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Note moyenne 3.76 /5 (sur 114 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Perpignan , 1985
Biographie :

Laura Lisa Vazquez est une poétesse française.

Elle écrit de la poésie, des pièces poétiques sonores et des textes narratifs.

En 2014, elle publie son premier livre et reçoit le prix de poésie de la Vocation.

Elle écrit de la poésie, des pièces poétiques sonores et pratique la lecture publique de ses textes.

Elle dirige (pendant plusieurs années avec Arno Calleja4) la revue poétique Muscle qui publie de nombreux auteurs français et internationaux (Tao Lin, Santiago Papasquiaro, Michèle Métail, Maria Sanchez [archive], Franz Kafka, Eugène Savitzkaya, Kenneth Goldsmith, Ben Lerner, Christophe Manon, Hervé Bouchard...).

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Bibliographie de Laura Vazquez   (7)Voir plus

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Une épopée versifiée, imaginée comme une exploration du monde par les actions, les gestes, les aventures. La narratrice vit des scènes et des idées dans son esprit et en dehors, à toute allure. Elle est tour à tour et à la fois : folle, amoureuse, malade, sage, inquiète, calmée. Un livre comme une encyclopédie incarnée, libre et subjective, une lecture et une auscultation du monde, allant des plus petites choses : la peau, les insectes, les atomes ; au plus larges : les populations humaines, la guerre, les ciels. Des choses les plus intérieures : les sensations, les questionnements personnels ; aux choses les plus matérielles : la médecine, l'anatomie, l'architecture. Une foi dans le langage rendu à sa force et à sa netteté, un vif désespoir éclatant, un humour et une vivacité, un livre aussi troublant que réjouissant. À lire – Laura Vazquez, le livre du large et du long, éd. du sous-sol, 2023 Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Il faisait nuit. Il n'y avait que du silence autour de leurs corps maigres. Assis sur la grande place, Salim et Jonathan regardaient une page. Les émojis riaient sur la page rose, des larmes sortaient de leurs yeux. Deux émojis rebondissaient. Leurs mouvements, leurs corps, les émotions qu'ils exprimaient, leur taille, toute leur vie venait de chiffres, de lettres écrits sur sur des pages. Les émojis accomplissaient leur mission. Chaque pixel de chaque émoji représentait la perfection de la réussite. Ils ne faisaient que réussir. Les émojis réussissaient sans calme, sans colère, sans fatigue. Jonathan actualisait la page du site des blagues. Il montrait son écran à Salim. Jonathan activa la fonction commentaires pour mal-voyants, le téléphone prononça les mots : Visage riant aux larmes.
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Une tête ne tombe pas, elle ne peut pas tomber. Elle est reliée par un fil qui descend jusqu’en bas de la personne, et si la tête tombe, le reste tombe. Il ne faut pas casser notre tête, mais on peut casser nos membres. Quand on se casse un membre, on se souvient du membre. Quand une dent s’infecte, elle vibre à l’intérieur, on dirait qu’elle nous parle. Quand on pince une main, elle apparaît.
[...]
Quand la voix termine une parole, elle disparaît.
La voix sortait, elle vivait. Il prononça : Papa, papa, papa, papa, et le mot était un geste au niveau de la bouche. Il dit : Papapapapapapa, et la voix était une chose dans le monde. Peut-être que le mot était une chose dans le monde avec la voix. Peut-être que certains animaux pouvaient voir les paroles dans les airs, les petits animaux, les mouches, les insectes. Il dit : Papa, papa, papa.
Mais quoi à la fin ?
Rien... Je réfléchis.
Le père marmonna et il trempa ses mains dans l'évier. Il dit : Écoute-moi, si on ne frotte pas la table, elle est devient dégoûtante. Tu m’écoutes ? Je vais te poser une question Salim : Qui voudrait une table dégoûtante ? Personne. Je vais te poser une autre question : Qui voudrait boire de l’eau dégoûtante ? Personne. Chaque fois que tu laisses une éponge sous l’eau, elle l’avale, c’est son métier. Il faut passer la main sur les paquets de riz, sur les paquets de sucre et même sur les légumes, sur les branches de choux, sur les tomates. Quand le suce est sale, il devient dégoûtant. Est-ce que quelqu’un veut du sucre dégoûtant sur terre ? Non. Personne Salim. Personne n’en veut.
[...]
Parfois le père imaginait les éponges dans les personnes. Si on pouvait se passer l’éponge à l’intérieur. Si on pouvait se passer l’éponge dans les poumons. Une éponge à poumons pour les malades des poumons. Si on pouvait se passer l’éponge dans le ventre. Une éponge à cerveau pour les malades du cerveau, une éponge sur le cœur, le long du cœur, dans les artères et derrières leurs yeux. Passer l’éponge dans le passé. Nettoyer d’anciennes journées, de vieilles scènes. Une éponge pour laver les regards, une pour la cuisine, pour les couteaux, pour les disputes, une éponge pour tout.
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Dans une ville comme Paris, les rats dévorent 800 tonnes d'ordures par jour. Malheureusement, ceux qui nettoient sont perçus comme des êtres sales, c'est désolant. C'est ça l'humanité, c'est l'ignorance. Accuser les rats de saleté, c'est comme accuser les fleuristes de pousser dans la terre, [...]
page 153
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Parfois le visage se regarde lui-même…


Parfois le visage se regarde lui-même,
il se dresse sur lui-même,
sur les yeux.

Parfois les objets de la maison sont là
et ils ne disent rien.

Ils sont comme des renards
qui passent le cou baissé.

Parfois le monde nous déteste,
il fait tout comme si nous n’étions pas là.

Parfois nous adorons la vie
et les plantes,
les éclairs, les images.

Soudain, nos joues s’enfoncent,
notre peau est si tendre,
tant de matières la transpercent,
le bois, l’acier, le calcaire,
et l’or, l’argent, le cuivre.
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Alors, je me suis assise…


Alors,
je me suis assise
et la nuit est venue sur moi.
Et la nuit m'est venue de face.
Et la nuit m'a cassé les yeux.

Alors,
je me suis couchée
et la nuit n'a rien voulu dire.
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Dans la vie il n'y pas de circonstances, iI y a du temps
Si vous êtes en retard
Certains jours
C'est parce que vous vous appuyez
Sur l'atmosphère
Avec plus de lenteur

Extrait de Le Belier
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On vit dans le dessin d'un homme ou d'une femme, dans son esprit.

Les architectes transforment leurs pensées en images, et ces images sont transformées en pièces, en immeubles, en maisons, en parcs, en villes, en routes.

On croit marcher dans une rue, on marche dans la pensée d'un inconnu.
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Maintenant, je vais vous dire une chose et vous allez la noter sur votre bras. Écrivez-la sur votre bras : si un sentiment décide de votre vie, vous êtes comme une chaussure. La chaussure a besoin d'un pied. La chaussure ne peut pas avancer sans pied. Mais Le pied n'a pas besoin de chaussures pour avancer, le pied n'a pas besoin de chaussure pour sortir, il n'a pas besoin de chaussures pour marcher. Le pied existe et c'est un pied. S'il n'y avait pas de pieds, il n'y aurait pas de chaussures, mais si il n'y avait pas de chaussures, mes pieds existeraient. Si un sentiment décide de votre vie, les choses passent dans votre corps, vous avez besoin qu'elles passent comme les chaussures ont besoin de pied.
p.27
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Le colocataire manipulait un briquet en forme de pieuvre, il le faisait tourner entre ses doigts. Il dit : C’est un briquet rechargeable, je le branche sur mon ordinateur. Le colocataire pencha le front vers l’avant et il leva les yeux comme un démon, il remuait ses pâtes méchamment, il les salait beaucoup. Ses ongles étaient rongés au maximum, il s’arrachait les peaux jusqu’aux phalanges, et ses doigts étaient ronds. Jonathan dit : Il marche comment ce briquet ? Tu le branches et il fait du feu ?
Toute la pièce sentait le moisi. De gros champignons noirs stagnaient le long des murs. Au plafond, il y avait une fuite énorme qui se déplaçait. La fuite était devenue le centre de cet endroit. Une goutte tomba dans les cheveux du colocataire, il la fit glisser avec son pouce. Il s’était habitué à faire glisser les gouttes, c’était devenu un tic. Il l’étala sur son front, il ne leva pas les yeux, il mit une pâte dans sa bouche, il l’avala sans mâcher. Une goutte tomba dans l’assiette, il dit : Si on devait comprendre tout ce qu’on utilise, on n’utiliserait rien. Est-ce que tu comprends ta bouche par exemple ? Tu comprends la prononciation de chaque lettre dans ta bouche ? On n’a pas besoin de tout comprendre, on ne pourrait rien faire en comprenant les choses. On ne pourrait plus faire nos lacets, on ne pourrait plus mâcher. Heureusement, on ne comprend pas, on ne peut pas l’expliquer, non ne comprend pas le feu, mais le feu est bien, le feu est beau. On le voit, le feu est beau. J’ai brûlé des maisons avec ce briquet, je t’ai déjà raconté ? Mais je préfère brûler des appareils électriques. J’achète souvent de petits appareils électriques, j’achète des calculatrices et je les brûle. Les petites calculatrices pas chères dans les supermarchés, je les achète et je les brûle. Je brûle des piles, je brûle des machines. J’ai mis le feu dans un frigo un jour, devine ce qui s’est passé.
Il a explosé ?
Comment tu sais ? Tu lis mes mails ?
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La nuit faisait de la vapeur autour des choses. Ils marchèrent, ils marchèrent ; Jonathan avait les bras fins comme des tiges poussées sur ses côtés. Son téléphone éclairait sa main, le reste autour était sombre. Il portait un jogging blanc, une casquette et des baskets pleines de trous. Il dit : On va prendre le bus, c’est par là. L’air avait une odeur de terre. Ils marchèrent, ils marchèrent. De petites pierres roulaient sous leurs pas, du gravier, près des forêts, des brindilles qui se brisaient. La vapeur remontait le long des écorces, des feuilles craquaient, les gouttes tremblaient dans le feuillage. À mesure qu’ils avançaient, ils s’enfonçaient dans le monde, tout devenait opaque, ils traversèrent des taillis et les arbres bruissaient comme si chaque arbre disait : Regardez-moi. Puis ils prirent une autre route plus sombre encore et Salim dit : Le sol est lourd. C’est bizarre parce que le poids est sous notre corps. Pourtant, quand on marche sur la terre, on sent que la terre est lourde. Et Jonathan répondit : Oui.
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