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Citations de Laurent Guillaume (184)


On parle souvent à tort et à travers face à un interlocuteur mutique.
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- N’y a-t-il pas moyen de les civiliser, même un peu ?
Bremond éclata de rire. Les Méos qui se reposaient se tournèrent vers eux et rirent de concert sans pour autant comprendre les raisons de l’hilarité de l’officier.
- Surtout pas ! Ce foutu fantasme de la civilisation, cette obsession de rendre meilleurs les sauvages afin qu’ils soient compatibles avec nos valeurs… Quelle arrogance ! Les civiliser, comme vous dites, ce serait les affaiblir, les rendre débiles. Et si je vous disais que pour moi ce sont eux les civilisés et nous les barbares. Avez-vous la moindre idée de ce que font nos troupes pour recueillir des renseignements sur les prisonniers ennemis ? Eh bien je vais vous le dire, moi : on ne fait pas moins que ce que faisaient la Gestapo et les Kempeitaïs. Et le Vietminh n’en fait pas moins lorsqu’un des nôtres est fait prisonnier. Cessez de voir de l’honneur dans la guerre, c’est l’endroit qui en est le plus dépourvu.
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Pour survivre, les Méos échangent l’opium contre du riz, des armes, des munitions, des médicaments, des vêtements et des bijoux parfois, poursuivit Ferrari. Après tout, eux aussi ont bien le droit à la coquetterie. Sans opium, ils ne pourraient pas tenir dans les montagnes, ils devraient descendre dans la plaine, se soumettre aux Laotiens, aux Annamites, aux Vietminhs. Mais eux préféreraient mourir. Ils sont fiers, Elizabeth. Ce sont les guerriers des montagnes. C’est pour cela qu’on les appelle les seigneurs aux pieds nus, et voilà pourquoi nous allons leur rendre leur foutu opium. Pour qu’ils puissent rester dans leurs foutues montagnes.
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Dans un état proche de l’hébétement, elle descendit les quelques dizaines de mètres qui la séparaient du gros de l’hécatombe. Le lieutenant marchait devant, son fusil à pompe négligemment posé sur l’épaule. Il y avait des corps partout, allongés dans les postures grotesques dans lesquelles la mort les avait pris. Et soudain, la guerre devint pour elle une réalité tangible, de cris de souffrances, d’odeurs infectes et de peur si intense qu’elle flottait au-dessus des corps martyrisés comme un nuage aigre. La guerre à l’état brut, sans le filtre esthétisant d’Hollywood ou des journaux télévisés. Sans même le filtre familier et rassurant du viseur de son Leica.
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Si les Viets ont attaqué la région de Lao Cay en 49 et en 50, ce n’était pas pour des raisons stratégiques militaires, c’était pour s’assurer de la récolte d’opium du pays thaï. Alors vous voyez, on est loin des grands discours. À la guerre, tout le monde ment. Tout le monde se parjure.
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Si Petit Phénix cédait à cette mode de la poudre et du projectile, il prendrait certes moins de risques, en préservant une distance de sécurité et en s’épargnant les giclées d’hémoglobine qui pouvaient le trahir. Mais il ne parvenait pas à se résoudre à l’utilisation de ces armes indignes, seulement bonnes pour les paresseux. Dans sa conception d’honorabilité du métier de tueur, on devait aller au contact de la cible dans une quasi étreinte intime et non pas l’abattre de loin dans le dos, comme un lâche.
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Ferrari était un ancien de la BCRA, le Bureau central de renseignement et d’action (clandestine) de la France libre. Un héros sans gloire. On n’entrait pas dans les services spéciaux pour parader dans des salons moites, la poitrine épinglée de breloques scintillantes. Les coups fourrés, le danger, l’adrénaline, les combines étaient une récompense en soi.
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– Je le sais, mais je dois vous demander de ne pas diffuser cette photo.
Tanya prit le temps de réfléchir quelques instants.
– Ça va à l’encontre de ma règle à moi.
– Qui est ?
– L’inverse de la vôtre : informer les gens, quoi qu’il advienne. Les pires saloperies se cachent dans l’ombre des petits accommodements.
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LÀ OÙ RÈGNE LA VIOLENCE, IL N’EST DE RECOURS QU’EN LA VIOLENCE ; LÀ OÙ SE TROUVENT LES HOMMES, SEULS LES HOMMES PEUVENT PORTER SECOURS.
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Je jouis enfin, lâchant une giclée brûlante comme de la lave, un foutre que j'imaginais noir et gluant comme le pétrole. Samantha me fit son numéro, le bouquet final. Elle hurla de plaisir, les yeux révulsés et la perruque de travers.

Dans ces affaires, tout n'est qu’une question de rituel, une formalité.
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«  Éden et Neal pouvaient voir les mineurs creuser une terre jaunâtre et boueuse des dernières pluies dans un décor de cratères et de cicatrices béantes .
Des bulldozers et des pelleteuses grignotaient la jungle luxuriante , inexorablement .
Les mineurs faisaient passer la terre fangeuse au tamis sous la surveillance laxiste de gardes de sécurité armés de kalachnikovs .
Les armes automatiques , c’était nouveau.
Les sociétés minières avaient armé leur personnel … » .
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L,homme a se choix: laisser entrer la lumière ou
garder les volets fermés.
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Ma chère c'est surtout ça la guerre, le massacre des innocents.
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La guerre permet à certains de faire la démonstration de leurs capacités à accomplir ce qui en temps de paix serait considéré comme un crime. Pendant la guerre on appelle cela de l’héroïsme, du patriotisme, en temps de paix, ça te vaut un séjour à Sing Sing.
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Il s'était dirigé vers la douche, les yeux à moitié fermés, avec l'haleine lourde d'un sarcophage entrouvert.
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Laurent Guillaume
Il flottait dans l'air épais un parfum de putréfaction, l'odeur grasse de la mort. Il avait beau savoir que tout cela n'était qu'une chimère, le produit onirique de son esprit esquinté, il ne pouvait se défaire de l'intime conviction que c'était réel, qu'elles lui faisaient passer un message. Il devait payer le prix du sang. Elles s'avancèrent vers lui, glissant silencieusement dans son esprit, les yeux étincelants comme des soleils.
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Il était là, assis sur une chaise de camping, exposant son résidu grotesque d’humanité à la lumière impitoyable de la lampe torche. Il avait gonflé comme un ignoble Bibendum. On ne distinguait plus ses traits au milieu d’un amas de chair boursouflée qui virait au noirâtre. Il avait commencé à se répandre, des liquides épais avaient coulé jusqu’au sol pour féconder la terre polluée du terrain vague. Un nuage de grosses mouches bleues s’envola en vrombissant de colère. Mako recula pour échapper à l’infecte nuée. Kamel retint péniblement un hoquet qui venait de loin. Sophie était livide, elle essaya de respirer par la bouche. Se rendant compte qu’elle pouvait avaler un de ces infâmes insectes, elle posa la main sur la bouche. Les miasmes putrides soudain répandus dans l’atmosphère rendaient l’air irrespirable. Mako ricana en se bouchant le nez.
— Putain, il est faisandé celui-là.
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Monet n’aimait pas la nature. Lui, ce qu’il aimait c’était Paris et encore, surtout le 11e arrondissement. Il n’aimait pas vraiment le 6e et tous ces gus qui se prenaient pour des intellos. Il aimait encore moins les richards snobinards du 16e, du 7e et du 8e. Il n’aimait pas vraiment non plus le 18e arrondissement dans lequel il y avait trop d’arbis. On s’y serait cru à Ouarzazate, à Tataouine ou à Ouagadougou. Bref, on n’y était plus vraiment chez soi. Non ce qu’il aimait, là où il se sentait chez lui, c’était le 11e.
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Cessez de voir de l'honneur dans la guerre, c'est l'endroit qui en est le plus dépourvu.
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Sur l’écran, un journaliste à l’accent savoyard épais comme un reblochon fermier interviewait un officier supérieur de la gendarmerie – un lieutenant-colonel d’après les galons. Un bandeau rouge déclarait : « Urgent : les évadés de Savoie demeurent introuvables. » Des photos de signalement judiciaire montraient deux types, l’un moustachu et l’autre barbu, avec des gueules de gibier de potence. Un métèque et un Blanc. Le galonné expliquait que les enquêteurs de la section de recherche de Chambéry avaient du nouveau dans la poursuite des deux évadés du centre pénitentiaire d’Aiton.
« Nous sommes sur une bonne piste. Nous aurons des éléments à vous communiquer sous peu. »
— Sous peu, répéta Monet avec un sourire mauvais. En gros t’as rien, tu patauges dans la semoule, Cruchot.
Voir les gendarmes tenus en échec par des fugitifs mit un peu de baume au cœur du policier.
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