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Critiques de Laurent Vidal (17)
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Les hommes lents : Résister à la modernité (XVè-XXè s..

Un élan contrarié



Depuis le désaveu des vies héroïques dans Mulukuku (Nicolas Duffour), je chemine modestement (Éloge des vies minuscules — Marina Van Zuylen) et lentement à présent avec cet essai de Laurent Vidal, distingué par un prix du livre d’histoire d’une certaine académie, intitulé Les hommes lents, sous-titré « Résister à la modernité XVe – XXe siècle », qui me renvoie finalement à l’une de mes premières chroniques sur Babelio, consacrée à l’un des parangons du renoncement et du quiet abandon à la rêverie, Oblomov (Gontcharov), dont il n’est étrangement pas question dans ces Hommes lents… (En une phrase, bien trop vite à mon avis, il règle aussi son compte à Hartmut Rosa, le grand penseur de l’accélération.)



Mais je tourne en rond, accélérons. Laurent Vidal, avec moult citations et pléthore de références littéraires et historiques, entreprend une histoire des rythmes sociaux, la peinture d’un mode rythmique de discrimination sociale qui s’est formé avec la modernité, révélé par la présence desdits hommes lents, de fait ou réputés tels, figures de la discrimination qui en sont aussi tantôt le résultat et tantôt des formes de résistance, des lents et des faux lents, etc…



Laurent Vidal raisonne beaucoup par analogie, étymologie, métonymie et même homophonie. Pour le dire vite : il voit large et, comme on le sait, à moins d’être Superman, qui embrasse trop mal étreint. Mais à l’en croire, le sujet commande cette catégorie mal définie et définitivement fluctuante « d’hommes lents », catégorie révélée « par un tremblé des mots », qu’il serait vain de définir, mais « qu’importe si c’est de manière floutée, il faut simplement accepter la fragilité de leur présence ».



Donc on est dans le flou. C’est érudit, plaisant, intelligent, mais la théorie est faiblement charpentée. Elle est prise en défaut dès la préface à l’édition de poche qui voit dans le confinement et la reconnaissance des travailleurs « de deuxième ligne » (Macron, 13 avril 2020) une description possible aujourd’hui des hommes lents. J’imagine les livreurs ou les caissières drôlement surpris d’être ainsi caractérisés !



Cependant, Laurent Vidal a réponse à tout, et pour peu qu’on subisse un rythme, il a vite fait de vous catégoriser parmi les lents. En fait, paralogique, il établit que les [ses] hommes lents sont discriminés, et en infère que les discriminés sont des « hommes lents » et trouve toujours un comportement pour éclairer, de face, de derrière ou de côté, cette spécificité.



À ce compte, il est vrai, Oblomov aurait fait tache, lui le bourgeois, le rentier paresseux, quand Laurent Vidal constitue ces hommes lents par opposition au bourgeois conquérant de la modernité.

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Histoire des préjugés

39 historiennes et historiens reconnus et de différents horizons tentent de déconstruisent près d’une cinquantaine de préjugés dans cet essai édifiant.



Histoires des préjugés se penchent sur l’origine et sur les effets que peuvent encore avoir ces idées préconçues sur notre société moderne. Cet essai nous fera voyager dans le temps et dans l’espace et nous offre une liste très exhaustive et pertinente. On apprend énormément de choses dans cet ouvrage. Bien que chaque partie ne contienne que quelques pages, ce texte m’a permis de découvrir des auteurs et m’a donné envie de me pencher sur des textes plus approfondis sur plusieurs des thématiques proposées.



Le pari est donc parfaitement réussi et je conseille fortement cet essai qui a su parfaitement être didactique et agréable à découvrir. Il nous prouve que l’Histoire et la vérité historique a une importance fondamentale.
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Les hommes lents : Résister à la modernité (XVè-XXè s..

“Entre mots et images adviendront les hommes lents” promet Laurent Vidal en exergue. Charlot, inventeur d'un art “de faire avec les brèches de temps” (Les Temps Modernes, 1936), le géographe brésilien Milton Santos (“La force est du côté des lents”) et le poète Aimé Césaire (lents : “ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité”), devront rester présents à l'esprit du lecteur jusqu'à la fin du livre. Qui sont ces hommes lents disqualifiés par leur rythme dont on cerne progressivement la catégorisation à l'aube des temps modernes ? L'observatoire de Laurent Vidal est immense et pas seulement historique et socio-économique. Si l'étymologie et la construction des discours religieux et marchand ainsi que l'estampe et la littérature renseignent d'abord le lecteur c'est que Laurent Vidal porte une attention particulière à “L'obstination des mots et des images à discriminer”. Lents : ceux dont le rythme n'épouse pas celui de la morale et de l'hymne à l'activité préconisé par les théologiens médiévaux pour qui le péché capital de paresse fut associé à la lenteur. À la Renaissance, période charnière dans la course à la modernité, la lenteur est mise à l'index au nom de l'esprit marchand. Une disqualification que l'auteur interroge ensuite dans les images diffusées par l'estampe (Brueghel l'Ancien, Desidia, 1548) ou à travers chansons de geste, romans et théâtre. Il y relève que l'homme lent se distingue par un autre rapport au temps. Un décalé en quelque sorte. Don Quichotte “premier personnage de roman peint sous les traits d'un homme lent” (p. 62), n'est-il pas toujours selon l'auteur celui qui combat les moulins à vent “symbole de la première modernité” ? Catégorie où se retrouvent finalement indolents et paresseux, vagabonds des premiers temps modernes élargie aux inadaptés peu empressés de s'enrichir, pauvres en tout genre, traînards, lambins et mollassons, autres indigènes engourdis des Amériques à l'heure des grandes découvertes et plus tard, Africains au temps du commerce esclavagiste et des colonisations, puis ouvriers et déclassés de l'ère industrielle… Figures symboliques d'inefficacité économique face à l'homme moderne productif et rapide dont la fortune paraît assurée pour les siècles à venir.



Vaste réflexion scandée par la succession des rythmes par lesquels se sont transformées nos sociétés, menée d'un bord à l'autre de l'Atlantique : entre l'ancien et le nouveau monde et de l'Europe médiévale à l'ère industrielle, de ruptures en transitions, de révolutions sociales en révolutions technologiques, elle fait s'attarder auprès des dockers de Rio de Janeiro et des débardeurs de la Nouvelle-Orléans, entendre la plainte des esclaves dans les champs de coton et, de cadrans en chronomètres, donne la cadence des chaînes de montage à Détroit. La contribution des hommes lents à l'expansion des grandes villes se lit avec l'auteur dans les mouvements migratoires au dix-neuvième siècle. C'est là, dans les villes-ports atlantiques, que justement s'inventent des rythmes différents à l'origine des plus grandes créations musicales du vingtième siècle. Quand Laurent Vidal réhabilite le corps et l'âme des hommes lents ciblés autrefois par la morale médiévale c'est la protestation de tous les laissés pour compte de la “mise en civilisation” urbaine et du culte de la vitesse qu'il fait ressortir mais c'est surtout leur puissance créatrice qu'il voit à l'oeuvre. Dans l'histoire des conflits sociaux le sabotage, le ralentissement ou la rupture de cadence ne furent pas les seules armes qu'ils opposèrent à la disciplinarisation des corps et des comportements dans la rationalisation du travail : “Quand il n'est pas possible d'habiter pleinement l'espace (car on y est marginalisé), alors le temps (un temps enchanté) peut offrir des solutions pour une extension de l'existence ; quand il n'est pas possible d'habiter pleinement le temps (soumis à des impératifs rythmiques trop contraignants) alors l'espace peut offrir des ressources inattendues” (p. 202). La force des lents sauve d'une vision purement mécanique du monde semble nous dire Laurent Vidal. L'émancipation “des lents”, pressentie par Milton Santos, suggérée par le sous-titre - “Résister à la modernité” -, poétisée par Aimé Césaire se révèle avec une puissance universelle dans la parenthèse inventive inouïe qu'offre le personnage de Charlot, devant la chaîne, dans Les Temps Modernes.

















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Les hommes lents : Résister à la modernité (XVè-XXè s..

Essai riche en informations et au vocabulaire soutenu qui nous présente les hommes lents et leur perception dans la société du XVème au XXème siècle.

La représentation du caractère lent évolue de la souplesse et la résistance d'un point de vue étymologique à la paresse et l'inadaptation dans les sociétés axées sur le travail. Des associations naissent lenteur / paresse / pauvreté et vitesse / labeur / richesse justifiant l'esclavagisme et l'exploitation par les sociétés occidentales des colonisés puis des prolétaires.

Mais les hommes lents peuvent résister à cette folie de l'accélération des sociétés, au découpage imposé du temps par différentes actions et modes d'expression. Cette seconde partie traitée dans l'essai aurait pu être plus développée pour équilibrer un peu mieux l'ensemble.

Lecture intéressante qui nous amène à réfléchir sur la folie de la vitesse dans nos sociétés modernes et son impact sur le manque de réflexion, de recul et de plaisir de vivre.



Merci à Babelio et son opération de Masse Critique ainsi qu'aux Éditions Flammarion pour l'envoi de ce livre.
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Histoire des préjugés

Dans cette époque ou les fake-news s’associent aux préjugés pour continuer à diviser une humanité qui devrait plutôt s’unir pour mieux vivre, se poser quelques heures pour la lecture de cette passionnante compilation d’opinions préconçues, leurs origines et leur permanence au fil du temps, est un vrai moment de plaisir ( oui, bien plus que de la littérature feel-good qui n’est qu’un shoot de sucrerie).

Lire les nombreux historiens, spécialistes divers qui se sont penchés sur des affirmations aussi variées que “ Un homme ça ne pleure pas “ ou “ Les noirs sentent fort et les blancs sentent la mort” ( prises au hasard parmi les 56 préjugés traités), c’est faire une plongée saisissante sur comment les hommes, aidés souvent par des scientifiques, des politiques, des religieux, ont pu s’approprier de fausses idées et comment, souvent par bêtise, ignorance, manque d’instruction, elles ont perduré et divisé les hommes. Les préjugés, véhiculant la plupart du temps un racisme rampant ( de la femme aux juifs en passant par les roux ou les chinois), ont ainsi, au fil des siècles ou des décennies, irrigué sournoisement certaines pensées et se sont ainsi ancrées dans bien des esprits. Nous avons confirmation que l’Histoire a été triturée de façon à complaire à une époque ou à satisfaire quelques idéologies douteuses ( on n’en est pas étonné).

Au gré de sa fantaisie, de ses envies, le lecteur peut papillonner à l’intérieur de cet essai, qui se compose de chapitres pas trop longs. Le seul petit bémol est que, comme ils sont rédigés par différents spécialistes, certains sont plus attrayants que d’autres, tout le monde n’ayant pas la même faculté de vulgarisation ni la même verve.

Inutile de faire la fine bouche ! Eclairante, intelligente, facile à lire, formidablement pédagogique, cette “Histoire des préjugés” est un essai absolument nécessaire, à lire et à relire pour pouvoir contrecarrer cette haine ambiante assénée partout ( surtout sur certaines chaînes TV commençant C).
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Histoire des préjugés

Aujourd’hui je vais évoquer Histoire des préjugés stimulant essai historique dirigé par Jeanne Guérout et Xavier Mauduit. Il s’agit d’un ouvrage collectif avec la contribution d’une quarantaine d’historiens. Sur la couverture figure une définition du préjugé : « opinion hâtive et préconçue souvent imposée par le milieu, l’époque, l’éducation ou due à la généralisation d’une expérience personnelle ou d’un cas particulier ». Dans l’ouvrage cinquante-six préjugés sont scrutés et déconstruits ; les auteurs en retracent la genèse qui se perd souvent dans les limbes du passé.

Histoire des préjugés propose de reconstituer l’origine des préjugés et de mettre en exergue l’évolution historique autour de ces notions dans une approche originale qui sans ordre couvre de vastes sujets. Cette compilation est passionnante et mêle l’histoire à la sociologie et à la psychologie. En effet, les préjugés, parfois qualifiés de stéréotypes ou d’archétypes, sont explorés par les psychologues qui s’intéressent au fonctionnement des comportements humains isolés ou en société. La perspective historique est éclairante et aide à comprendre l’ancrage dans la psyché de ces préjugés qui sont très difficiles à remettre en cause malgré leur fondement souvent pour le moins fragile. Cette histoire sociale montre combien les préjugés sont à l’origine de stigmatisation, de dépréciation, de moquerie et de dévalorisation ; c’est souvent une manifestation de la domination et une exacerbation de rivalités historiques. Ces clichés dévastateurs concernent de multiples catégories, des groupes ou des peuples. Ainsi dans ces brefs chapitres qui se font écho (et qui sont complétés d’utiles références bibliographiques) sont traités les chinois, les italiens, les homosexuels, les roux, les gitans, les intellectuels, les réfugiés, les juifs, les allemands, les noirs. Cette simple liste montre la stupidité de ces préjugés qui rassemblent des ensembles qui par nature sont disparates. Les populations d’une nation ont peu de probabilité de n’être composées que d’individus identiques aux mêmes caractéristiques. Et pourtant toutes les contributions montrent que les roux sentent mauvais, les gauchers sont maladroits, les noirs ne pensent qu’au sexe, les japonais sont suicidaires, les mexicains sont violents, les vaccins sont dangereux pour la santé. Cette liste non exhaustive des titres de chapitres donne le ton sur la nature de ces préjugés. Ils sont souvent porteurs de haine et de discrimination ; en comprendre l’histoire peut aider à les dénoncer pour une meilleure entente entre les différents groupes humains.

Histoire des préjugés est un ouvrage complet et facile d’accès. Mettre en parallèle ces dizaines de préjugés en montre l’absurdité qui perdure au long des siècles. En effet les préjugés ont la vie longue, malgré tous les démentis ils sont difficiles à déconstruire.

Voilà, je vous ai donc parlé d’Histoire des préjugés de Jeanne Guérout et Xavier Mauduit paru aux éditions Les Arènes.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Les hommes lents : Résister à la modernité (XVè-XXè s..

La définition classique fait remonter la modernité à la fin du XVe siècle. C'est une moment de grande bascule où tout un ensemble de référence sont repensées. Il y a d'un côté le monde chrétien qui dénonce la paresse et met les sociétés au travail et de l'autre un monde économique qui valorise la promptitude dans les échanges. Dans les siècles suivants, ce rythme soutenu sera érigé peu à peu en norme sociale et son non respect renvoyé à de la paresse.

Dans cette chronologie, la Réforme occupe une place très importante. L'homme a été créé pour travailler et non pour être oisif, nous dit Luther. Un homme qui ne travaille pas porte atteinte à ce qu'il y a d'humain en l'homme. A partir du XVIIIe siècle, le méthodisme, religion de la bourgeoisie industrielle anglaise, fera d'un temps de vie maîtrisé et dominé par le travail, la marque du respect envers Dieu.

Avec la colonisation du Nouveau Monde et la mise en esclavage des Amérindiens et des Africains, un vocabulaire spécifique s'impose pour dénoncer leur rapport différent au rythme du travail: paresse, indolence, etc. Si, du point de vue des Européens, ces sociétés sont archaïques, c'est aussi parce que leur rythme est différent.

D'ailleurs, les bourgeois conquérants n'hésitent pas à désigner, au sein de leurs propres sociétés, des pan archaïques, dont le symbole pourrait être la figure de don Quichotte, inadapté au monde moderne.

On peut d'ailleurs opposer, au sein de la même société occidentale, le monde urbain et le monde rural, car ce nouveau rapport à la vitesse se développe d'abord dans les villes, connectées aux grands réseaux d'échange. Gourmandes en main d'oeuvre, elles incitent les populations des campagnes à migrer. Ces neo-urbains sot aussi les nouveaux lents, tant les rythmes changent de manière drastique entre ces deux mondes.

Ceux que l'auteur appelle les hommes lents ont appris à vivre et à survivre malgré l'imposition d'un rythme soutenu qui s'est amplifié avec la révolution industrielle en devenant mécanique. Pour ce faire, ils ont dû trouver des brèches et reconstruire ce qu'on peut appeler un temps enchanté, c'est-à-dire un temps qui échappe aux contraintes des temporalités modernes. Un exemple: la syncope que l'on retrouve dans le jazz ou la samba. En prolongeant un temps faible vers un temps fort, elle ramène les marges vers le centre.

Le taylorisme, quant à lui a été mis en place pour neutraliser la force de nuisance des hommes lents, en découpant le travail en un certain nombre de tâches simples et répétitives. La multiplication de ces dernières, qui doivent être exécutées de façon rapide a pour finalité le contrôle de la cadence et l'accélération de la production.

A la fin du XIXe siècle, la méfiance des ouvriers vis-à-vis de la généralisation des machines va aboutir à des mouvements de protestations qui font de la lenteur une arme contre l'exploitation capitaliste. C'est aussi à cette époque que les romantiques vont mettre en avant un style qui ne pourra paraître que décadent aux yeux de la grande bourgeoisie industrieuse.
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Les hommes lents : Résister à la modernité (XVè-XXè s..

Essai extrêmement intéressant, illustré, complet et poussé. J’ai complètement découvert « les hommes lents » qui sont partout sans que nous ne les remarquions vraiment. Ce qui me marque le plus dans cet essai est la clairvoyance qu’il a éveillé en moi quant à l’importance du rythme adopté par une (la notre) société. Je recommande fortement car ce livre amène à réfléchir sur nos pratiques et surtout sur nos façon de penser et de voir la vie.
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Histoire des préjugés

Ce livre, rédigé par des historiens spécialistes de différents thèmes, s'attache à décortiquer quelques-uns de nos préjugés. Par exemple, les cochons sont sales, les homosexuels sont efféminés, les hommes ne pleurent pas, les vaccins sont dangereux pour la santé, l'art contemporain n'est pas de l'art. Ce florilège montre la diversité des thèmes abordés. Les différents historiens se sont attachés à retracer l'histoire des préjugés et tentent de nous faire comprendre pourquoi ces idées reçues se sont installées dans notre inconscient collectif. C'était une lecture très intéressante, parfois amusante, mais qui le plus souvent nous interroge très personnellement sur tel ou tel préjugé. En effet, on peut se croire très ouvert, sans préjugé mais en réalité en lisant le livre on se dit parfois : "Ah mais moi aussi parfois je pense cela". Donc c'est un livre utile, qui ne règlera certes pas les problèmes mais qui permet au moins d'en prendre conscience et ce n'est déjà pas si mal.
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Histoire des préjugés

Saviez vous que...

Cette histoire des préjugés propose une lecture à la fois parfois, amusante, passionnante, surprenante, et bien entendu très intéressante. L'histoire vue par le biais de ce que l'on en croit, à défaut de ce que l'on croit savoir.

Tous les "chapitres" ne se valent pas. Certains sont plus axés sur l'anecdote, d'autre sur l'aspect historique. Les explications données se perdent dans certains cas dans des digressions moins faciles à suivre.

Ce livre n'est pas forcément à lire de façon linéaire, ce qui en fait cependant un document plaisant. J'ai aimé à piocher, selon les jours, mon humeur, l'une ou l'autre de ces 39 aventures fort bien documentées (petite bibliographie et renvoi à chaque fois). Rappelons aussi que ce sont de grands noms qui signent "une leçon d'histoire et un antidote à la haine". Ce qui fait du bien en ces temps moroses.

Un grand merci à Babélio (Masse Critique)
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Histoire des préjugés

Par l’ampleur de ses approches, la richesse de ses argumentations et la clarté de sa présentation, ce livre mérite de trouver un large public.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Histoire des préjugés

Une lecture fort instructive, un livre en plein dans l’actualité. Cet essai nous permet également de nous remettre en question car il faut bien se le dire nous avons tous plus ou moins des préjugées en tête. Ça nous permet de nous déconstruire et de se demander « Tiens pourquoi j’ai cette idée en tête ». « Est ce que ça a vraiment du sens de penser ça ? »



Cet essai est abordable et se lit très bien. On navigue à travers plusieurs époques et plusieurs thématiques s’en jamais s’ennuyer. Certains chapitres sont plus passionnants que d’autres mais ça dépendra de vos centres d’intérêts.



Un livre à lire sans aucune hésitation pour avoir l’impression d’être un peu moins bête.

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Les hommes lents : Résister à la modernité (XVè-XXè s..

L'ouvrage de Laurent Vidal, publié en 2020, lui a été inspiré par les évènements produits par la déferlante du Covid. C'est une remise en cause de nos modes de vie que la société dans son ensemble a dû effectuer. Les confinements successifs ont amené la population à goûter des rythmes plus lents dans son quotidien. Malgré les ravages causés par le virus, je n'ai pu que me réjouir de ce retour à une temporalité vécue dans un calme qui favorise l'épanouissement de la vie intérieure. Des valeurs oubliées semblaient revenir à l'ordre du jour. M'identifiant au groupe des personnes lentes, je m'y retrouvais.



Depuis la fin de cette parenthèse, j'ai constaté dans la lecture de romans écrits pendant ce temps combien les écrivains en ont été marqués. Leurs œuvres font souvent référence au virus.



Ainsi, l'essai de Laurent Vidal m'a interpellée. La lenteur, perçue comme tare par les systèmes économiques et sociaux depuis l'industrialisation de l'occident, et même avant, s'y voit réhabilitée comme vraie valeur quand la richesse personnelle est envisagée.



Il faut se préparer à une lecture ardue. Le texte n'est pas celui d'un roman. Comme bien d'autres du genre, cet essai n'échappe pas à une certaine sècheresse de l'écriture. Il est en tous cas bien découpé. Les chapitres sont courts. Le lecteur chemine ainsi dans le développement de la pensée de l'auteur sans trop peiner. Il est intéressant de revenir aux origines étymologiques du mot "lent" pour comprendre les connotations négatives imprimées en premier lieu par les morales religieuses. Laurent Vidal présente chronologiquement les perceptions de la lenteur en occident, dans un exposé qui s'appuie sur l'histoire, la littérature de l'époque et les évènements marquants. Il porte une attention toute particulière au vocabulaire qu'il analyse très doctement.



L'auteur étoffe ses propos de multiples exemples concrets. Le texte est même truffé d'illustrations. On sent une volonté de rendre le sujet accessible au lecteur lambda, voire aux plus lents... J'ai apprécié le propos concernant la syncope qui libère, entre autres et surtout, les questions pour aujourd'hui qui clôturent l'ouvrage. La discrimination de l'homme lent y est replacée dans le contexte actuel d'une macronie sans états d'âme pour cette catégorie d'individus.



Laurent Vidal est anthropologue. Les hommes lents est un ouvrage d'anthropologie. Son approche de la réalité historique se double d'une étude avisée des comportements humains et sociaux. C'est là que réside tout l'intérêt de son essai.



Aux éditions Flammarion, dans la collection Champs essais, la couverture a été soignée. Elle reproduit une photographie de l'artiste Alfred Natanson (du XIX -ème siècle), un portrait de Toulouse-Lautrec dans une attitude indolente. Le peintre, issu d'une famille aristocratique, a vécu une vie de bohème et est connu pour ses mœurs dissolues. Il est un bon exemple de l'homme lent tel que le présente Laurent Vidal dans son essai.
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Les hommes lents : Résister à la modernité (XVè-XXè s..

La lenteur n’est pas un défaut de vitesse, mais bien plutôt le plus haut degré de résistance à un monde qui s’emballe et cherche à enrôler les hommes dans une course sans fin vers l’accélération.
Lien : https://laviedesidees.fr/Vid..
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Histoire des préjugés

D’où viennent les préjugés? Pourquoi certains perdurent plus que d’autres? 39 historiens répondent avec plus ou moins de bonheur.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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La mer : 5 000 ans d'Histoire

Aussi loin que l’on puisse investiguer en remontant les layons du temps, les hommes ont toujours entretenu des liens intimes avec la mer. Cinq mille ans d’histoire connue qui prouvent à quel point les uns ne peuvent pas se passer de l’autre. Lien étroit qui a permis de développer les voyages, le commerce et de bâtir des civilisations insignes. Aussi, il fallait un livre qui revienne sur la manière dont l’humanité s’est progressivement familiarisée avec le monde marin et ses nombreuses ressources. Un récit passionnant qui retrace une histoire d’amour, de défiance et parfois de terreur. Bien des légendes ont surgi des flots avec des poignées de récits devenus mythiques dans le bassin méditerranéen. Faut-il raviver le souvenir des périples d’Ulysse ou d’Enée ?
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Ils ont rêvé d'un autre monde

Je m'attendais à une histoire romancée sur ce groupe de 500 Français partis pour le Brésil en 1841 pour fonder un Eden utopique basé sur le modèle phalanstérien de Fourier. En fait il s'agit d'un compte rendu des recherches de l'auteur sur ce sujet. Pour le coup l'ouvrage relève plus de la thèse que du roman. Mais cet évènement mérite d'être connu ...
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