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Critiques de Lauren Beukes (142)
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Afterland

Après un Zoo City particulièrement remarqué, Lauren Beukes a vu plusieurs de ses romans traduits sous nos latitudes tels que Moxyland ou Les Lumineuses. C'est avec Afterland, son dernier roman en date, que nous revient l'autrice sud-africaine, cette fois-ci chez Albin Michel Imaginaire et sous une sublime couverture signée Aurélien Police.

De quoi rendre curieux le lecteur d'imaginaire et l'amateur de romans post-apocalyptiques qui sommeillent en vous…



Afterland se situe dans un futur proche où une catastrophe virale s'est abattue sur l'humanité (toute ressemblance avec des évènements réels…).

Ou, du moins, sur une moitié de l'humanité puisque le Virus Culgoa Humain (ou VCH) ne frappe que les individus de sexe masculin causant une vague de cancers de la prostate ultra-agressifs et mortels. En quelques mois, la population mâle de la planète s'effondre et la face du monde en est profondément altérée (notamment avec les accords de Reprohibition qui interdisent d'avoir des enfants pour éviter une nouvelle brusque mutation du virus).

On entre dans Afterland comme sur une scène de crime aux côtés d'une fuyarde, Cole, et de son fils, Miles. À terre, Billie, la soeur de Cole, qui a tenté de s'enfuir avec le jeune homme pour le revendre à son employeuse.

En effet, avec la rareté vient la convoitise et…le traffic. Miles passe donc en un clin d'oeil de garçon de treize ans à potentiel reproducteur, sex-toy, fils de substitution et sujet d'expérience. Enfermés dans un bunker tenu par l'Armée, Miles et Cole attendent la bonne occasion pour s'enfuir.

Leur but ? L'Afrique du Sud, le véritable foyer de Cole qui ne rêve que de quitter une Amérique qui la terrifie chaque jour davantage.

En route pour la côte Atlantique, Miles devient Mila et sa mère tente par tous les moyens de dissimuler leur véritable identité, terrorisée par la possibilité d'être capturée par le Département des Mâles et punie pour ses actes.

Elle ne sait pas que de son côté, Billie, sa soeur, a survécu… et qu'elle est méchamment prête à tout pour mettre la main sur Cole et le pactole qui lui tend les bras !

Afterland se divise en deux parties avec, entre deux, un interlude d'une vingtaine de pages. Dans sa première partie, le roman se scinde en trois fils narratifs adoptant alternativement les points de vues de Cole, Miles et Billie, jonglant entre flash-backs et récit principal. Rythmé, efficace, Afterland commence bien et prend même à contrepied les attentes du lecteur.

En effet, le récit n'est pas tant une histoire post-apocalyptique où l'on marche sur les décombres de l'humanité mais celui d'une transition vers un monde qui doit se reconstruire et se repenser sans les hommes. Rien de vraiment original au fond (Y, le dernier homme est déjà passé par là) mais Lauren Beukes, scénariste et productrice TV, connaît parfaitement son affaire pour rythmer son roman en alternant les chapitres courts et efficaces.

Davantage thriller que livre post-apocalyptique, Afterland papillonne et survole pas mal de sujets actuels tels que le racisme en Amérique (Cole est blanche, Miles métisse et son défunt père Devon est noir) ou la place prépondérante des hommes dans la société américaine avec le vide qu'ils laissent derrière eux, dénonçant la mainmise masculine sur des secteurs-clés et/ou à responsabilités. le problème, c'est que tout cela s'avère vite très superficiel puisque Lauren Beukes s'intéresse davantage à son intrigue typée thriller qu'à sa potentiel politico-social.



Après une première partie menée tambour battant entre road-trip et découverte d'univers, Afterland coupe tout et tente un interlude surprenant à la World War Z avec des témoignages et des articles de presse, histoire de mieux cerner les enjeux de la situation mondiale. Passionnant mais beaucoup trop court, cet interlude laisse la place à une seconde partie qui, malheureusement, s'enlise totalement. En explorant les rouages et les mécanismes d'une secte religieuse entre auto-flagellation et ascétisme, Lauren Beukes patine et laisse son récit se mordre la queue, oubliant les nombreuses rencontres de la première partie et ce que celles-ci pouvaient apporter en termes de diversité et de variété narrative pour se traîner une intrigue où la dissimulation devient fade et redondante, d'autant plus que le culte du Chagrin n'a pas grand chose de passionnant, bien loin de l'étrangeté des Renonçants d'un Leftovers ou de l'horreur des Servantes Écarlates de Margaret Atwood. Pendant ce temps, la traque de Billie tourne elle aussi en rond et n'en finit pas de ne mener nulle part. On s'ennuie ferme surtout que la Sud-africaine esquive les sujets les plus intéressants dont, notamment, les bouleversements que peut provoquer le changement d'identité sexuelle forcée de Miles en Mila, d'autant plus difficile dans une société où il devient un objet plutôt qu'un être humain. Beukes préfère s'attacher à décrire son coming-of-age et la prise de conscience de la naissance de son désir sexuel dans un monde exclusivement féminin. En toile de fond, l'univers semble pourtant extrêmement intéressant, d'autant plus que la disparition de l'homme n'a fait cesser ni les violences, ni les flambées religieuses ni les effets du réchauffement climatique. Mais rien n'est véritablement exploité et tout se résume finalement à la relation entre Miles et sa mère.

Une relation qui, heureusement, s'avère très réussie, montrant à quel point l'amour filial est complexe dans un monde en pleine mutation et avec un adolescent qui cherche encore sa voie (surtout face à un trop plein religieux qu'il reçoit quasiment sans filtre). Reste que lorsque Stephen King nous vend Afterland comme un thriller qui montre jusqu'où une mère peut aller pour protéger son fils… il a du louper pas mal de romans post-apocalyptiques autrement plus osés et cruels que celui-ci. La Route de Cormac MacCarthy pour n'en citer qu'un.

En réalité, Afterland tire à la ligne dans sa seconde partie, ne profite quasiment jamais des innombrables pistes narratives qu'il évoque en passant et mise tout sur une intrigue typée thriller entre fuite et cache-cache sauvée in extremis par la qualité d'écriture de Lauren Beukes. On se retrouve donc avec un roman trop long mais pas foncièrement désagréable à suivre, une sorte de thriller taillé pour un public nourri aux séries policières qui préfère s'ériger en page-turner qu'en livre émouvant et poignant comme pouvait l'être le Livre de M de Peng Sheperd. Dommage.



Plus réussi dans sa veine thriller que science-fictive, Afterland convainc à moitié, trop frileux pour explorer son véritable potentiel et trop calibré grand public pour offrir quelque chose de véritablement nouveau au lecteur expérimenté. Reste un roman efficace qui se lit vite et bien, un page-turner solide mais superficiel.
Lien : https://justaword.fr/afterla..
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Les monstres

A Detroit, dans le Michigan, Gabriella Versada travaille au département des Homicides où elle est confrontée à un tueur en série qui fait des oeuvres d'art à partir d'êtres vivants. Carrément glauque. Dans le même temps, on suit sa fille et son amie Cassie, qui traquent des pervers sur Internet.

J'ai aimé le côté social de ce roman, la relation mère-fille entre Gaby et Layla, l'amitié entre Layla et Cassie... les meurtres sont décrits avec beaucoup de détails, on ne peut s'empêcher de grimacer. La dimension fantastique se mélange avec les rêves, qui donne un côté irréelle à l'ensemble. J'ai eu du mal à accrocher à l'histoire, trop longue et qui se disperse trop à mon goût même si j'ai aimé l'entièreté des personnages.
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Les lumineuses

Je remercie Babelio et les Presses de la Cité pour l'envoi de cet ouvrage. Cependant je ne suis pas conquise. C'est un livre pénible à lire, brouillon, confus. Je me serais contentée d'un classique polar, mais là il s'agit d'un thriller de science fiction. Trop d'époques et de personnages se télescopent, ce qui rend la lecture fatigante. Il y a trop de retours en arrière, dans le passé, sans grand souci de chronologie. Je m'y perds. Le plaisir de lire est émoussé. 379 pages de cette veine, c'est long, bien trop long. Un livre au final que je n'aurai pas trop apprécié, que j'ai lu parce qu'il m'avait été envoyé pour que j'en rédige une critique. Un texte qui sera vite oublié. Un auteur que je ne chercherai pas à relire.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Les lumineuses

Ce roman est un hybride. L’histoire de base se réfère à l’univers du thriller, mais la trame de fond s’inscrit dans les récits de la SF.



Pour mettre en avant cette histoire de tueur en série voyageant dans le temps, Lauren Beukes a eu l’intelligence de déstructurer son récit, circulant d’une époque à l’autre à travers ses chapitres dont les époques se mélangent. La construction est maitrisée, suffisamment complexe pour attiser la curiosité, suffisamment cohérente pour ne pas perdre le lecteur qui ne serait pas habitué à ce genre de lecture.



Cela donne un récit un peu étrange, assez commun de par son histoire de tueur, assez audacieux de par son élaboration. Une manière de proposer au lecteur tous les codes du (des) genre(s), mais explosés façon puzzle.



Le tout étant plutôt bien écrit, on se prend vite au jeu. Il y manque cependant un petit « je ne sais quoi » indéfinissable, pour faire passer ce roman de bon moment de lecture à une lecture plus marquante.



En tant qu’amateur des deux genres littéraires, deux notions me semblent être importantes : le « comment » et le « pourquoi ».



L’auteure s’est affranchie du « comment », ce qui n’est absolument pas un souci vu le sujet, à mon sens. Pas de grandes explications pseudo-scientifiques, donc, sur ce voyage à travers les périodes. Place à l’imaginaire du lecteur, et c’est une bonne chose.



Plus gênant, à mon avis, est le peu de développement concernant le « pourquoi ». Sans entrer dans le détail afin de ne rien déflorer de l’histoire, je suis resté totalement sur ma faim à ce niveau, tant l’auteure élude les choses. Je suis resté sur ma faim pour la fin également, trop prévisible.



Au final, une lecture qui mérite qu’on s’y attarde, mais qui ne va pas au bout de son ambition. Manque certains prolongements et la petite étincelle pour faire exploser le tout.



A noter, la couverture absolument superbe.
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Moxyland

Bienvenue dans une Afrique du Sud ultra-technologique. Un pays où le téléphone portable est devenu une extension de soi et sans lequel il est devenu impossible de vivre (comme une carte d’identité qui sert en plus à payer, se déplacer, interagir…). Un monde hyper-connecté dans lequel les droits fondamentaux de l’homme sont bafoués par un état policier.



Bienvenue dans une sorte de 1984, version technologique et virtuelle.



Lauren Beukes va loin dans sa description d’une société à la fois policière et régie par le marketing. La pub est partout, elle contrôle vos envies et vos moindres faits et gestes.



Moxyland est une plongée flippante dans ce que peut devenir nos sociétés dans un avenir proche, là où l’humain perd sa place au profit des chimères de la technologie.



Pour décrire un tel environnement, Lauren Beukes a vraiment une imagination débordante. Les idées fusent à une vitesse folle ; accumulation d’inventivité technique fascinante mais surtout angoissante.



Une atmosphère anxiogène dans laquelle nous suivons quelques personnages en quête d’identité et s’insurgeant (volontairement ou non) contre cet ordre si établi.



Mieux vaut ne pas être réfractaire aux termes technologique si on se lance dans cette lecture. Les personnages sont tous des hyper-geek, dans cet univers si loin si proche du notre.



L’auteure utilise intelligemment ce contexte pour développer des thématiques très intéressantes sur la manipulation de masse et le pouvoir des marques commerciales. C’est la grande force du roman, décrire cette sorte d’apartheid entre ceux qui sont connectés et les autres, dans cette Afrique du Sud encore meurtrie par son passé.



Les chapitres sont autant de tranches de vie des différents protagonistes, alternant les points de vue. Dommage que l’histoire et le rythme du récit en pâtissent. Les descriptions de cette humanité déshumanisé écrasent l’intrigue de leur poids et l’accumulation des termes techniques rendent parfois difficile l’empathie envers les personnages.



Moxyland est un roman d’anticipation qui prédit de manière inquiétante ce que nous touchons déjà du doigt. Pour preuve, le roman est sorti en 2008 (édité en France en 2014) et certaines des dérives technologiques décrites sont déjà en train d’entrer dans notre vie. Rien que pour ça, ce livre est à lire avec attention. Effrayant.



Un grand merci aux Presses de la cité et à Babelio pour cette lecture.
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Les lumineuses

Je me sens très déçue par ce roman à l’intrigue prometteuse : pensez – vous, un serial killer qui commet ses crimes grâce à une mystérieuse maison qui lui fournit l’opportunité de voyager dans le temps ! le crime parfait n’est pas loin, et Kirby, l’une de ses victimes, sauvagement découpée et laissée pour morte, le recherche , pas très activement, au cours d’un stage dans le milieu journalistique, avec des interlocuteurs fades, bref, une action quasi nulle tout au long de ce livre qui n’est pas parvenu à me captiver parce que longuet, confus, avec un tueur sans mobile et sans relief, ce qui n’aide pas le lecteur à comprendre ses motivations (il tue, point c’est tout !), et une héroïne qui patauge et qui arrive tout de même dans cette maison, on ne sait pas comment… Dommage, vraiment dommage ! Le thème du voyage dans le temps aurait pu être exploité de façon plus captivante, mais à part sauter de décennie en décennie pour se faire une victime, rien d’autre…

Ce thème de voyage dans le temps aurait pu faire de ce roman … the thriller bien original.

Je remercie Babelio et les éditions des presses de la Cité pour ce partenariat.


Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Les lumineuses

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, mélange des genre entre Science-fiction et Thriller, qui nous propose une histoire, certes classique, mais donc la narration, déconstruite dans le temps se révèle terriblement efficace, originale et entrainante. L’utilisation de chapitres courts permet une lecture tendue, sans temps morts et agréable. Le point fort vient aussi de la fresque américaine que l’auteur dépeint en fond allant de 1929 à 1993 et loin de paillettes et du strass habituelle. Les personnages se révèlent efficaces et entrainants, même si j’ai trouvé l’histoire d’amour un peu téléphonée, mais c’est surtout le portrait de ses femmes, victimes du tueur en série, qui se révèle saisissant et intéressant mettant en avant une condition de la femme pas toujours facile. L’aspect voyage dans le temps peut en surprendre et en bloquer plus d’un mais, moi, ce que je trouve dommage, c’est cette conclusion totalement ouverte, sans véritable réponses où le lecteur se fait ses propres explications. J’aime pourtant ce genre de fin, mais là je me suis senti tout de même un peu frustré. La plume de l’auteur se révèle vraiment visuelle et entrainante et nous plonge facilement dans son récit. Je lirai en tout cas sans soucis d’autres écrits de l’auteur.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Afterland

Afterland est un livre assez étrange. Lauren Beukes fait le choix de danser sur plusieurs pieds, au risque de perdre complètement l’équilibre.



Un choix qui au final lui permet de rester campé au sol, même si le résultat est alternativement brillant et un peu boiteux.



Au moins, l’autrice marque sa singularité, avec ce mélange qui fait autant penser à La route de Cormac MacCarthy qu’aux prémices d’une Servante écarlate inversée.



Bienvenue dans le monde de demain (qui débute en 2022), où un virus a décimé 99,99 % des mâles de la planète, en un temps record et dans d’atroces souffrances. La COVID est une plaisanterie par rapport à cette pandémie-là, qui déclenche de foudroyants cancers de la prostate.



On suit le sort de trois personnages principaux, Cole la mère, Miles son fils de 12 ans qui fait partie des 0,01 % rescapés. Et Billie la bizarre sœur de Cole qui n’a qu’une idée, attraper le gamin qui est une mine d’or sur pattes, source de la plus rare des substances : son sperme.



Le roman est à la fois un road trip tendu et le récit de la relation mère-fils qui est mise à rude épreuve. Il faut dire que Miles doit se cacher sous les traits d’une fille pour passer inaperçu, nom de code Mila.



Pas facile pour un jeune ado de gérer ce changement d’identité sexuelle, quand on est soi-même en pleine construction. C’est un des vrais intérêts du récit.



Ce monde après l’apocalypse, dû à la mort de la moitié de l’humanité, tient pourtant encore étonnement debout. L’écrivaine a fait le choix, original, de ne pas décrire un environnement totalement effondré. La crise économique est forte, mais la société américaine tient sur des bases vacillantes. Et le passage vers une société matriarcale est loin d’être idyllique.



Lauren Beukes est sud-africaine, et a eu la bonne idée de construire des personnages principaux qui ont la même origine, déracinés et perdus dans l’immensité américaine, avec comme seule envie de retourner chez soi. La vision d’une étrangère aux USA, avec un fils métis, permet de lancer quelques saillies bien senties envers certaines mentalités de ce pays.



Malgré le fait qu’il fasse 500 pages, l’autrice passe assez peu de temps sur le contexte. Alors que les chamboulements ont des effets sur les moindres actes de la vie courante, tout comme au long des différentes barres de l’échelle sociétale. Elle reste à la surface des choses. C’est dommage, à mon sens.



Et pourtant, le récit est paradoxalement rempli d’une foultitude de très bonnes idées.



L’autrice a préféré axer son récit sur la traque, le thriller, et sur la relation familiale troublée. Sur la mère courage, sur les petites histoires de rencontres aussi.



Les points de vue alternatifs permettent de garder un certain rythme, même si l’écrivaine a une manière bien à elle de raconter une histoire.



C’est son style qui frappe souvent, assez singulier, à la fois acide, provocateur et ironique. Avec un sens de l’humour bien à part.



Je ressors mitigé de cette lecture, déçu de ne pas avoir vécu une plus grande immersion dans ce monde retourné. Déstabilisé parfois aussi par le style. Mais Afterland a de vraies qualités, et les choix forts de Lauren Beukes en font une lecture qui ne peut laisser indifférent.



A noter la sublime couverture d’Aurélien Police (une fois de plus).
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Afterland

Quand l’immense majorité des hommes a péri suite à un virus particulièrement sélectif, les femmes ont tendance à surprotéger les survivants. En les enfermant dans des prisons dorées, par exemple. C’est ce qui arrive à Miles, jeune garçon d’une douzaine d’années, dont la famille se partage entre les États-Unis et l’Afrique du Sud. Mais ces pièces rares attirent également la convoitise de nombreuses personnes. Et Miles va être enlevé.



Mais le jeune garçon va être enlevé… par sa mère, convaincue de l’intérêt de cette évasion par sa propre sœur. En effet, Miles vient d’Afrique du Sud et Cole, sa mère, espère pouvoir vivre plus librement dans son pays qu’aux États-Unis d’Amérique, où ils vivent enfermés dans une prison, de luxe, certes, mais une prison tout de même. Pour le protéger de voleuses, violeuses, meurtrières. Car les hommes peuvent servir de vaches à sperme. Ou, pour les plus jeunes, d’enfants de substitution. Car, tant que le virus n’est pas éradiqué ou, pour le moins, contenu, il est interdit de faire de nouveaux enfants, interdit de tomber enceinte. D’où les trafics les plus vils, mais aussi les plus lucratifs.

En tout cas, Billie, sœur de Cole et nièce de Miles, a besoin d’argent et est prête à tout pour s’en procurer. Même à sacrifier, sinon la vie, du moins la liberté de son neveu. Elle prépare donc son enlèvement en compagnie de sa sœur. Mais au dernier moment, celle-ci comprend le sort réservé à son fils et assomme d’un violent coup de pied de biche sur le crâne sa sœur. Qu’elle pense avoir tué. Et c’est parti pour une longue course poursuite.



Le roman est un long voyage avec, en ligne de mire, un bateau qui pourrait mener mère et fils en Afrique du Sud, terre de liberté. Mais, évidemment, les obstacles sont nombreux et Billie, revenue d’entre les morts, tel un zombie acharné, ne va pas lâcher l’affaire. Ce voyage est l’occasion pour Lauren Beukes de dresser un portrait peu complaisant d’un pays en déliquescence, qui tente de remonter la pente, mais n’évite pas les travers qu’on lui connaissait avant. Bref, le monde de femmes qui est ici représenté est aussi pourri que le monde mixte précédent. Mêmes inégalités, mêmes égoïsmes, mêmes délires. Cela ne donne pas envie.

Mais surtout, c’est long (eh oui, encore cet adjectif) : j’ai eu bien du mal à me motiver arrivé vers la moitié du récit. Mais dès le début, le personnage de Billie m’a indisposé. Le côté j’ai la tronche défoncée et la cervelle qui sort par le trou, mais je vais quand même continuer presque comme si de rien n’était (quelques hallucinations, de grosses douleurs, mais finalement, c’est guéri !), j’ai eu du mal à le supporter. Peut-être est-ce dû à des années de films emplis de bagarres toutes plus violentes et irréalistes les unes que les autres et à une certaine saturation ? Je ne sais pas. Mais cette Billie, avec sa façon de parler excessive, dans le choix des mots comme dans les sentiments (enfin, les sentiments : à part penser à elle, pas grand-chose), m’a agacé longtemps. Bon, à la fin, j’ai fini par en prendre mon parti, mais elle reste une cause de mon adhésion partielle à l’histoire.



Autre bémol, le rythme : on est lancé dans l’action dès le début. À nous de recoller les morceaux de l’histoire et de comprendre peu à peu qui est qui. Jusque là, pourquoi pas. Mais, est-ce encore à cause de Billie, la mayonnaise a eu du mal à prendre pour moi et j’ai eu du mal à m’intéresser à l’histoire de ce couple en fuite. Malgré l’intérêt de l’idée de base (la disparition de la majorité des hommes et leur nouveau rôle), je me suis ennuyé parfois, avec une impression de déjà vu : les méchants sont des méchantes, mais elles ressemblent à leurs homologues masculins ; la fuite à travers le pays et les chausse-trappe et autres rencontres sentent aussi le réchauffé, pour certaines.

Alors pour sortir du côté négatif, Lauren Beukes a eu de bonnes trouvailles. La communauté religieuse qui sert un moment de couverture aux fuyards est assez réussie, malgré des outrances. La communauté qui les accueille un soir m’a forcément fait penser à une lecture récente, Subtil béton, et m’a semblé plutôt bien vue. D’autres points de vue sur la nouvelle société, qui émaillent le roman, ne manquent pas de subtilité ou de truculence. Les questionnements de Miles, jeune garçon obligé de se déguiser en fille pour ne pas être capturé ou pire, possèdent une bonne couche de profondeur (même si parfois, j’ai eu envie de lui donner quelques claques… je sais, la violence, c’est mal). Ils permettent de s’interroger sur la place de chacun dans notre société. Et c’est toujours bienvenu.



Entre le thriller, le post-apocalyptique et le road movie, Afterland coche bien des cases, mais ne convainc vraiment dans aucune. Ce roman propose une vision caustique et noire d’un monde sans (plus beaucoup d’) hommes, mais peine à trouver un ton qui entraîne son lecteur tout du long. Les personnages sont parfois trop caricaturaux pour réellement séduire. Heureusement, la fin, rapide, permet de quitter l’histoire de Miles sur une impression correcte. Qui me fait dire que je me laisserai sans doute tenter, malgré cette légère déception, par le prochain roman de Lauren Beukes.
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Afterland

Parmi les scénarios de fin du monde régulièrement envisagés en science-fiction, celui de l’épidémie figure en bonne place et prend généralement la forme d’un virus coupable de la zombification d’une partie de la population mondiale. Dans son dernier roman, Lauren Beukes opte elle aussi pour la pandémie mais laisse de côté les zombies puisque le virus imaginé ici a pour principal effet non pas de lobotomiser les gens mais de favoriser l’apparition de cancers de la prostate qui ne tardent pas à se généraliser. Or, qui dit prostate, dit homme. L’épidémie dont il est question ici ne touche en effet que les hommes qui se mettent peu à peu à tomber comme des mouches jusqu’à ne plus être qu’une poignée, et ce dans tous les pays du monde (les lecteurs de comics ne manqueront pas de penser à l’excellente série de Brian K.Vaughan, « Y le dernier homme » à laquelle l’autrice fait d’ailleurs un petit clin d’œil). L’action se déroule plusieurs années après la pandémie qui, si elle n’a pas causé autant de dégâts qu’une apocalypse zombie, n’en a pas moins profondément bouleversé l’ordre mondial. Désormais seules maître(sse)s à bord, les femmes ont repris les rennes partout, avec plus ou moins de difficulté en fonction des secteurs, certaines professions étant depuis longtemps l’apanage principal des hommes. C’est dans ce contexte que l’on fait la connaissance de trois personnages qui vont nous servir de guide dans cette société traumatisée par le deuil de la moitié de sa population. La première, Cole, peut s’estimer chanceuse puisque, bien qu’ayant perdu son mari lors de la pandémie, son fils de douze ans, Miles, fait parti des rares individus masculins sur lesquels le virus n’a pas eu d’effets. Inutile de dire que cette poignée de garçons et d’hommes ayant survécu à l’épidémie font l’objet de toutes les convoitises, que se soit de la part des politiques et scientifiques afin de tenter de comprendre le virus, ou plus largement de celle de n’importe quelle femme refusant de faire une croix sur la maternité. Miles, justement, est notre deuxième protagoniste et permet d’avoir un point de vue légèrement décalé par rapport à celui de sa mère avec laquelle il s’est lancé dans un road-trip de la dernière chance afin de quitter les États-Unis pour retrouver leur pays d’origine, l’Afrique du sud. Enfin, notre dernier protagoniste est la sœur de Cole, Billie, laissée pour morte au début du roman après avoir tenté de kidnapper le garçon pour le compte d’un riche commanditaire et bien décidée à remettre la main dessus.



Le roman est un vrai thriller et se dévore comme tel, avec toutefois quelques coups de mou de temps à autre, notamment au milieu du récit. Le voyage de la mère et du fils dans cette Amérique endeuillée et sur les dents est plutôt immersif, notamment en raison du décalage entre des scènes qui ne jureraient pas dans un post-apo traditionnel dans lequel toute la société se serait effondrée (visite de maisons abandonnées, rencontres avec des communautés qui ont choisi de surmonter la catastrophe de manière très différentes…) et des passages qui témoignent que la vie continue bel et bien et que la civilisation est loin d’avoir été annihilée. Les chapitres racontés du point de vue de Cole sont sans doute les plus captivants en raison de l’ambivalence du personnage, mélange de mère super-héroïne prête à tout pour protéger sa progéniture et femme paumée qui n’a pas la moindre idée de ce qu’elle fait les trois-quart du temps. Les passages consacrés à Miles sont en revanche moins réussis, sans doute en raison de l’âge du personnage qui entre dans la puberté et dont les préoccupations liées à l’éveil de la sexualité ou à sa volonté de s’affranchir de la tutelle maternelle ont tendance à tourner un peu en rond. Le côté un peu « gentillet » des chapitres de Miles tranche d’ailleurs nettement avec le ton employé dès lors que l’histoire se penche sur le point de vue de Billie, sa tante. L’autrice se fait alors bien plus brutale, accumulant scènes de violence, vocabulaire plus cru et personnages secondaires décalés, dignes de figurer au casting d’un gros blockbuster à la « James Bond ». Le contraste permet d’introduire un peu de tension dans ce road-trip qui, sans cette menace dont on sait qu’elle se rapproche de jour en jour sans que les principaux intéressés en soient conscients, pourrait paraître un peu trop mollasson. Finalement, les passages les plus captivants sont sûrement les flash-back au cours desquels on revisite par les yeux de Cole les événements qui se sont déroulés avant, pendant et juste après la pandémie. L’occasion d’en apprendre plus sur la manière dont le virus a totalement bouleversé la vie de toutes ces femmes, bien qu’en les épargnant, et d’assister aux premières réactions qui ont suivi l’identification du problème et la prise de conscience de ses conséquences.



Au delà de l’originalité qu’il permet d’apporter en tant que cadre à un thriller, ce nouvel ordre hégémonique des femmes permet évidemment aussi à l’autrice de porter un propos plus politique, même si cela reste très (trop ?) ténu et que les réflexions amorcées sur le sujet se révèlent finalement assez anecdotiques. Lauren Beukes profite par exemple de cette disparition soudaine des hommes pour mettre le doigt sur les problèmes posés par leur omniprésence dans la plupart des instances de décisions, et ce à toutes les échelles de la société, ainsi que dans certains corps de métier. On aurait pu croire que l’autrice s’emparerait également davantage de la thématique de l’identité de genre, mais cela se limite à une alternance entre les pronoms féminins et masculins pour qualifier le personnage ainsi qu’à un passage un peu surréaliste dans un bar trans, rien de plus. Parmi les bémols, on peut également citer la place centrale occupée ici par une communauté religieuse dans laquelle nos protagonistes vont trouver refuge et dont les délires mystiques ont tendance à devenir lassants. Enfin, quand bien même l’adage veut que le voyage importe plus que la destination, il faut admettre que la conclusion à ce road-trip mère-fils est pour le moins décevant. L’histoire se termine en effet de manière très abrupte par une confrontation attendue de longue de date mais qui se révèle peu satisfaisante et sans aucune surprise.



« Afterland » est un bon thriller qui prend place dans un cadre science-fictif intéressant basé sur la disparition quasi totale des hommes partout dans le monde. On suit avec intérêt le voyage plus ou moins mouvementé d’une mère et de son fils pour quitter les États-Unis, de même que la progression de la poursuite de la sœur de Cole qui, bien qu’antipathique, permet d’ajouter un peu de tension et de suspens au récit. On peut néanmoins regretter que la réflexion de l’autrice sur le genre et la place des femmes dans notre société soit assez peu développée, ainsi qu’une conclusion bancale.
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Les lumineuses

Si vous pouviez voyager dans le temps en ouvrant simplement la porte de votre maison, où iriez-vous, que feriez-vous? En ce qui me concerne, j'essayerai de jeter un oeil à des époques lointaines par curiosité ou de rectifier des injustices quitte à mettre le bazar dans le continuum espace temps...Mais Harper Curtis, lui, décide de tuer les femmes dont le visage apparaît, auréolé de lumière, sur les murs de la maison. Et ouais.



Si vous aimez les serial killer, les meurtres sanglants, les enquêtes, les survivants qui veulent la justice et les voyages dans le temps voilà un roman présenté comme un thriller mais qui nage dans la science fiction. Je n'ai cependant pas été totalement emportée car il m'a manqué un petit quelque chose mais je ne saurais pas dire quoi.



Le récit est déstabilisant car il nous fait voyager dans le temps en mélangeant les époques selon les méandres du cerveau malade de Curtis. Le point de vue (tueur, victime, autres personnages) change selon les chapitres, assez courts. Cette construction complexe a fini par m'embrouiller et il y a bien trop de zones de flous pour moi, trop de questions sans réponse : pourquoi?! Certains romans tergiversent ou n'en finissent plus de disséquer le pourquoi du comment, ici : voyage dans le temps, ok check, psychopathe sans motivation à part sa psychopathie, ok check et voi-là! Et puis la fin est un peu tirée par les cheveux.



En ce qui concerne les personnages principaux, j'ai trouvé en Curtis un “bon” psychopathe cliché, un peu caricatural sur les bords. Kirby, la “victime-qui-a-survécu-grâce-à-son chien” et qui a décidé, que non, sa vie n'est pas fichue et qu'elle va retrouver celui qui a essayé de la vider comme une dinde pour Thanksgiving, patauge tellement dans la semoule qu'on a vraiment envie de l'aider. Les autres Lumineuses sont quant à elles très intéressantes. Et le terme même utilisé par Curtis pour les désigner souligne à merveille cet antagonisme Bien/Mal car elles semblent toutes être déjà des femmes fortes et bienveillantes ou destinées à le devenir.



Etre témoin malgré moi des meurtres perpétrés par Curtis m'a permis de me ballader à Chicago entre 1929 et 1993, de voir les évolutions de la ville et des moeurs, de découvrir de nouvelles inventions et modes de vie, en même temps qu'un Curtis déstabilisé par ces plongées fulgurantes dans la modernité (il est déjà secoué du bocal, ça n'arrange pas du coup).



En conclusion : le chien est le meilleur ami de l'homme CQFD! J'ai “Zoo city” de Lauren Beukes à découvrir sur mes étagères, ...à voir!





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Moxyland

Kendra, artiste photographe et enseigne publicitaire vivante, Toby, blogueur-vidéaste-grande gueule, Tendeka, activiste idéaliste anti-capitaliste et Lerato, programmeuse et pirate informatique à ses heures, quatre sud africains du Cap qui vont se retrouver, chacun à leur façon, en lutte avec le système.



L'ambiance générale de Moxyland est un bon mélange de William Gibson et de Georges Orwell. Sombre et pessimiste, et malheureusement réaliste. Dans le futur dépeint par Lauren Beukes, les corporations ont pris le pouvoir, la société est ultra-technologique et ultra-sécuritaire. Le téléphone portable devient un outil de contrôle, qui contient toutes nos données personnelles, sert de carte d'identité et de moyen de paiement. En cas de crime ou de délit, l'une des pires sanctions possibles est le « désamorçage » : être déconnecté du réseau pour une période donnée. Quand on est désamorcé, il est impossible de payer quoi que ce soit, de prendre les transports en commun, d'accéder aux lieux publics... On se retrouve rapidement en marge de la société.



Moxyland est le genre de bouquin à ne pas lire si vous n'avez pas le moral, parce qu'il risque de vous le saper encore plus. Mais c'est un excellent bouquin, qui fait réfléchir, comme les modèles que j'ai cité plus haut. J'aime l'écriture de Lauren Beukes, âpre et rude comme le monde qu'elle décrit, mais humaine, comme ses personnages.



Autre chose que j'ai apprécié, Moxyland est radicalement différent, dans son propos et sa forme, de Les Lumineuses, autre roman de Lauren Beukes, preuve que l'autrice est à l'aise dans plusieurs registres. Cela donne envie de découvrir le reste de sa bibliographie.



Un roman que je recommande aux amateurs de cyberpunk.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Les lumineuses

À Chicago pendant la Grande Dépression, le vagabond Harper Curtis va découvrir une maison abandonnée qui a le pouvoir de le faire voyager dans le temps. En contrepartie, il devra retrouver et tuer plusieurs femmes qu'il surnomme "les Lumineuses" car, à ses yeux, elles émettent une lumière hypnotique. L'une des victimes, Kirby, survivra miraculeusement et mettra toute son énergie à retrouver le tueur.



On passe régulièrement d'une époque et d'un personnage à l'autre et le début de l'histoire n'est pas facile à suivre. Mais passé une cinquantaine de pages, quand l'intrigue est bien installée, c'est un régal. Le rythme est assez lent et il y a peu de scènes d'action mais l'ambiance et l'aura de mystère sont telles qu'on veut toujours connaître la suite. Et le concept du voyage temporel, bien exploité, nous promet quelques surprises, mais je n'en dis pas plus...

Lauren Beukes a une plume très agréable à lire et les pages défilent sans qu'on s'en rende compte.



Les personnages principaux sont très différents. D'un côté, Harper, le tueur froid et insensible, est plus illuminé que ses victimes. Il est à moitié fou, mais encore suffisamment rationnel pour en devenir dérangeant. De l'autre, Kirby est une jeune fille déterminée, qui transforme son traumatisme en force motrice. Elle est très attachante. Sa relation avec Dan, le journaliste, est touchante sans tomber dans la miêvrerie.



Les voyages dans le temps sont un bon moyen de nous faire découvrir 70 ans d'histoire des États-Unis. On suit également l'évolution des mentalités américaines avec un éclairage particulier sur la conditions des femmes. L'émancipation, le droit à l'avortement, entre autres, n'ont pas toujours été de soi pendant une bonne partie du XXème siècle (et même de nos jours...). Cet aspect "documentaire" ajoute un intérêt supplémentaire à l'intrigue.



Les Lumineuses est une belle surprise de fin d'année, et j'ai bien envie de découvrir d'autres romans de Lauren Beukes.
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Moxyland

Une très bonne découverte. Lauren Beukes nous emmène dans une Afrique du Sud un peu futuriste ( de quelques années) et pourtant d'un réalisme poignant sur notre avenir proche. Société ultracapitaliste, technologie à outrance et Etat policier, le futur n'apparaît guère séduisant et pourtant est-ce si loin de notre possible futur? Confrontés à cette société sombre, on suit le parcours de 4 jeunes qui, à leur manière, ne veulent pas s'imbriquer dans le monde qu'on leur offre. On finit par s'attacher à eux, plus ou moins selon les personnages. Si il m'a été difficile de me plonger dedans au début - on est direct immergé dans le bain- je me suis surprise à vouloir à tout prix savoir la suite. Pour moi qui n'est pas une fan de SF, ce livre m'a plu. Je le soumets à l'échange pour qui voudra le découvrir également.



Challenge Déductions élémentaires

Challenge Multi-défis 2018

Challenge Mauvais Genres

Challenge le tour du scrabble en 80 jours - 2
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Moxyland

L’Afrique du Sud dans quelques décennies. Tout y est exacerbé : la pauvreté, avec ses quartiers délabrés, où l’on croise des vagabonds ou des épaves humaines défoncées à l’alcool ou à la drogue de faible qualité ; la violence policière, avec ses policiers accompagnés de chiens modifiés et capables de repérer leurs proies à une distance phénoménale ; ses enclaves de technologie et de luxe réservées aux riches, aux vedettes, aux privilégiés de tous ordres.

Pour nous servir de guides, Lauren Beukes met à notre disposition quatre personnages : Kendra, photographe décalée, qui a accepté de se mettre au service d’une grande marque et va donc recevoir un traitement expérimental, se transformant ainsi en publicité vivante ; Toby, équivalent d’un youtubeur en pleine ascension, surtout intéressé par la gloire et le nombre de femmes qu’il culbute pour ne plus jamais les recroiser ; Tendeka, activiste militant, en lutte contre cette société injuste ; Lerato, informaticienne de génie, travaillant pour une grosse boite et vivant dans le luxe, mais se trouvant encore vers le bas de l’échelle et pressé de la grimper, cette échelle.



Je m’y suis pris à deux fois pour lire Moxyland. La première fois, je n’ai pas dépassé le troisième chapitre, agacé par cet excès de mots tendance, d’expressions et de concepts à appréhender rapidement pour pénétrer l’histoire et la société. Mais la deuxième fois a été la bonne : j’ai avalé ce roman, tant le monde décrit est saisissant car bien trop proche du nôtre (l’auteur, journaliste, a étudié de près certains aspects évoqués dans ce livre), mais aussi parce qu’il est assez facile à lire (quand on a passé le stade du langage branché/local de Toby, essentiellement). L’histoire est prenante (pas d’une grande originalité, mais bien menée et sans temps mort, avec une nette accélération sur la fin, les chapitres raccourcissant) et les personnages suffisamment riches pour nous toucher (malgré quelques facilités et clichés : l’artiste hors du monde et des réalités ; la jeune cadre aux dents très longues et sures de son talent ; le militant gay prêt à tout risquer pour sa cause ; le jeune branché fier de son pouvoir de séduction et salement égoïste).



Et en ces temps d’épidémie et de confinement, je n’ai pu m’empêcher de chercher inconsciemment des points communs, des résonances. Et bien évidemment, j’en ai trouvé, qui mettent mal à l’aise, tant on peut imaginer que certains aspects de cette narration sont ô combien réalistes et risquent de nous tomber violemment dessus dans l’avenir, plus ou moins proche. Tremblez, citoyens ! Ou préparez les fourches !



Challenge auteure SFFF
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Zoo City

CHALLENGE ABC 2013/2014 (10/26)



Tout d'abord, je voudrai remercier Babelio et les éditions "Presses de la Cité" pour m'avoir fait découvrir, grâce à la dernière opération Masse Critique, un univers littéraire qui m'était totalement étranger, celui de la fantasy urbaine.



Bienvenue donc à Zoo City, ghetto de Johannesburg, peuplé de criminels et gangs en tout genre et où sont relégués aussi les "animalés" dont fait partie Zinzi, l'héroïne du livre. Comme de nombreux paumés du quartier, elle doit vivre en symbiose avec un animal. Jugée responsable de la mort de son frère, la voilà condamnée à cohabiter avec un paresseux accroché à ses basques. Pour d'autres, c'est une mangouste, un vautour ou un singe. L'origine de ce phénomène reste assez obscure.

Cette idée de départ m'a paru plutôt sympathique. Ex-journaliste, ex-junkie, Zinzi survit en participant à des arnaques sur internet (les fameux réseaux d' arnaques nigérianes) et grâce à un certain talent pour retrouver les objets perdus. Pressée par une dette qu'elle doit rembourser, et bien qu'elle n'apprécie pas ce genre de recherches, elle est engagée par un producteur pour retrouver une jeune fille disparue, membre d'un de ses groupes de musique. Zinzi est un personnage auquel il est facile de s'attacher (comme à son paresseux, d'ailleurs), elle se débat avec son passé tumultueux et son évolution au cours de l'enquête est très intéressante.

D'une originalité évidente, ce roman mêle des faits totalement imaginaires à la situation bien réelle des réfugiés en Afrique du Sud. Un monde horriblement contemporain côtoie celui de la magie noire et du culte des ancêtres, les décibels des boites de nuit les plus branchées rivalisent avec la violence des bas-fonds les plus dangereux. Lauren Beukes semble très à l'aise pour nous décrire tous ces milieux.



Mon impression reste cependant mitigée car souvent j'ai perdu le fil de l'histoire. Il aurait mieux valu que les mots en argot (et ils sont nombreux) soient expliqués en bas de page plutôt que regroupés dans un lexique à la fin du livre. La surabondance de personnages et de leurs surnoms, les coupures de journaux, les conversations internet, les fiches de films qui interrompent le récit ont mis quelquefois ma patience à mal. La fin qui n'a plus rien de rationnelle a également refroidi mon enthousiasme premier.

En résumé, idée originale dans un décor d'apocalypse mais traitée de façon trop brouillonne : 10/20.



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Afterland

Albin Michel Imaginaire a vraiment l'un des catalogues les plus éclectiques à mes yeux de l'univers des éditeurs de l'imaginaire et ses résumés alléchants me poussent souvent à faire des découvertes que je n'aurais pas osé faire autrement car je fais aveuglément confiance à son directeur de collection : Gilles Dumay, que je remercie d'ailleurs pour cette lecture.



J'ai déjà lu et surtout vu des romans et films avec un pitch vaguement similaire à Afterland, c'est-à-dire dans un monde où un gros drame s'est produit à l'échelle planétaire et où on suit un duo qui part sur les routes pour x ou y raisons. Souvent, je n'ai pas été particulièrement emballée par ce que j'ai lu ou vu parce que le mode road trip ne me convenait pas particulièrement dans la façon dont il était écrit ou parce que le drame était un peu trop vite oublié au profit de la série. Pourtant, ici, Lauren Beukes est parvenue à éviter ces écueils et à m'offrir enfin un road trip que j'ai apprécié de suivre !



Il faut dire que d'emblée, je savais grâce à la poignante couverture d'Aurélien Police que j'allais avoir un très beau duo. Cole et Miles/Mila sont une mère et son fils qui tente de fuir le gouvernement et ses sbires qui pourchassent les derniers hommes survivants à un terrible virus qui a éliminé la plupart d'entre eux afin de les garder en cage. Leur désir de liberté, enfin surtout celui de Cole, va alors devenir le plus grand moteur de cette vaste histoire.



Pour nous conter cela, Lauren Beukes a su faire preuve d'un rythme qui m'a totalement convenu. Elle alterne dans un premier temps de manière un peu aléatoire récit de la fuite de nos héros avec souvenirs de ce qui s'est passé pour qu'ils en arrivent là. On découvre donc très très progressivement ce qu'ils fuient et la catastrophe qui a frappé la Terre. Ils font quelques rencontres en cours de route pour les aider dans leur périple et alors que c'était sur le point de devenir un peu routinier à mi-tome, elle nous assène un revirement qui fait changer de direction son récit. Elle réveille ainsi le lecteur et apporte une nouvelle profondeur bienvenue pile au moment où il le fallait. Ce n'est ensuite qu'une succession de chapitre retrouvant un second souffle pour nous conduire jusqu'à un final évident mais juste.



Tout au long de cette lecture, j'ai été très touchée par le duo Cole/Miles-Mila. L'autrice décortique très bien les personnalités de chacun d'eux, dont on entend tour à tour la voix, mais également leur relation un brin compliquée avec ce qui est arrivé. Ce sont les deux survivants de leur famille, le mari/père étant mort et étant chacun à un âge différent de sa vie, étant également d'un sexe différent, ils n'ont pas au final les mêmes aspirations, ce que l'on va découvrir au fil de l'histoire. C'est donc un superbe numéro d'équilibriste auquel se livre l'autrice pour nous décrire cette relation tendre mais compliquée avec une mère qui veut à tout prix sauver son ado de fils, mais avec un ado, qui lui découvre la vie et aspire à une liberté différente, se posant mille questions au cours de ce voyage par rapport à ses croyances mais aussi son genre et sa sexualité.



Le road trip, lui, m'a totalement convaincue parce qu'il n'était pas l'élément essentiel ici. Il partage la vedette avec le récit passé de la façon dont le virus a surgi, s'est propagé puis a changé la vie de milliards d'habitants. Il partage également le haut de l'affiche avec la relation compliquée dont je viens de vous parler, mais également avec le personnage de la soeur de Cole, qui va être l'électron libre et totalement fou, qui va les poursuivre dans leur cabale pour tenter de tirer profit de son neveu. Avec elle, nous touchons à ce qui se fait de pire dans l'humanité : mafia, trafic, drogue, tentative de meurtre, etc. Je n'ai pas du tout aimé son personnage. Je n'ai pas du tout aimé les chapitres quasi psychédéliques où elle intervenait, mais je reconnais son rôle dans cette histoire et le contrepoint qu'elle fournit.



Ainsi, nos héros vont vivre de sacrées aventures en traversant les États-Unis pour tenter de gagner leur liberté. Cela rappelle une littérature foisonnante sur le sujet aussi bien pour le mode road trip, que pour le désir de survivre, mais l'autrice à l'intelligence de toucher aussi à des questions comme la foi, la religion, la mixité ethnique, la sexualité et le genre, ce qui rend le titre vraiment plaisant à lire, car en plus de l'aventure, il y a de la réflexion. 



Afterland a donc été pour moi une excellente surprise, la preuve que moi aussi je suis capable d'apprécier un road trip survivaliste tant que l'auteur ne se cantonne pas à ça et ajoute avec intelligence d'autres éléments à son histoire. Ici, j'ai été touchée par la relation de cette mère et son fils. J'ai beaucoup aimé cette mère courage qui fait tout pour survivre et aussi accepter son fils qui traverse l'adolescence et le deuil de son père. Le décor SF avec ce terrible virus était fascinant et bien développé. Je n'ai pas vu les pages défiler tant j'étais prise dans l'aventure de ce duo émouvant parfaitement croqué par Aurélien Police. Alors si la couverture vous intrigue, laissez-vous séduire, vous ne regretterez pas l'expérience humaine que ce voyage vous fera vivre.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Moxyland

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce roman qui, certes possède quelques défauts, mais se révèle vraiment intéressant et propose de nombreuses réflexions. L’univers futuriste mis en avant dans ce récit est clairement dense, efficace et pose de nombreuses questions sur notre société et aussi sur l’importance de la technologie ou encore sur les inégalités, même si c’est vrai parfois traité de façon un peu simpliste. Les personnages ne manquent pas d’attraits, se révélant un pur produits de cette société se révélant désabusés, égoïstes, cyniques dont le seul but est de trouver une place. Alors certes parfois ils se révèlent parfois à baffer, mais on le comprends. Par contre gérer quatre personnages différents n’est pas facile et on s’en rend compte dans le dernier tiers ou l’auteur a du mal à leur faire garder leurs voix propres, ce qui est légèrement frustrant. On sent aussi qu’il s’agit d’un premier roman, certains aspects me paraissant légèrement mal géré , mais rien de non plus dérangeant. La plume de l’auteur se révèle entrainante, simple et efficace et m’a offert une histoire sympathique. Il ne me reste plus qu’à faire rentrer le dernier roman de l’auteur dans ma PAL.



Ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Les monstres

4.25/5 : Je viens tout juste de terminer Les Monstres et j'ai vraiment du mal à trouver mes mots : ce livre est un croisement entre True Detective et une œuvre fantastique. Plongez avec moi dans un cauchemar vivant : après tout même les tueurs ont des rêves...



Durant cette lecture j'ai senti s'approcher le coup de cœur, j'étais passionnée par cette enquête, j'avais vraiment l'impression de retourner dans l'excellente série True Detective : un cadavre d'enfant mutilé, mélangé avec un cerf; des protagonistes brisés qui veulent avancer; une ville détruite, en proie au crime et à la violence. L'ambiance est donnée : j'adore !



Tout d'abord les personnages. Vous allez suivre respectivement : Gabriella, l'inspectrice en charge de l'enquête qui cherche à tout prix à bien faire son travail et à effacer les injustices. Sa fille Layla, en pleine crise d'adolescence et qui va ainsi subir une suite d'événements effrayants. Jonno un pseudo-blogueur-youtubeur-looser qui cherche le scoop qui le mettra sur les marches de la gloire. T.K. un homme qui a vécu un passé très difficile et cherche à aider les ex-taulards. Enfin Clayton, un homme fou, malade qui cherche à matérialiser ses rêves dans l'horreur matérielle du corps humain. Je dois avouer que j'ai adoré le personnage de la policière qui est vraiment courageuse, forte et a des pensées qui sonnent justes et sincères. Mon personnage préféré restera tout de même Marcus, et je dois avouer qu'un passage m'a presque fait pleurer à son sujet : je vous laisse le découvrir...



A côté de cela j'ai aimé cette enquête assez exotique et voire ainsi une suite de personnages embarquées dans le sillage d'un tueur en série. J'ai aimé la description de cette ville à la réputation douteuse, j'ai aimé cette écriture fluide, ces chapitres de plus en plus courts et efficaces.

Mais le seul point qui m'a un peu dérangé c'est le fait de mettre une touche de fantastique vers la fin : d'un seul coup il y a une flopée d'actions inexplicables qui donne une portée métaphorique à cette enquête. Vous le savez j'ai vraiment du mal avec le mélange thriller-fantastique et j'aurais juste préféré que cela reste vraiment "réaliste".



En définitive, si vous avez aimé la série True Detective, vous trouverez votre bonheur avec Les Monstres !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Zoo City

Attention … Coup de Cœur !!



Autant l’annoncer tout de suite sans faire le lecteur capricieux, ce « Zoo city » de Lauren Beukes est entré dans le top 10 de mes coups lectures de l’année, directement à la 4ème place. Il détrône tout de même de le « L’amour avant que j’oublie » de Lyonel Trouillot.





Lauren Beukes est Sud-Africaine, femme, auteure. Rien de très original là-dedans. Puis, son particularisme apparaît, elle met en scène des personnages noirs – bien qu’on ne s’en rende quasiment jamais compte si ce n’est au détour d’une phrase-flash – dans des environnements de science-fiction.

Dans le cadre de la rencontre « Palabres autour des arts » de janvier 2015 qui sera consacré à la science-fiction et l’héroïc-fantasy dans les littératures des Afriques, j’ai eu un mal de chien à trouver des auteurs du continent qui se soient attaqués à ces genres littéraires. J’ai donc sauté de joie en découvrant Lauren Beukes (mais aussi Momi Mbuzé ou la nigériane naturalisée américaine Nnedi Okorafor) et j’ai vu mon bonheur grimper d’un cran, à chaque minute de lecture, en découvrant ce magnifique récit, qui n’est pas vraiment de la science-fiction mais plutôt une sorte d’uchronie du présent d’une Afrique du Sud "destroye " et rongée, non pas par le poison de l’Apartheid, dont il n’est d’ailleurs jamais question dans le récit, mais par le crime, la violence représenté par les animalés. Patience, j’explique.





Lauren Beukes nous campe une Afrique du Sud optimiste-béat dans le fait que la société n’est pas traversée par la problématique raciale, que les « camps » fait de couleurs différentes n’ont pas leur place dans cette nation résolument arc-en-ciel, mais, la nature ayant horreur du vide que causerait une absence de haine, a remplacé le problème de race par l’éternel problème de la misère, de l’inégalité et, surtout, elle a fait descendre sur la terre un un fléau – magique ? – que personne n’a réussi à expliquer ; l’animalisation de toutes les personnes qui se sont rendus coupables d’un crime de sang. Ou plutôt qui se sentent coupable, d’un crime de sang ?





Nous sommes dans un monde où, la nuit qui suit le crime commis, un animal quelconque vient frapper à la porte du meurtrier et s’attache à lui à vie. Impossible d’échapper à ce destin. Une grande distance entre l’homme et son animal crée des douleurs intolérables et la mort de l’animal entraîne celle de l’homme par ce que tous appellent, l’esprit rempli de frayeur, "le contre-courant". Les coupables de crimes sont donc affublés, en permanence d’un animal (ours, chien, papillon, tigre, marcassin…) sans que personne ne sache vraiment sur quels critères sont "choisis" les animaux. Et il est, évidemment, quand on est dans une prison de haute sécurité, il vaut mieux être animalé à un tigre du Bengale qu’à une souris grise de Brasilia. Quoi que…

Quoi que, là où Lauren Beukes introduit encore plus de fiction-magique, c’est que les animaux apportent à leur "compagnons" des capacités nouvelles, des « pouvoirs » - mutants selon l’univers Marvel – qui vont de la simple capacité à inspirer de l’empathie, au pouvoir de "posséder" d’autres corps. Un animal "fort" ne donne pas toujours un "pouvoir" fort.





Zinzi, le personnage principal de ce « Zoo City », est donc une jeune dame, au passé douloureux, animalée à un paresseux, et vivant dans le ghetto le plus glauque et mal famé de Jo’Burg. Elle y vit avec Benoît, animalé à une mangouste, qui est un congolais au passé trouble qui a fui la guerre.



Zinzi a hérité, avec son paresseux, du don de retrouver les objets. Elle n’a qu’à regarder quelqu’un pour qu’apparaissent devant les les « fils » de tous les objets, êtres, que cette dernière a perdu. Plus vous avez perdu de choses, plus dense est le halo vous entourant. Alors Nzinzi utilise ce don pour retrouver des choses sans importances pour des gens aussi pauvres qu’elle. Et, à côté, elle vit d’arnaque à l’ivoirienne. Ces messages envoyés par million, au hasard d’adresse mail c trouvé sur le Net, qui sont faits de larmoyantes demandes d’assistance avec, en contrepartie d’un geste si plein d’humanité, des promesses de pactoles. Et un jour, deux animalés au profil des plus effrayants, lui demandent de retrouver Songweza, la moitié, jumelle, d’un duo de chanteur ado stars. Là débutent, vous vous en doutez, les problèmes…





J’ai véritablement adoré lire ce roman. L’écriture est fluide et moderne, le rythme est digne des meilleurs polars, soutenu et dynamique, la tension monte petit à petit, en vrai thriller et les dernières pages du livre nous mettent dans une angoissante attente du dénouement. L’on s’attache à cette Zinzi revenue de tout et qui s’accroche à la vie, après avoir touché le fond du fond. L’idylle avec Benoît n’a rien d’une amourette à l’eau de rose et pourtant l’émotion est là et les personnages « méchants » sont vraiment terrifiants. Lauren Beukes utilise des extraits d’articles de journaux pour nous donner des informations sur l’environnement (notamment sur les animalés) sans alourdir le récit d’explications trop longues.



Ce livre est surtout un polar, thriller, dans une réalité alternative de l’Afrique du Sud, mâtiné d’inexplicable, de magie et de criminels dopés au surnaturel. C’est haletant, bien écris, passionnant et il accrochera – à mon humble avis – aussi bien les vrais férus de SF que les nouveaux venus dans cet univers littéraire.

A découvrir absolument.
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