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Critiques de Laurent Ladouari (95)
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Il s'agit d'un premier roman de l'auteur. Lu et critiqué dans le cadre d'une Masse critique. Qu'en soient remerciés Babelio et HC éditions.



1T est une société de technologie au bord de la faillite. Concurrencée, dépassée, noyautée par ses ennemis, elle est en passe d'être phagocytée par son concurrent direct.

C'est alors que Zoran ADAMAS, un énigmatique milliardaire, peu connu pour sa philanthropie, rachète la société avec pour but avoué à la presse : La détruire. Comment ? En se servant d'un jeu massivement multi-joueurs, sans règles : Le Cosplay auxquels joueront les employés, dont Katie Duma, très nouvellement recrutée après avoir produit une thèse assez confidentielle sur la société 1T.



Au lieu de situer son action dans un futur proche, l'auteur a choisi une dystopie où une guerre assez mystérieuse a remodelé le monde et redéfini le paysage. Exit Internet et la ville dans laquelle se passe l'action est séparée en deux, un centre protégé par un mur et une périphérie pauvre : la zone. Pourquoi pas, mais ce background, assez peu explicité (l'auteur se réserve peut-être pour de futurs tomes, car n'en doutons pas, il y aura une suite, même si le présent opus se suffit à lui-même) n'ajoute rien, à mon sens, à l'histoire. Il est finalement assez survolé et délie un peu la sauce.

L'auteur est également très bien documenté, avec de nombreuses notes en bas de page, mais là encore, cela n'ajoute, pour moi, rien à l'histoire.



Après une très bonne accroche, avec des dialogues vivants, un style simple qui donne immédiatement envie de se plonger dans le bouquin, le soufflet retombe très vite en attente du démarrage du jeu (page 100). Quand va-t-il démarrer ce COSPLAY (Costume rôle Play) ?

Et puis le jeu commence. Oui, on a bien fait d'attendre, cela va être savoureux. Et ça l'est effectivement. Liberté, égalité, vérité (qui fait peur à tout le monde) au sein de l'entreprise, sous couvert d'anonymat ? Un rêve ou un cauchemar ? Toutes les mesquineries, les secrets de polichinelle, les malversations des dirigeants mis à jour.

Bon c'est un peu manichéen. Les méchants dirigeants incompétents contre les gentils employés subalternes compétents mais c'est assez jubilatoire.

Et ces mêmes employés succomberont-ils aux sirènes du chaos, aux foudres révolutionnaires ou sauveront-ils leur entreprise ?

Mais hélas, encore, le jeu s'arrête (il faut bien que les joueurs mangent) et le livre s'allonge à nouveau de digressions, alors qu'on a qu'une hâte, nous, retourner dans le jeu.



C'est bien écrit, c'est vivant, c'est faussement simple. Intéressant à lire, mais un peu long.

Un mix entre trois étoiles plus et quatre étoiles moins.
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Grâce à Babelio, la fin d'année 2013 a été riche en coups de coeur et Cosplay en fait partie. Reçu dans le cadre d'une opération "Masse Critique privilège" je remercie le site, les éditions HC et Laurent Ladouari pour cet ouvrage qui m'a scotchée.

Bon je sais je suis un peu à la bourre pour poster ma contribution et d'autres amis lecteurs l'ont fait brillamment avant moi donc je vous résumerai juste les grandes lignes de l'histoire pour laisser le champ libre à mon ressenti concernant cette lecture.



Zoran Adamas, milliardaire secret et détesté fait l'acquisition de 1T, société qui représentait la gloire de l'informatique à l'avenir désormais compromis. Adamas va imposer un jeu aux employés, le Cosplay, au sein duquel chacun sera libre de choisir le personnage historique qu'il désire incarner. Le Cosplay ne comporte aucune règle, une liberté totale d'action est accordée à chaque joueur. Pour 1T, la révolution commence...



Je ne vais pas tourner autour du pot, j'ai vraiment adoré ce livre mais pour moi il y a quand même un petit point qui m'a dérangée. Le résumé de quatrième de couverture nous présente un personnage qui est censé mener l'intrigue jusqu'au dénouement et au final n'apporte pas grand chose à l'histoire, c'est Katie Dûma. Je m'attendais à trouver une jeune femme forte, prenant des initiatives, bourrée des qualités que l'on peut attendre d'une héroïne digne de ce nom et finalement ce n'est pas la personnalité la plus intéressante du roman. Elle est certes très intelligente et passionnée par ce qu'elle fait, elle veut sauver 1T de tout son coeur mais je sais pas, elle est quand même un peu cliché dans certains passages.

Heureusement, Cosplay est une véritable mine d'or qui contient une large palette de protagonistes donc chaque lecteur pourra y trouver son compte et établir ses préférences.



Je vais refermer la parenthèse Katie car ce qui m'a vraiment attirée dans le roman c'est son concept. Utiliser un jeu pour faire de l'épuration au sein d'une entreprise afin d'en faire émerger les talents trop longtemps négligés, pour une fois ça change! Cela surprend d'autant plus quand on regarde un peu le parcours professionnel de l'auteur, l'on ne s'attend pas à ce que son livre nous offre une vision relativement humaine des choses et de l'entreprise...

En tout cas l'ensemble est vraiment bien, même si à certains moments ça a un peu le goût de guimauve avec les méchants d'un côté et les gentils de l'autre, l'auteur a su rebondir avec des intrigues parallèles qui ont relancé mon intérêt. Je me pose des tas de questions sur certains personnages qui ont leurs secrets et j'espère que la suite saura y répondre. En attendant, j'espère sincèrement que Cosplay connaîtra le succès qu'il mérite auprès des lecteurs car ce roman est vraiment original. A lire !



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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Folklore des conventions et de certains festivals, le cosplay, jeu de rôle consistant à se déguisant en des personnages célèbres ou de fiction, est mis à contribution par Laurent Ladouari pour créer une simulation virtuelle au sein d’une industrie en total délabrement.



De prime abord, la couverture et le résumé au dos de cet ouvrage m’ont paru particulièrement atypiques, mais bon pourquoi pas, le bizarre sait attirer parfois. Clairement, j’ai eu du mal à me lancer, puisqu’il ne faut pas moins d’une centaine de pages pour découvrir ce Cosplay que nous attendons impatiemment. Heureusement, par la suite, la narration alerte et fluide nous entraîne sans temps mort, avec un style, ma foi, très agréable à lire. Sans être un page-turner consommable à n’importe quel moment, Cosplay nous saisit au col, une fois qu’on a pris la peine de se plonger un peu dans l’histoire, et nous fait passer ces 500 pages relativement rapidement, la petite taille des chapitres aidant énormément.

Au niveau du contenu, nous suivons les aventures des employés et des dirigeants d’une entreprise en chute libre, 1T. Venant d’être rachetée par un cador de la finance, aussi roublard que mystérieux et aux abonnés absent, elle se compose, caricaturons un peu, de dirigeants peu dignes de leur statut et de sous-fifres trop compétents pour leur poste et surtout leur salaire. Avec son lot de naïveté et de poncifs du genre, Cosplay se construit au fur et à mesure comme une fable sur les forts et les faibles. Et pour renverser cet état de fait, Laurent Ladouari joue sur la corde sensible de la révolution, et notamment autour du slogan « Pas d’évolution sans cataclysme ». C’est un peu présomptueux, mais c’est drôle et suffisamment revigorant dans le contexte économique délicat qui est le nôtre. On en vient même très facilement à se satisfaire d’un certain sentiment de jubilation quand vient la « revanche des faibles ». Et la simulation du Cosplay est justement faite pour cela : sous couvert d’anonymat, chacun peut agir bien différemment de la vie réelle au sein de la vie de l’entreprise.

Le gros point noir, pour moi, viendra enfin de l’immersion de ce Cosplay dans un monde crédible. En effet, l’auteur nous dévoile avec grande parcimonie quelques événements historiques : une grande guerre, une Commune particulièrement marquante et sanglante, une montée du grand banditisme et d’entreprises multinationales au détriment des plus grandes villes, enfin la construction d’un grand Mur de séparation. Si les références à notre propre histoire sont intéressantes par l’effet de décalage qu’elles provoquent, la construction de ce monde uchronique ou parallèle (je ne saurais même pas dire) est particulièrement floue tant il reste totalement voilé à nos yeux de spectateur. Le fait que l’épilogue soit très bon, en dévoilant un pan entier d’intrigues supplémentaires, donne largement à penser que l’auteur ne propose ici, avec cet opus, qu’une introduction à une saga potentiellement riche de plusieurs tomes aux intrigues connectées.



Grâce aux éditions HC et à la Masse Critique de Babelio, j’ai donc pu découvrir en avant-première ce roman plutôt surprenant. Un 3.5 encourageant finalement, car malgré quelques maladresses et facilités, je retiendrai surtout le plaisir de voir bon nombre de personnages célèbres ou fictionnels devenir des jouets pour les esprits amusés des utilisateurs du Cosplay, mais également le style agréable de l’auteur qui, malgré tout, fait que l’on s’attache toujours à tourner la page suivante.



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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Indubitablement, Cosplay, le premier roman de Laurent Ladouari, a tout du page-turner : une écriture entraînante et allègre, une intrigue originale, avec ce petit quelque chose d’addictif qui fait que l’on enchaîne les pages sans ennui, un peu comme l’on mangerait des chips un soir de plateau-télé. Le récit défile le long de brefs chapitres et si l’on s’en tient à une lecture détente, l’on passe un moment plutôt sympathique.



L’histoire de Zoran Adamas, ce tout puissant magnat des affaires qui tente, avec sa bande de jeunes et gentils samouraïs, de changer la politique d’une entreprise sur le déclin grâce à un jeu de simulation, a bien de quoi réjouir le lecteur. Employés et dirigeants de l’entreprise 1T (ancienne gloire des micro-processeurs) vont donc être soumis trois jours durant à un jeu virtuel dans lequel, déguisés et masqués, ils vont pouvoir évoluer totalement libres de leurs faits et gestes, au risque de détruire complètement la société pour laquelle ils travaillent.



Mais rapidement, avec les premières descriptions des divers protagonistes, l’on devine que les vilains méchants patrons incompétents vont en prendre pour leur grade. Les membres du comité exécutif sont en effet un ramassis d’odieux personnages ayant la nette propension à concentrer sur leur personne tous les vices et travers de l’humanité, de la promotion canapé à la fraude et de la veulerie à la corruption.

A l’inverse, avec leurs tenues excentriques à faire passer un Jean-Paul Gauthier pour un styliste de province, les enfants spirituels d’Adamas semblent tout droit sortis de Fairy Tail ou d’un univers de mangas.

Jeunes, beaux comme des dieux, d’une intelligence supérieure et pleins aux as, les élèves de Nonpareil, l’école fondée par le mystérieux milliardaire, possèdent de surcroît une culture phénoménale, ont fait l’apprentissage des arts martiaux et ont des pouvoirs de suggestion ! Waouh !



Avec leur look androgyne, les garçons ressemblent à des « Bishōnen », ces beaux mâles aux traits fins que l’on croise dans tous bons dessins-animés japonais. Quant aux filles, elles sont toutes d’une enchanteresse beauté, ont la taille fine et la peau veloutée, un port altier de déesses grecques…

Au mépris de tous ces atouts, ces jeunes gens ont su rester humbles et garder une âme pure comme au premier jour de leur naissance. Portant peu d’intérêt pour les biens matériels de ce monde, seule la cérémonie du thé, qu’ils pratiquent avec un art consommé de l’élégance et du raffinement, suffit à les rendre zen ! D’une moralité exemplaire, fidèles en amour comme en amitié, le cœur plein d’humanité, de droiture, de probité, et bla, bla, bla …

Entre le jeune Mozart de la finance et le pauvre héritier d’un parrain de la pègre, ce petit monde ne tarde pas à nous sembler lisse comme la peau d’un nouveau-né, le caractère aussi duveteux que les cheveux d’ange de notre gentille héroïne, Katie Dûma, la dernière recrue de l’entreprise 1T, celle qui, sous son costume de mousquetaire, réveillera les consciences de ses nouveaux collègues de travail. Un pour tous !!



Le manichéisme est à ce point poussé à l’extrême, le déséquilibre tel entre employés et actionnaires, entre pro- et anti- Adamas, que l’histoire du jeu virtuel se lit vite comme une fable d’entreprise à l’environnement de conte pour enfant.

Partant de ce postulat par trop tranché, l’on aura tôt fait de trier le bon grain de l’ivraie au sein de tous les Cincinnatus, Cléopâtre, Spartacus et autre Zorro évoluant dans le Cosplay. Peu de surprises seront donc à prévoir quand tomberont les masques.



Bien que l’ensemble ne soit pas déplaisant, au terme de la lecture, notre avis personnel est un peu mitigé.

A commencer par l’objet-livre en tant que tel – de très belle facture - et sa très attractive couverture qui oublie habilement de mentionner que le roman ne s’achèvera pas avec ce seul ouvrage…

Ce n’est que sur la page de titre qu’un sibyllin message rehaussé d’enluminures nous met la puce à l’oreille : « Cosplay - Première Volution »….

Première volution ??? Ce terme absent des dictionnaires, sera-ce le nouveau vocable pour désigner ce que communément, il fut un temps, nous nommions tome 1, première partie, livre premier ? Si fait ! Mais à notre sens, c’est aussi une façon peu honnête de contraindre le lecteur curieux à poursuivre l’aventure.

L’on a ainsi la surprise moyennement réjouissante (le livre frisant tout de même les 500 pages) de se trouver en fin de récit avec de nombreuses questions sans réponses. Celles-ci seront sûrement apportées dans les tomes suivants, mais pour ce qui est de ce seul livre, Cosplay n’ayant pas véritablement de genèse, il lui manque un socle solide sur lequel se construire.



En y réfléchissant, la dernière page tournée, l’on finit par se demander si Cosplay n’est pas une ample opération marketing.

De nombreux ouvrages offerts pour tester le produit, une soirée de présentation, des personnages caricaturaux et/ou fantaisistes, une histoire qui mélange les thèmes et les genres ….tout semble avoir été pensé pour cibler un large lectorat et conquérir un vaste public. La playlist en fin d’ouvrage sonne elle aussi comme un artifice dans cette somme d’éléments destinés à séduire les lecteurs de tous âges. Les Beatles, les Rolling Stones, David Bowie, Pink Floyd, les Doors….des musiques de téléphones portables dont on se demande à quoi elles servent et qui paraissent totalement anachroniques dans le contexte où se déroule l’action…



Si à notre goût, l’ensemble manque un peu d’authenticité, de spontanéité et d’une vraie personnalité d’auteur, « Cosplay » reste une gentille «costumade » qui se lit volontiers pendant les vacances. Nous remercions donc Masse Critique et les éditions HC de nous en avoir offert la primeur. Mais à chacun sa révolution…En rester à cette seule et Première Volution, telle est maintenant notre simple…volition :)

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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Original, Cosplay l'est assurément.

1T est une boite au bord de la faillite rachetée par un magnat de l'industrie qui n'a d'autre ambition que de l'envoyer par le fond.

Pour ce faire, Adamas impose aux 3000 futurs chômeurs en puissance de s'adonner au Cosplay et ce durant trois jours.

Les règles de cet univers virtuel se comptent sur le doigt d'une seule main et s'avèrent finalement bien plus simples que celles du fight-club: pas de règles.

Katie, fraîchement embauchée, pourrait bien changer le destin tout tracé d'une entreprise au bord de l'implosion.

Faites vos jeux, rien ne va plus.



Gros entrain à la base puis déclin irrémédiable aux abords de la dernière ligne droite.

L'idée est bonne, on ne peut reprocher à Laurent Ladouari, pour son tout premier roman, d'avoir innové.

Le fait que chacun, fort de son avatar le rendant ainsi méconnaissable aux yeux de tous les autres, puisse alors ambitionner, y aller de ses p'tites rancoeurs, de ses coups de griffe assassins, il y a dès lors de quoi se faire du mouron quant à l'élaboration d'une restructuration viable au sein de ce nid de crotales.

Puis ce qu'il adviendrait de ce jeu, et donc par ricochet d'1T, s'est très rapidement dessiné, instaurant alors un intérêt pour la chose frôlant le zéro absolu.



La construction est habile, l'écriture prenante.

Mais cette satanée ligne droite avoisinant facilement les 12/24e du récit, aura finalement eu raison de mon enthousiasme initial.

Bisque, bisque, rage...
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Pour commencer un grand merci à Babelio et aux Editions HC pour cette masse critique.

Sensations bizarres une fois refermé ce « Cosplay » de Laurent Ladouari.

Un roman qui m’a par instant vraiment captivé, notamment les scènes dans le Cosplay, ou avec les personnages de Tancrède Malatesta ou Paul Hatzel qui sont à mes yeux, les personnages les mieux dessinés. Puis par moment, franchement irrité, tant certaines scènes frôlent la niaiserie et les bons sentiments (on se croirait dans une série estampillé TF1). Et puis, on reste constamment dans le questionnement concernant certains éléments jamais expliqués (que c’est-il passé dans ce pays, pourquoi ce mur, que c’est-il passé à la commune etc.. ?)

Pourtant le talent est bien présent, ce jeune auteur mène son récit avec malice, ces dialogues sonnent souvent justes, et tel les employés d’1T on se laisse prendre au jeu.

Au final, un premier roman prometteur. Gommé de ces facilités stylistiques, Cosplay pouvait prétendre à un vrai coup de cœur. Peut-être la prochaine fois.

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Adamas maître du jeu (Cosplay)

"Le monde entier est un théâtre, Et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles." Permettez-moi de citer Shakespeare pour commencer cette critique car cette citation me paraît résumer à merveille cet ouvrage.



Autant vous dire que je suis tombée sous le charme et que c'est pour cela que j'ai fait durer ma lecture, lisant autre chose entre temps pour na pas arriver trop vite à la fin et pouvoir savourer jusqu'au bout cette lecture. Pour un premier roman, je peux dire que, à mon goût, Laurent Ladouari réussit un véritable coup de maître en réussissant à captiver son lecteur de la première à la toute dernière page...et encore, en ce qui me concerne, s'il restait encore des pages, je crois que je les aurais bien volontiers dévorées, ne me rassasiant pas. Depuis le temps que j'attendais de lire cet ouvrage, j'avais un peu d'appréhension en le commençant de peur d'être déçue (comme pour les petits enfants qui attendent avec impatience de déballer les cadeaux que le Père Noël leur a apportés), mais c'est littéralement l'effet inverse qui s'est produit.

Je n'ai pas honte de le dire, pour moi, ce livre est une véritable bombe...Eh oui, pour ceux qui connaissent un peu le sujet ou, qui du moins, ont lu la quatrième de couverture, ils savent que je fais là un jeu de mots mais laissez_moi vous expliquer :



Le Cosplay est en réalité une sorte de "jeu de rôle" où durant trois jours durant, tous les employés de 1T, une grande industrie de technologie très avancée mais qui, malheureusement est au bord de la faillite. Zoran Adamas à la tête de la société Phénix se porte acquéreur pour 1T, et c'est lui qui a l'idée d'imposer ce jeu machiavélique à qui voudra bien se plier aux règles, sinon libre à eux de partir avec une belle prime en poche. Quel est donc l'intérêt de ce fameux jeu alors, me dire-vous ? Tout simplement de sauver 1T (ou alors de l'anéantir complètement)...Chose presque impossible en trois jours seulement mais pas pour qui s'appelle Athos, Fée Morgane, Sherlock Holmes, Che Guevara, Savonarole, Cincinnatus ou encore Nikola Protéus, ce dernier étant l'âme qui a habité 1T pendant des années et qui est devenu une véritable légende dans l'art de l'industrie et surtout, en ce qui concerne le projet inouï de réaliser un quelque chose que l'on a jamais vu et que l'on ne verra peut-être jamais, à moins que....



Je crois que je vais m'arrêter là en ce qui concerne l'intrigue car j'ai peur de me répéter car je ne voudrais pas répéter ce que vous avez peut-être déjà lu des dizaines de fois, voire plus mais sachez simplement que si un tel jeu existait, l'on se retrouverait fortement surpris en découvrant la véritable nature de nos collègues de travail. A l'inverse, on le serait sûrement tout autant de découvrir quelle perle peut se cacher derrière le cafetier du coin (petit clin d'oeil à Killicat, l'un de mes personnages préférés de ce roman) ou bien d'autres personnes que, nous n'estimons sûrement pas à leur juste valeur ! Je parle pour moi car je considère qu'il n'y a pas de sous-métier mais combien de fois me suis laisser marcher sur les pieds sous prétexte que je ne suis que "secrétaire" (même si j'ai été libraire avant cela mais dans le monde du travail, on ne fais pas toujours ce qu'on veut mais ce qu'on peut et cela me rappelle étrangement l'une des assistante de Walter pour parler, non plus de moi, mais du livre puisque, soyons réalistes, c'est avant toute chose cela qui vous intéresse, ma vie privée ou même professionnelle vous important peu). Quel bonheur donc si tous les masques que nous revêtons pouvaient tomber afin de révéler au grand jour ce que nous sommes vraiment ! Utopie, je le sais, mais laissez-moi rêver...



Pour conclure, je ne peux que vous recommander vivement la découverte de cet ouvrage et d'ailleurs, je le fais sans hésitation aucune !
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Livre lu dans le cadre d'une Masse Critique spéciale du mois de décembre 2013.



Lorsque Babelio m'a proposé ce titre, j'ai été en premier lieu intriguée par le résumé qui sortait un peu des sentiers battus, puis par la couverture un peu trop surchargée.



Quand HC éditions m'a fait parvenir le roman, je me suis aperçue qu'ils avaient mis le paquet pour aller jusqu'au bout du concept. Le timbre était à l'image de la couverture avec le masque central. Très belle couverture par ailleurs et très bel ouvrage, l'intérieur donne envie de s'y plonger rapidement.



Ma lecture a commencé de façon laborieuse car les 100 premières pages correspondent à la mise en place du décor et la présentation des différents personnages importants de ce roman. J'ai finalement beaucoup plus l'habitude des romans qui commencent directement dans l'action et qui reviennent par flashback sur la mise en place des personnages et du décor. J'ai d'ailleurs eu du mal à trouver un certain intérêt à ce roman à cause de cette construction et j'ai dû me forcer à en continuer la lecture. L'écriture de l'auteur n'y est pour rien car cela se lit sans problème, elle est très fluide malgré quelques incohérences. Je n'ai tout simplement pas réussi à rentrer dans l'histoire, les personnages et leurs différentes situations me laissaient indifférente. Je refermais le livre en plein chapitre, cela ne me gênait pas, j'oubliais quasiment l'histoire.



Les incohérences rencontrées concernent le lieu et le temps de ce roman. Aucune précision ne nous est faite pour situer l'intrigue dans l'espace. Du coup, peut-être par mauvaise habitude, j'ai situé celle-ci aux États-Unis, les noms tarabiscotés ainsi que les manières des personnages m'y ont fait penser puis, tout à coup, on nous parle du basque... On est donc en France à une ère indéterminée mais dans le futur. Dans ces cas-là, j'aurais peut-être préféré un univers complètement inventé par l'auteur, pour éviter de faire des rapprochements entre telle ou telle civilisation. Par contre, cela n'aurait pas été un roman d'anticipation... À voir donc.



Les parties que j'ai préféré sont quand on suit Katie Dûma et ses nouveaux collègues dans l'univers du jeu Cosplay (qui vient de « costume » et de « roleplay »). On suit Katie sous son avatar et on essaye de reconnaître les autres personnages de ce roman derrière les leurs d'après leurs comportements et leurs connaissances d'1T.



Cela nous permet également de voir comment se comporte les gens dès qu'ils portent un masque, les inhibitions volent en éclats et les personnes se révèlent tel qu'elles sont vraiment. Quoique pour certains, ils profitent de l'anonymat de l'avatar pour exécuter les pires exactions possibles et de se venger sur leurs supérieurs. Certains n'ont d'ailleurs pas compris que le jeu était lié à la survie éventuelle de 1T. Pour eux, c'était virtuel donc tout leur était permis... Alors qu'en fait, cela précipiterait un peu plus 1T vers une mort certaine. Heureusement pour cette entreprise, certains joueurs, dont Katie, ont la tête sur les épaules et ont décidé d'organiser la rébellion pour sauver leur entreprise d'une faillite certaine.



Intercalé avec les passages dans le jeu, nous retournons dans la vie réelle où nous suivons tour à tour différents personnages pour apprendre à mieux les connaître et ainsi découvrir leurs différentes motivations hors avatar. Les personnages que j'ai préférés ont été Katie Dûma, le personnage principal, et Tancrède Malatesta, fils de mafieux et travaillant pour Adamas. Les autres ne m'intéressaient guère car ils étaient franchement antipathiques, à part Charlie et Tyckos mais on n'a peu d'informations sur eux. Les personnage principal est Katie mais le narrateur étant omniscient, nous changeons souvent de personnages et donc de visions du monde qui les entoure.



Malgré un parcours sans fautes, j'ai néanmoins trouvé une coquille à la fin de ce roman, « son heure dernière » pour « sa dernière heure ». Problème de traduction ? Pourtant non, l'auteur est français...



Le style de l'auteur est assez agréable à lire, c'est fluide et on finit par se prendre au jeu des avatars, « qui est qui ? ». Néanmoins, il y a quelques bémols dans son histoire et surtout concernant le monde et son Histoire. La ville où se situe l'action est assez bien décrite, on finit par deviner que derrière « La Capitale » et ses ruines se cache un Paris du futur. Mais à part ça, nous avons assez peu d'informations sur le reste du monde, à part qu'il y a eu une Troisième Guerre Mondiale qui a tout dévasté.



J'ai également moyennement apprécié l'explication des sonneries ; une ou deux, ça passe mais au bout de 10 ou 20, c'est lassant. J'aurais préféré que l'auteur utilise les notes de bas de pages pour nous expliquer des éléments d'Histoire. Le Mur ? La Commune ? La Zone ? Assez peu d'informations sur le passé de cette ville ou du monde. Des noms mais guère plus.



La fin est néanmoins plus intéressante que le début car on découvre enfin qui se cache derrière les avatars du Cosplay. Du coup, pour ma part, ce tome se suffit en lui-même même si le démarrage est assez long. Nous avons toutes nos réponses par rapport à l'intrigue annoncée dans le résumé mais aucune sur ce monde et son Histoire. En aurons-nous plus dans le tome suivant ? En tout cas, je serais ravie de retrouver Katie Dûma, Adamas et ses Nonpareils (aucune explication non plus sur la provenance de ce terme...) dans de nouvelles aventures technologiques.



Comme vous l'aurez compris, je vous conseille donc ce roman d'anticipation de ce nouvel auteur français. Malgré quelques imperfections, c'est néanmoins un bon roman qui se lit facilement (malgré un début difficile) et rapidement (malgré les différents termes techniques). C'est d'ailleurs le premier roman de cet auteur. Je tiens également à préciser que la couverture est superbe, on y retrouve différents éléments importants de l'histoire ainsi qu'en toile de fond, un assemblage de figures faisant penser à un immeuble. Pour ma part, j'attends avec impatience la suite des aventures de Katie et j'espère qu'on en apprendra plus sur ce monde et son Histoire.



Je tiens donc à remercier Babelio et HC éditions pour cette sélection et cet envoi qui m'a permit de découvrir un bon roman et un nouvel auteur.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Pour commencer, je remercie Babelio, Octawia Tapsanji et les Éditions HC pour la superbe soirée organisée autour de Laurent Ladouari à l'occasion de la sortie de son premier roman, « Cosplay », ouvrage ayant passionné les lecteurs si on en juge par l'abondance des critiques (52) postées à ce jour sur le site.



« Cosplay » se distingue des autres à plus d'un titre. D'abord par son titre : « Cosplay », c'est un mot-valise qui accrédite très vite l'idée que le lecteur va se trouver en présence d'un jeu de rôle, version moderne des bals costumés d'autrefois où chacun avançait masqué. Puis par sa couverture : inhabituelle, tout en graphismes, noire et blanche, amalgamant symboles, dessins, animaux, objets et même un mousquetaire en grande tenue. Par son genre : véritable OLNI (objet littéraire non identifiable), « Cosplay » est atypique et entre avec difficultés dans une catégorie littéraire ; jugez plutôt : livre de science-fiction nous projetant dans un univers post-apocalyptique assez peu différent de ce qu'on peut observer quand on se promène aujourd'hui à Paris, La Défense ? livre d'anticipation construit sur une ère ou Facebook (actuellement en perte de vitesse), Internet (qui arrive à saturation actuellement), Google (moteur de recherche largement concurrencé) et Windows ont disparu au profit d'objets technologiques incroyables ? conte pour adolescents ayant la fibre entrepreneuriale, nous donnant à lire qu'il faut travailler plus pour gagner plus, version moderne de « là où il y a une volonté, il y a un chemin » ? essai philosophique et moraliste nous « démontrant » que les bons (= les ouvriers et cadres en col blanc au grand cœur) triomphent toujours des méchants (les affreux capitalistes n'ayant qu'une idée en tête, à savoir gagner toujours plus de fric en exploitant les masses laborieuses) ? L'époque dans laquelle se situe « Cosplay » est déroutante : on est clairement dans un ailleurs futuriste mais difficile à dater, dans un ailleurs où une guerre (mais laquelle et pour quels motifs ?) contre des Vandales a transformé le monde et détruit le paysage (la Zone ressemble au Bronx, le Mur isole la Capitale de cette zone, les moyens de transport sont plutôt glauques). Le scénario de « Cosplay » est assez surprenant : 1T, entreprise d'informatique au bord du dépôt de bilan, est la proie d'un raideur, Zoran Adamas, patron du Groupe Phénix et milliardaire cynique ; Adamas veut se servir du Cosplay (jeu massivement multijoueurs, où chacun avance masqué et évolue, sans règles, dans un monde virtuel, conservant la possibilité de quitter la partie à tout moment en empochant, en compensation, un chèque représentant 3 ans de salaire) pour détruire 1T, les employés de 1T ayant dès le démarrage du jeu très à cœur de se venger et de tout remettre à plat dans leur entreprise (réajustement des salaires, licenciement des cadres dirigeants, promotion des éléments valeureux …) ; à partir de là, commencent les alliances, les fausses promesses, les arnaques et les embrouilles et ceux qui tirent leur épingles du jeu ne sont pas ceux auxquels on pourrait s'attendre. Les personnages sont très (pour ne pas dire trop) nombreux. L'héroïne, Katie Dûma, belle, ultra intelligente, rationnelle mais émotive, nouvellement recrutée après avoir produit une thèse assez confidentielle sur la société 1T, se situe à mi-chemin entre l'adolescente excitée, l'étudiante complètement investie dans sa spécialité et le chevalier blanc redresseur de torts : personnage central, elle manque cruellement de personnalité et « s'efface » devant d'autres personnages, plus bariolés ou plus « épais » qu'elle. Le « poids » de l'ouvrage (474 pages) force le respect : mais les 108 premières pages ne servent qu'à planter le décor et les principaux personnages de l'ouvrage. De surcroit, « Cosplay » abonde de redites, de dialogues longuets, de digressions et de descriptions fastidieuses, le tout nuisant à l'intrigue. Enfin, les va et vient continuels entre le réel et le virtuel finissent par lasser et la fin, très bizarre et décalée, donne au lecteur comme une vague impression d'inachevé.



Bon, ne forçons pas le trait : tout n'est pas à jeter. Le papier est agréable. L'écriture n'est pas désagréable. Les chapitres sont souvent courts et toujours bien enlevés. Les notes en bas de page (références à la pop-music des années 70/80), bien que n'ajoutant rien à l'histoire, lui donnent du relief. Les dialogues sont vivants, sonnent justes et présentent ici ou là une touche d'humour, de poésie ou de malice. Le style, simple, vivant et bien rythmé, facilite la lecture. Le jeu du « Cosplay » connait des phases et des rebondissements (puisqu'il se poursuit sur 3 jours) qui nous tiennent (un peu) en haleine. Les dirigeants de l'entreprise et tous leurs homologues, voyous capitalistes, en prennent pour leur grade, ce qui est un peu manichéen mais fort jouissif. Les phases du jeu sont clairement identifiées grâce à l'utilisation d'une police de caractère différente du reste de l'histoire. Les personnages sont réellement travaillés : Tancrède Malatesta et Paul Hatzel sont particulièrement bien croqués. Et le lecteur redécouvre les arts asiatiques, la cérémonie du thé et les jeux d'échecs et de go.



Au final, un premier roman original, intelligent, futuriste, surprenant et souvent drôle, un peu bizarre et faussement naïf, dont le cœur du sujet est le management d'entreprise, dont la toile de fond est le culte de l'argent et l'attrait du pouvoir, dont l'objectif est de présenter la possibilité du sauvetage d'une entreprise grâce à l'utilisation de l'anarchie comme révélateur des potentialités de chacun (les forts comme les faibles) et comme fédérateur des énergies collectives. Je note trois étoiles.
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

L'univers dystopique créé ici montre une société après une guerre dont on ne sait finalement pas grand chose. Cette société s'est organisée en un centre regroupant des privilégiés et une périphérie, la zone pauvre.

Katie vient de la périphérie. Elle est enfin embauchée dans l'entreprise de ses rêves, 1T. Malheureusement cette entreprise informatique est aujourd'hui complètement dépassée et n'a pas un bel avenir. Katie y entre le jour où Zoran Adamas vient de la racheter. Et le jour où il décide de lancer un jeu virtuel qui va durer 3 jours, dans le but d'auto-détruire 1T.

Comme je l'ai dit plus haut, on sait peu de choses sur l'univers autour de 1T. Pour le coup, ça manque un peu de détails pour remettre l'intrigue dans un contexte. Zoran Adamas est un personnage devant être mystérieux mais je le trouve finalement juste absent. Malgré ces petits défauts, cette lecture m'a bien plu. Ça soulève le phénomène de tout ce qu'on peut se permettre lorsqu'on est protégé par l'anonymat. Les inhibitions tombent, ça fait ressortir le pire de chacun, mais aussi parfois de bonnes surprises. Quand on n'a rien à perdre, on ose, on ré-adapte son éthique à un nouveau fonctionnement.
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

À lire la déjà longue liste de critiques pour un livre sortie en librairie il y a à peine deux semaines, je mesure l'engouement marqué de beaucoup de Babelistes qui, comme moi, ont eu l'honneur de découvrir cette perle en avant-première, grâce à l'opération Masse Critique de Babelio et aux éditions Hervé Chopin. Et une perle de cette qualité — a fortiori pour un premier roman — ne se déniche pas tous les jours.



Passés la belle et intrigante couverture et le résumé sibyllin de la quatrième, je plonge dans le Cosplay sans vraiment savoir à quoi m'attendre...



Le récit se partage entre incursions dans l'univers virtuel du Cosplay, foutraque, drôle, onirique, et la vie "réelle" des protagonistes qui se déroule dans un avenir en décalage avec nos projections. Deux univers en somme, tous deux gais et chamarrés mais présentant néanmoins un envers cruel. On y rencontre des personnages attachants — je pense à Katie, Killicat ou encore aux principaux meneurs de cette révolution (Ayako, Franz...) — mais aussi mystérieux (Julien, Tancrède et Adamas bien sûr).

Si l'élément central de ce roman est le jeu proposé dans le Cosplay — la liberté qui y est offerte aux intervenants provoque d'ailleurs des décalages savoureux entre les actions des avatars et leur symbolique — on comprend bien sûr que l'univers déployé pour y inscrire cette histoire est suffisamment vaste pour en accueillir d'autres dans ce qui est déjà nommé le Cycle Volution.



Malgré les nombreuses qualités de ce roman, je suis toutefois contraint de relever quelques bémols. Je pense notamment que certains personnages pèchent vraiment par manque profondeur, ou tombent trop souvent dans la caricature manichéenne. Mais peut-être est-ce là la rançon d'un Cosplay qui pousse à explorer les extrêmes ? Quant à l'état qui est dressé du monde de l'entreprise et de la recherche je le trouve résolument trop simpliste.



Mais, l'essentiel, ce que je retiens de cette lecture est une histoire addictive, à l'originalité certaine et à l'atmosphère toute particulière qu'il me plaira de retrouver dans d'autres histoires de la série Volution.
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

"Cosplay" est un OLNI : un objet livresque non identifié.

Un titre-valise qui ne se laisse pas comprendre au premier abord : un "costume playing" est un jeu de rôle japonais qui consiste à jouer le rôle de ses personnages en imitant leur costume, leurs cheveux —à l'aide d'une perruque ou en réalisant la même coupe de cheveux que celle du personnage— et leur maquillage (merci Wikipedia)

Une couverture très graphique

Un éditeur quasi-inconnu : HC Éditions a pour vocation la défense et la promotion de l'histoire et du patrimoine des régions de France (sic)



Déroutant par son contenant, "Cosplay" l'est tout autant par son contenu.

A qui cette histoire futuriste est-elle destinée ?

Aux ados qui se laisseront peut-être entraîner par la féerie des costumes et des décors, par la fougue juvénile des héros ? Aux adultes qui seront quant à eux intrigués par l'ambition de l'auteur, qui brasse des sujets aussi vastes que le management d'entreprise et l'intelligence cybernétique ?



Hélas n'est pas Isaac Asimov - ou Philip K. Dick - qui veut ou qui peut.



A vouloir trop embrasser, Laureant Ladouari étreint mal.

L'intrigue se situe dans un futur indéterminé. Après une guerre (nucléaire ?). La capitale est ceinte d'un Mur. De quoi ce mur protège-t-il ? Qui dirige la ville ? On n'en sait rien.

L'intrigue a pour cadre une grande entreprise sur le déclin, rachetée au terme d'une OPA hostile par un capitaliste sans scrupule. Quelles sont ses intentions ? Démanteler 1T ? Ou au contraire susciter chez ses employés démotivés une réaction d'orgueil ? La sophistication de l'histoire cache en fait une moral simple sinon simpliste : nos sociétés recèlent des talents inexploités qui ne demandent qu'à s'exprimer à condition de faire sauter les verrous qui les étouffent.

L'auteur accumule les personnages au risque de nous perdre. Il nous perd d'autant plus que les personnages sont dédoublés : chaque personnage réel a son double virtuel dans le "Cosplay". Le petit jeu consistant à essayer de démasquer les joueurs du Cosplay finit par tourner court.

Et le tout est enrobé dans un style prétentieux frisant le ridicule ("Avec une audace avant-gardiste, les surpiqûres soulignaient la cambrure parfaite de Katie" "Barnabé Saint-Pierre, le regard dans le vague et la bouche stupide, avait la chemise complètement trempée").



Ce roman s'étire pendant près de 500 pages dont la lecture m'a pris plus d'un mois.

Et le calvaire n'est pas fini puisqu'il s'agit de la première partie d'une trilogie.

Merci Masse critique !!
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Mouais, pas mal, pas mal… je lirai le prochain pour être sur, mais pour une première, c’est plutôt bien foutu…



- Choupette : 'Hein… …

- Moi : Quoi ' hein…

- Choupette : Non rien…





Donc merci aux éditions HC, Babelio et à Laurent pour ce petit mot personnel glissé dans le bouquin :



« Pour toi Hugo, le meilleur auteur de critique de Babelio »





Alors petit je voulais devenir un ninja, d’ailleurs je faisais du Judo : champion du val de marne et double champion d’Essonne, j’étais plutôt bon, mais pas assez pour continuer et devenir un grand champion…De toute façon j'étais trop fainéant...



Enfin bref j’adorais les arts martiaux : respect , honneur et discipline, JIGORO KANO en tête d’affiche, je vouais une admiration sans borne à Sangoku et Bruce Lee… Même si aujourd’hui j’encourage plutôt la Chine avec « Gong li »… et « Gong li nue » c’est de la poésie je vous dis… les droits de l’homme ne sont qu’un détail…



Et bien cette dystopie effleure en partie tout le mystère qui entoure les arts asiatique… Pour le reste ça se déguise en personnages historiques et ça fait la révolution pour sauver son entreprise :



Trahisons, tromperies, coucheries, manipulations… visiblement, bosser sous Sarkozy ça donne des idées… enfin je me comprends…



Beaucoup de questions, peu de réponse, un style d’écriture simple qui fonctionne bien, des personnages travaillés, un univers futuriste dont on ne sait pas grand chose pour le moment, ce qui se révèle un peu dommage, mais soyons patient et attendons la suite pour se faire une idée objective du talent indéniable de cet auteur…



Pour l’instant mon avis est mitigé, mais voilà, Laurent connait du beau monde, et moi j’ai besoin d’une place en crèche, donc Laulau si toutefois tu connaissais quelqu’un qui pourrait t’aider a obtenir les 5 étoiles…en tant que surfeur, j’ai le brush et le bon gout, donc je serais être reconnaissant…



A plus les copains



Proverbe Chinois : si tu tapes "Gong Li nue" sur google, n'oublie surtout pas l'historique...
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Un entretien d'embauche chez 1T !! Katie Dûma n'osait en rêver et pourtant elle touche au but d'intégrer cette vénérable entreprise spécialiste des microprocesseurs. Pour cette fille de la Zone, c'est une chance inespérée de se faire une place à la Capitale, à l'endroit même où le génial inventeur Nikola Protéus a fait ses débuts. L'entreprise est certes mal en point mais Katie est persuadée qu'elle saura se relever et affronter la concurrence déloyale que lui impose Sinind. Sa joie est cependant ternie par l'annonce de rachat d'1T par Zoran Adamas, richissime homme d'affaires, redouté et détesté par tous, qui déclare d'emblée que son but est d'anéantir 1T. Pour parvenir à ses fins, celui qu'on surnomme dédaigneusement Le Gitan, impose aux salariés un jeu de simulation : le Cosplay. Trois jours durant, chaque employé évoluera dans un monde virtuel où la hiérarchie est abolie. Dans la peau d'un personnage de son choix, réel ou imaginaire, caché derrière un masque, chacun pourra proposer des idées, dénoncer des injustices et même éliminer les gêneurs. A tout moment, le choix est possible de quitter la société avec un chèque substantiel en poche. Seuls resteront ceux suffisamment attachés à l'entreprise pour vouloir la défendre et, bien sûr, la jeune Katie, embauchée au pied levé par le nouveau directeur des ressources humaines.





Laurent LADOUARI, pour ce premier tome de son cycle Volution, situe son histoire dans un futur indéterminé dont on sait peu de choses si ce n'est que la guerre du Pacifique a ravagé la planète dont il ne subsiste que le Continent et sa Capitale qui pourrait bien être Paris. Siège d'une sorte de révolution nommée la Commune qui a été matée il y a quelques vingt années, cette Capitale est désormais protégée de la Zone par un mur hautement sécurisé. Tandis qu'elle concentre les capitaux et les industries, la Zone végète plus ou moins dans la misère. Voilà pour le contexte général.

Mais l'auteur n'entre pas dans les détails, son propos étant de nous présenter 1T et le Cosplay qui va secouer l'entreprise pendant trois jours d'une rare intensité. Dépassée par la concurrence et par la fin d'internet, ce fleuron de l'industrie est en sursis. Des dirigeants au service, avant tout, de leur intérêts personnels ont fini de mettre à mal cette société qui n'a pas su évoluer. Le jeu va bouleverser tout cela avec en finalité, soit l'implosion, soit la renaissance. Le Cosplay est un monde anarchique a priori mais qui a le mérite de révéler les vrais talents. Profiteurs et tire-au-flanc sont éliminés et ne restent que les plus méritants, quel que soit leur grade. Ainsi, Katie Dûma, ayant à peine plus de poids q'une stagiaire, devient un personnage important du jeu, et il en va de même pour les secrétaires, assistantes et autres voituriers, habituellement brimés, négligés, maltraités et qui se découvrent une âme de leader, de décideur. Les identités réelles restent anonymes mais sous le costume d'Athos, Madonna ou Périclès, des personnalités se révèlent et la galerie de personnages qui en découlent est fort réjouissante. C'est aussi vrai en dehors du jeu où les envoyés du terrible Adamas sont hauts en couleurs et contribuent grandement à l'intérêt et à la curiosité du lecteur. On peut toutefois regretter un manichéisme outrancier avec des gentils, volontaires, intelligents et désintéressés opposés à des méchants stupides, cupides et cyniques.

L'ambiance générale est baroque, avec un petit côté steampunk qui donne du relief au Cosplay et à cette Capitale partiellement détruite par la Commune.

Dans l'ensemble, ce premier tome est très accrocheur et addictif, on ne peut qu'espérer que la suite sera à la hauteur et que Laurent LADOUARI saura apporter des réponses cohérentes à toutes les questions en attente. On veut mieux connaitre Zoran Adamas et ses "enfants". On veut tout savoir sur la guerre du Pacifique et la Commune et bien sûr on attend un retournement de situation dans l'ordre établi avec, pourquoi pas, une révolte de la Zone... Une belle réussite dont on ne peut qu'attendre la suite avec impatience.





Merci à Babelio et aux éditions HC pour ce palpitant moment de lecture.
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

"Cosplay Tome 1" de Laurent Ladouari - La chronique déguisée !

Le Cosplay : machine merveilleuse aux possibilités infinies qui cache les visages mais révèle les âmes et les cœurs. Une sorte de bal masqué, où Zorro croise Spartacus, une vraie dédicace aux fans de la Compagnie Créole ?



Enchevêtrement et superposition des personnalités où chacun n'est pas celui ou celle qu'il paraît. Chacun des employés va se créer son avatar dans cet univers onirique et chercher à prendre le pouvoir. Des clans vont se former, des alliances vont se briser. Et le lecteur va contempler ce jeu de massacre virtuel où chacun sera prêt à tout pour briller, trahir et s’emparer du pouvoir. Car quand on ne peut savoir qui tu es et que tu peux faire tout ce que tu souhaites sans aucun contrôle, jusqu’où serais-tu capable d’aller, ami lecteur/amie lectrice ?



Il sera bien difficile de deviner qui est qui. Ce qui donne un sel incontestable à l’intrigue. Les révélations apporteront des surprises et la lecture sera d'autant plus passionnante d’ailleurs si on ne cherche pas à deviner les identités des personnages, en se laissant porter par les avatars.



Empreint d'humanisme et de bon sens, ce livre ne peut laisser indifférent. On en sort séduit par les personnages proposés, façonnés pour fasciner. Laurent Ladouari nous enchante et nous charme avec son casting un peu dingue. Les personnages sont iconiques, les protégés d’Adamas ont des looks de personnages de mangas. Une touche originale dans la fiction française.



Entre roman fiction et critique acerbe des réseaux, du népotisme et de la médiocrité actionnariale et entrepreneuriale. Pas si fictionnel que ça en fait.

Charge politique contre la logique d'étouffement des laissés pour compte, exsangue du matraquage financier imposé par la mondialisation.



Roman hybride et atypique et, du coup, roman intéressant à l'univers riche et savamment présenté. Mêlant économie, machinations en entreprises, jeu de rôle et faux semblants, adjuvant de la fantaisie à un sujet rigoureux, ce livre ne manque pas de piquant.



« Cosplay » est une allégorie sur la société actuelle. Dénonçant la connivence des médias avec les puissants, la glorification du réseau et d'intérêts particuliers au détriment du talent et des compétences. Ça parle forcément à beaucoup d'entre nous.

Si on ajoute une très originale couverture, l'ensemble est à essayer. 3,5/5

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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Pour être tout à fait clair, ce genre de littérature, « Cosplay » ne m’est pas familière, comme d’autres genres présents sur le site, d’ailleurs… Mais c’est aussi ma raison d’être sur Babélio : découvrir des genres et des auteurs nouveaux. Je remercie à cet égard Babélio et HC Editions de m’avoir permis de découvrir ce roman en avant-première.



Loin de moi l’idée de venir compléter les avis des spécialistes du genre comme Fnitter ou Dyonisos (et d’autres sans doute) dont je m’abreuve régulièrement sur le site afin de diversifier mes centres d’intérêt.



Tout d’abord, le livre, l’objet… il est toujours important pour un pavé de cinq cents pages de pouvoir lire avec confort. C’est le cas ici : un format idéal, un papier agréable, une police confortable. Seul petit bémol : première et quatrième de couverture « pas très jolies » dans leur graphisme.



Venons-en au texte. Je lis ça et là qu’il s’agit pour Laurent Ladouari d’un premier ouvrage. Pour un coup d’essai, ce n’est pas un coup de maître, mais c’est vraiment bien… Encore un petit bémol, cependant : il nous faut attendre la page 108 pour voir enfin le Cosplay démarrer vraiment. Certes la présentation du cadre se fait de façon très originale, des chapitres courts et enlevés… mais l’ensemble reste long.



Vient ensuite le jeu proprement dit.



L’entreprise 1T, ex leader sur le marché de l’électronique, au bord du dépôt de bilan de par la concurrence déloyale que lui livre Sinind, vient d’être rachetée par Zoran Adamas, richissime industriel qui annonce d’entrée rien de moins que la destruction programmée de 1T. Quelle déception pour Katie qui vient tout juste d’être embauchée. Elle participera, elle aussi, au Cosplay, un jeu de rôle mis en place par le nouveau patron et qui durera trois jours. Trois jours pendant lesquels le sort de 1T sera scellé…



Le Cosplay : sous couvert d’anonymat (les joueurs s’avancent masqués), les joueurs évoluent dans un monde virtuel. La règle du jeu est très simple puisqu’il n’y en a pas… Si ce n’est celle de pouvoir quitter la partie avec un chèque d’un montant substantiel en poche. Un genre de jeu de rôle où chacun évolue « dans la peau » du personnage de son choix…



Entrez donc au bal masqué d’Adamas… En attendant la suite… Car tout porte à croire qu’il y aura une suite…



Signé : Poustiquet

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Adamas maître du jeu (Cosplay)

1T, entreprise jadis pionnière dans le domaine de l'informatique, et aujourd'hui exsangue, est rachetée par Adamas, le milliardaire le plus détesté de la planète. Ce qu'il réserve à l'entreprise a de quoi surprendre : un jeu multijoueur auquel doivent participer tous les employés, cachés derrière un avatar. Tous les bruits de couloir, toutes les rancœurs se déversent alors avec enthousiasme dans le Cosplay. Cette anarchie totale dans laquelle toutes les hiérarchies ont disparues provoquera-t-elle un renouveau de 1T, enfin débarrassée de ses parasites, ou au contraire son démembrement par ses employés qui vont chercher à obtenir une petite part du gâteau avant sa disparition ?



Le scénario intéressera sûrement quiconque a déjà du lutter contre une hiérarchie pesante ! On sait peu de choses sur le monde dans lequel on est projeté : on se situe vraisemblablement quelques dizaines d'années après notre époque. Une tentative de révolution importante a eu lieu, et un Mur sépare désormais les nantis des plus démunis. De quoi mettre l'eau à la bouche pour les prochains tomes, on imagine facilement que c'est ce point qui sera développé.



La galerie de personnages est intéressante. Certains sont un peu lisses et prévisibles, mais l'excentricité des autres équilibre la balance. On peut regretter l'impression de manichéisme que l'on ressent, ce qui est dommage, car certains d'entre eux ont des rôles ambigus, devant leur progression dans l'entreprise à des pourris tout en ayant gardé une certaine éthique, mais leur potentiel est rapidement dépensé : ils choisissent leur camp dans le chapitre où on les présente, et ils ne font plus que quelques apparitions sporadiques par la suite.



Ce premier tome est réussi et garde un bon rythme tout le long, malgré quelques facilités pardonnables à la fin. C'est également une bonne mise en place pour les livres suivants, l'aura de mystère qui plane au dessus de certains personnages, et le brouillard qui est laissé sur les grands événements qui ont bouleversé le monde quelques années avant le déroulement de l'intrigue, donne envie d'en savoir plus. Félicitations aussi à l'éditeur pour l'objet livre, la couverture en noir et blanc psychédélique est superbe.
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Assurément, Cosplay n’est pas un livre si facilement réductible à un genre particulier : science-fiction ? Pas franchement… Pour moi, de la science-fiction sans extra-terrestres, c’est comme un western sans indiens (bon, je force un peu le trait, mais vous comprenez l’idée…) Satire sociale ? Pas uniquement… L’auteur donne la part belle à pléthore de personnages de conditions différentes, mais l’étude des mœurs se cantonne à une vision manichéenne de l’entreprise… Cosplay relèverait plutôt du roman d’aventure baroque et populaire – la référence à Alexandre Dumas y est omniprésente – et du conte philosophique, à la façon de Jonathan Swift, Voltaire ou Lewis Carroll. Un petit tour dans le Cosplay vaut bien un voyage de Gulliver ou de Micromégas de l’autre côté du miroir. Le conte philosophique est bien pratique pour véhiculer certains messages, caricaturer nos contemporains, et asséner quelques vérités morales, même ingénues, en direction du lecteur. Alors, roman d’anticipation, récit post apocalyptique, satire sociale, roman d’aventure, conte philosophique, Cosplay est sans doute un peu tout cela à la fois.

Je ne reviendrai pas sur le déroulé de l’histoire, abondamment commentée par les babelionautes dans le cadre d’une opération Masse Critique privilège qui a fait pleuvoir les avis – d’ailleurs très positifs – sur le site. En revanche, un survol rapide des 33… Non, attendez… 35... Non… 37 commentaires déjà présents m’oblige à trouver un angle d’attaque inédit et m’incite à creuser davantage sous les apparences du récit. Car ce livre soulève selon moi un peu plus de questions que celles lues ici ou là. Bas les masques ! Il y a comme un… loup !

L’un des thèmes principaux concerne la revanche, par le truchement d’un jeu vidéo massivement multi-joueurs, des obscurs et des sans-grades (la nouvelle embauchée sans salaire, le serveur de la cafète, le voiturier…) sur les puissants (les membres du comité de direction). En première approche, le jeu Cosplay semble conçu pour restaurer un ascenseur social en panne, donner sa chance à tout un chacun, détecter les vrais talents, privilégier les salariés compétents, écarter les éléments nuisibles, en masquant les identités pour contourner le ravage des préjugés et les positions injustement acquises. On établirait presque un énième plan de sauvetage des banlieues (appelées ici « la Zone »), avec ce jeu utilisé ici comme une extension du principe du CV anonyme (qui a été un échec, rappelons-le). Bref, Cosplay (le roman) apparaît un peu comme un manifeste à la gloire des travailleurs-travailleuses discriminés habitant-de-l’autre-côté-du-périph. Or, un Mur, hautement symbolique, a remplacé le périph parisien. Car l’action se situe dans un Paris post-apocalyptique, les descriptions de ce qui ressemble à la Tour Eiffel, la place de la Concorde ou Notre-Dame ne laissent aucune place au doute.

Pour bien enfoncer le clou, les patrons et chefs de service de 1T sont invariablement félons, incompétents, pleutres, veules, lâches, manipulateurs, menteurs, avides de pouvoir et d’argent, et n’hésitent pas à promouvoir, s’il le faut, le droit de cuissage… Ils ne méritent donc que la lanterne rouge, je veux parler de celle où l’on pend les aristocrates. Pour les obscurs et les sans-grades, voire les sans-culottes, il y aurait donc des places à prendre. Discours un peu populiste, situation un peu manichéenne, mais Ah ça ira, ça ira, ça ira, les hiérarques à la lanterne, comme on est dans une fiction, libre à l’auteur de caricaturer son propos et ses personnages, dans le défoulement et la jubilation.

Et pourtant, est-ce aussi simple ? Le propos est-il simplement de défendre et de promouvoir les sans-grades par le nettoyage salutaire d’une hiérarchie illégitime et incompétente ?

Hé bien non, sous le masque, il y a toujours un masque. Un loup.

Le robin des bois défenseur des opprimés, Zoran Adamas, est présenté comme « le plus magnifique salaud que les affaires aient porté à leur Walhalla, intraitable, incapable de la moindre compassion », un baron du capitalisme et de la magouille boursière, un autodidacte qui est parvenu sans état d’âme à hisser son entreprise au sommet, en écrasant ses concurrents, en les absorbant à coup de raids hostiles, en n’hésitant pas au besoin à manipuler les marchés et les médias.

Le plan utilisé pour faire main basse sur 1T (prononcez ouann-ti = wanted) a de quoi faire frémir. En trois jours, les trois-quarts des effectifs passeront à la trappe, sans plan social, avec les méthodes expéditives du far-ouest et de la Terreur : tirer sur tout ce qui bouge, mettre en place un tribunal révolutionnaire... Les plus fragiles et les moins productifs seront réduits à néant…

Malgré leur apparence d’hurluberlus inoffensifs déguisés pour aller au bal masqué, les héros de cette histoire qui débarquent un matin chez 1T sont des directeurs financiers killers spécialisés dans le redressement d’entreprises. Ils sont malins, extrêmement riches, jeunes et beaux. Sortis du même moule, ils appartiennent à une caste élitiste, les Nonpareils, ils ont été « usinés » (sic) à Nonpareil, l’école créée par Adamas. Ils se voient comme des guerriers et des prédateurs.

Katie Dûma, la petite banlieusarde récemment embauchée est-elle réellement une employée anonyme ? Ses études ont été prises en charge par une bourse de la fondation Phénix (créée par Adamas), son mémoire de thèse porte sur l’histoire de la société 1T. Son père boursicoteur achète depuis toujours des actions 1T et ne jure que par Adamas. Pour faire bonne mesure, un Nonpareil incognito semble avoir élu domicile chez elle. Pour l’ascenseur social et l’égalité des chances dans « la Zone », on repassera !

L’entreprise ne se relèvera que si l’on trouve dans un délai très bref le « produit » qui permettra de regagner la confiance du marché, et chacun doit donc s’atteler à la tâche (que le produit en question soit un cerveau artificiel n’est ici qu’un prétexte, on ne sait ni comment celui-ci sera utilisé ni à quoi il va servir ; c’est aussi en cela que Cosplay n’est pas réellement un roman de science-fiction, un véritable auteur de SF se serait emparé de ce thème). L’important, en fin de compte, n’est pas la finalité du produit, mais bien sa capacité à damer le pion des concurrents et à faire gagner toujours plus de pognon à l’entreprise.

En résumé, nous sommes bien loin de la défense des opprimés et de l’égalité des chances pour tous. Les dirigeants de Phénix qui tirent les ficelles dans les coulisses ne sont finalement intéressés que par le profit et la prise de contrôle des sociétés. D’ailleurs, l’épilogue de ce qui n’est finalement qu’une opération boursière se déroule devant une assemblée d’actionnaires où les masques tombent enfin.



Ce culte de l’argent et du pouvoir ne m’a pas rendu les personnages sympathiques.

On se laisse pourtant embarquer avec plaisir dans cette histoire grâce à un scénario très bien ficelé.

Laurent Ladouari montre un talent réel et accumule des atouts de façon assez impressionnante pour un premier roman : une plume efficace, un scénario haletant, une imagination débordante, une intrigue sophistiquée proposant de véritables retournements de situation. Bien malin qui pourra identifier sous les masques et les pseudos du jeu Cosplay toutes les identités des joueurs. Les personnalités des protagonistes sont bien étoffées et conservent néanmoins une part de mystère, qui pourra être exploitée pour les éventuelles suites. De nombreux points restent en suspens, dont une bonne partie est astucieusement rappelée dans l’épilogue, qui par ailleurs ouvre plus de portes qu’il n’en referme. On reverra sans doute les Nonpareils à l’œuvre dans de prochaines aventures. Le débat est désormais ouvert pour deviner dans quelles directions de cet univers foisonnant les prochains scénarios vont pouvoir nous emmener. Les lecteurs font le buzz et en redemandent. Laurent Ladouari est un auteur talentueux et très malin.
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Adamas maître du jeu (Cosplay)

« Comment sept personnes arrivent à se hisser en trois jours au sommet de l’une des entreprises les plus respectées du continent? »

Cosplay, Première Volution, est un roman d’anticipation écrit par Laurent Ladouari, ingénieur français qu’il m’a été donné de découvrir à l’occasion de Masse Critique. Un grand merci à Babelio et aux éditions H.C.

Cosplay ? mot qui m’est inconnu, voyons voir ce qu’en dit mon ami Google qui m’envoie chez Wiki.

Le cosplay, composé des mots anglais "costume" et "playing", est une sous-culture japonaise qui consiste à jouer le rôle de ses personnages (héros de mangas, d'animation japonaise, de tokusatsu (série télévisée japonaise), de films, de jeux vidéo ou encore de comics) en imitant costume, cheveux et maquillage. Les pratiquants sont des cosplayers. Très courante au Japon, cette pratique n'est pas rare aux États-Unis ou en Europe lors des conventions et autres festivals de mangas ou de science-fiction. Aux Etats-Unis, le cosplay connait son apogée dans les années 1970 et 1980, avec deux œuvres-phares de la science-fiction, Star Trek et Star Wars. Depuis quelques années, le cosplay est plus volontiers vu comme un moyen de faire de la publicité à peu de frais. Ainsi, des cinémas font entrer gratuitement les spectateurs déguisés lors de la sortie d'un « gros titre » (comme Star Wars ou Le Seigneur des Anneaux).

Une couverture où s’entremêlent des dessins comme un zentangle.

Des zentangles, j’en fais souvent mais comment expliquer ? Au premier abord, un zentangle parait embrouillé et compliqué mais en le voyant faire, on arrive à comprendre sa simplicité. Car, au contraire de nombreuses formes d'art, on débute le zentangle par un simple dessin sans savoir à quoi va ressembler le résultat final. Le zentangle, c’est une méthode qui place la réflexion à un autre niveau : le fait de ne pas planifier un résultat arrêté. Elle incite à construire et à développer chaque idée nouvelle sans limite ou contrainte de préjugés. Et cela s’applique à n'importe quelle expérience de vie. Oui, cela augure déjà bien du contenu du livre. Du zentangle sortent quand même des dessins bien définis et importants : une bombe, un cerveau, des yeux, un masque vénitien, un échiquier, etc…

L’action du livre se passe dans un futur proche, dévasté par la guerre, dans une capitale rescapée, entourée d’un mur qui la protège de la Zone. Internet n’existe plus. Zoran Adamas, né dans la Zone, patron du groupe Phénix et milliardaire, détesté des autres industriels, vient de racheter 1T, entreprise de microprocesseurs au bord de la faillite.

Justement, chacun s’interroge : pourquoi racheter une entreprise en fin de vie ?

Tous les employés de 1T, du patron au gardien de parking, sont invités à jouer à un jeu de rôle dans un univers virtuel. Pendant trois jours, chaque employé se cache derrière le masque d'un personnage légendaire, réel ou imaginaire. Le jeu est animé par de jeunes employés de Phénix, formés à l'école de Non-Pareil fondée par Adamas. Tout est possible dans le monde virtuel du Cosplay dont on ne sort que pour démissionner avec, tout de même, une indemnité. Calculée au départ en fonction de la place de l’employé dans la hiérarchie, celle-ci diminue au fur et à mesure du jeu et de ses conséquences. Sous le couvert de l'anonymat, les employés se lâchent. Les secrets sont divulgués, les salaires des dirigeants sont dénoncés, les magouilles sont éventées.

Chacun s’interroge : pourquoi s’acharner à détruire le peu qui reste ?

Katie Duma, qui vit dans la Zone et qui termine sa thèse sur 1T, arrive pour un entretien d'embauche et est enrôlée dans le cosplay.

D’un côté, on trouve l’entreprise archaïque, gangrénée par le favoritisme, les escroqueries, les promotions canapés et de l’autre le système égalitaire et méritoire. Cosplay est un vaudeville sur le fonctionnement des entreprises non sans idéalisme: comme si on pouvait s’élever dans son entreprise, juste avec son talent …

L'intrigue débute lentement, le temps de tout mettre en place et d'appâter le lecteur. Ensuite, elle captive. J’ai apprécié les descriptions des avatars, l’excentrique des caractères du groupe des jeunes Non-Pareils, le style baroque des costumes, le geek de la playlist. Ce roman d'anticipation attrayant, exubérant, laisse un goût de trop peu sans rien dévoiler du devenir de l’entreprise.

Chacun s’interroge : que sont les volutions ?

Ce roman se présente comme un premier tome et je me demande où le deuxième va nous entraîner…A mon avis, ce livre plaira aux ados car il est comme une lucarne ludique, extravagante et caricaturale sur le monde de l’entreprise.

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Adamas maître du jeu (Cosplay)

Babelio m'a encore une fois permis de faire une très agréable découverte. Et pourtant, presque à chaque fois que je participe à un Masse Critique privé, les romans proposés ne sont pas tellement dans les genres littéraires que j'affectionne. C'est donc un pari à chaque fois, mais je n'ai, pour l'instant, eu aucune mauvaise surprise ! Et j'espère que cela continuera.



Le résumé de ce premier roman m'avait tout de suite intrigué et c'est à cause de cela que j'avais accepté de participer. Il était difficile de se faire une idée mais il y avait ce petit quelque chose de mystérieux. Et puis le titre "Cosplay"... Pour moi, le cosplay est un hobby, le fait de se déguiser... Je n'avais pas du tout penser au fait que c'est aussi interpréter un personnage. Du coup, je me demandais bien comment une telle chose pouvait s'intégrer dans l'histoire que nous présentait le résumé. Ma curiosité était titillée. Je voulais comprendre et savoir. J'ai donc commencé le roman avec plaisir, et pas seulement par "obligation".



Le seul petit défaut que j'ai trouvé à "Cosplay" est que justement le jeu ne se met pas en place assez rapidement. C'était ce qui m'intriguait le plus et il faut un peu de patience pour enfin voir et comprendre ce qui est le nerf de l'intrigue. Il était bien entendu nécessaire de planter le décor et de présenter les personnages principaux assez nombreux, mais j'aurais aimé entrer dans le vif du sujet plus rapidement. Mis à part cela, j'ai passé un très agréable moment. Et pas une seule fois je ne me suis ennuyée. Le style fluide et entrainant de Laurent Ladouari, ainsi que les chapitres courts qui se succèdent donnent une très bonne dynamique à l'histoire et la rendent même plus prenante. L'intrigue est de plus très bien menée. Je n'ai pas noté de faux pas et nous avons des réponses petit à petit nous permettant à la fin d'avoir une vue d'ensemble de tout ce qui s'est passé. Aucune question ne reste en suspens. Et même si la fin du tome pourrait nous faire penser qu'une suite est prévue, le tome se suffit aisément à lui-même. Je ne sais d'ailleurs pas si un tome deux est prévu, mais si c'était le cas, je serais vraiment heureuse de pouvoir le lire.



Les personnages, fort nombreux, sont aussi très réussis. Il y a quelques caricatures, mais les principaux et surtout ceux que j'ai le plus appréciés sont très attachants, forts et complexes. Les chapitres très courts, nous permettent aussi de voir les différents point de vue de toutes ces personnes. La dynamique du récit est encore améliorée par ce procédé mais surtout comme je l'ai dit un peu plus tôt cela nous permet d'avoir une vue globale de ce qu'il se passe. Il y a bien sûr les personnages tout à fait détestables pour lesquels on ne s'émeut même pas de leurs sorts à la fin du roman, mais surtout, il y a ceux qui ont su me charmer dès le début. Je pense notamment à Adamas, Tancrède, Paul, Ayako... Ils nous sont décrits à certains moments et surtout au début comme des "démons" et malgré cela, je n'ai eu que de la sympathie pour eux. Je ne sais pas à quoi cela est dû. Peut-être au personnage de Toussaint, le père de Katie, qui avait cette vision positif du groupe Phénix et qui a su très vite m'influencer... Les nuances de ses personnages sont un vrai plaisir. Les blessures qu'ils cachent si bien et qui pourtant les rendent si humains font que ce sont des personnages que j'affectionne tout particulièrement. Leur relation aussi vis à vis du pouvoir et de l'argent... Katie, elle, est un personnage féminin fort. Très jolie, mais elle ne se définit pas du tout par cela. C'est son caractère et ses actions, sans compter son intelligence qui prédomine. A l'heure actuelle, je pense qu'on apprécie beaucoup plus ces femmes là que les "potiches". Tycko aussi... On ne le voit pas tellement en fait de compte, mais c'est un personnage qui m'a marqué. Ses qualités touchantes, sa façon d'être, de penser. Il n'a pas envie, ni besoin d'écraser les autres. Et pourtant, il gagne le respect et l'affection de beaucoup.



Quant à l'histoire, elle m'a touchée, car j'ai moi aussi vécu cette même expérience d'être dans une entreprise en train de mourir, pour reprendre les termes de l'auteur. Je n'ai pas eu la même fin que les personnages de Cosplay, mais certains événements du roman ont fait écho à des situations que j'ai vécu, bonnes et mauvaises. Je pense que cela a dû aussi jouer à l'attachement que j'ai eu envers certains personnages, tout comme le fait que j'en ai testé d'autres. Et pour le coup, j'ai adoré le concept du Cosplay... Je me dis que le roman a une vision un peu idyllique mais j'ai aimé cela. C'était agréable de voir tout ce cheminement, les différentes étapes, le combat des employés pour sauver cette entreprise qu'ils aiment. C'est vraiment ce que j'ai le plus apprécier. La dénonciation aussi des vices de notre société, la bataille contre ses préjugés sans raison aucune. Il y a un message très positif en fin de compte dans ce roman malgré ce côté sombre qui rôde continuellement...



Et pour finir, je remercie encore une fois Babelio et HC Editions pour m'avoir permis de découvrir ce roman. Ce fut une très agréable découverte, et j'espère que Laurent Ladouari sortira d'autres romans de cette qualité très prochainement.
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