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Citation de Zenon1988


Le soleil se leva sur la plaine.
Les trois mille paysans, ouvriers, gens de rien et de maison avaient levé le camp. Il n’y avait plus rien qu’un champ de friche, de la maison forte à la boucle de la Seine. La stratégie du prieur Anselme consistant à affamer les assiégés avait valu de manière égale pour les assiégeants ; et aussitôt que les « soldats de la relique » avaient manqué de biens et de nourriture, ils étaient partis.
L’évêque de Troyes considéra ce triomphe, qui ne lui donnait pas de joie.
– Ils n’auront pas mis longtemps à se lasser, murmura-t-il, alors que sa grande carcasse se déployait afin de jouir des premiers rayons.
Mais, au même moment, un coup de tonnerre monta de la fosse. Suivit un cri de guerre, qui semblait provenir d’un millier de gorges.
Alors Pierre d’Arcis s’appuya sur un mâchicoulis, se pencha au-dessus d’un créneau, et constata qu’à la place de la douve un flot humain, accolé contre les murailles, menaçait son château d’axiomes et de postulats. Il était seul maintenant, dépouillé des armes de la dialectique et de la théologie. Bientôt il ne resterait rien des principes qui avaient déterminé chaque étape de sa vie.
- Je suis nu, pensa-t-il.
Et il frissonna.
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