Restant des heures dans ce grenier à la lumière griffée par les carreaux ridés de la meurtrière, à toucher ces lettres du bout des doigts, à les serrer entre mes mains comme si c'était toi que je caressais ainsi, à les porter au visage, à les embrasser, à m'imprégner de leur odeur en essayant de me persuader que tu y avais déposé tes propres empreintes, ta propre odeur, une partie de toi, jusqu'à ce que je finisse par ouvrir l'une d'entre elles e me mettre à la lire à haute voix, à te la lire, imaginant que tu te tenais dans un coin du grenier, assise sur un carton, concentrée, ta poupée posée contre ton cœur, ton pouce dans ta bouche, tes yeux grands ouverts, écoutant ce que ta maman avait à te raconter.