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Critiques de Laurent Scalese (545)
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Écouter le noir

C’est en errant dans les rayons de livres que je suis tombée par hasard sur ce recueil de nouvelles. En voyant tous ces grands noms du thriller tels que Barbara Abel, Karine Giebel, Maud Mayeras, Cédric Sire et bien d’autres, je ne pouvais que m’enthousiasmer à l’idée de lire une de leurs histoires.

Le thème principal de l’ouvrage est « l’audition ».



Deaf :

Une histoire de braqueurs en fuite avec une femme en otage. En parallèle, un jeune couple sourd s’échappe d’un centre pour vivre librement son amour. Les deux histoires se croisent avec le drame qui les guette...

J’ai beaucoup aimé l’ambiance générale de cette nouvelle écrite par Barbara Abel et Karine Giebel. Les personnages d’Anne et David sont attachants. Même si l’histoire est courte, elle est très immersive. Par contre, la fin est assez prévisible. 4,5/5



Archéomnésis :

Dans un futur lointain, deux personnes communiquent dans une réunion privée sur le passé de la planète terre...

Je n’ai pas pris de plaisir à lire cette histoire de science fiction. Cependant, le thème de l’audition prend tout son sens à la fin de la nouvelle. Jérôme Camut et Nathalie Hug ont une manière assez originale d’avoir traité le thème. 2/5



Tous les chemins mènent au hum :

Le hum, un bruit d’acouphènes qui survient en touchant une très faible partie de la population. Paul va tenter de s’en débarrasser car les messages qui lui sont envoyés sont plutôt dérangeants...

J’ai apprécié cette courte histoire de Sonja Delzongle. On suit Paul, un père de famille qui souffre de ce bruit permanent dans sa tête. L’horreur de la situation est bien décrite par l’auteure. Je ne m’attendais pas à cette fin. 3,5/5



Ils écouteront jusqu’à la fin :

Un violoniste réputé s’apprête à faire un voyage en Russie pour aller voir une chose extrêmement rare. Mais elle peut se révéler dangereuse...

Je découvre l’écriture de François-Xavier Dillard et j’ai beaucoup aimé son style. Son histoire m’a happée au début, mais j’ai ressenti une baisse d’intérêt vers la fin. 3,5/5



Bloodline :

Une infirmière soigne un homme à la suite d’un accident. Elle ne semble pas encore remise de la perte de sa sœur jumelle dans des conditions dramatiques quelques temps auparavant. Une histoire de rancune et de manipulation...

Je n’ai pas spécialement accrochée avec cette nouvelle de R.J. Ellory. Je me suis ennuyée à la lecture de celle-ci en ayant hâte de passer à la suivante. 2/5



Un sacré chantier :

Une femme doit se rendre au commissariat pour répondre à une convocation suite à un drame qu’elle a vécu. Sa confrontation ne se passe pas très bien et le bruit du chantier alentour perturbe davantage la situation...

Je découvre encore un auteur que je ne connaissais pas. Cette fois il s’agit de Nicolas Lebel. L’histoire se lit bien et le message de l’auteur est très clair, sauf que la fin est un peu trop abrupte à mon goût. 2,5/5



Zones de fracture :

Une femme vit une histoire extra conjugale. Elle veut annoncer à son mari qu’elle souhaite divorcer. Mais le destin va en décider autrement...

Une nouvelle très bien écrite par Sophie Loubière. Sa façon de raconter est originale en traitant les différents points de vue des protagonistes jusqu’à la chute finale. Une de mes histoires préférées du recueil. 4,5/5



Échos :

Un petit garçon Charlie, a une audition très sensible. Il a perdu son petit frère Lucas. Malgré son absence, il semble ressentir des choses que ses parents ne perçoivent pas...

Une nouvelle assez courte de Maud Mayeras. Elle décrit bien le sentiment de solitude que vit Charlie. La fin est imprévue et surprenante. Agréable à lire mais sans plus. 3/5



La fête foraine :

Un couple décide de passer quelques jours de vacances aux Îles Canaries. À distance, ils font d’abord la location d’un appartement sur un site de particuliers. Arrivés sur place, ils vont avoir quelques surprises...

J’ai vraiment aimé cette nouvelle, surtout en imaginant que c’est une histoire en partie vraie comme le précise l’auteur au début. Je l’ai trouvée à la fois amusante et touchante. Mais étant donné le thème principal de l’ouvrage, on se doute de la fin. Une des histoires qui m’a le plus marquée et qui m’a donnée envie de découvrir d’autres écrits de Romain Puértolas. 4,5/5



Quand vient le silence :

Alors qu’il a trop bu, un homme renverse une jeune femme sur la route un soir. Sa vie conjugale n’est pas au beau fixe et le drame va tout compliquer...

J’ai aimé l’ambiance au début de cette nouvelle de Laurent Scalese, jusqu’au départ de la famille à la montagne. La tournure de l’histoire avec le côté extrasensoriel ne m’a pas convaincue. 2,5/5



Le diable m’a dit... :

Un écrivain de best sellers doit vivre avec le souvenir de sa femme assassinée. Mais douze ans plus tard le passé le rattrape...

Cette nouvelle se lit très bien et on reconnaît le style de Cédric Sire. Le rebondissement final est surprenant. L’auteur traite bien le thème de l’audition à sa manière avec une ambiance sombre, comme à son habitude. 4/5



Les différentes définitions de l’audition sont bien respectées par tous les auteurs.

Chacun traite le thème en restant fidèle à son propre style (pour ceux que je connaissais).

Mais comme dans beaucoup de recueils de nouvelles, les histoires restent assez inégales dans l’ensemble.
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L'encre et le sang

William Sagnier déambule dans les rues de la basse ville de Hong Kong quand il dégotte dans un garage une machine à écrire aux pouvoirs extraordinaires.



Après un court moment de battement, William sait qu'il tient là le moyen de se venger de tous ceux qui lui ont nui, en particulier son ancienne maîtresse, une éditrice, et son amant qui se sont honteusement enrichis grâce au livre qui lui ont volé, et qui, quelques heures plus tôt, alors qu'il était venu les punir, l'ont humilié et jeté à la rue comme un malpropre.



Une nouvelle fantastique écrite à quatre mains qui, bien que classique, ne manque pas de piquant. À la manière de Stephen King, mêlant avec brio réalité et surnaturel, Laurent Scalese et Franck Thilliez nous en font voir de toutes les couleurs : dégoût, peur, on passe par des sentiments forts, intrigué et bluffé jusqu'à la fin... pour le moins étonnante.



" S'il suffisait d'une phrase pour changer votre vie, laquelle écririez-vous ? "
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La voie des âmes

Allez, venez, venez, empruntez la voie des âmes. Celle qui sublime, celle qui magnifie, celle qui intrigue.



Avec son livre merveilleusement écrit et d'une sensibilité rare, Laurent Scalese en bon capitaine de frégate nous emmène faire le tour du monde de l'âme. Un tour sensitif, émotionnel, brillant, poétique et haletant.



Laurent Scalese n'a écrit ni un thriller ni un roman fantastique. Non mes amis. Il n'a pas fait ça. Il a écrit une magnifique histoire d'amour. Une de celles qui illuminent les cœurs, les scotchent à la lune avec un sparadrap de tendresse, les tartinent du miel le plus précieux directement recueilli auprès d'abeilles expertes.

La lune ? Du miel ? Des abeilles ? Mais où va cette chronique ? Oui, ami lecteur, si tu te poses la question c'est que tu es sur la bonne page.



Tout le monde a parlé et cité Stephen King comme influence majeure de ce bouquin, l'auteur lui-même le dit, mais je ne suis pas d'accord. Laurent Scalese a fait bien mieux : Laurent Scalese a écrit du Laurent Scalese et la seul voie/voix que vous trouverez est la sienne. What else ?



Le roman pose la question de savoir jusqu'où nous irions pour sauver quelqu'un qu'on aime ? Aux confins de l'Alaska, dans les vallées vierges de l'Afrique, dans les jungles luxuriantes et vénéneuses de Bornéo ? Non à New-York, en Écosse, dans le bush australien et... dans le Cotentin pour les scènes les plus poignantes... Voici le voyage proposé. Prenez votre billet les amis !



Il est toujours très intéressant de voir des auteurs de romans policiers ou de thrillers s'aventurer vers des territoires inconnus. De se laisser porter avec eux par les flots de l'imaginaire. De voir jusqu'où ils sauront nous amener. Ah c'est si bon de lire quelques lignes, allongé sur un parterre d'herbe, de fermer les yeux et de laisser les images créées par votre centre névralgique reproduire l'histoire racontée. Laurent sait faire ça. Il a une écriture cinématographique, précise, riche.



Ses personnages sont vraiment très réussis qu'ils soient du côté des bons ou des mauvais. Et les méchants sont effrayants d'ailleurs. Trois histoires d'amour se superposent. Certaines dysfonctionnelles. D'autres merveilleusement inspirantes. Ce qui a été ne sera plus. Vraiment ? Hé bien ce roman nous démontre le contraire. Tant qu'il reste un souffle, l'espoir peut renverser des montagnes.

Et l'auteur nous décrit à merveille les relations humaines et nous adresse des scènes intimistes touchantes digne des plus grandes plumes. C'est un vrai roman kaléidoscope, un vitrail aux 1000 carreaux de verre.



Trois histoires d'amour et trois couples donc : Richard et Clara Neville, deux belles âmes.

Mike et Kate Rosener, deux âmes qui se cherchent.

Nancy la vénéneuse et Gabriel, les amants du fin fond des siècles.

Trois couples aux destins divers qu'on se plaira à suivre...



Dans ce roman, vous enquêterez, vous remonterez le temps, vous aurez le pouvoir de voir à travers les yeux des morts, vous pourrez manipuler les cerveaux et altérer la réalité. Dieu, et tout ça dans un seul livre !



Et si il y a un truc que Scalese réussit à la perfection, ce sont ses fins. "La Voie des Âmes" n'y échappe pas. On pourra même dire que c'est une des fins les plus merveilleuses et les plus machiavéliques qui soit. Pas de spoil ici, rassurez-vous. Laissez-vous porter jusqu'au bout, c'est tout.



P.s. : Et dans la série Easter Eggs dont les auteurs de la Ligue de l'Imaginaire sont les maîtres, on retrouvera ici des références de Scalese, cinématographiques pour "The Crow", littéraires pour l'emprunt à Richard Matheson de son prénom et du nom de Neville (héros du roman "Je suis une Légende" de l'auteur sus-cité). Et en petit hommage à ses fidèles lecteurs, nous aurons droit à une apparition fugace de Paul Legac, son flic de "L'Ombre de Janus". Il y en a beaucoup d'autres que je vous laisse découvrir.



PS 2 : vous pouvez retrouver d'autres chroniques et d'autres news livres et cinema sur www.cestcontagieux.com ou la page Facebook du même nom
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La voie des âmes

L’écrivain Laurent Scalese nous revient après plus de cinq ans d’absence (hormis la courte histoire écrite avec Franck Thilliez), et son travail de scénariste sur (entre autre) la série TV Cherif.



La voie des âmes est un thriller. Non, c’est un roman fantastique, voire de SF. Que nenni, c’est une histoire d’amour. Enfin, c’est tout cela à la fois en fait, une histoire inclassable et universelle. Un mélange des genres qui va vous faire voyager dans des contrées que vous n’imaginez pas.



L’auteur n’est pas membre de la Ligue de l’Imaginaire par hasard, ce roman est une vraie ode à cet imaginaire qui le rend unique.



On sent que l’auteur a fignolé son récit, page après page, mot après mot. Plus de 610 pages denses, où la description est souvent mise en avant par rapport aux dialogues.



Avec son début particulièrement intrigant, l’histoire prend très vite certaines distances par rapport au thriller classique (tout en en gardant certains codes). Impossible d’imaginer où Laurent Scalese veut nous emmener, ce qui d’emblée rend le récit véritablement immersif.



L’auteur fait ici preuve d’une véritable ambition, stylistique et rédactionnelle, tout en gardant toujours à l’esprit cette volonté de toucher le plus grand nombre. Car, La voie des âmes est un vrai roman populaire, au sens noble du terme, et qui prouve qu’être proche des lecteurs n’empêche pas de viser haut.



Outre ce mélange étonnant de genres, assez rare chez un auteur français, le roman est aussi une véritable plongée dans la vie de ses personnages et dans leur intimité (dans leur âme, oserais-je dire). Leur environnement prend autant d’importance que l’intrigue en elle-même, sans que pourtant le rythme n’en pâtisse.



Qu’on soit bien clair, nous sommes très loin des romans qui mettent en avant uniquement l’action. Mais l’aspect posé de l’histoire n’empêche pas d’être surpris au détour de chaque chapitre.



Laurent Scalese privilégie clairement l’émotion et n’hésite pas à se lancer dans certains passages introspectifs. Malgré de petites redondances que j’ai trouvées inutiles, c’est une histoire prenante et particulièrement touchante, où l’émotion affleure tout au long des pages. Les passages alternent les rythmes et les sensations (à l’image des scènes se déroulant en France, et cette belle plongée dans les souvenirs et dans la vie d’une famille).



Et si cela ne suffisait pas, La voie des âmes est également une belle et longue flânerie dans New-York (mais aussi dans d’autres contrées aux quatre coins du globe). Là aussi, Laurent Scalese fait montre d’une étonnante précision dans ses descriptions, et prouve à quel point il a travaillé l’aspect documentaire tout autant que son intrigue et ses personnages. Et croyez-moi, l’écrivain aime tant ses personnages qu’il leur a insufflé ce petit supplément d’âme qui les rend presque vivants.



Oui ce roman est étonnant, à l’image de cette scène digne de Stephen King (bel hommage au Maître) ou de cette capacité à rendre totalement accessible un récit qui intègre des éléments de science-fiction (me faisant parfois penser au roman Replay, chef-d’œuvre de Ken Grimwood, un des livres de chevet de Laurent Scalese et le mien aussi).



La voie des âmes est donc un roman fantastique, dans tous les sens du terme, qui n’hésite pas à mettre l’émotion en avant et à parler d’amour sans jamais tomber dans la niaiserie. Un roman chaudement recommandé aux belles âmes.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Toucher le noir

Après Écouter le noir et Regarder le noir, Toucher le noir est un nouveau recueil de nouvelles sous la direction d'Yvan Fauth.

Je ne sais pas si c'est parce que le toucher est un sens moins développé chez moi que les autres sens, mais cette lecture m'a plutôt déçu.

Je n'ai pas retrouvé le rythme et le dynamisme des précédents opus. Pourtant, les auteurs ont trouvé des idées originales, parfois même très astucieuses, pour illustrer le thème ; mais cela ne m'a pas suffi...



- J'ai beaucoup aimé : No smoking de Michaël Mention

- J'ai bien aimé : Retour de soirée de Valentin Musso ; Doigts d'honneur de Danielle Thiéry ; Une main en or de Jacques Saussey ; Zeru Zeru d Maud Mayera ;

- J'ai moins aimé : Signé de Benoît Philippon ; 8118. Endroit de Franck Thilliez et Laurent Scalese

- Je n'ai pas aimé : 8118. Envers de Franck Thilliez et Laurent Scalese ; L'ange de la vallée de Solène Bakowski ; Mer Carnage de Éric Cherrière ; L'ombre de la proie de Ghislain Gilberti.


Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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L'encre et le sang

Cette ville l'écrasait, l'étouffait. Une sorte de fourmilière. Toujours en mouvement. Il détestait Hong-Kong. Mais William Sagnier était là pour une bonne raison: se venger de son éditrice, Cassandra, et de son mec. Cette dernière, sans scrupule, l'a charmé et l'a attiré dans ses filets avec pour seul but de lui voler son manuscrit. Le livre s'est très bien vendu, en France et dans le monde. Son auteur: Jack Malcombe, l'amant de Cassandra. C'est à lui que devrait revenir les mérites, la gloire et l'argent. Sur les hauteurs de la ville, dans cette maison cossue où habitent les amants, il s'est fait renvoyer comme un malpropre. Mais, dans ce quartier de Stanley Village, dans la rue des antiquaires, il remarque une machine à écrire qu'il obtiendra pour 50 dollars. Il ne le sait pas encore mais cette machine a un don: elle transforme les mots écrits en réalité...



Cette nouvelle écrite à quatre mains se dévore littéralement. Les quelques premières pages attisent notre curiosité. Que ferions-nous si nous étions en possession d'une telle machine? William, lui, honteusement rejeté et humilié par cette éditrice manipulatrice, sait à quoi elle va lui servir. Il va pouvoir enfin se venger du mal qu'on lui a fait. Sans réfléchir aux conséquences... Une nouvelle doit, dans la mesure du possible, saisir le lecteur dès les premières pages. C'est le cas ici. L'on ne s'ennuie pas tant l'intrigue est efficace et rondement menée. Mêlant habilement fantastique et thriller, cette nouvelle cruelle à souhait a du mordant. Jouissif et efficace...



Ecrire avec L'encre et le sang...
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L'encre et le sang

C'est court mais c'est bon.



William Sagnier est au fond du seau.

Tout d'abord, sa femme, éditrice, le quitte sèchement puis, goutte d'eau qui fait déborder le nase, s'approprie son livre pour en refiler la paternité à son amant.

Il veut bien être gentil le William mais faudrait pas pousser le goujon trop loin non plus.

Alors qu'il erre comme un âne en peine, il aperçoit au fond d'un vieux garage hongkongais une antique machine à écrire qui ne semble attendre que lui.

Imaginez dès lors son émoi en réalisant que tout ce qu'il écrit sur sa nouvelle meilleure amie possède la faculté de se matérialiser dans l'instant T.

Bizarrement, les guerres, la famine, les migrants, le gars, sur le moment, il s'en fout complètement.

Non, lui, ce qu'il désire plus que tout, c'est se venger et croyez-moi, il va s'y employer.



Effectivement, ce qui saute aux yeux, c'est ce rapprochement qui s'impose d'emblée avec les nouvelles du King. L'écrivain, pas le crooner constipé chronique.

L'évocation de Bachman et du Maine confirment rapidement cette filiation.

Il y a également un peu de Balzac et de sa peau de chagrin revisitée.

Le texte, court et incisif, accroche d'emblée.

Si la trame n'est pas d'une folle originalité, le twist final rattrape largement ce sentiment de déjà vu/lu.

Ces deux membres de la Ligue de l'Imaginaire que sont Thilliez et Scalese semblent avoir pris pas mal de plaisir à écrire cet opuscule à quatre mains, pourquoi ne pas retenter le coup sur un roman bien plus conséquent.

Je serais très curieux d'en voir le résultat.

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Pour le bien de tous

Contrairement à la qualification employée par les éditions Belfond, je ne qualifierais pas ce roman de roman noir, ni de thriller. Pour moi , il s'agit d'un roman policier , assez riche et dense, mais un roman policier..



Tout comme Mélanie, nous faisons connaissance avec son nouveau co- équipier, le commandant Joseph Schneider, à deux doigts de la retraite. Elle est furax : comment est-il sensé l'épauler, lui qui porte une ceinture dorsale, et qui ne peut pas courir ? "Un croulant" , voilà ce qu'ils lui ont mis dans les pattes… Mais il faudra bien qu'il fasse l'affaire, car leur première enquête a débuté : un homme sans papier, a été percuté par une voiture dans un bois, il a visiblement été tué par balles. Mélanie est agacée, le " croulant" a visiblement encore toute sa tête et de bonnes idées.



Le duo de flics fonctionne merveilleusement bien, et l'on aurait aimé que l'auteur leur consacre plus de temps. Jouant sur la différence d'âge, sur leur problèmes familiaux, Laurent Scalese, arrive à nous les rendre palpables, ils ne sont pas stéréotypés, caricaturés, ils existent !

Et curieusement, alors qu'on les aime bien, quand il leur arrive des " bricoles" , on n'a pas la peur chevillée au corps, on ne tremble pas à l'idée qu'ils ne s'en sorte pas - c'est pour cela que je ne parle pas de thriller- Ce n'est pas le suspens qui prime dans ce livre, mais autre chose.



Laurent Scalese a écrit un roman qui surfe sur l'actualité brulante : la crise des migrants, leur accueil, les petits boulots au black qu'ils peuvent trouver pour améliorer leurs conditions, ( boulots forcément obscurs… C'est édifiant ! )

Discours bienveillants et angéliques d'un côté, discours de haine, d'intolérance, forcément dérangeants de l'autre , Laurent Scalese balaie toutes les opinions sans complexe , ni tabou. Et si cela agit comme du poil à gratter, c'est tant mieux, son but étant de nous faire réfléchir..

Une fois , lancés les dés politiques, lancée la réflexion, Laurent Saclese , nous les reprend, pour redistribuer les cartes, car si "on nous cache tout et on nous dit rien", une chose est sure : on est manipulé …

Et vous êtes prêts pour la pirouette finale, le petit clin d'œil de l'auteur…

Après la lecture de Pour le bien de tous, vous aurez une autre vision de la politique en général ... Demandez- vous toujours à qui profite quoi … J'ai beaucoup pensé aux films " La nuit du chasseur" et à " Kingsman". Une réflexion intéressante sur la société et ceux qui nous gouvernent.



Challenge mauvais Genres.
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L'encre et le sang

Commercialement "Poket" aurait très bien pu nous offrir cette petite nouvelle de 120 pages gratos du style : 2 pokets achetés = 1 nouvelle en cadeau.



Avec tous les romans de francky que je lis et que j’achète, ma réflexion me parait légitime, m’enfin 2.95 euros : ce n’est pas la fin du monde non plus.



Deux auteurs connus, l’un beaucoup moins que l’autre : « Thilliez » le psychopathe n’a plus rien à prouver, son style est charmant, toujours un truc drôle à écrire. Pour ce qui est de « Scalese » je ne connaissais pas, enfin de nom seulement, par curiosité je lirais un de ses romans à l’occasion…



Cette nouvelle transpire le « Stephen King » à plein nez (dans ses bons jours), une sorte d’hommage littéraire très court qui vous met dans l’ambiance…l’histoire ne casse pas la baraque même si elle reste sympathique à lire, le talent et le style des deux auteurs compensent l’originalité.



A plus les copains

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L'encre et le sang

Bienvenue dans la petite boutique des horreurs ! Entrez, entrez, ce sont les proprios Thilliez et Scalese qui régalent.



Cette novella fantastique (au sens propre comme au figuré) d’un peu plus de 100 pages est un bien beau divertissement pour le lecteur comme pour les auteurs.



Parce que ce qui saute aux yeux, dès les premiers instants, c’est que les deux compères ont dû s’amuser comme des petits fous à nous concocter cette histoire assez éloignée de leur univers habituel.



Mais ça veut dire quoi au juste univers habituel ? Les deux auteurs ont baigné dans les univers de Stephen King, Dean Koontz ou Richard Matheson et ce récit est en quelque sorte un hommage aux écrits de cette catégorie d’auteurs durant les années 70-80 (mais arrêtons de catégoriser !).



La filiation du récit avec l’œuvre du King est évidente, à coup de petits clins d’œil. L’ambiance fleure bon le fantastique de la grande époque.



La lecture de ce court texte est assez jouissive, quelques petites lignes suffisent à nous plonger dans l’histoire et on ne la lâche plus jusqu’au final de qualité.



Une histoire réjouissante de bout en bout, lue en totale connivence avec les auteurs qui s’amusent avec le métier d’écrivain tout au long du récit.



Du pur fun pour quelques piécettes, juste le prix du pourboire. Je ne peux qu’applaudir des deux mains cette production à quatre paluches.
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Je l'ai fait pour toi

Un livre qui mérite vraiment toute notre attention.

Le personnage principal,Moss,est certes un peu maniaque à regarder les moindres détails de la vie quotidienne:un lacet denoué,une minuscule rayure sur sa chère voiture,une pile de revues mal disposées sur une table,un bouquet mal "équilibré ".Trois épouses l'ont déjà quitté, c'est dire.

Cheyenne sa collaboratrice nouvellement arrivée lui plairait bien,mais....elle a une copine.

Les autres personnages sont peu nombreux,l'un d'entre eux est mort....

Le récit est très agréable,bien écrit,jamais lassant même si les facéties de Moss pourraient nous irriter quelque peu.

Mais il est doué, le bougre,il remarque tout et il n'est pas bon de se trouver à la place du criminel.Si le crime est parfait,le criminel,lui,présente des failles...et il les trouvera.

La fin du roman est habile,retraçant les faits à partir des éléments semés de ci,de là, sans en avoir l'air.

Le mobile du crime est génial et émouvant mais,bien sûr. ...je n'en parlerai pas.

Ce roman vous plaira au moment où arrivent les vacances.Sur la plage,sur un transat ,ce sera un compagnon parfait.Attention,ce n'est pas un élément péjoratif ,ils sont importants,les "copains de vacances!"
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L'encre et le sang

Les maîtres du polar ont bien saisi le potentiel narratif des nouvelles. Et à quatre mains c'est encore mieux ! Les compères de la Ligue de l'imaginaire unissent leur force pour signer une petite nouvelle où thriller et fantastique se mélangent agréablement.



Dans leur atelier de couture Franck Thilliez et Laurent Scalese cousent le réel et la fiction nous amenant dans une sorte de voyage en pays souterrain.



Au centre de l'intrigue une machine à écrire qui a le pouvoir d'insuffler la vie aux mots, un engin magique capable d'ouvrir les portes du monde. Contrôler les gens et les événements ayant ainsi un pouvoir sans limites… Tentant non ?



Mais tout ne va pas être aussi simple ! A la fin qui tire vraiment les ficelles ?



Laurent Scalese et Franck Thilliez font un petit clin d'oeil/hommage assez explicite à Stephen King, évoquant son pseudo et son état natal, le Maine. Il y a aussi de Frankenstein de Mary Sheller où la créature se tourne contre le créateur.



Bien ficelée, l'intrigue est bien construite.

La morale c'est qu'il y a toujours un prix à payer pour nos actions. Si nous choisissons de faire le bien ou le mal, le destin lui, se charge d'appliquer la récompense ou la sentence.





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Je l'ai fait pour toi

La chronique qui ronge son Moss !



C'est une délicieuse sucrerie que nous offre Laurent Scalese, de la barbapapa sanguine, du pop-corn littéraire !



Et pourtant n'allez pas crier au roman anecdotique ! Au contraire, Laurent Scalese remet certes de la légèreté dans le polar mais au service d'un scénario fort bien huilé, d'une mécanique implacable et d'un personnage qui va vite devenir incontournable dans le PPF (le paysage polardesque français). C'est de la régalade !



C'EST CA QU'EST BON !!!

Dès le début et les premiers chapitres, le ton est goguenard et taquin. le lecteur ne sait pas à quoi s'attendre et ne sait pas où l'auteur va l'emmener. Alors, il prend sa main, tourne les pages à ses côtés, voit un sourire malicieux se dessiner sur les lèvres de l'auteur, sûr de lui et de ses effets...



Comme vous l'avez compris, le nouveau roman de Laurent Scalese tranche avec ses précédents, un virage à 180 degrés - comme il l'avait déjà fait avec "La Voie des Âmes" où il lorgnait sur le fantastique crépusculaire - sauf que cette fois-ci, c'est vers le soleil que pointe son aiguille.



UN ROMAN SOLAIRE

Oui, un roman solaire voilà qui décrit bien le contenu précieux que vous allez trouver dans ce livre. Un "feel-good Book" que vous refermerez à regret tant l'on s'y sent bien. C'est un roman bienveillant, l'ami de tes jours, l'amant de tes nuits. Un peignoir en éponge confortable que le facétieux Scalese aura pris soin de tartiner de poil à gratter.

C'est savoureux, drôle, enlevé, aux dialogues délicieusement épicés picotant le bout de ta langue.



MOSS IS THE BOSS !

En plus d'une intrigue musclée à la précision suisse, ce sont les personnages qui sont exceptionnels dans "Je l'ai fait pour toi". A commencer par l'incroyable Samuel Moss, commandant de police aux manières rugueuses et aux méthodes peu orthodoxes. Un mélange du "Mentalist" pour son côté cocasse et de l'inspecteur "Columbo" pour son sans-gêne et son opiniâtreté. Mais un Columbo beau gosse tout de même, faut pas exagérer, Samuel sait se montrer très charmant et très charmeur. Un vrai séducteur !

Samuel Moss est un enquêteur qui se veut parfait mais grattez la surface et vous verrez chez lui des phobies, des tics, des tocs. Et tac, vous l'avez déjà dans la peau. Un toqué de la tactique ce Samuel !



James Bond a son Austin Martin, Samuel Moss a sa Triumph TR3 British Racing Green de 1957 auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux, qu'il considère comme un membre de sa famille et qui nous vaudra un chapitre à se tordre de rire. Ah, mais il y a décidément trop de bonnes raisons de lire ce livre !



ET SI C'ÉTAIT UNE SERIE TV ?

On sent les influences des séries TV dont l'auteur est imprégné. D'abord parce qu'il en écrit et ensuite parce qu'il en est passionné. Ce roman, on le sent construit et pensé comme tel et on le verrait bien transposer sur le petit écran.

D'autant que Scalese possède un talent de dialoguiste hors pair. Ça fuse dans tous les sens ! Vous m'en direz des nouvelles !



BIENVENUE CHEZ MOI

Comme toujours chez Laurent Scalese, vous trouverez des clins d'oeil à ses romans précédents. Vous trouverez donc des traces d'Elie Sagane, de Raoul Bietri, de Janus, du Samouraï et d'autres que je vous laisse chercher par vous-même si vous êtes familiers de l'auteur. Si vous ne l'êtes pas, c'est définitivement avec ce roman que vous devrez vous initier à la "Scalesie", maladie joyeuse et contagieuse qui vous rend accro à cet auteur.



C'est tellement rare de refermer un polar en ayant autant la pêche qu'il devrait être remboursé par la Sécurité Sociale ! Mais méfiez-vous de ce sucre d'orge au goût de piment, décidément très addictif !
Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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La voie des âmes

Je referme « La voie des âmes » toute retournée, émue, soufflée. Je referme ce livre en me disant que Laurent Scalese – romancier, auteur de thrillers et créateur de la série « Cherif » sur France 2, notamment – a non seulement écrit son meilleur livre à ce jour, mais qu’il a écrit une perle du genre, un ouvrage à marquer d’une pierre blanche, tout simplement. Difficile de parler de ce roman sans gâcher le suspense – et il y en a des surprises, il y en a ! – et le plaisir des lecteurs. Scalese a placé la barre très haut, « La voie des âmes » est un roman d’une richesse et d’une densité étonnantes, mais aussi un roman populaire au sens le plus noble du terme. On peut parfois penser à Musso, même si Scalese est plus exigeant, aussi bien dans son histoire que dans son écriture, même si ses personnages sont beaucoup plus profonds, beaucoup plus attachants. On peut penser à Stephen King dans ses meilleurs jours. Mais au final on pense surtout que Scalese a son propre univers, sa patte, et qu’il sait toucher le lecteur au cœur, lui faire vibrer l’âme, le prendre aux tripes et le faire passer par toutes les émotions. Un livre surprenant, profondément humain, un véritable bonheur de lecture, un petit chef-d’œuvre. Je n’ai pas un aussi bon roman, un roman aussi fort, aussi puissant et émouvant depuis très longtemps.
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L'encre et le sang

Un très gros coup de cœur pour cette nouvelle de cette été 2013 !!!



Une édition spécial sortie en poche pour ce petit trésor de moins de 100 pages qui m'a totalement conquise !!!



Attendu avec impatience depuis l'annonce de sa sortie et me trouvant en vacances, je me suis mise en quête de ce petit trésor. Il a fallu tout de même que je cherche bien et que je fasse plusieurs librairies pour le trouver. Enfin, il est entre mes mains... Il parait que les bonnes choses se méritent !!! De plus, je viens de découvrir un autre auteur totalement méconnu de la bibliothèque... Laurent Scalese...



William Sagnier a fait le trajet en avion jusqu'à Hong-Kong pour tuer Jack Malcombe et sa nana, Cassandra Brandström. Elle lui a volé le manuscrit de son livre, maintenant publier en plusieurs centaines de millier d'exemplaires en France et traduit dans vingt pays. Ils étaient tous deux en Asie pour une séance de dédicaces, William, lui était là pour les tuer...



Aujourd'hui, William n'a plus d'argent, plus de métier et plus d'avenir, rien ne le retient sur cette terre. Son seul but à l'heure actuel est de sauter dans le vide d'une falaise de Hong-Kong ou de sauter dans l'eau du port et de sa noyer. C'est au détour d'une rue, au fond d'un garage qu'il la repère : une très vieille machine à écrire. Elle est vendue par un très vieille femme... Il l'acheta en se disant qu'elle pourrait faire un bon poids et le maintenir au fond de l'eau quand il sautera...



Dès les premiers lettres tapées, William s’aperçoit que cette vieille machine à écrire n'est pas un objet classique, mais qu'elle cache quelque chose de bien plus magique !!! Il a enfin trouvé le moyen de se venger et surtout il ne pense plu à la mort. Mais jusqu'où peut aller cette fantaisie de pouvoir changer le monde, car il pourrait se retourner contre son créateur...



Une fabuleuse nouvelle !!! Un très bon thriller fantastique que nous propose là ces deux auteurs. Franck Thilliez, spécialiste du thriller médicale et psychologique nous plonge, avec Laurent Scalese dans tout autre chose.

J'ai énormément aimé tout ce coté fantastique qui, au final, dégage une vraie morale et qui laisse de lecteur de quoi réfléchir sur les conséquences du mal et de la vengeance...
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Toucher le noir

« Toucher le noir » est un recueil de nouvelles. Elles sont au nombre de 10 et écrites par des grands noms de la littérature noire francophone. Il s’agit du troisième tome d’une série consacrée aux 5 sens. Je n’ai pas encore lu les deux premiers mais ce troisième m’a enthousiasmée et je ne manquerai donc pas de corriger ce petit impair.



Les nouvelles ne sont pas un genre littéraire que je connais beaucoup. Il suffit de parcourir mon blog pour constater que je lis que rarement des recueils. Pourtant, lorsque je me laisse tenter, j’en ressors ravie et jamais déçue.



Il est courant de penser que parce qu’il s’agit de nouvelles, on risque de ne pas accrocher ou de ne pas s’immerger complètement dans l’histoire. Or, c’est faux, car dans ce recueil précisément, je n’en ai pas trouvé de moins « bonnes » ou pour lesquelles j’aurais eu l’impression d’un sentiment d’inachevé.



Chacune est l’exemple parfait de l’univers singulier de chacun des auteurs. Afin de ne pas faire de jaloux parmi les auteurs, je ne dirai pas laquelle j’ai préféré. Non, en fait, c’est faux, c’est tout simplement parce que je les ai toutes aimées.



J’ai trouvé que le thème du « toucher le noir » est parfaitement respecté et c’est hyper intéressant de constater comment chacun des 10 auteurs se l’accapare et le développe.



Si vous ne connaissez pas l’un ou l’autre des écrivains qui sont présents dans ce recueil, cela pourrait vous offrir un très bon avant-goût de ce qu’ils produisent et vous donnerait très certainement l’envie de découvrir leurs bouquins personnels.



Voilà plusieurs raisons qui, j’espère, vous feront envie de découvrir le noir, sous toutes ses formes.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Écouter le noir

Même si je ne suis pas une grande adepte des nouvelles, quand elles sont réunies et présentées par Yvan Fauth (@Gruz sur Babelio), il m'est difficile de résister ! Cette collection sur le "Noir" dont chaque volume est axé sur un sens différent est particulièrement attractive, les meilleures plumes du genre s'y trouvent réunies, parfois en duo, comme c'est le cas pour les deux premiers récits. Contrainte à respecter : chaque histoire doit donner une large place à l'ouïe.



Barbara Abel et Karine Giebel (rien de moins que deux de mes auteures préférées, quand même !) ont co-écrit "Deaf", où se mêlent l'histoire d'un couple de jeunes fugueurs sourds qui craint d'être séparé, et celle d'une mère prise en otage par des braqueurs et coincée dans le coffre de leur véhicule. Terrifiant, je me suis mise dans la peau de cette femme et me suis rongé les ongles d'angoisse ! Une de mes nouvelles préférées, suffisamment longue pour bien l'apprécier.



On passe à "Archéomnésis" de Jérôme Camut et Nathalie Hug, qui eux ont l'habitude d'écrire ensemble leurs romans, comme "Islanova" par exemple.

Le registre est très différent, on est plus dans la science-fiction. Une réunion virtuelle entre un "gardien" terrien, une femme décédée depuis longtemps, un tricentenaire, une Intelligence Artificielle et une jeune femme envoyée avec des milliers d'autres pour coloniser une nouvelle planète. Le thème du son est bien présent, mais pas vraiment en accord avec le reste du recueil à mon avis, j'ai trouvé ce récit assez inintéressant, et ne m'y suis pas attardée.



"Tous les chemins mènent au "hum" " de Sonia Delzongle (encore une de mes chouchoutes). Là, on revient au coeur du sujet avec cet homme qui souffre de Bruit dans la tête, tout comme d'autres malheureux "humeurs" comme on les surnomme, répartis dans des endroits précis sur la Terre. Ce qui pourrait n'être qu'un banal problème d'acouphènes va se révéler un véritable fléau... Une quinzaine de pages seulement, mais une histoire complète et bien construite, pari réussi pour ma part. Cette nouvelle est d'ailleurs développée dans un roman : "Le dernier chant"



"Ils écouteront jusqu'à la fin" de François-Xavier Dillard, un auteur que je ne connais pas encore, mais dont je note le nom. Sa nouvelle est construite en plusieurs chapitres et conte l'histoire d'un violoniste virtuose que sa quête d'une oeuvre inédite de Tchaïkovski va mener aux frontières de la folie, et bien plus loin encore pour ses auditeurs... Une histoire surprenante et originale, dont j'ai apprécié la chute, même si je l'ai vue venir.



Ensuite arrive "Bloodline", de R.J. Ellory, l'histoire de soeurs jumelles, Janine et Carole, très fusionnelles comme le sont souvent les jumeaux. Janine est sourde, ce qui n'empêche pas une totale compréhension mutuelle. L'histoire alterne entre des souvenirs, en italique, et le temps présent où un homme se fait violemment percuter par une voiture et est pris en charge à l'hôpital par Carole, infirmière. J'ai aimé cette histoire de "liens du sang" que rien ne rompt, cet amour indéfectible d'une soeur prête à tout pour sa jumelle. Les passages en italique sont particulièrement touchants.



On change de registre avec "Un sacré chantier", de Nicolas Lebel, dont je n'avais jamais rien lu, et si je me base sur cette nouvelle, je ne lirai rien. Elle est très courte, elle parle d'une femme qui est convoquée au commissariat, où elle va se retrouver confrontée à son patron contre lequel elle a porté plainte pour agression sexuelle. Le commissariat est en travaux, et le bruit engendré va perturber l'entretien... Bon, la façon dont la jeune femme est traitée est très choquante, mais à part cela, je ne comprends pas bien ce que ce texte vient faire là, excepté le bruit ambiant il ne rentre pas vraiment dans les critères.



Heureusement, ensuite on enchaîne avec "Zones de fracture" de Sophie Loubière. Même si je n'avais pas particulièrement apprécié "Cinq cartes brûlées", son dernier roman, cette nouvelle d'une quarantaine de pages, racontée de cinq points de vue différents est plaisante et aboutie. On entendra la victime, qui n'a rien "entendu venir" justement, son mari, qui a entendu trop tard, sa fille, qui ne supporte plus ces bruits-là, son amant, qui n'a pas tout compris, et le témoin de la scène qui n'a pas tout vu mais a tout entendu. Une nouvelle bien construite qui fait partie des meilleures du recueil à mon avis.



"Echos" de Maud Mayeras, (dont j'ai hâte de lire la dernière parution : "Les Monstres") prend la suite avec son héros Charlie, un petit garçon de 7 ans qui souffre d'hyperacousie, et dont le grand frère Lucas est mort écrasé par un chauffard. Mais voilà, un an plus tard Charlie entend Lucas qui pleure en appelant leur maman, elle qui est partie après le drame...

Sans doute la plus noire de ces histoires, qui m'a littéralement fait frémir.



Avec "La fête foraine" de Romain Puertolas, on change à nouveau complètement d'univers, c'est bien plus léger, ce qui permet de souffler un peu ! Romain et Patricia ont loué un appartement par le biais d'une de ces plateforme que nombre d'entre nous utilisent, ils ont choisi de passer des vacances en amoureux aux Canaries. L'appartement est vaste, très lumineux et surtout...très sonore ! Où l'on se dit qu'il faut parfois se méfier des petites annonces. C'est drôle, rafraîchissant au milieu de toute cette noirceur et même si l'on voit gros comme une maison où l'auteur va en venir j'ai souri de bon coeur.



L'accalmie est de courte durée, "Quand vient le silence" de Laurent Scalese se charge de nous remettre dans un bain sombre et glauque. Xavier vient de se faire virer comme un malpropre de son boulot et il a noyé sa rancoeur dans l'alcool avec un copain avant de rentrer chez lui en voiture, bien éméché. Une silhouette surgit dans la nuit, il ne peut éviter la collision. Mais la jeune fille qu'il a heurté est encore vivante...

C'est l'histoire d'une vengeance horrible, glaciale, avec une touche de fantastique, ça vous prend aux tripes et vous laisse hébété, tous vos sens en déroute.



Et ce n'est pas avec "Le diable m'a dit...", de Cédric Sire, que vous allez reprendre vos esprits ! Joan, écrivain, a perdu sa femme Dahlia dans d'horribles circonstances 12 ans auparavant, tuée par un maniaque qui laissait toujours le même message auprès de ses victimes : " le diable m'a dit de le faire". Après celui de Dahlia, les meurtres ont pris fin, mais Joan vient seulement de retrouver goût à l'écriture quand il est brutalement enlevé et séquestré dans un endroit où le seul son est celui de l'eau qui s'écoule. Ce son est une allusion aux endroits où ont été retrouvés les cadavres autrefois, toujours immergés dans des lacs, des rivières ou dans le réservoir du château d'au pour Dahlia. La suite relate le face-à-face (aveugle) entre Joan et son ravisseur, jusqu'à l'explosion finale.

J'ai moyennement apprécié, certains éléments sont à la limite de l'incohérence, mais l'ambiance est prenante.



Et nous voici au bout de ce recueil très varié, avec d'excellentes surprises et deux ou trois déceptions. La plupart de ces nouvelles sont fort bien construites et n'ont pas engendré chez moi de frustration même si certaines sont très courtes. Je félicite Yvan Fauth d'avoir réussi à rassembler tous ces talents autour de cette thématique pas si évidente. Comme il l'explique en introduction, le sens de l'ouïe revêt une importance particulière pour lui qui souffre d'acouphènes et d'hyperacousie, mais qui a réussi à transformer ce handicap en élan positif.

Ma note un peu mitigée est due aux trois nouvelles qui m'ont moins "parlé", mais à peine "Ecouter le Noir" terminé je me suis précipitée à la médiathèque pour y récupérer " Regarder le Noir", que je me réjouis de découvrir très bientôt !



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La voie des âmes

J'en suis encore toute retournée …

Dans « Des pas sous la cendre » il y a un thriller teinté d'une dose de fantastique, dans « L'encre et le sang » commis avec son complice Franck Thilliez, je dirais qu'il fait moitié-moitié, là, dans « La voie des âmes », l'auteur fait que le fantastique l'emporte largement sur le réel, encore que celui-ci est indispensable au premier … A ce titre il est tout à fait légitime qu'il fasse partie de « la ligue de l'imaginaire ».

Bref, j'ai aimé. Je me suis un peu perdue dans les usurpations successives d'identité mais l'auteur l'a sans doute voulu ainsi.

Damien a un don (il me fait penser à Julien Ducat, le héros de « L'autre » de Olivier Descosse) et à ce titre, il est amené à aider la police de New York. Mais la police de Big Apple n'est pas la seule à s'intéresser à ce don. S'en suit la rivalité du bien et du mal (plutôt du mal d'ailleurs) que cela soit au niveau intime ou au niveau de l'humanité.

Outre l'intrigue, taillée au scalpel, les questionnements des héros interpellent chacun d'entre nous : la mort, l'amitié, l'avenir de l'humanité, la fidélité, l'amour … Toute en rebondissements cette histoire nous fait aussi découvrir New York et le bush australien. Quant à l'ultime rebondissement, je ne cache pas ma joie … je l'avais imaginé ! parmi d'autres il est vrai …

On est bien loin de la série télévisée « Cherif » mais les références au cinéma américain nous y font penser bien sur.

600 pages d'une intensité éprouvante pour le lecteur qui sombre dans l'addiction … le pauvre ! et les critiques ne s'y trompent pas. Un conseil cependant : ne pas trop en lire car elles dévoilent parfois un peu trop l'intrigue mais le nombre est un gage d'intérêt.

A quand le prochain Monsieur Scalese ? Moi qui suis plutôt formatée comme Mike ... j'en rêve !



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La voie des âmes

L’auteur arrive bien à accrocher le lecteur et offre une intrigue tout aussi classique que singulière. En effet, la construction du thriller reste assez conventionnelle avec une enquête aux codes traditionnels, mais le côté fantastique et les éléments surnaturels apportent mystère et singularité tout en gardant une certaine crédibilité à l’ensemble. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la présence de détails, d’anecdotes et d’informations historiques qui s’encrent super bien à l’histoire. La voie des âmes se lit facilement car l'écriture de Laurent Scalese est agréable. Ça bouge, c’est fluide, les dialogues sont très présents, et les descriptions précises donnent vraiment l’impression d’être sur les lieux que ce soit principalement à New York (l’ambiance américaine avec ces quartiers est très bien retranscrite), ou même en Normandie.
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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Toucher le noir

Troisième recueil de nouvelles noires sur les 5 Sens, orchestré par Yvan Fauth qui m’a fait connaître et apprécier les nouvelles ! Il faut dire que ma première lecture a été “Regarder les voitures s’envoler” d’Olivier Norek, traumatisante et inoubliable !! Oui, oui !



Dans ce volume 10 nouvelles pour 11 auteurs, dont un duo qui fonctionne plutôt bien ! Je reprends ma première façon de noter, par nouvelle et avec la première idée ou impression que j’ai eue.



“8118 Envers” - Frank Tilliez et Laurent Scalèse : Le Destin !! 5*



“Retour de soirée” - Valentin Musso : Et paf, retour de bâton ! 5*



“L’ange de la vallée” - Solène Bakowski : Je n’ai pas compris où se trouve “le toucher” 3*



“Signé” - Benoît Philippon : Manque de peau !! 4*



“Mer Carnage” – Eric Charrière : J’ai trouvé la fin un peu “légère” 3*



“No Smoking” – Michael Mention : Excellent ! 5*



“Doigts d’honneur” - Danielle Thiéry : La musique adoucit les mœurs ! Ha ha ha ! 4*



“L’ombre de la proie” – Ghislain Gilberti : Surprise ! 5*



“Une main en or” – Jacques Saussey : Donne-moi ta main et prends la mienne... ! 4*



“Zeru Zeru” – Maud Mayeras : J’ai été émue car histoire trop proche de la réalité. 4*



Bravo à tous les auteurs de s’être pliés à l’exercice imposé, ce qui n’est jamais simple, en particulier à celui-ci que j’ai trouvé ardu et merci d’avoir autant d’imagination !



#Toucherlenoir #NetGalleyFrance



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