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Citations de Laurence Bertels (36)


Certaines personnes vous portent, décèlent le meilleur en vous, là où d'autres décèlent les failles. Cédric n'attirait pas les sympathies. Il traversait son existence sans créer de remous. Et s'en accommodait.
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Quelle détresse! Cédric se demanda comment la jeune femme qui avait écrit ces mots pouvait être la grand-mère digne, parfois dure, qu'il avait connue. Jamais il ne l'avait imaginée vulnérable. Il découvrait, en lisant ces lignes, une autre femme, une étrangère, et imaginait la peine qu'elle avait dû faire à son grand-père. Il lui en voulait. Il l'enviait aussi d'avoir vécu cette histoire, d'avoir connu une telle rencontre, lui qui était toujours resté au bord du chemin.
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On redoute un malheur toute une vie et, lorsqu'il arrive, on se sent presque soulagé.
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Cédric avait vite appris à enfouir ses sentiments et, lorsqu'il essayait aujourd'hui de respirer avec plus d'aise, il n'y arrivait pas. Il scruta l'horizon, observa les nuances de gris, de vert et d'argenté qui coloraient la houle. Il regarda l'infini du mouvement, le chevauchement d'une vague sur l'autre, leur lointaine douceur avant qu'elles se fracassent sur les rochers. Il aimait cet éternel recommencement qui le berçait, le lavait, l'endormait après l'avoir angoissé. Regarder. Ne rien faire. Laisser place au néant. Et ce souvenir. Prendre le temps de comprendre l'histoire de ses grands-parents qu'on ne lui raconta que par bribes.
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Cédric ne savait pas qui était Sarah Bernhardt, se demandait à quel siècle elle avait vécu, mais son grand-père racontait avec tant de conviction qu’il avait l’impression d’avoir participé à ces fêtes d’été et croyait, chaque fois qu’il marchait vers le phare de la pointe, qu’elle allait en sortir, entourée de sa ménagerie. Il entendait alors le froufrou de sa robe à crinoline et le rire de ses petites-filles à l’arrivée du bateau. Il n’osait pas demander à Jacques Le Garrec qui était cette dame, mais lorsqu’on lui en parla au lycée, il prit conscience de son ignorance, emprunta des livres à la bibliothèque et observa la photo en noir et blanc, grise tant elle était passée, où l’on voyait ce monde endimanché déjeuner sur l’herbe.
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Si toute vérité n'est pas bonne à dire, il est des secrets trop lourds à porter qui empoisonnent la vie des survivants.
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Les roses sont floues, teintées de douceur et de non-dits, ceux qui justement révèlent tout.
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Le noir occulte la vie. Un tourbillon plane au-dessus de leurs têtes. Le néant arrive à pas de géant, juste avant le retour à la réalité qui toujours succède à la petite mort.
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Comme la vie sera longue sans toi, les nuits froides, les jours gris et la vieillesse amère. Les minutes dureront des heures, les heures, des journées et les journées, des années. Tant de temps à attendre avant d’enfin te rejoindre, de matins brumeux à traverser, de faux-semblants au croisement des ans, d’efforts pour vivre encore au gré des saisons et de l’ennui. Tu m’abandonnes au début du chemin. Un vrai chemin de croix. Seul notre fils m’aidera. Je crains demain et je redoute l’avenir.
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La mer. Toujours la mer. Je pourrais l’admirer pendant des heures. L’interroger, la supplier. Lisse comme un lac aujourd’hui, gris argenté à la nuit tombante, elle reflète au loin la lumière de la lune. Au près, une note rosée dont j’ignore l’origine. Je distingue à peine les contours des rochers qui se découpent dans ce tableau inquiétant. Au large, un voilier a jeté l’ancre. Il ne semble pas y avoir âme qui vive à bord.
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Il avait perdu depuis longtemps ses illusions quant à la nature humaine, et pourtant il avait, toute sa vie durant, essayé d’arrondir les angles, de réconcilier les familles brisées tant il mesurait l’ampleur des dégâts collatéraux des disputes ancestrales qui nourrissaient souvent une haine dévorante alors que les coupables avaient quitté ce monde depuis longtemps. Les enfants portaient le poids du passé, voulaient réparer l’irréparable ou prenaient à cœur des sujets qui ne les concernaient pas.
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À peine maquillée. Ce n’était pas nécessaire. Elle était d’une beauté naturelle.
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L’activité des notaires ne s’arrêtait pas à l’heure de la fermeture des études. Ils devaient assurer une vie mondaine, continuer à travailler au golf, au yacht-club ou dans les cocktails. La plupart d’entre eux, en tout cas. Son grand-père n’était pas de ceux-là. Il était du genre bourru, mais franc, et ses clients appréciaient sa simplicité. Il n’avait plus rien à prouver ni à gagner, sinon du temps pour se consacrer à ses centres d’intérêt. À la fin de sa carrière, moins il avait de clients, plus il était heureux. À se demander parfois s’il ne les rudoyait pas pour mieux se débarrasser d’eux. Seuls échappaient à ce traitement ceux pour qui, au fil du temps, il était devenu un ami, un confident, un sage.
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Il est des êtres habités par la grâce, qui renvoient à l’essentiel sans escale aux banalités.
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On redoute un malheur toute une vie et, lorsqu’il arrive, on se sent presque soulagé.
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Il devenait difficile aujourd’hui d’estimer l’âge exact des femmes tant elles s’entretenaient pour remonter le cours du temps.
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Ses relations avec elle frôleraient la rage et la violence. Plus il y pensait, plus il rêvait de lui faire l’amour. Non, pas de lui faire l’amour, de la sauter. Le terme était plus exact. Un jour, il passerait à l’acte.
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Sa poitrine débordante n’était pas des plus distinguées, mais Cédric se sentait attiré par cette note de vulgarité et rêvait de se perdre entre ses seins comme il n’avait jamais pu le faire dans ceux d’aucune autre femme ; ni ceux de sa mère qui avait décidé de ne pas l’allaiter pour ne pas trop se fatiguer, ni ceux de sa grand-mère qui refusait tout contact physique, encore moins ceux, minuscules, de sa femme qui lui étaient interdits depuis longtemps.
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Il avait choisi ce métier sans conviction. Il n’était pas passionné, mais on le disait fiable et rigoureux. Dès qu’il arrivait à Saint-Pierre, il oubliait ses obligations, retrouvait une certaine spontanéité, une part enfouie de sa personnalité. Les brides se relâchaient. La sauvagerie de la presqu’île le fouettait. Au point, parfois, de réveiller une sexualité dont la brutalité le surprenait. Fanchon, il est vrai, n’y était pas pour rien. Chaque fois qu’il croisait cette femme de pêcheur au village et qu’elle lui adressait la parole avec une attention à laquelle il n’avait jamais été habitué, il se sentait troublé. Il émanait de cette femme, un peu trop forte et familière, une sensualité réelle. Elle aimait l’amour, Cédric en était certain. Il se demandait si tous les hommes pensaient comme lui.
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Il ne déclinait pas. Il vieillissait. Il est resté debout jusqu’au bout, mais le cœur était fatigué, le docteur Riou m’avait prévenue. Il a toujours gardé sa dignité. Que le cœur lâche, c’est ce qu’il voulait. Et surtout, échapper aux tourments de l’une ou l’autre maladie grave. Il en avait assez vu.
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