Avec les croque-morts de Léa Mazé, la BD jeunesse sinvite à Niort
- Mais on meurt pas forcément pendant la guerre ?
- Ha ha ! Non ! Sinon il n'y aurait plus personne sur la terre ! C'est très dur, il y a toujours beaucoup de morts... Mais il reste aussi beaucoup de vivants. Même dans les soldats, il y en a plein qui ont été soignés ou qui n'ont jamais rien eu.
Tu sais mourir à la guerre c'est très triste, mais le plus dur c'est d'être vivant à la guerre. Le plus difficile c'est de rester et de voir tout ça... de... de voir tout s'effondrer autour de soi sans pouvoir faire quoi que ce soit.
- Je grandis et bientôt, je toucherai le ciel ! Je serai musclée comme toi... Et je serai aussi poilue que toi !
- Bon. Il faut qu'on trouve une dernière question à lui poser, au notaire, là.
- Pfff... Je ne sais pas, moi... On n'a qu'à lui demander s'il est riche.
- Ah ouais, c'est bien ça.
- Je suis navrée, Elma... Je sais combien il comptait pour toi. Il comptait beaucoup pour moi, aussi.
- Non, il ne comptait pas pour toi, tu mens ! On était heureux dans la forêt. Tu as tout gâché, tout...
- Elma, tu... tu as le droit d'être en colère contre moi. J'aurais voulu que tout se passe différemment.
- Un jour, je te raconterai tout ce qu'on a vécu, papa ours et moi.
- Un jour, tu pourras aussi raconter comment, tous les deux, vous avez sauvé notre monde.
- A 15h, on a les funérailles de monsieur Crétin et...
- Pfhuhu... "Crétin"...
- Ça vous fait rire ? Vraiment ?
- Ouais, parce qu'on est des enfants, en fait.
- Et surtout bientôt je grognerai aussi fort que toi !
- Non, Elma, comme ça... Non toujours pas...
- Tant pis, je m'entraînerai demain Là, je préfère regarder le soleil se coucher sans bruit.
- Il faut aller dormir.
- Encore quelques minutes s'il te plaît...
- Ma petite, mon trésor... N'oublie jamais combien je t'ai aimée, d'accord ?
- Ne me laisse pas seule...
- Ne t'inquiète pas, tu n'es pas seule. N'oublie pas non plus combien tu aimes le bonheur... petit ours.
- C'est toi qui m'as dit un jour que les secrets étaient de vilaines choses.
- Ah j'ai dit ça, moi ? Tu sais, parfois, la vie est si complexe qu'on gère comme on peut. C'est ni tout noir, ni tout blanc.
- Intrépide, Mélanie faisait le bonheur de ses proches. Elle embrassait fougueusement la vie : elle l'aimait pleine, intense, sans limites. Il y a 6 ans, elle a choisi un chemin sur lequel nul n'a pu la suivre, et nous souhaitons de tout cœur qu'elle y ait tari sa soif de liberté. De sa vie solitaire et nomade, nous ne saurons rien désormais.
« Tu sais, parfois, la vie est si complexe qu’on gère comme on peut. C’est ni tout noir, ni tout blanc. » p. 31.