Pour la France, la gastronomie (au sens large du terme : cuisine, cérémonial de table, discours) est une langue diplomatique pouvant faciliter les échanges et les négociations. Talleyrand l'a bien compris en faisant de sa table l'une des plus renommées de la capitale autrichienne pendant le congrès de Vienne (1814-1815). Brillat-Savarin rappelle dans sa Psychologie du goût (1826), que les repas sont un moyen de gouvernement où "le sort des peuples s'est décidé dans un banquet". Pour Carême, le "grand diplomate" doit entretenir un cuisinier de renom et "l'ambassadeur qui veut bien servir son pays doit avoir une table succulente."