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Biographie :

Ancien élève de l’École Normale Supérieure (Ulm), Laurent Lavaud est agrégé de philosophie.

Actuellement allocataire-moniteur à l’Université de Paris-I Panthéon Sorbonne.




Il est l’auteur de L’Image, Paris, GF-Flammarion, « Corpus », 1999, et participe à la traduction des œuvres complètes de Plotin aux éditions Flammarion.

La thèse qu’il prépare sous la direction de Monique Dixsaut porte sur les rapports entre pensée et altérité dans la philosophie de Plotin.

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Laurent Lavaud. La vérité, sens ultime de toute chose.


Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La photographie
L'innovation radicale qui intervient avec la photographie par rapport aux autres espèces d'images est que, en elle, la médiation par rapport au réel tend à s'effacer : ce que l'on voit sur le cliché photographique "a été", de façon certaine.
Certes, il est possible de rapprocher la photographie des autres formes d'art représentatifs, de souligner la dimension subjective de tout cliché photographique qui passe notamment par le cadrage, par le réglage des contrastes, par le choix de la pellicule.
Mais tous ces points sont seconds par rapport à ce qui constitue le noyau eidétique de l'image photographique : au moment de la prise du cliché, quelque chose d'objectif, d'irréductible à notre projection subjective, faisait face à l'appareil.
Fondamentalement, la photographie est réaliste : de l'événement passé à notre perception actuelle il y a une continuité, une chaîne ininterrompue de réalité qui passe par les photons émis par l'objet au moment de sa photographie, photons qui sont venus impressionner la pellicule, pour aboutir au cliché que l'on a sous les yeux.
Le processus physique qui aboutit à l'image photographique ne va donc pas sans rappeler la théorie de la perception élaborée par Lucrèce, selon laquelle les choses émettent constamment des sortes de corpuscules, les simulacres, qui pénètrent dans nos organes perceptifs et viennent impressionner l'âme.
Même si le cliché photographique peut subir des modifications ultérieures qui tendront à creuser la distance avec le réel, originellement la structure de la photographie est anti-idéaliste : en elle, le réel se donne sans retenue et sature le regard de sa présence.
(page 227)
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p. : 12
[…] Quatre chefs d’accusation avancés à l’encontre de l’image [fixe et non animée] sont :

1. L’image a contre elle d’être inapte à l’universel : sa dimension sensible particularise le regard, paralyse la pensée et gêne la faculté d’abstraction.
2. L’image est spatiale, statique, elle fige la fluidité du temps et n’a aucune capacité dynamique, évolutive. L’image opère une coupe dans le réel, mais elle n’en restitue que la platitude en laissant échapper l’épaisseur du vécu [...]
3. [...] Le foisonnement contemporain des images nous voue à la multiplicité, à la relativisation des valeurs et des êtres, à la perte de sens de l’origine : tout n’est alors qu’images, jeu de reflets et diffractions des apparences. [L’observateur] est pris dans un jeu de miroirs d’une telle complexité qu’il devient impossible de distinguer l’image de la réalité.
4. Les images contemporaines sont tellement saturées d’irréel qu’elles s’avèrent incapables d’assumer la fonction de renvoi à la réalité de la chose caractéristique de l’image classique. Les nouvelles formes de l’image tendent à brouiller la frontière entre le fictif et le réel.
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Cela appelle un second ordre de remarques, lié au rapport du cliché photographique au temps.
La photographie isole l'instant, elle l'arrache au flux continu du temps.
En ce sens, il y a, comme le remarque Roland Barthes, une certaine violence de l'image photographique : cette immobilisation brusque du devenir temporel, en exhibant l'événement, l'isole, le coupe de son histoire.
Seuls le tissu de la conscience, le travail du souvenir peuvent restituer à l'événement son histoire. Cependant, l'image photographique n'est pas l'image du souvenir : il n'y a pas en elle de rétention, d'épaisseur du passé, mais une simple coupe transversale dans le flux des événements, qui conforte le regard avec l'acuité de l'instant.
(page 228)
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Icône - Idole
C’est l’attitude du spectateur qui, fondamentalement, permet de distinguer l’idole de l’icône : alors que la première est objet d’adoration, la seconde est objet de vénération.
Cette distinction, classique depuis Jean Damascène, renvoie à deux positions spirituelles divergentes;
Dans la première, le spectateur ne distingue pas dans l’image un représentant et un représenté : le support même de l’image est divinisé comme source de puissance.
Dans l’attitude de vénération, au contraire, l’image ne fait que creuser, en la manifestant, la distance entre le support représentatif et le représenté : c’est cet écart maximal qui définit l’essence de la représentation iconique.
(page 217)
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