« Papa ! Regarde la poupée, comme elle est belle ! » lance la fillette. Pas plus grande que les deux mains de l'enfant posées sur la glace, la jeune femme lui renvoie son regard de porcelaine, quelques mètres plus bas. Autour du lac, les façades colorées du vieux Reykjavik font presque de cette trouvaille dominicale un charmant diorama. Touche onirique subsidiaire : des cygnes immaculés glissent paisiblement sur la rive opposée du lac au milieu d'une nuée de sternes arctiques, enveloppés par une épaisse brume, là où l'eau chaude d'une source géothermique a été détournée pour leur permettre de survivre à l'hiver.
Alors que le père rejoint la petite fille et qu'un cri d'horreur glace à leur tour tous les patineurs sur le lac, c'en est soudain fini de ce tranquille dimanche de décembre.