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Citations de Laurent Margantin (67)


Laurent Margantin
SUR LE CHANTIER
  
  
  
  
ils coupent le flamboyant
aux branches noires
comme carbonisées
où poussaient de nouvelles feuilles

souvenir du bûcheron
qui avait exécuté les grands
palmiers à côté

son regard endeuillé
quand il me parlait


/Poèmes insulaires, inédit
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EN SOUVENIR D’ANCIENS VISAGES

(Val d’Oise)



extrait 1

C’était un automne pareil à celui-ci
automne de longues marches et de paroles brèves,
soufflées, aussitôt dites, par la bourrasque.

Nous préférions à la propreté grise
de la ville nouvelle la bouillasse des cheminas,
que nous rejoignions au-delà de Pontoise
en suivant la Seine et, plus loin que le confluent, l’Oise.

Depuis les hauteurs d’Herblay,
Paris semblant un champ de ruines moderne.

Il pleuvait souvent, nous entrions dans des cafés
où l’on parlait à voix basse
où quelques-uns se taisaient toute la journée,
occupés à compter les péniches qui passaient.
Et nous apprenions nous-mêmes
à ne plus parler,
à oublier un peu les livres,
et ce qu’il fallait en penser.
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Alors que c’était déjà devenu insupportable – un jour de novembre, la nuit tombait – et que je courais sur le mince tapis de ma chambre comme sur un champ de courses, je me retournai effrayé par la vision de la rue éclairée et découvris un nouvel objectif dans les profondeurs de la chambre au fond du miroir, et je me mis à crier, juste pour entendre le cri qui reste sans réponse et auquel rien n’enlève la force du cri, qui s’élève donc sans contrepoids et ne peut cesser même s’il se tait, alors une porte s’ouvrit dans le mur, très rapidement, car il y avait urgence, et même les chevaux de fiacre en bas sur le pavé se cabrèrent, gorges en avant, pattes arrière écartées, comme des chevaux devenus sauvages au milieu de la bataille.
Un enfant, sous la forme d’un petit fantôme, vint du couloir totalement obscur où la lampe ne brûlait pas encore, et s’immobilisa sur la pointe des pieds, sur une lame du parquet qui se balançait imperceptiblement. Aussitôt ébloui par la lumière crépusculaire de la chambre, il voulut vite plonger son visage dans ses mains, mais il s’apaisa tout de suite lorsqu’il regarda vers la fenêtre face au montant de laquelle le halo lumineux qui montait des réverbères en bas dans la rue fut finalement recouvert par l’obscurité. Le coude contre le mur de la pièce, l’enfant se tenait bien droit devant la porte ouverte et laissait un courant d’air venu de l’extérieur caresser ses chevilles et passer le long de son cou et de ses tempes.

Franz Kafka, L'enfant fantôme
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Visiblement, vous n'avez encore jamais parlé à des fantômes. Ils ne vous donnent jamais de réponse claire. C'est un dialogue sans fin.
Kafka
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Vous êtes arrivé jusqu’à moi en tapant les mots « maison – mer – séquestration » dans votre moteur de recherche.
Je suis mort il y a deux ans. Avant cela, je travaillais comme agent de sécurité dans une école maternelle. J’avais eu la chance de trouver ce poste quelques temps après ma sortie de prison et cela m’a permis de me faire oublier. Les parents appréciaient ma
présence devant l’école, j’aidais les enfants à traverser la rue, on me trouvait serviable.
Pour la première fois de ma vie, j’ai fait l’acquisition d’un bien immobilier. C’était une vieille maison abandonnée sur la côte sauvage. Aucune plage aux alentours, que des rochers d’origine volcanique à des kilomètres à la ronde. A part quelques nudistes, personne ne venait sur ce bord de mer.
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Le plus vieil écrivain du monde aura été sans conteste la découverte de l’année. A vrai dire, personne n’imaginait découvrir un jour le plus vieil écrivain du monde, dont il n’était question que dans quelques légendes oubliées. Stupéfaction générale lorsqu’on découvrit le plus vieil écrivain du monde vivant dans une caverne de l’Europe du nord, à quelques kilomètres d’une métropole célèbre pour son ancienne université (le lieu exact ne sera pas rendu public tant que les fouilles se dérouleront sur place). Le plus vieil écrivain du monde vivait à plusieurs dizaines de mètres sous terre, pareil au cœlacanthe, poisson préhistorique découvert en 1938 dans l’océan à deux cents mètres de profondeur au large des Comores, et qui n’avait pas évolué depuis la nuit des temps. Le plus vieil écrivain du monde vivait seul, simplement vêtu de sacs en plastique ramassés dans une déchetterie située non loin de l’entrée de sa caverne, entouré de dizaine des milliers de livres très anciens et de parchemins plus anciens encore, dont la plupart étaient moisis et formaient une pâte épaisse et verdâtre couvrant les parois de la caverne, pâte faite de papier et de peau mêlés sur laquelle avaient poussé des mousses et de champignons. Le plus vieil écrivain du monde a été retrouvé assis à sa table, gravant sur une large plaque en marbre la liste de ses œuvres complètes, dont les volumes remplissaient plusieurs galeries de la caverne, et qui, d’après les premières informations dont nous disposons, consisteraient en une immense saga familiale se déroulant sur plusieurs périodes historiques et sur plusieurs continents. Le plus vieil écrivain du monde tenait dans la main droite un majestueux stylo plume de marque …. , plus exactement le stylo plume était incrusté dans sa main droite, prolongeant les os de son bras, la pointe du stylo pareille à une griffe.
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Je me souviens qu'en arrivant au sommet de la colline une fois sous les arbres on ne voyait pas le chenil, mais que ça sentait, oui, ça sentait l'odeur des clebs à plein nez mêlée à celle des feuillages et de l'herbe de la forêt d'abord, et puis plus loin plus que l'odeur des clebs, des clebs tu disais comme tous ceux qui travaillaient au chenil. Odeur infecte de bêtes enfermées dans des cages à plusieurs dizaines pendant plusieurs jours, odeur infecte qui finissait par imprégner tous les vêtements, au point que la mère se plaignait de ma puanteur quand je rentrais le soir, tu pues m’avait-elle dit dès le premier soir en guise de salut (ce qui avait au moins l’avantage de remplacer les remarques désagréables qu’elle répétait en boucle depuis des années), odeur infecte qui, le premier jour, m’avait donné envie de gerber, et d’ailleurs j’avais gerbé en sortant du chenil le dernier jour de la première semaine, gerbé à cause de l’odeur qui m’était rentrée dans la gorge sans que je m’en rende compte et avait fini par me rendre malade, gerbé parce que, le dernier jour de la première semaine, j'avais justement découvert la véritable origine de l'odeur que je retrouvais chaque matin en haut de la colline, une fois sous les arbres.
Le premier jour en marchant jusqu'au chenil - une bonne demi-heure depuis le quartier où j'habitais au sud de la ville -, je m'étais dit que cette marche quotidienne me ferait du bien, que cela me ferait de l'exercice après une longue période d'inactivité à traîner dans les rues ou à rester enfermé dans ma chambre, mais dès le premier jour, dès la première ascension de la colline j'avais été saisi par cette odeur de putréfaction animale, oui, c'est ce que je m'étais dit dès le premier jour, cette odeur n'est pas une odeur d'animal vivant, mais d'animal pourrissant quelque part, et sous les arbres déjà j'avais commencé à regarder autour de moi, à chercher un charnier ou je ne sais quel tas de viande en putréfaction, en vain bien sûr, car l'odeur ne provenait pas de la terre couverte de ronces à cet endroit, mais du ciel, oui, l'odeur flottait dans l'air, mais très haut dans l'air, comme suspendue au-dessus du monde, menaçante, et concentrant ses attaques sur cette colline.
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Tu te souviens des fleurs ? Jaunes, oranges, roses, rouges, toutes les fleurs que nous avons déposées autour du trou de feu ? Et les dieux et les déesses que nous avons portés sur leur socle ? Et les grandes herbes que nous avons parsemées ? Et l’eau des noix de coco dont nous avons aspergé les braises ? Et les femmes en sari jaune et orange qui sont venues s’asseoir tout autour du trou de feu ? Et les visiteurs derrière les barrières, silencieux ? Et la procession à laquelle nous avons participée sur la plage un peu plus bas, avant-dernière purification avant l’ultime purification ? Et nos muscles et tout notre corps affaiblis par les dix-huit jours d’abstinence ? Et le rythme des tambours qui nous vidait le crâne, nous préparant à la dernière épreuve, la marche sur le feu ?
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Laurent Margantin
« J’écris pour contrecarrer l’opinion que l’Europe et la civilisation vont au diable », déclara un jour Ezra Pound pour lequel écrire revenait à poser la question du signe et de la pensée qui s’y manifeste. Claude Minière nous raconte comment Pound, à partir de sa découverte de la langue et de la culture chinoises, révolutionna la poésie occidentale, par sa compréhension approfondie de l’idéogramme.

L’écriture des premiers Cantos en 1915, et des suivants tout au long de plusieurs décennies, aurait été en effet inconcevable sans la découverte par le poète exilé en Europe de la pensée à l’œuvre dans les caractères chinois. En 1913, la veuve du sinologue Fenollosa confie les papiers de son mari à Pound, qui en tirera un essai intitulé Le caractère écrit chinois, matériau poétique, et un ensemble de poésies qui sont en quelque sorte des traductions, des interprétations plutôt de poèmes chinois contenus dans les mêmes documents. De là découle une nouvelle écriture poétique, au sein de laquelle surgissent des idéogrammes, lesquels donnent tout leur sens à l’entreprise des Cantos (quarante-neuf d’entre eux en contiennent, sur cent neuf), si l’on sait déchiffrer.
Des sinologues se moquèrent de Pound qui, selon l’universitaire George A.Kennedy, n’aurait truffé ces Cantos d’idéogrammes que pour leur fonction décorative, « sans signification intelligible ». Claude Minière, en une centaine de pages précises et alertes, nous convainc du contraire : les caractères chinois, dit-il, animent intimement, de manière suivie, la lecture entière du long poème Cantos ». Il est impossible de restituer en quelques mots la démarche profonde et complexe de Pound telle que Minière l’explore dans sa dimension essentiellement musicale (il insiste avec force sur la nature sonore de cette écriture). Signalons simplement quelques pistes suivies par cet essai.

Tout d’abord la nécessité de la pensée confucéenne. Pound évoque celle-ci dans un essai marquant intitulé « Le besoin de Confucius, maintenant ! », où l’absence de définitions des mots à l’époque moderne en Occident est considérée comme le mal absolu. Dante ou les philosophes médiévaux savaient encore l’usage des mots, « aujourd’hui l’Occident tout entier se baigne dans un égout mental, parce que le « journal du matin » tiré à dix millions d’exemplaires est chargé d’éveiller chaque jour le cerveau des occidentaux. Blablamachine passe pour un philosophe, Trucmuche pour un économiste, et une centaine de vermines de moindre envergure se faufilent chaque jour sur des kilomètres carrés de papier journal ». On n’insistera pas sur ce point en ces temps d’hystérie verbale préélectorale, où tous les mots (ne serait-ce que celui de « démocratie ») peuvent être déclinés à toutes les sauces, sans qu’on s’attache à leur signification réelle.
Pound connecte directement le « besoin de Confucius » à ce qu’il appelle la « pensée idéogrammatique ». Celle-ci revient à faire du signe un ensemble complexe d’éléments divers, qui peut faire l’objet d’une opération de décomposition visuelle : « Que le mot « rouge » que vous employez se souvienne de la rose, de la rouille et de la cerise, si vous voulez savoir de quoi vous parlez ». C’est l’aspect dynamique de l’écriture chinoise qui captive le poète, en prise directe avec l’énergie des choses. A mille lieues de la fantasmagorie verbale de l’Occident moderne (« envahi par une moisissure de livres qui n’aboutissent à rien » - on y est en plein), les idéogrammes sont expression vivante du réel.

L’acte littéraire fondateur des Cantos qui consiste à se tourner vers l’idéogramme chinois n’est pas, comme le montre Minière, simplement esthétique, il est essentiellement éthique. C’est par l’opération de définition des mots que le poète retrouve une fonction sociale. En cela les idéogrammes sont des schèmes de cette opération, et les Cantos une gigantesque entreprise poético-politique amenant la conscience à s’ouvrir à la totalité de la réalité et de l’histoire humaine. Le recours de Pound à la pensée idéogrammatique chinoise pendant les années londoniennes donne tout son sens - pleinement social - à son écriture poétique. Nulle fuite hors de l’époque, bien au contraire. « L’histrionisme qu’attribuent à Ezra Pound des années 1920 ses détracteurs, sa boulimie d’activités traduisaient bien plutôt une impatience dramatique devant ce que le poète américain plongé dans les destructions de l’Europe jugeait être sophistications inutiles, incuries publiques, tromperies politiques et gaspillages criminels. La vraie connaissance selon lui devait être des hommes, pour un accord avec les lois naturelles. La poésie devait dire ces lois, dégagées du « fatras » de la culture universitaire - et ainsi œuvrer au bien commun, à la civilisation ».
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En entendant les premiers aboiements et gémissements des chiens je pensais à ce que la mère avait raconté du chenil, des cages propres, des chiens tranquilles, peu nombreux et en bonne santé, remuant la queue et venant vous lécher la main à travers la grille lorsqu’on s’approchait, la plupart des cages vides avait-elle dit aussi, quand moi en chemin vers le chenil son odeur déjà m’avait envahi et j’entendais que les aboiements furieux se multipliaient à cette heure si matinale, ce qui me faisait penser que les chiens étaient nombreux et que sans doute j’allais découvrir tout à fait autre chose que ce que la mère avant de chantonner m’avait raconté, ou bien avait-elle simplement enjolivé pour que j’aille me perdre dans la forêt en chantonnant moi aussi ?
Les chiens, on les entendait et surtout on les voyait en ville depuis un moment déjà, hagards, affamés et assoiffés, si maigres qu’on leur voyait les côtes, rôdant en bandes généralement, cachés pendant la journée et sortant au coucher du soleil, où se cachaient-ils on l’ignorait, sans doute dans les champs autour des nouveaux quartiers pavillonnaires au sud, là ils avaient un accès direct aux rues et surtout aux jardins dans lesquels ils pénétraient la nuit, cherchant sans doute une porte ouverte pour entrer dans une maison, mais ce qui les attirait le plus c’était les poubelles qu’ils renversaient sur le trottoir, cela nous réveillait en pleine nuit, la mère jurant dans le couloir, allumant la lumière sur le perron et sortant en robe de chambre pour crier et effrayer les pauvres bêtes qui avaient déjà fui, affolées par le fracas des boîtes de conserve sur le bitume que l’une d’entre elles parfois saisissait dans sa gueule pour aller en lécher l’intérieur cachée dans un fourré, la mère était persuadée que les chiens cherchaient à rentrer dans la maison et même en été ne laissait jamais une fenêtre ouverte, et peut-être avait-elle raison, peut-être les chiens cherchaient-ils à rentrer dans les maisons pour y voler quelque chose, voire pour y attaquer les habitants, les journaux répandant régulièrement des histoires de chien féroce qui avait égorgé un enfant endormi dans son lit avant de s’enfuir par la fenêtre, mais c’était dans d’autres villes, jamais chez nous, et étions-nous sûrs que c’était vrai ? On essayait de les chasser, mais comme certains fantômes dans nos rêves ils revenaient toujours, la gueule grande ouverte parce qu’ils avaient soif, les yeux fixés sur nos maisons quand ils réapparaissaient en fin de journée, errant dans les rues désertes du quartier pavillonnaire où tout le monde - même avant que les chiens ne soient venus - se calfeutrait chez soi dès que la nuit venait.
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j’avais découvert la véritable origine de l’odeur que je retrouvais chaque matin en haut de la colline, une fois sous les arbres.
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Jamais nous ne serions descendus nous perdre dans cet espace partout béant dans lequel il nous arrivait de tomber en rêve. Le néant était bleu et régnait sans partage hors des limites de l’île.
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L’intérieur des terres

(Vosges)



La route monte dans la lumière,
la lumière se perd dans la brume

plus haut, sur un autre versant,
la roche griffe les épaisses sapinières

sur le bord de la route la pierre noire ruisselle,
ouvre une arche béante sur le ciel et le peu de clarté :
un nom, un nom cassant
pour ce sommet sauvage et gris
Hohnek
nom un instant suspendu
au-dessus de tous les noms
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Je suis un écrivain français. –
En cinquante ans,
j’ai publié une cinquantaine de livres. –
On m’invite souvent à l’étranger
et je voyage beaucoup. –
Mon œuvre est reconnue. –
Dans mes livres,
il est souvent question de moi. –
Mes autres personnages sont tous
des bourgeois de race blanche. –
Il y a quand même une exception. –
J’ai vécu deux ans à New York
et j’y ai écrit un roman
où apparaissent quelques Afro-américains. –
J’aime qu’on m’invite en Asie. –
Mes livres sont traduits en chinois,
en coréen et en japonais. –
La concurrence est rude
avec les auteurs américains. –
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"Chaque soir quand la mère me bastonnait, des images revenaient, images floues au début puis de plus en plus distinctes..."
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« Seul cet enfant inconnu, une fiction que comme toi j’accepte désormais comme une fiction nécessaire, nécessaire avant tout parce que consciente, seul cet enfant que tu as qua-
lifié de « neutre » (comme rien d’humain ne l’est !) nous apporte un peu d’air frais dans ce milieu confiné de la légende personnelle et familiale. Il se cache, il se cache loin en nous-mêmes, et qui le cherche le fait immanquablement fuir. Car dans tout récit, celui-ci comme un autre, il ne peut que s’évanouir, incapable qu’il est de supporter qu’on le montre. Il préférerait rester dans le trou d’orties plutôt que d’avoir à écouter toutes les aventures qu’on lui fait porter. Oui, il préférerait cette solitude douloureuse à tous nos récits.
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Laurent Margantin
CERTAINS JOURS
  
  
  
  
où il n’y a rien à dire
ni à écrire

laisser les formes
et les couleurs
émerger lentement

comme celles de
cette gaine foliaire
tombée d’un palmier

l’intérieur parcouru
de très fines lignes
aux tons orangés
bleutés et violacés

menant tout droit
à une zone inconnue
de l’esprit


/Poèmes insulaires, inédit
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Laurent Margantin
DANS LE LOTISSEMENT PRIVÉ
  
  
  
  
sur les hauteurs de la Possession
ils ont rassemblé leurs trésors

des villas sans âme qui vive
gardées par des chiens aboyant tout le jour
un cadavre de chat sur une place de parking
une vue imprenable sur la mort argentée


/Poèmes insulaires, inédit
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https://www.youtube.com/watch?v=8Xbq6tRXK8A
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Le monde doit être romantisé. C’est ainsi que l’on retrouvera le sens originel. Romantiser n’est qu’une potentialisation qualitative. Lors de cette opération, le Soi inférieur est identifié à un Soi meilleur. Nous sommes nous-mêmes une telle série de puissances qualitatives. Cette opération est encore totalement inconnue. Lorsque je donne au commun un sens élevé, à l’habituel un aspect mystérieux, au connu la dignité de l’inconnu, au fini une apparence infinie, alors je le romantise – L’opération s’inverse pour le plus haut, l’inconnu, le mystique, l’infini – à travers cette relation elle est logarythmisée – Elle reçoit une expression courante. Philosophie romantique. Lingua romana. Alternance d’élévation et d’abaissement.
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