AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Laure Gombault (65)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les sans-gloire

Des histoires qui se déroulent pendant la Première Guerre mondiale ; les sans-gloire sont les héroïnes d’un quotidien dramatique, elles se battent, à leurs manières, pour ceux qu’elles aiment ou pour la sauvegarde de leur façon de vivre. Laure Gombault décrit avec talent la vie à la ferme ou dans une usine de munition et crée des personnages puissants, le tout avec son style inimitable.

Jeanne a connu un bonheur inespéré dans les bras de Pierre, son mari. Elle, dont la patte folle est la risée de tous, a épousé le séduisant instituteur, étranger au village, convoité par maintes jeunes paysannes.

C’est trop beau ? Oui, Pierre est arrêté pour désertion et envoyé au bagne de Cayenne. Mais Jeanne est prête à tout pour le retrouver, vraiment, vraiment tout.

Le mari de Lucienne est au front. Elle doit coûte que coûte faire vivre la ferme pour qu’Henri la retrouve à son retour. Son beau-père est trop âgé pour lui être d’une grande aide. Quant à l’employée de maison, Sidonie, malgré sa gentillesse, elle agace Lucienne à un point, mais à un point… Si seulement Lucienne pouvait s’en débarrasser ; faute de main-d’œuvre, elle est obligée de la tolérer.

Fernande et Jean rêvaient d’acheter un petit lopin de terre quand la guerre serait terminée. Fernande a confié leur fils, Léon, à sa mère. Elle travaille dans une usine de munition où les femmes remplacent désormais les hommes. La dureté de l’activité est heureusement compensée par l’amitié des autres ouvrières, de Louise aussi, la chef de Fernande.


Lien : https://dequoilire.com/les-s..
Commenter  J’apprécie          490
Vis-à-vis

Vis-à-vis est un court livre d’une centaine de pages, un livre subtil qui nécessite d’être lu lentement pour capturer tout ce que l’auteur a mis dans l’histoire, que ce soit un chat malin ou un tableau qui joue un rôle inattendu.



Un homme et une femme font connaissance, doucement, d’abord par des regards à travers leur fenêtre en vis-à-vis puis par de timides saluts. Serait-ce pertinent d’aller plus loin, de se rencontrer physiquement ? Lui comprend vite qu’elle ne sort pas, qu’elle vit retranchée dans son appartement. Il a pourtant la conviction que cette femme est importante pour lui. Ils ont un point commun : l’amour de la lecture.

Alors ? Que faire ?



L’intrigue se déroule délicatement, avec des informations qui se dévoilent peu à peu pour donner de l’épaisseur aux personnages, mais elle garde tous les possibles ouverts jusqu’à la fin.


Lien : https://dequoilire.com/vis-a..
Commenter  J’apprécie          441
Les sans-gloire

Trois femmes dans la tourmente



Laure Gombault a ressemblé trois nouvelles dans ce recueil qui raconte la vie de trois femmes durant la Première Guerre mondiale. Jeanne, Lucienne et Fernande vont nous permettre de découvrir trois aspects de ce conflit meurtrier. Trois histoires aussi sensibles qu’éclairantes.



Jeanne a croisé le regard bleu de Pierre et sa vie a basculé. Elle qui menait jusque-là une vie ordinaire a trouvé avec cet instituteur venu de Paris de quoi remplir sa morne existence. À l'amour qu'elle découvre dans ses bras vient bientôt s'ajouter l'envie de savoir et de connaître, d'apprendre à lire et écrire.

Mais après deux années de bonheur, les gendarmes viennent lui arracher son mari. En ce jour d'août 1914, il part pour le bagne, lui qui a refusé la guerre et a préféré déserter. Alors on refuse à Jeanne le droit de remplacer son mari à l'école pour instruire les enfants. En revanche, on l'accepte comme aide-soignante à l'hôpital pour tenter de soulager les souffrances des soldats qui arrivent du front. Son zèle et son courage vont lui permettre de se rapprocher d'un médecin qui a accompagné les bagnards en Guyane. Il pourrait peut-être lui donner des nouvelles de Pierre? Quand elle comprend qu’il va retourner là-bas, elle fait tout pour qu’il la prenne comme assistante, pour se rapprocher de son homme. Et qui sait?

Avec cette première nouvelle, Laure Gombault donne le ton de son recueil, centré autour de trois femmes dans la tourmente de la Grande Guerre.

La seconde se retrouve à la tête de la ferme que les hommes ont déserté et doit tenter d’assurer les récoltes, de faire vivre tant bien que mal ce domaine qui a besoin de bras. La solution va s’esquisser avec l’arrivée de Maghrébins affectés au service des agriculteurs. Lucienne, qui entend suivre les instructions de son mari parti combattre sur le front de la Somme, refuse dans un premier temps d’accueillir ces inconnus chez elle étranger. Puis elle accepte que Hassan vienne lui apporter sa force de travail, plus que jamais nécessaire alors que l’heure des récoltes arrive. Mais voilà, Hassan ne laisse pas insensibles les femmes du domaine. Lucienne observe le manège de Sidonie avant d’être à son tour troublée par la personnalité de l’ouvrier. Mais n’en disons pas davantage.

La troisième nouvelle raconte l’histoire de Fernande qui travaille dans une usine d’armement où la plupart des postes sont désormais occupés par des femmes. Dans la chaleur et le bruit, dans les cadences infernales entrecoupées par les accidents, un brin d’humanité va pouvoir s’immiscer, une solidarité entre femmes qui se retrouvent seules à attendre, à espérer des nouvelles du front. Et quand l’annonce d’un décès vient réduire à néant les rêves de retrouvailles, une épaule compatissante est la bienvenue.

C’est du reste cette humanité qui lie ces trois nouvelles qui mettent les émotions à fleur de peau. Dans ces moments de crise, on se rend bien compte de ce qui est vital et combien la force mentale est déterminante pour pouvoir continuer à avancer face à la violence, la désinformation, les coups du sort. La plume de Laure Gombault épouse parfaitement l’intensité des désordres intimes pour nous offrir, au moment où la guerre refait surface en Europe, une grille de lecture qui éclairante. Avec peut-être aussi le constat amer que plus d’un siècle plus tard, l’Histoire recommence avec les mêmes images, les mêmes attentes douloureuses, les mêmes morts au bout de la route.




Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          390
Le ventre de Vénus

La mère d’Adrien contacte Colette : son fils, dans le coma, doit impérativement bénéficier de massage. Colette n’est pas très enthousiaste, mais elle accepte, pas le week-end, mais tous les soirs de la semaine.

Pendant qu’elle masse le jeune homme, Colette lui parle ainsi qu’à nous. Elle explique comment elle s’est retrouvée masseuse à la Toilette de Vénus alors qu’elle aurait dû devenir professeur.

C’est tout ? Oh que non, mais si je vous en dis plus, où serait la surprise ?

Bon d’accord, je continue, mais juste un tout petit peu : Colette cache derrière ses rondeurs un évènement douloureux de son passé, pas forcément celui auquel vous pourriez penser. C’est plus original que ça.

Le raconter à Adrien lui fait du bien. Sans le savoir, Adrien joue le rôle du psy qu’elle ne s’est jamais résolue à consulter.

J’ai été surprise par la qualité de ces scènes où l’on voit Colette réévaluer les évènements du passé, oui, comme chez un psy. On est bien content pour elle et l’on connaît enfin son secret. Colette décidera de réparer le passé. Des années après, ce sera loin d’être simple.

Et c’est là que des incidents glissés dans le roman de façon anecdotique intriguent. Colette va de surprise en surprise et le lecteur de rebondissement en rebondissement. Il fallait que je sache. Je n’ai eu de cesse de finir le livre.

L’intrigue est originale, les personnages sont attachants et l’écriture est belle. Un coup de cœur.


Lien : https://dequoilire.com/le-ve..
Commenter  J’apprécie          372
L'homme du train

Certes, la vie de Tania, entre son mari, son fils et son travail, ronronne un peu, mais elle est heureuse. Elle est d’ailleurs bien placée pour reconnaître la chance qu’elle a de faire partie de cette famille-là. Son enfance l’a conduite à son métier, conseillère conjugale. Elle tente d’aider des couples désunis, parfois des femmes battues.

D’instinct, Tania comprend que l’homme rencontré dans le train est dangereux. Malgré (ou à cause de) ça, elle est irrésistiblement attirée. Et comme chacun sait, s’il est un cas où les raisonnements logiques ne servent à rien…

Elle succombe pourtant à l’homme du train.

Une histoire contemporaine portée par une belle écriture. J’ai regretté un manque de description, mais les personnages, complexes, et l’intrigue m’ont entraînée.


Lien : https://dequoilire.com/lhomm..
Commenter  J’apprécie          280
Louise sous emprise

Louise sous emprise est un court ouvrage qui aborde d’une façon originale un sujet d’une actualité brûlante : le terrorisme. Attention, il ne faut pas s’attendre à de l’action, des fusillades, des attentats et la vision cinématographique de ce sujet, car l’approche est foncièrement sentimentale, ce qui peut dérouter. C’est une sorte de romance dramatique aux fort airs de tragédie grecque. Si l’on pourra sûrement regretter quelques raccourcis et ellipses, liés au format du livre, qui rendent le déroulé moins fluide que possible, l’histoire se laisse suivre sans souci, particulièrement grâce à la plume poétique et agréable de l’autrice qui aura laissé passer qques coquilles sans gravité.

Evidemment traiter un tel sujet, surtout sur un ton lent, sentimental, basé sur le ressenti intérieur des personnages était un exercice compliqué et le livre à mon sens cède parfois à certaines facilités, mais le défi est malgré tout bien relevé. En tous les cas, ce roman a peu d’équivalents dans son genre, et en cela, s’il subsiste des imperfections légères, il a le mérite d’apporter une pierre neuve et audacieuse à la littérature du terrorisme qui n’est elle-même pas très fournie. Il mérite donc un coup d’œil, et même un peu plus, pour cela.

Commenter  J’apprécie          270
Les sans-gloire

Un recueil de trois récits courts de Laure Gombault, récits plutôt que nouvelles car l'importance ne tient pas tant à la chute dans ces récits qui explorent, sous trois angles différents, la condition des femmes durant la 1ère guerre mondiale.

J'avais déjà eu l'occasion de me pencher sur l'oeuvre de Laure Gombault à travers un de ses romans courts, et j'ai eu le plaisir de retrouver ici sa plume délicate, sa manière de capturer les sentiments, les émotions, il y a une belle sensibilité générale et un travail de recherches sérieux qui soutient également l'aspect historique des récits. De mon point de vue, l'écriture est belle, le plaisir de lecture, certain. Les personnages ont un certain relief également, en revanche, j'ai trouvé que les récits étaient moins complémentaires qu'attendus. Les trois profils féminins se ressemblent un peu, un profil très citadin par exemple, de la bourgeoisie d'une grande ville, aurait pu être intéressant.

Les récits sont courts, se lisent très bien, on n'a pas le temps de s'ennuyer, le rythme étant parfois un peu trop rapide même, notamment dans le premier récit qui aurait presque pu faire un roman à part entière tant il y avait matière. Il y a pas mal d'ellipses, pas forcément justifiées.

Enfin, je voudrais m'attarder sur un petit bémol, dans la description des scènes érotiques. Les récits sont à la première personne, soit, mais dans ce cas, les pensées doivent être exprimées avec l'état d'esprit d'une femme des années 1910. Je ne suis pas certain que la manière assez explicite dont sont présentées les scènes érotiques colle avec la façon dont les aurait décrites une femme de ce temps. Ca reste un petit bémol, il n'y a rien de bien méchant.

Mon opinion globale sur le livre rejoint celle de ma précédente lecture de Laure Gombault. Une plume sensible, vivante, une attention réelle portée aux sentiments et aux émotions, mais cette petite sensation qu'elle devrait se risquer à un vrai roman de 250-300 pages pour déployer complètement sa plume qui parfois se trouve un peu à l'étroit dans des récits courts intéressants mais un peu elliptiques.






Lien : https://www.youtube.com/watc..
Commenter  J’apprécie          213
Les sans-gloire

Quel plaisir que ces trois nouvelles !



La guerre de 14/18. Trois femmes dont les hommes sont partis, un au bagne et les deux autres au front.

Jeanne, Lucienne et Fernande sont en arrière-garde. Elles vont maintenir la "vie courante" à flot.

J' ai le sentiment qu'actuellement toutes ces femmes sont mises à l'honneur. On évoque très souvent toutes celles qui ont tenu la France pendant l'absence des hommes, à moins que ce soit moi qui suis sensible au sujet...

En tous les cas, l' autrice leur rend hommage et de fort belle façon.

Ces trois héroïnes vont se dépasser. Pour retrouver leur amour, nourrir leur enfant. Elles sont admirables.

J' éprouve un sentiment particulier pour Lucienne "la gardienne" cette femme dure, raciste, méfiante qui au fur et à mesure des pages va déposer les armes et s'attendrir. A la lecture de cette nouvelle, il m'est arrivé de lire à haute voix les pensées de cette femme, ses crachats. J'aimerais beaucoup une lecture audio de ces nouvelles tellement la lecture est prenante et l'écriture sort des tripes de l' autrice.



Vous l'avez compris j'ai beaucoup aimé et n'ai rien raconté car je vous invite à aller découvrir ces courageuses.

Effectivement, elles n'ont pas été dans les tranchées donc l' Histoire en a moins parlé mais elles ont été indispensables dans les champs, les hôpitaux, les usines d'armement. Ce sont les sans-gloire que l' autrice nous raconte avec beaucoup de tendresse.



Merci à vous Mme Gombault pour ce merveilleux recueil et aussi à Nicolas de Babelio pour m'avoir donné la possibilité de découvrir ces trois battantes.
Commenter  J’apprécie          152
Vis-à-vis

Un homme et une femme, cloitrés volontairement chez eux, s''épient de part et d'autre de la rue de la Petite-Pierre à Paris. Une sorte de lien ténu s'établit entre eux. Qu'est-ce qui a conduit ces deux personnes à se retirer du monde et arriveront-ils à communiquer pour s'aider mutuellement à combattre leurs démons?

En découvrant ce roman, j'ai immédiatement pensé à "Fenêtre sur cour" d'Alfred Hitchcock ou à "La femme à sa fenêtre" de A.J.Finn mais la ressemblance s'arrête là; en effet, "Vis-à-vis" n'est ni un thriller, ni un polar; c'est un roman de l'intime, des contacts humains qui peuvent être salvateurs. Ici, le regard n'est ni inquisiteur, ni accusateur, ni unidirectionnel mais il est réciproque, il porte une interrogation, une attente.

L'auteure, dans ce très court roman de 115 pages, que j'ai lu dans un souffle, alterne les narrateurs, une fois Lui, une fois Elle. Peu à peu, elle dévoile l'immense douleur, le sentiment de culpabilité qui ont conduit les deux protagonistes à avoir peur des autres mais aussi d'eux-mêmes.

Ils se reconnaissent sans se connaître car ils mènent le même combat contre cette peur. Peu à peu, ces deux solitudes vont s'apprivoiser, nous sommes les témoins émus de cette réouverture à la vie, à la liberté pour Elle et Lui.

Ce roman rend un très bel hommage à la littérature, aux mots et aux livres qui emportent loin de la prison que peut être sa vie, qui ouvrent l'espace, qui offrent une liberté à ceux qui en sont privés. Parfois les mots d'un inconnu, l'auteur, deviennent un vecteur de lien, d'échange, de messages entre les êtres humains.

Un magnifique roman émouvant qui résonnera encore longtemps en moi.

Commenter  J’apprécie          122
Le ventre de Vénus

Lorsque Laure Gombault, l’auteure, m’a proposé la lecture de son dernier roman "Le ventre de Vénus", j’ai accepté sans en rien connaître. J’ai lu les premières pages et, elle le sait car nous en avons discuté, j’ai failli en interrompre la lecture, une phrase maladroite, une expression qui ne me semblait pas correctement choisie, un temps mal employé. Le travail d’un éditeur aurait sans doute été utile.



Mais je ne suis pas de celle qui abandonne facilement, j’ai continué et… me suis prise d’intérêt pour cet ouvrage qui ne manque pas d’attraits. L’histoire de Colette est touchante. Cette jeune femme est esthéticienne, masseuse de talent, mais elle souffre de boulimie et pèse cent cinq kilos. La construction du roman est très intéressante qui nous parle alternativement du présent et du passé, celui-ci décliné sous forme de journal. Deux parallèles qui, contrairement aux lois mathématiques finiront par se croiser à la toute fin du récit.



Les thèmes abordés sont multiples qui touchent à l’humain : la maternité, l’adoption, les mères porteuses, les secrets de famille et leurs répercussions. Tout au long de l’intrigue que j’ai trouvée bien menée, nous apprenons les faits du passé, nous rencontrons les différents personnages, nous sommes confrontés à leur caractère, leurs manigances, leurs faiblesses et leurs douleurs.



"Le ventre de Vénus" est un roman dont l’écriture d’une grande simplicité rend la lecture facile. Les pages se tournent d’elles-mêmes. Mais au-delà de ce semblant de modestie, nombres de questions importantes sont posées et parfaitement traitées, s’agissant du lien entre le mental et le physique.



Au final, j’ai passé un excellent moment en compagnie d’Odette et de ses proches. "Le ventre de Vénus" est un roman psychologique, sensible et émouvant.


Lien : https://memo-emoi.fr
Commenter  J’apprécie          90
Les sans-gloire

Voilà une lecture qui nous plonge au cours de la première guerre mondiale et qui se présente sous la forme originale d’un recueil de nouvelles. Tel est donc le dernier projet en date que nous propose Laure Gombault avec cette lecture audacieuse, dans laquelle se mêlent trois destins de femmes, qui tour à tour, vont nous intriguer, nous captiver et finalement nous porter de bout en bout, jusqu’à la fin de cet ouvrage.



Au fil des pages, nous aurons ainsi fait la connaissance d’une boiteuse, d’une gardienne, d’une munitionnette car naturellement, dans l’enfer de la guerre, c’est bel et bien le quotidien et les tourments de ces femmes de l’arrière-front, tantôt mère de famille, ménagère ou ouvrière, que l’autrice a tenu à mettre en exergue. Et d’ailleurs, qui de Jeanne, Lucienne ou Fernande sera à même de plus nous émouvoir ?

A ce choix cornélien, il n’est pas aisé de répondre car étrangement, malgré leur différence de caractère et de personnalité, il se trouve que dans leur dissemblance, ces héroïnes se ressemblent.



En effet, en chacune d’elles s’est tissée cette fibre naturelle et universelle qui les anime et qui les galvanise. De fait, on s’éprend logiquement du combat de ces femmes prêtes à tout pour renouer avec le passé et retrouver l’équilibre de leur vie d’avant car, au-delà des déboires, des doutes et des chagrins, c’est avant tout l’espoir dans tout ce qu’il a de majestueux qui les inspire, qui les guide. Cependant, dans cette quête qu’elles entreprennent, en plein cœur de la guerre et des risques qui les guettent, quelle part de vérité, chacune d’elles est-elle vraiment prête à accepter…



Avec Brio et fort d’un travail bien documenté, Laure Gombault nous entraîne dans les affres de la guerre sans céder à la facilité de sombrer dans le pathos. Elle a su maintenir le juste équilibre dans son arc narratif pour nous dévoiler de véritables héroïnes, au sens le plus noble, et ainsi les doter de vertus respectables pour en faire des personnages dignes, sensibles, fragiles, courageux et déterminés.

Une écriture précise, épurée, fluide. L’autrice manie avec adresse le rythme de chacune des intrigues déroulées et convainc par une très bonne maîtrise des règles du récit et en particulier de la nouvelle. Un agréable moment de lecture que je recommande vivement.

Commenter  J’apprécie          62
Les sans-gloire

De Laure Gombault, j’avais aimé, après un début de lecture difficile, "Le ventre de Vénus", dont je disais qu’il s’agissait d’un roman sensible et émouvant. Pour "Les sans-gloire", dernier ouvrage paru, je pourrais tout aussi bien dire la même chose.



J’ai retrouvé la même écriture, classique, des mots simples mais bien choisis, des phrases parfaitement organisées : "Les feuilles du grand chêne viennent mourir à mes pieds. L’hiver s’annonce précoce. Je ramasse les bûches en prévision de la flambée du soir et je me réjouis par avance de tendre mon visage au-dessus des flammes. J’aime leur morsure, moins douloureuse que l’absence." Pas de chichis dans ces quelques mots et pourtant ils suffisent à nous faire ressentir la chaleur du feu et la douleur de l’absence. Car Jeanne est seule. Son Pierre est parti à la guerre, la Première Guerre. Elle assume le travail, attend son retour et rêve de jours meilleurs. Jeanne est la première des trois femmes dont l’auteur nous conte la vie durant ces quelques années de guerre pendant lesquelles elles avaient vaillamment remplacé les hommes qui combattaient sur le front. Et pour Lucienne et Fernande, les tâches sont aussi importantes et la considération pas davantage au rendez-vous.



Ces trois récits, trois destins différents, ont pourtant en commun plusieurs qualités. Ils sont visiblement le fruit d’une grande sensibilité et d’une connaissance de la période traitée parfaitement documentée. Ils sont émouvants, voire poignants. Toute l’atrocité de cette guerre et les difficultés de ceux, et surtout celles, qui étaient restés à l’arrière sont parfaitement étudiées, racontées par le menu. Certes le sujet a déjà été traité, mais là, il l’est à hauteur des "petits", de ceux que l’on oublie et que l’on n’encense jamais.



Une jolie page d’histoire emplie d’humanité en l’honneur de toutes celles qui, dans les difficultés, œuvrent dans l’ombre. J’ajouterai un bon point supplémentaire pour les vers d’Arthur Rimbaud semés çà et là et l’absence de coquilles devenue si rare.


Lien : https://memo-emoi.fr
Commenter  J’apprécie          60
Les sans-gloire

Dans ce nouvel ouvrage ceux qui comme moi connaissent et apprécient la plume délicate et sensible de Laure Gombault vont la découvrir dans un tout autre registre, dans un contexte historique riche et très documenté, dans une langue et un style très travaillés afin d’être en parfaite adéquation avec l’époque. Dans » Les sans-gloire » l’autrice dépeint 3 portraits originaux de femmes fortes et résilientes dans le quotidien de « l’arrière » pendant la Grande Guerre. Pendant que leurs maris sont au front, bien plus qu’elles ne participent à l’effort de guerre et qu’elles ne font « leur part », 3 femmes mènent chacune leur propre combat contre la solitude, le désespoir, pour retrouver « leur homme » ou pour assurer leur survie jusqu’à leur retour avec courage et détermination. 3 très beaux portraits nous sont présentés tour à tour : Jeanne, « La boiteuse », paysanne mariée à Pierre un bel instituteur ; Lucienne, « La gardienne », menant de main de maitre et presque froidement l’exploitation familiale pendant que son mari Henri est au front et Fernande, « La munitionnette », mariée à Jean et mère d’un petit Léon, courageuse et fière.

Laure Gombault sort des clichés des femmes travaillant aux champs et en usine pour nourrir le pays ou produire des munitions, pour livrer des récits extrêmement réalistes, à la fois passionnants et émouvants, mais surtout des récits axés sur la psychologie de 3 femmes, en nous dévoilant leurs pensées intimes, leurs réflexions, leurs angoisses, leurs désirs de femmes. Dans une époque où règnent la rudesse et la pudibonderie, le machisme et le rôle secondaire de la femme dans une société profondément patriarcale, Laure Gombault nous dévoile notamment ces 3 femmes sous l’axe de la sensualité, leur sensualité passée, rêvée, fantasmée et parfois une nouvelle sensualité trouvée ou retrouvée. En effet, au cours des 3 récits l’autrice décortique et relate habilement les événements et les cheminements intérieurs qui vont amener les 3 héroïnes à évoluer pour finalement profondément et radicalement changer, allant jusqu’à s’émanciper.

J’ai particulièrement été emportée par l’histoire de Jeanne, une femme courage, exaltée, idéaliste, pleine de force et pourtant si frappée par des circonstances dramatiques, Lucienne m’a beaucoup touchée également dans ses débats intérieurs.

Laure Gombault nous offre là de très beaux portraits plein de vérité, qui nous parlent d’une époque en résonnance avec des thématiques de notre époque : la force des femmes révélée en situation d’adversité, leur énergie combattante et leur résilience. En somme, un discours résolument moderne et féministe !

Mention très spéciale pour le niveau de maitrise de l’écriture et la conduite habile des récits, le challenge du format court percutant lui va très bien, un recueil vraiment très réussi, un coup de coeur !

Commenter  J’apprécie          60
Le ventre de Vénus

Le ventre de Vénus est pour moi un voyage au coeur de l'âme ,dans le monde des émotions avec l'histoire de Colette d'abord jeune fille un peu naive avec un coeur bien trop grand alors elle le remplit d'Irène qu'elle pense être l'AMIE mais qui n'a que de plaisir à dominer Colette à la rabaisser et pourtant elle la vénère, l'idolâtre elle est prête à tout pour Irène jusqu'à s'oublier...à 19 ans elle ira pour sauver Irène de ses malheurs jusqu'à commettre un acte dont elle n'imagine pas les conséquences futures et les dommages collatéraux tant dans le giron familial que dans sa vie de jeune fille ...de femme..Vivant seule devenue adulte obèse souffrant de boulimie un jour elle rencontrera quelqu'un Adrien un jeune homme alité très mal en point dans un état comateux et qui va pourtant changer le cours de sa vie Colette est réputée au salon d'esthétique "La toilette de Vénus" pour avoir des mains de féees appelée par la mère du jeune homme par des massages thérapeutiques va s'investir à fond elle imagine bien peu ce que sa persévérance va engendrer ,réveiller,et surtout révéler...On est touché au plus profond de soi par l'histoire de Colette cette écorchée vive à qui la vie refuse obstinément de sourire....De la plume sensible de l'auteure en découlent des mots beaux ,des mots justes,des images dures et fortes et tant de douceur où luit une lueur d'espoir ......à lire!!!!!!!!!!!!!!!!
Commenter  J’apprécie          60
L'homme du train

La force de ce roman est qu'il traite de sujets hélas toujours d'actualité et donnent une authenticité à ce récit où de nombreuses personnes peuvent se reconnaître : la violence faite aux femmes. Mais ne vous fiez pas à la taille du livre, il se passe beaucoup de choses dans ce roman de 104 pages de Laure Gombault que j'ai dévoré.

De son statut de conseillère conjugale où l'héroïne, Tania, vient en aide aux femmes battues, à la rencontre de l'homme du train qui va bouleverser sa vie, jusqu'au dénouement inattendu et surprenant, le lecteur est happé par la plume fluide et précise de l'auteure et n'a qu'une seule envie : tourner les pages pour savoir comment tout cela va se terminer.

On suit d'abord en parallèle le parcours de deux femmes, Sarah et Tania, dont le destin va tisser des liens étroits entre elles. Sarah subit les violences de son mari et prend sur elle pour ne pas le quitter et consulte régulièrement Tania qui comprend mieux que personne ce qu'elle ressent pour avoir elle-même souffert étant petite de la violence faite sur sa mère par son père.

Grâce à elle, Sarah va trouver la force de se libérer de l'emprise de son mari. Mais Tania, au cours de ses déplacements en train dans le cadre de son travail, va faire peu à peu la connaissance d'un homme qui la trouble au point de vouloir lui céder. Elle ne sait pas encore que cet homme, qu'elle baptisera dans un premier temps "l'homme du train" et qui obsède ses pensées, va provoquer un tsunami dans sa vie, embarquant avec elle dans la tourmente son mari, Romain, et son fils, Hugo.

J'ai adoré ce roman qui, construit comme un thriller pour mon plus grand plaisir, retrace avant tout le combat de femmes qui luttent pour se défaire de la domination d'hommes sans scrupules, manipulateurs et violents.

En résumé, "L'homme du train" de Laure Gombault est une belle réussite et j'en recommande vivement la lecture.
Commenter  J’apprécie          60
Vis-à-vis

Dans son nouvel opus « Vis-à-Vis », un roman court et dense, Laure Gombault aborde le thème de la difficulté à affronter des traumatismes, des douleurs de la vie et le thème de la peur des autres et de soi-même.

Laure Gombault joue le mystère et distille au fur et à mesure des éléments de compréhension de l’intrigue, les personnages se dévoilent progressivement et la curiosité du lecteur va également crescendo. C’est l’histoire d’un homme et une femme, « Elle » et « Lui », Laure Gombault les nomme ainsi tout au long du roman et leur consacre chacun un chapitre, en alternant. « Lui » dont on saura au cours du récit qu’il se prénomme Victor, vit enfermé dans son appartement à Paris. Il est marqué par un traumatisme qui l’empêche d’affronter la vie, le regard des autres dans la rue, il ne sort pas de chez lui et ne trouve de réconfort que dans la lecture et sa fascination pour un mystérieux tableau. « Elle », Samia, habite dans un immeuble en vis-à-vis de l’immeuble de Victor, elle a vécu un traumatisme également, un événement tragique, de ceux dont on reste marqué toute une vie, de ceux qui engendrent la culpabilité et la peur de vivre. Samia vit retranchée dans son appartement, ne recevant que les visites de sa sœur Jasmine qui lui apporte de quoi se nourrir et des livres. La littérature est son refuge, elle « soigne ses cicatrices », comme elle le dit elle-même.

Elle et Lui observent la vie dans la rue derrière leurs fenêtres…un jour ils se remarquent, s’observent…au fil des jours ils prennent l’habitude de s’épier l’un l’autre, puis commencent timidement à se saluer. Lui comprend qu’Elle vit la même situation d’enfermement que lui, il en est touché, voudrait pouvoir l’aider mais pour cela il faudrait qu’il ait la force de sortir, d’aller vers Elle, d’aller vers les autres…Elle est intriguée mais tellement paralysée par sa peur... Ces deux êtres abîmés par la vie arriveront- ils à communiquer, à se rencontrer, à s’extraire de leurs peurs et de leur enfermement ? Pour le savoir il faudra lire « Vis-à-vis » car je n’en dirai pas plus ! Ce que je peux dire en revanche, c’est que ce roman m’a beaucoup touchée tant par la profondeur du récit, que par les douleurs des personnages que l’autrice nous fait ressentir avec la délicatesse de son écriture et sa façon de distiller progressivement les éléments du passé des personnages, sa façon de nous faire entrer dans leurs pensées intimes, d’approcher au plus près de leurs peurs. L’analyse psychologique des personnages est extrêmement pointue, ceux qui ont déjà lu des romans de Laure Gombault retrouveront là le talent incomparable de cette autrice pour sonder la profondeur des âmes ! Tout cela est habilement accentué par l’ambiance feutrée du huis-clos. L’histoire de Samia est particulièrement poignante, bouleversante et m’a énormément émue. Un beau roman, original, à la plume très maitrisée. Un roman coup de cœur à découvrir absolument !.

Commenter  J’apprécie          55
Les sans-gloire

« Les Sans-gloire », ce sont trois portraits de femme esquissés par la plume de Laure Gombault, une plume aiguisée par sa sensibilité de femme et d’autrice mais aussi par ce souci du détail, constant et soigné, qui nous plonge dans les heures sombres de notre Histoire.



Une plume au service de ces trois femmes, porte-paroles de toutes celles qui ont vécu dans l’ombre des héros « officiels » de la Grande Guerre.



Et c’est un bel hommage qui leur est rendu, elles qui ont été contraintes à l’effort de guerre, embauchées dans les usines d’armement ou dans les dispensaires, ou encore soumises aux réquisitions dans les exploitations agricoles, rendant le travail encore plus éprouvant. Leur résilience aura assuré leur survie et celle de ceux dont elles avaient la charge, parents et enfants.



Un destin commun lie ces trois héroïnes : la quête de l’amour, que ce soit pour celui parti au front, ou pour celui, inattendu, que les souffrances du quotidien, la peur, la mort et le besoin de se sentir en vie, leur ont révélé. Le vieux duel d’Eros face à Thanatos prendra ici différentes formes comme autant de symboles de l’émancipation des femmes dans la société. Devenues les semblables des hommes en les remplaçant à l’usine ou dans les champs, avec le même sens accru du devoir, elles se libèrent désormais de leur corps objet. En donnant corps à leurs désirs, elles font vaciller le dernier bastion masculin : la jouissance, qui n'est plus, non plus, le propre de l'homme.



Des récits touchants qui tendent à l’universel tant par les thèmes sous-jacents qu’ils abordent (la vie face au néant, la place des femmes dans la société…) que par leur modernité. Je recommande vivement !

Commenter  J’apprécie          50
Le ventre de Vénus

Une plume qui a pris de la maturité depuis le premier roman que j'ai lu de l'auteur.



Une histoire de famille où les non dit ont une place importante créant des quiproquo, des mal-êtres.



Certains passages m'ont paru un peu irréels comme l'amaigrissement de Colette, deux trois petits problèmes de chronologie m'ont sorti de ma lecture.



Mais pour le reste, j'ai pris plaisir à découvrir sa vie, comprendre son comportement et ceux des personnes autour d'elle.



Une vision d'une vie peut-être différente pour chacun, on ne saura jamais vraiment si Irène a manipulé Colette ou si sa vision de leurs histoires qui s'est modifiées avec le temps.
Commenter  J’apprécie          50
L'homme du train

c'est le second roman que je lis de cette auteure et pour moi toujours cette belle écriture qui vous emporte...ici le voyage se fera en train celui du quotidien de Tania conseillère conjugale mariée à Romain et jeune maman ...et dans celui sur une voie parallèle où chaque jour elle voyage avec dans le wagon le même homme celui qui par un regard fougueux avec des étincelles de désir plein les yeux aura raison de Tania lui rappelant qu'elle est femme avant d'être épouse et mère....cette relation allant à l'encontre de ses conventions des principes qu'elle défend avec détermination tant dans sa vie professionnelle que privée va vite l'entraîner dans une spirale infernale...Je me suis laissée entraîner dans cette aventure en compagnie de cette héroÏne déterminée à en découdre avec ses adversaires et ses démons ressurgis d'un passé bien trouble....je regrette juste une fin qui m'a semblé précipitée.....
Commenter  J’apprécie          50
Louise sous emprise

Une histoire tragique, un très beau style, une agréable lecture.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Laure Gombault (59)Voir plus

Quiz Voir plus

Riverdale

Comment s’appelle le père de Chuck ?

Pop
F.P
Hiram
Al

20 questions
39 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}