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Critiques de Laurence Teper (20)
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Un cadenas sur le coeur

Un cadenas sur le cœur est une enquête sur un secret de famille et en même temps l'histoire d'une vie rongée par les secrets familiaux.



Claire Meunier, née au début des années soixante et fille aînée d’une famille française apparemment ordinaire, sauf que la réalité est plus complexe que cela …



L'auteur, qui est surtout connue comme éditrice et qui publie ici son premier roman divise son roman en trois parties différentes, trois étapes phares de la vie de Claire qui va chercher à comprendre pourquoi ces choses qu'on lui a cachées étant petites ont eu une telle incidence sur sa vie et ses choix .



Reconstituant le puzzle de ses origines, Claire va finalement apprendre des choses de nature différente de ce qu'elle pensait trouver, mais dont la portée n'en sera pas moindre pour elle. Comment la vie de Claire construite sur un mensonge inaugural va déboucher sur d'autres dissimulations?



C'est que nous montrera cette saga intimiste qui ne ménage pas ses surprises et ses beaux portraits de femmes.
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Un cadenas sur le coeur

Oh là là ! Quel début fouillis et pénible !

Entre les familles Meunier et Coquillaud, c’est un vrai vaudeville.

Le nom de l’un ou de l’autre est cité toutes les trois lignes, et on finit par s’y emmêler.

Heureusement, à l’acte II, les filles sont devenues adultes, le ton change, et là, ça devient moins méli-mélo.

Claire Meunier se débat dans sa quête de vérité sur ses origines.

Je l’ai trouvée un peu trop sage et docile, comme son père.

Je ne regrette finalement pas d’avoir dépassé l’acte I, bien qu’en ayant été plusieurs fois tentée.

La suite est plus agréable.

Claire est attendrissante malgré ou plutôt grâce à ses faiblesses.

Bref, une histoire de famille assez lourde.

Passons à autre chose.

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Un cadenas sur le coeur

Tout de suite, ce livre a piqué ma curiosité. Très vite, j'ai senti que le ton léger du départ n'allait pas forcément donner lieu à un dénouement très heureux. Restait à savoir lequel.

C'est l'histoire d'une famille, enfin de deux familles et de ce que racontent les uns et les autres pour arranger une vérité un peu différente de la réalité. C'est l'histoire de ce que certains ont vu et de ce que d'autres ont refusé de voir soit parce qu'ils étaient bien trop jeunes pour saisir le sens de ce qui se passait sous leurs yeux, soit parce qu'ils savaient qu'ils allaient en souffrir.

Ah, ce rapport au réel, à la vérité ! Chacun se débrouille comme il peut… sauf que parfois, les conséquences de ces petits arrangements sont bien plus graves que ce qu'on aurait pu imaginer, si tant est qu'on puisse imaginer quelque chose…

Le roman débute donc sur la plage de Saint-André-de-Gironde et les personnages, dont les noms ne seraient pas déplacés dans une comédie de boulevard, se nomment Messieurs et Mesdames Meunier et Coquillaud et ils sont accompagnés de leurs enfants respectifs. Tout ce petit monde se retrouve comme chaque année l'été et tandis que Monsieur Coquillaud se promène longuement avec Madame Meunier, Monsieur Meunier s'occupe des gamins, les surveille, leur donne leur goûter. Quant à Madame Coquillaud, elle reste au logis.

Voilà à peu près le tableau et j'imagine que vous voyez très bien le hic. Sauf que, lorsqu'on vit la chose, on n'a pas forcément le recul nécessaire pour l'analyser. Et c'est bien le problème de Claire, la fille des Meunier, qui se pose bien deux trois questions mais, pour le moment, ne va pas plus loin dans ses interrogations. Et c'est bien dommage, car tout le monde sait que les non-dits, les mensonges ou les semi-vérités se débrouillent toujours pour creuser tranquillement leur petit trou dans le fin fond de notre inconscient et finissent par nous laisser des traces plus profondes que des tranchées…

Bon, on peut le dire, les premières lignes sont assez drôles, l'humour est omniprésent : on frôle la comédie, le vaudeville. Les personnages, assez caricaturaux dans leur présentation, font sourire : ils sont tous vaguement ridicules, la palme revenant à ce Monsieur Georges Coquillaud, chef d'une PME d'assurances qui, sur la plage de Saint-André-de-Gironde, se proclame « Chef de tribu africaine » (!), « Père de l'Humanité » et révolutionnaire ! Rien que ça !

La mère Meunier, elle aussi, vaut son pesant de cacahuètes : elle ne s'intéresse « ni à grand-chose ni à grand monde », balance les tiroirs mal rangés de sa fille par la fenêtre et s'enferme dans sa chambre tout le week-end quand elle le juge nécessaire. Pas plus équilibrée que ça, la mère !

Donc, le début du roman est assez léger, c'est l'acte I d'une pièce de théâtre qui n'en est pas une ou d'un roman qui ressemble de plus en plus à… non, pas à une tragédie… quoique…

Car effectivement le ton change et la narration très distanciée du départ devient petit à petit plus personnelle, intime, et l'on finit par se demander si c'est toujours le même roman qu'on est en train de lire… Mais je ne vous raconte rien… Suspense !

En fait, je ne sais pas pourquoi mais je n'ai cessé de penser à Maupassant en lisant ce texte : cette petite ironie dans la présentation de ses personnages, le « pas bien grave » du début, le badin, l'ordinaire qui va déboucher progressivement et subrepticement sur quelque chose de bien plus sombre , voire de franchement terrible... Je me suis demandé à plusieurs reprises si ce roman avait une dimension autobiographique… Qu'importe au fond...

J'ai lu ce livre d'une traite et vraiment, il m'a beaucoup plu : on se passionne pour l'enquête menée par la jeune Claire sur son passé !

Une seule petite restriction concernant... le titre !  Un peu fleur bleue, littérature à l'eau de rose. « Une vie » aurait été parfait, mais laissons à Maupassant ce qui lui appartient. (Je me suis amusée à chercher un titre et j'ai trouvé : « Tout reprendre »… les premiers mots de… Mais bon, faudra qu'on s'organise une petite soirée pour en discuter...)


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Un cadenas sur le coeur

"Toute vérité franchit trois étapes. D'abord elle est ridiculisée. Ensuite elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme une évidence". Cette exergue, citation d'Arthur Schopenhauer, on l'apprécie mieux lorsque, le livre refermé, des questions plein la tête, on revient au début décidé à feuilleter encore un peu ce drôle d'objet qui décidément n'est jamais tout à fait ce que l'on pense qu'il est. Car cette quête de la vérité orchestrée par Laurence Teper est tout sauf linéaire ou convenue. Oh, les ingrédients sont bien communs à nombre de romans, des zones d'ombre dans le passé familial, des non-dits voire des mensonges ; mais le parcours de l'héroïne, dont le prénom, Claire, n'est certainement pas choisi au hasard ne cesse d'intriguer le lecteur sans jamais tomber dans la facilité.



Dans ce récit en trois actes, comme autant de tableaux d'une pièce de théâtre, on plonge d'abord dans l'enfance, ou plutôt cette zone particulière entre fin de l'enfance et début de l'adolescence. Le regard encore naïf posé sur les adultes, les observations étonnées de Claire sur le comportement de ses parents, sa mère surtout et de la famille Coquillaud avec laquelle ils passent les vacances d'été sur la côte Atlantique. C'est frais, amusant pour le lecteur qui décrypte les images que l'enfant ne perçoit qu'au premier degré. Les actes suivants seront ceux des révélations et de la quête de la jeune femme dont la vie semble régie par des sensations et des contraintes inexpliquées. Un parcours compliqué, rendu encore plus difficile par le comportement toujours plus intrigant de sa mère et le mur de silence que chacun lui oppose. Et petit à petit, l'émotion gagne. Le combat de cette jeune femme, volontaire, bonne élève, à la fois fragile et forte, bien décidée à avancer pour elle-même parce qu'il n'est jamais trop tard pour se délester des poids qui entravent, ce combat touche au cœur.



"Rien ne tient. Il faut tout reprendre. Les dates, les faits, les discours. Il faut tout reprendre. Rien ne tient". Le psy que Claire finit par consulter est là pour rappeler que le cerveau fabrique des histoires avec la matière dont il dispose et que la vérité ne peut se révéler que par des faits. C'est donc une véritable enquête que va devoir mener Claire pour retracer l'histoire de ses deux familles, maternelle et paternelle et trouver l'origine de ses failles qui prennent leur source, comme c'est souvent le cas, bien avant sa naissance. De quoi l'aider à se réconcilier avec elle-même.



J'avoue avoir été d'abord déstabilisée par la tonalité du début, tout en fausse légèreté avant d'en comprendre le sens en avançant et d'en apprécier toute la justesse au moment de l'épilogue. Grâce à ce parti-pris, l'auteure évite toute mièvrerie ou excès d'apitoiement. Elle campe des personnages de théâtre, aux traits un peu épaissis pour être bien perçus des spectateurs du fond de la salle. Mais à la fin, quand le rideau tombe, voilà notre héroïne débarrassée des artifices qui entravaient son jeu. Et enfin libre de vivre.



Et quel joli choix de citations, qui ouvrent chacune des parties, notamment celle-ci, de Christian Bobin, en exergue de l'épilogue : "Il y a un critère de la vérité, c'est qu'elle vous change : ça bouleverse comme un amour, la vérité".
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BiblioLycée - Gargantua, François Rabelais - BA..

Alcofribas Nasier, plus connu sous le nom de Rabelais, a écrit son histoire du géant Gargantua 2 ans après l'histoire du fils Pantagruel. C'est pendant la renaissance que Rabelais fait paraître ses 4 œuvres magistrales : Pantagruel (1532), Gargantua (1534), Le Tiers et le quart livre ( en 2 tomes en 1546).

La première impression à la lecture de Gargantua est sans doute que Rabelais est une personne aux propos grossiers et scatologiques. Ce qui n'est pas forcément faux à première vue, mais l'intérêt de l'œuvre est, bien sûr, à voir au delà. Alcofribas Nasier est issu d'un milieu bourgeois aisé et a reçu une éducation typiquement bourgeoise de la renaissance. Il reprend dans sa description de l'éducation de Gargantua, l'éducation qu'il a bien connu, pour mieux la critiquer. Certes, en grossissant les traits des aspects qu'il critique, il peut paraître excessif mais c'est pour mieux se faire entendre du peuple lettré du XVIeme siècle. Car en effet, à travers les très nombreuses énumérations et hyperboles, Rabelais s'en prend vertement aux mœurs et pratiques de l'église, omniprésente dans l'éducation et plus largement la France du XVIème siècle.

Rabelais a écrit : "Le rire est le propre de l'homme". Autant alors pour Alcofribas faire passer ses idées par force "Rabelaiseries"!

La guerre Picrocholine est aussi l'occasion pour l'auteur de critiquer les esprits belliqueux de son époque. Il y aurait sans doute une étude assez intéressante à faire sur les personnages de Picrochole et Gargantua face à la guerre. Je pense qu'il ne serait pas ridicule d'y voir la représentation des guerres de territoire entre les rois de son époque, à savoir Charles quint et François 1er.

La dernière partie de son roman décrit une abbaye de Thélème libre et qui suit un idéal humaniste, cher à Alcofribas mais totalement utopique pour l'époque.

En définitive, c'est une œuvre riche d'idées que nous laisse Alcofribas Nasier. Il n'est donc pas étonnant que cette œuvre soit encore régulièrement aujourd'hui étudiée en classe de 1ère.
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Un cadenas sur le coeur

Il faut ouvrir ce premier roman en n’en sachant rien, comme ça, comme le premier de 2019. On apprécie les exergues, dans un premier temps, le fameux « all is true » du père Goriot, et ceci :



« Toute vérité franchit trois étapes. D’abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme une évidence. » Arthur Schopenhauer.

C’est un roman découpé en trois actes, comme au théâtre.

Acte 1 : présentation des personnages, à hauteur d’enfant puis d’adolescente.

Acte 2: révélation

Actes 3 : retournement de situation et enquête.



Le ton évolue lui aussi, d’abord volontiers caustique et moqueur, il se fait candide et fragile avant de prendre de la vigueur et de trouver sa voie en épilogue. Le tout nous raconte Claire Meunier bien décidée à connaître la vérité sur sa naissance, sa famille, ses origines. Et c’est passionnant ! Une quête des origines qui évite les pièges du convenu, du larmoyant ou de la farce outrancière, qui a su trouver la juste distance et accroche le lecteur très habilement.
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Un cadenas sur le coeur

Ce roman, en partie autobiographique selon l'auteur, parle de secrets de famille, de mensonges dévastateurs, de maladies pouvant en découler, des Juifs, d'analyse psy…

Ecrire cette histoire a sans doute pu aider la personne concernée qui l'a vécue, pour ma part je suis complétement passée à côté.
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Un cadenas sur le coeur

C'est l'histoire de deux familles, la famille Meunier et la famille Coquillaud qui se retrouvent en vacances sur la plage de Saint-André de Gironde comme tous les étés. Pendant que Monsieur Meunier s'occupe des enfants, sa femme se promène longuement sur la plage avec Monsieur Coquillaud. Madame Coquillaud, quant à elle, reste à la maison. Situation qui intrigue un peu Claire sans qu'elle puisse bien analyser ce qui se passe, toute à sa naïveté de jeune adolescente.



A l'âge adulte, Claire Meunier va tenter de reconstituer son histoire familiale en partant à la recherche de ses origines paternelles et maternelles pour comprendre l'origine de ses propres fragilités.



Le ton léger du début du roman m'a surprise car l'histoire commence comme un vaudeville avec des personnages caricaturaux au comportement qui frôle parfois le ridicule, des personnages décrits avec beaucoup d'ironie. Le récit un brin badin se poursuit ensuite sur un mode plus intimiste et plus grave avec une accumulation de péripéties lorsque Claire part en quête de la vérité. La construction en trois actes est intéressante, l'héroïne est combative mais j'ai trouvé l'écriture ordinaire et l'histoire globalement assez simpliste et un peu trop romanesque à mon goût. Cette histoire de filiation, d'identité, de secrets de famille qui n'en sont pas vraiment, de non-dits, de mensonges, de murs de silence se lit facilement autour d'un suspens qui n'en est pas vraiment un.
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Un cadenas sur le coeur

il s'agit -mais pas que- d'un roman français et d'une héroïne souffrant de ne pas connaître une vérité familiale.



Mais c'est plus malin qu'on ne croit. D'entrée, pas question de lâcher le roman (moins de 200 pages), écrit sans pathos. Claire, née dans les années 60, raconte les vacances d'août au bord de la mer, avec la famille du patron de sa mère. Même moi j'ai vite saisi qu'il y avait quelque chose entre ladite mère et ledit patron. Un 'entre les lignes' subtil.



Le temps passe. Claire passe tout à sa mère, que je qualifierais de toxique, mais réussit tout de même à avoir sa propre vie. Cahin-caha. La famille adore les secrets dirait-on, son frère malade du cancer est bien le seul à ignorer la gravité de son état, puis c'est le tour de Claire, qui saisit le taureau par les cornes (enfin!), questionne sa mère et son père (en vain) et s'en va fouiner dans les archives.



Une fin apaisée.
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Un cadenas sur le coeur

De la délicatesse dans la douleur, de la pudeur dans cette évocation des empêchements vers la vérité, une distanciation pleine d'ellipses et de retenues pour ce roman qui, par petites touches, approche les mensonges de toutes familles. Par la maîtrise émotionnelle de son récit Laurence Teper entraîne le lecteur dans une fragile conquête de l'identité par disparité avec la ressemblance.
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Un cadenas sur le coeur

Un premier roman réussi qui m’a happée dès les premières lignes, je l’ai lu vite peinant à me détacher de cette histoire.

La famille Meunier, une famille « classique » : classe moyenne, deux enfants, des vacances en bord de mer en août. Nous les découvrons, dans les années soixante, à la plage avec les Coquillaud, autre famille proche des Meunier.

Des rituels bien installés rythment leur journée : plage, baignade et promenades. Dans la famille Coquillaud, la mère, femme au foyer, ne va jamais à la plage et s’occupe de ses six enfants. Son mari l’accompagne pour les courses, seule sortie pour cette mère de famille.

Dans l’acte 1 de l’histoire, Claire, petite fille, traverse cette période relativement heureuse, en quête d’amitié et d’estime. Les enfants Coquillaud lui apportent la camaraderie et Monsieur Coquillaud ainsi que son père s’intéressent à son travail d’écolière.

Sa mère, elle, est absente : elle vit avec Claire, son père et son frère tout en s’isolant le week-end et ne s’intéresse pas à ses enfants.

Le temps défile, Claire grandit et s’interroge sur le comportement de sa mère. Elle pose des questions qui restent sans réponse : un «cadenas sur le cœur », comme elle le surnomme, la mine.

Ce livre nous offre une chronique familiale douce et amère qui analyse l’impact des mensonges sur notre vie.

L’écriture fluide et vivante incite le lecteur à tourner rapidement les pages pour suivre la quête de Claire.

Un beau premier roman à découvrir chez Quidam Éditions.
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Un cadenas sur le coeur

Pourquoi dès la première phrase on sent comme un relent Simenonien ? « Lorsque la DS blanche s’engagea dans le boulevard de la Corniche et qu’elle sentit l’odeur des pins, Claire, l’aînée des enfants Meunier, sourit ». Pressentiment qui se concrétise tout au long de ce superbe premier roman. Les personnages sont très Simenoniens, les situations également, l’atmosphère est pesante, poisseuse.



Au centre du récit, Claire. Née dans les années 60, parents qui se détestent, mère acariâtre, dominatrice, père effacé, les deux ne s’apprécient pas (couple Simenonien, cf. : « Le chat » par exemple, pour le côté passif familial se référer aux « Sœurs Lacroix »). Pour le père la mère est une folle, pour la mère le père est un raté issu d’une famille de collabos, de droite. De plus les parents de papa Meunier (qui a fait l’Indochine) avaient divorcé et le père s’était remarié avec une allemande mère d’une fille, en pleine fin de deuxième guerre mondiale, la trahison suprême. Raison de plus pour madame Meunier de haïr son mari mais aussi tous ses ascendants.



Et puis il y a la famille Coquillaud avec laquelle les Meunier partaient chaque année en vacances avant le divorce de monsieur Coquillaud qui était par ailleurs devenu le patron de madame Gisèle Meunier. Pour elle il a représenté Dieu sur terre, plus que de l’estime, c’était une admiration, une adoration. Claire finit quand même par se poser la question : ne serait-elle pas la fille de ce diable de Coquillaud ? Ils paraissent amants avec sa mère, se cachent à peine.



Claire continue son parcours de vie. Elle rencontre Nicolas, un petit juif mal à l’aise, il paraît un double de KAFKA. Ils se marient, trois filles viendront égayer le morne ménage. Nicolas n’aime pas Claire, il ressent tout au mieux de la tendresse, de l’estime. Quant à Claire, c’est la pitié qui l’a poussée vers Nicolas, ce type chétif sans aspérités, qui semble se demander ce qu’il fout sur terre tant il n’y prend aucun plaisir.



Il va y avoir la mort de Ludovic, le frère de Claire, immense choc émotionnel, traumatisme à long terme, vu comme l’anéantissement du vrai complice, du confesseur, du vrai amour.



Un roman à facture et écriture classiques. Mais il est bien difficile de ne pas aller voir plus loin, toujours plus loin, afin de connaître un peu mieux, parfois jusque dans les moindres détails, cette famille Meunier, avec ses côtés lugubres : un couple ne s‘aimant pas, une fille qui préfère largement son père à sa mère, un fils adoré de sa sœur mais atteint d’une tumeur, un ancien patron arrogant, autocentré, la tête à claques de ce roman.



Dès le début Claire part en quête de sa personnalité en recherchant dans son passé. Pourquoi est-elle à ce point focalisée sur les juifs, jusqu’à vouloir tous les sauver (son mariage par exemple) ? Pas à pas, elle va collecter des informations capitales, de plus en plus précises, remontant plus près dans le passé, ce qui va la mener du côté de Poitiers au tout début de l’occupation allemande.



Ce roman assez elliptique est découpé en actes, comme une pièce de théâtre. Ils sont trois et représentent chacun une partie de la vie de Claire : la jeunesse, les questionnements et souffrances, la tentative de reconstruction. C’est bien proportionné, excellemment huilé, on se laisse prendre au jeu sans aucune résistance, et même avec une évidente complicité tant la psychologie des personnages est fouillée. Ce premier roman se lit aisément, nous ramenant sur les routes parfois sinueuses du siècle dernier, le XXe, quand on lisait encore en noir et blanc. L’ambiance est froide (car ?) distanciée, une très bonne surprise que ce « Cadenas sur le cœur » que l’on doit une fois de plus au décidément excellent Quidam Editeur en ce début 2019.

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BiblioLycée Bac 2021 : Lettres Persanes - Mon..

Un petit peu long
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Un cadenas sur le coeur

Acidulé comme un bonbon fondant en bouche, écrit avec ce calme des matins clairs, la porte s’ouvre, grinçante sur une histoire maîtrisée dont les notes majeures sont vouées au chant heureux d’une écriture intuitive, pragmatique et ciselée. Deux familles que tout oppose vont dans un huis-clos à grande échelle s’affronter, tant le manichéen est l’enrobé de ce récit. Les mouvements vitaux frémissent dans un aller et retour qui prend son temps pour bien insister là où ça fait mal. Cette histoire est semblable à l’huile sur le feu. Les différences sociologiques, idéologiques, les inégalités vont enclencher une tempête qui va tout détruire sur son passage. A St-André-de-Gironde, Les Meunier et les Coquillaud se retrouvent aussi en pavloviennes vacances. Transporter sur son dos son habitus, les affres et les non-dits, les soumissions, et les frustrations vont être le détonateur d’un non-retour possible pour ces familles décalées, aigries dont chacun (e) cache un secret, porte une rancune, une jalousie mesquine à fleur de peau ou une trahison. Claire Meunier est de loin la protagoniste qui remet d’équerre cette histoire dans un jeu de lumière et de sérénité. Heureusement car le lecteur déteste Monsieur Coquillaud, vulgaire, glacé et sournois. Madame Meunier est La Tatie Danielle des temps modernes, mal aimante, égoïste et méprisable. Cette toxicité n’entache pas la trame. L’intelligence et la clairvoyance de Claire Meunier est une véritable soupape de sécurité pour ce roman subtil. Laurence Teper est sereine et éloignée de ses personnages. Claire Meunier est le point d’appui de « Un cadenas sur le cœur ». Celle qui cherche le puits dans le désert, le sable fin de ses origines allouées. Elle est l’astre vivifiant d’un réel qui ne demande qu’à éclore. Et que ça fait du bien ! Elle est ce liant originel et spirituel. Elle trouvera (peut-être) la clé du cadenas symbolique. Ouvrira (peut-être) le Sésame d’une réponse existentialiste. Et, c’est ici, que Laurence Teper écarte les pans d’une littérature aboutie et offre au lecteur l’éclat du renouveau, l’initiation à la vie. Intime, brillant, poignant ce premier roman est une sacrée réussite des plus palpitantes. Edité par Quidam éditeur qui prouve une nouvelle fois une haute qualité éditoriale.
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Un cadenas sur le coeur

Un résumé prometteur, qui annonçait une plongée dans des secrets de famille. Des secrets profonds au point de « cadenasser » la vie d'une personne.

Sauf que...

On comprend très vite ce fameux secret, ou du moins en partie dès les premières phrases. Que l'annonce claire du-dit secret est complètement abrupte. Que TOUS les personnages sont caricaturaux, complètement irréalistes. Le personnage principal m'était antipathique au plus haut point, cette sorte de victimisation constante de sa personne, d’exagération des sentiments, des doutes, de l'importance que toute la situation pouvait avoir sur elle, de la pression que ce secret, qui n'en est plus vraiment un, peut avoir sur elle.,. Et alors, le passage sur son obsession des juifs...complètement inutile, complètement absurde.

Non, vraiment, je n'ai accroché à rien dans cette histoire. Je dirais même que c'est la première fois que tous les personnages m'horripilent.

Déception donc pour ma part. Mais peut-être m'attendais-je trop à autre chose.
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Un cadenas sur le coeur

Le roman se divise en trois actes et la citation d’Arthur Schopenhauer au début du premier acte résume à la perfection l’objet de ces trois actes: « Toute vérité franchit trois étapes. D’abord elle est ridiculisée. Ensuite elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme une évidence. ». Claire va chercher la vérité, cette vérité que tout le monde semble connaître sauf elle, cette vérité qui saute aux yeux des autres sauf aux siens, cette vérité qui a, sans le vouloir, guider sa vie. Claire va mener une véritable enquête sur sa famille et de ce fait sur elle-même, sur ce qui lui a été caché et qui a construit sa vie. Elle va se rendre compte que toutes ces choses dissimulées, non dites, ont eu des conséquences sur elle, ses choix, sa vie.



« Un cadenas sur le cœur » est un roman fort sur la transmission, sur la vérité, sur les conséquences des non-dits. Au fur et à mesure de la lecture, le ton se modifie et cela en même temps que les découvertes se dévoilent. C’est assez surprenant ce ton léger puis plus sérieux et l’auteure, Laurence Teper, a su effectuer ce changement de ton avec habilité sans perdre son lecteur, bien au contraire car c’est tout l’inverse qui se passe. En effet, plus j’avançais dans ma lecture, plus j’étais accrochée. L’auteure a su me rendre accroc de son histoire, de son personnage Claire dont j’avais qu’une envie: qu’elle vive enfin pour elle! « Un cadenas sur le cœur » est un roman qui a su me surprendre et j’aime ça!!!
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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Un cadenas sur le coeur

Premier roman. Laurence Teper balaie cinquante années de la vie d’une femme, construite malgré elle sur un mensonge originel.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Un cadenas sur le coeur

Merci pour le livre recu grace a la masse critique,.



Malheureusement je n'ai pas vraiment aimé ni accroché a cette histoire ...

Beaucoup de description et la narration a la 3eme personne m'a dérangé, le résumé était prometteur et m'avais donné envie mais trop de lenteur, ce livre n'etait pas fais pour moi et j'en suis vraiment navrée .



Je l'ai abandonné a 35% de la lecture ... je le reprendrai certainement plus tard pour lui laisser une seconde chance....
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Un cadenas sur le coeur

Le roman est finement construit en trois parties qui ont chacune leur importance. Comme dans beaucoup de famille, on finit toujours un jour ou l'autre par découvrir "un secret de famille", c'est le cas dans ce roman. Ce secret va chambouler la vie de Claire et c'est tout à fait normal, car cela touche ses origines.

J'ai trouvé le roman bien écrit et qui se lit facilement.

Cette famille m'a parue bien curieuse tout de même et notamment l'attitude de la mère et de Monsieur Coquillaud et m'a parue invraisemblable une fois la vérité finalement

révélée.
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Un cadenas sur le coeur

[...] Tout à la fois pièce de puzzle et/ou de théâtre, ce roman se divise en trois actes, comme pour accentuer voire dénoncer cette injonction de mise en scène de nos vies, pointer ces masques auxquels nous donnons la réplique — catharsis d’une société où toutes les vérités présentent un risque et ne sont pas bonnes à dire, une société où l’on ne peut perdre la face. [...]
Lien : https://proprosemagazine.wor..
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