Or, Merlin avait pour père un diable, ce que sa maman n’osait avouer. Tout en le berçant dans ses bras, elle l’embrassait malgré sa laideur et lui dit un jour :
– Parce que je ne peux désigner ton père, mon bébé chéri, tu seras appelé : « enfant sans père » et moi, selon la loi, je vais être condamnée et mise à mort. Pourtant, je ne l’ai pas mérité…
– Tu ne mourras certainement pas à cause de ma naissance.
Merlin avait alors tout juste neuf mois.
Or, la reine [ Guenièvre] ne fut pas sans remarquer bien vite la tête droite et fière, le visage avenant, l'élégance de tout ce jeune homme. Et Lancelot, toutes les fois qu'à la dérobée il pouvait jeter les yeux sur la reine, se sentait ébloui et troublé, comme s'il n'avait de sa vie vu une aussi belle personne,et, en vérité, la beauté de Guenièvre était parfaite.
Artus fut sage et vit bien que son intérêt était de faire ce que lui conseillait Merlin. Aussi se réjouit-il de la visite des deux rois et il annonça qu’il allait immédiatement donner des ordres pour qu’il y eût en leur honneur fêtes et tournois.