une bedaine commençait à lui pousser. Ses manches retroussées laissaient voir sur ses avant-bras épais deux ou trois tatouages inachevés. Il n'avait pas de toque comme les autres cuisiniers, il portait une casquette des Indians de Cleveland sur ses cheveux rasés à trois. Son pantalon était trop large pour lui, comme celui d'un rappeur. Il devait avoir vingt-quatre ou vingt-cinq ans à l'époque, pas plus, mais il me donnait l'impression d'être plus vieux que cela.
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C’est eux qui ont inventé ça, le heavy métal. Sans Black Sabbath, Iron Maiden n’existerait pas.
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La gratte éclaire de son gyrophare la façade
blanchie des immeubles. Elle avance lentement sur
Hochelaga en tassant la neige devant elle. On arrive
enfin à la dépasser et on tourne dans une petite rue mal
éclairée. Le ciel est encore bas, sombre et cotonneux. La
chaleur confortable de l’habitacle m’endort presque.
On entend la voix du répartiteur au Cb, mais à peine.
Mohammed baisse le son dès qu’on monte dans sa Sonata
noire.
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Le Saint-Laurent était noir et immense en contre-bas et chatoyait de flammes orange frémissantes et de mille lueurs fantastiques. Des décorations de Noël battaient au vent, lugubres, accrochées aux garde-fous du pont de la Concorde. J'étais calme. Je me jetais des regards fuyants dans le rétroviseur, comme pour vérifier que c'était bien moi qui me trouvais sur la banquette arrière. Le taxi roulait, solitaire, ses phares éclairaient la voie d'une lumière blafarde. L'île Notre-Dame se profilait devant. Après avoir quitté le pont, on a roulé sur une route large qui longeait un plan d'eau. À ma gauche, j'ai aperçu les lueurs de la Rive-Sud, qui dansaient dans le brouillard rampant sur le fleuve. Une limousine est passée en sens inverse comme un vaisseau languide et silencieux. Devant, au loin, une forme hérissée, ivoire, illuminait la nuit. Une chaleur apaisante s'est propagée en moi et s'est convertie en cette lente détente qui précède la montée d'adrénaline. Cette sensation ne s'émoussait jamais.
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Mon jeton a été balayé par la croupier. J'avais l'impression d'être enveloppé dans un acouphène, coupé du reste du monde, aspiré dans une orbite au fond de la nuit. Je n'aurais pas pu me lever de la table pour aller aider ma mère mourante à 10 mètres de moi. Toutes me facultés ou presque étaient engourdies, comme anesthésiées. j'ai misé en deçà de toute volonté, maintenu en place sur ma chaise par le frisson de milliards d'aiguilles le long de mon épine dorsale. Il y avait les mises, ma main, le tapis vert. Il y avait le lent fonctionnement silencieux du cosmos, les nébuleuses du hasard et le temps qui s'effondrait sur lui-même sans fin. (pp. 476-477)
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Je me suis posté devant la machine sans enlever mon manteau ni prendre le temps de m’asseoir sur le tabouret. J’ai glissé un billet de vingt dans la fente. Je fondais sous mes vêtements. J’ai choisi Cloches en folie. Les premières donnes, j’ai joué en misant gros, mais je n’ai fait que des petits gains. Le tic-tac électronique des crédits qui fluctuent m’engourdissait jusqu’au bout des doigts. Ça faisait du bien. Ça bourdonnait dans ma tête. Je lévitais à cinq pouces du sol. En moins de vingt minutes, j’ai brûlé presque cent dollars. Toujours aucun gain, mais perdre ne me faisait rien. C’est jouer qui comptait. C’est de ça que j’avais besoin.
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