Toute cette rage m’était restée dans la tête, m’avait traversé la gorge, m’avait chauffé les poumons, mais elle n’était allée nulle part ailleurs. Au contraire, j’avais les jambes cotonneuses et les bras totalement inutiles et interdits. Alors, j’avais hurlé tant et plus, ça j’arrivais encore à le faire. Je lui avais hurlé de ne plus jamais mêler son petit frère à ses putains d’affaires, je lui avais hurlé qu’il ne méritait pas sa mère, je lui avais hurlé d’autres choses insensées, salopes au possible. Il m’avait regardé sans me craindre. Sans me braver non plus. Presque inquiet pour moi.