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3.64/5 (sur 59 notes)

Nationalité : Argentine
Né(e) à : Quilmes , 1980
Biographie :

Leandro Ávalos Blacha est né à Quilmes en 1980 et a étudié la littérature à Buenos Aires. Ses inspirations sont l'écrivain Alberto Laiseca, qui l'a formé, et la culture pulp et pop. César Aira, Daniel Link et Alan Pauls ont attribué à l'unanimité le prix Indio Rico 2007 à son roman Berazachussetts. Leandro Ávalos Blacha a également publié Côté cour en 2014 et a participé au recueil Buenos Aires Noir en 2016.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Avant que le plumage pouilleux est touché le gazon, un faisceau de lumière fondit sur le volatile et lui rendit son vol, non sans l'avoir transformé en un imposant oiseau coloré. Ses plumes brillaient avec une intensité comme les spectateurs n'en avaient jamais contemplée sur leurs écrans de portables, même en haute définition. Le phœnix s'éloigna à tire d'aile en direction de l'antenne de Phonemark.
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A vrai dire, s'il s'agissait d'une femme de la rue, elle se trouvait en pleine décadence. Elle était terriblement obèse ; ses cheveux étaient courts et d'un fuchsia intense. On l'aurait crue morte sans le mouvement de sa poitrine qui révélait sa respiration. A côté d'elle, les quatre amies se sentaient sveltes et belles. Ce qui les impressionnait le plus, c'était son torse nu, avec deux nichons gros comme des ballons de basket et de nombreux bourrelets de graisse qui retombaient en cascade. En dessous, elle portait des leggins en lycra couleur chair, qui lui donnaient l'air d'un gros insecte, et des rangers noires usées.
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Le chauffeur laissa son patron et Dora a un coin de rue où s'arrêtaient plusieurs autobus. Saavedra respira à un pleins poumons les parfums ambiants. Ils portaient tous deux des vêtement simples et usés. Cela avait été plus facile pour Dora que pour lui: pour qu'on ne le reconnaisse pas, il ne s'était pas rasé ce jour là et portait un petit bonnet de laine noir et un sweet-shirt gris arborant le logo de MUNDO MARINO. C'était une des saloperies dont lui faisaient cadeau ses employés et qu'il n'utilisait que pour ce genre d'occasion. Un souvenir de vacances de prolos. Les gens qui attendaient le bus faisait la queue devant l'arrêt.Cependant, parmi ceux qui venaient d'arriver, il y en avait quelques uns qui se mettaient devant et personne ne disait rien." Ils sont tellement habitués à la défaite, à être exploités que plus rien ne les dérange" se dit Saavedra. Ils montèrent dans le bus et allèrent s’asseoir au fond. Il opta pour le couloir. " Tu te rends compte, dit il à Dora, la première chose que fait un prolo en montant dans le bus, surtout les plus gros, c'est ouvrir la fenêtre en grand... C'est dingue! Je sais pas pourquoi, même s'il fait -1...On dirait des chiens, tu trouves pas? Quand ils sortent la tête du 4x4..."
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Mais à la vérité, ce n’était pas que la chanson avait déplu à Trash, elle lui avait juste rappelé la voix d’une zombie de ses amies : Fiona… Elle l’avait connue dans les Balkans, en même temps que Nino et François, tous des zombies adorables… Ils s’entendaient merveilleusement bien et avaient même formé un groupe qui jouait des reprises d’Abba version gothique. Les retombées avaient été immédiates. Ils remplissaient les bars, s’amusaient, consommaient toutes sortes de drogues et dévoraient un fan après chaque concert… Trash, cependant, avait décidé d’abandonner le groupe quelques mois auparavant. Sa période de crise avait commencé au moment où elle avait remarqué que, lorsqu’elle était avec d’autres zombies, sa faim de victimes croissait comme par contagion. Ce n’était pas un problème d’éthique, mais de déchéance physique. Peut-être à cause de l’abus d’anxiolytiques et de stupéfiants, quelque chose dans le métabolisme de Trash avait changé : elle ne pouvait plus manger un petit doigt sans prendre dix kilos.
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Juan Carlos est ce qui ressemble le plus à un frère pour moi. Nos mères se sont connues à l’église, à l’époque où maman y a assuré – brièvement – le catéchisme. Elle ne les aimait pas. Ni la mère ni le fils. Elle m’a demandé pourquoi je le fréquentais et si je pouvais m’en abstenir, ou du moins éviter de l’inviter à la maison. Moi, je préférais que ce soit lui qui vienne : je n’aimais pas aller chez eux. Élida, la mère de Juan Carlos, passait son temps à faire le ménage mais, je ne sais pas pourquoi, l’appartement faisait toujours sale, il n’y avait pas d’air et il faisait trop chaud. Cette bonne femme était constamment derrière nous et, à la moindre dispute, elle se pointait pour prendre la défense de son fils. « Pourquoi tu lui parles comme ça ? » « Moi, je trouve que Juan Carlos a raison… » Elle le voyait comme un dieu, bourré de talent, beau, fort, intelligent et, à la moindre occasion, elle laissait entendre qu’à côté de lui je n’étais qu’un gamin stupide et chétif.
Je ne l’ai jamais contredite, jusqu’au mariage. Ce jour-là, j’en ai eu marre de tenir ma langue, et j’avais peut-être trop bu. « T’as vu un peu mon Juan Carlos ? Le voilà marié, lui, ça y est, pourquoi tu fais pas comme lui ? Regarde-moi cette belle fête, et toutes ces jolies filles… » Elle m’avait tanné comme ça toute la soirée. Les gens du quartier n’avaient jamais tout à fait accepté cette femme célibataire, avec son fils de père inconnu. Ces vieilles biques de sœurs Roldán se cachaient l’une derrière l’autre pour fourrer des babioles dans leur sac. Il n’y avait pas grand-chose à voler, de toute façon. Juan Carlos était bourré, il courait après les deux vieilles pour danser avec elles sur la piste improvisée dans la cour. Perla était à l’autre bout de la maison, entourée de bonnes sœurs et de femmes avec des bébés dans les bras, mais elle ne parlait à personne. Papa essayait de convaincre maman d’arrêter de faire la tête. Elle ne voulait pas venir, décidément elle n’aimait pas les voisins.
« Et comment ça se fait que vous n’ayez pas invité le père de Juan Carlos ? » ai-je demandé à Élida. Elle s’est figée. « Histoire que les parents des copains ne soient pas obligés de se cotiser pour sa fête de mariage, et que le témoin ne soit pas un étranger … » La vieille s’est étranglée avec son sandwich et a dû courir chercher un verre d’eau. J’ai décampé en serrant les fesses, poursuivi par ses insultes.
« Lave-toi la bouche avant de parler ! Jaloux, va, t’es seul comme un chien, alors que mon fils a déjà une épouse ! »
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Le prisonnier n’avait eu aucun mal à la séduire. Mais il prenait plaisir à la provoquer. Il se lavait juste devant les barreaux, avec l’éponge et le seau d’eau qu’on lui apportait chaque jour, pour qu’elle puisse le voir à moitié nu. Fany l’épiait par la fenêtre de la cuisine, pas tout à fait consciente du fait que sa silhouette se détachait derrière le rideau. Il n’avait jamais vu un tel mélange de désir et de terreur chez une femme. Elle est folle, se disait-il. Mais cela ne le dérangeait pas. Elle n’osera jamais rien faire, soupçonnait-il également. Cela l’inquiétait un peu plus. Cependant, il n’avait pas modifié sa stratégie. Ce n’était pas la première fois qu’il séduisait une de ses geôlières, et l’expérience lui disait que toute initiative prématurée risquait de tourner court : il arrivait qu’elles soient choquées et prennent peur. Dans ces cas-là, elles pouvaient se retrancher au-delà d’un point de non-retour. Il devenait à leurs yeux pareil à un sac d’ordures, un rebut qui ne perdait jamais de sa dangerosité. Mais depuis qu’Ángel avait appris à être patient et à se montrer plutôt comme un rebut passif dont elles pouvaient user et abuser, elles se donnaient à lui sans résistance, se sentant maîtresses de la situation. À elles de voir comment se passer de lui, le moment venu. Ángel avait ainsi provoqué nombre de crises de jalousie et quelques grossesses.
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Une douce brise se levait. Mauricio vit alors sortir une silhouette qui fut très applaudie. La femme s’avança sur le perron, les bras levés. Elle portait un manteau en peau de léopard et des chaussures rouges. Elle demanda aimablement si la chasse avait été bonne. Mauricio se rappelait avoir vu son visage à la télévision et dans la presse : c’était Malicia. Elle devait avoir passé la cinquantaine mais n’avait pas la moindre ride, et aucune trace de lifting.
« Toi, tu es nouveau », affirma-t-elle en le montrant du doigt.
Mauricio acquiesça. Julio le présenta comme son invité.
« Si tu es avec Julio, considère-toi comme un ami de la maison, dit-elle en le prenant par la main pour le conduire à l’intérieur. Quant à vous, messieurs, vous connaissez le chemin.’
Les chasseurs leur emboîtèrent le pas.
Mauricio croyait se souvenir que le dernier spectacle de la star, Maliciosa, s’était terminé sur de scandaleuses accusations de satanisme et de pornographie, suite auxquelles Malicia s’était retirée du milieu « jusqu’à ce que le monde soit prêt » à la recevoir.
Ce moment n’était pas arrivé.
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Le théâtre Marshall fut lui aussi plongé dans le noir. Le personnel technique, muni de lampes de poche, vint se poster devant les issues de secours. Le public fit preuve de sang-froid et évacua la salle en bon ordre, sans céder à la panique. Chez les artistes, au contraire, la frayeur était palpable. Plutôt que de retourner dans les loges, ceux qui étaient sur scène préférèrent descendre et se mêler aux spectateurs pour sortir. Une certaine excitation s’empara des gens et l’atmosphère se détendit. Un employé annonça que l’incident était dû à une panne de courant dans la ville entière et qu’il n’y avait pas de quoi s’alarmer.
Tout le monde se rassembla dans le hall. Puis la petite foule quitta peu à peu le théâtre, décontenancée par ce qu’elle découvrait. Dans la rue piétonne, d’habitude illuminée, régnait l’obscurité. Tout l’électricité était concentrée dans le ciel zébré d’éclairs. Les contours des montagnes, au loin, ressemblaient aux ombres d’une radiographie.
À chaque coup de tonnerre, les gens couraient un peu plus vite dans la pénombre vers leurs leur hôtel. Et soudain, toute l’eau qui n’était pas tombée sur la ville depuis des mois s’y déversa furieusement, accompagnée de bourrasques et d’éclairs.
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Mamie a été la première à s’inscrire au Plan. La maison était trop grande pour elle et les délinquants ne lui faisaient pas peur. Elle voulait qu’on lui en envoie deux. Mais maman savait déjà ce qui nous attendait, alors elle l’a convaincue de commencer par en prendre un seul. Et de demander qu’ils l’installent plutôt dans la petite dépendance. Ma grand-mère était vieille et vivait seule ; ils ne feraient sans doute pas de difficultés. Comme ça, on aurait toute la maison pour nous, et, entre la retraite de mamie et ce qu’elle toucherait avec le Plan, papa calculait qu’on arriverait à s’en sortir.
Au moment où Phonemark a livré le prisonnier, il fallait que seule la maîtresse de maison soit présente. Du coup, on s’est tous retrouvés sur le trottoir avec les voisins, à regarder les fourgons garés devant l’entrée. Du premier, les techniciens ont sorti des machines et des outils bizarres, que même papa n’avait jamais vus à l’usine. Le délinquant devait être enfermé dans l’autre ; on ne voyait pas ce qu’il y avait à l’intérieur mais c’était ce qui se disait.
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Juan Carlos aurait bien aimé avoir des yeux dans le dos, histoire de ne pas perdre sa femme de vue. Devant lui s’étendaient les montagnes et, plus près, des terrasses d’immeubles avec des piscines pleines de touristes, comme celle sur laquelle il se trouvait. Derrière lui, Perla demandait à Mauricio de lui mettre de la crème solaire. « Attends, je vais le faire », intervint Juan Carlos. Il rapprocha sa chaise longue. Mauricio s’écarta du couple et but une gorgée de la bière qu’il avait commandée sans en avoir vraiment envie. Elle n’était pas fraîche. Il remarqua dans un coin trois petites nanas qui le regardaient. Ôtant son polo, il alla s’asseoir au bord de la piscine, les pieds dans l’eau. Pour s’apercevoir qu’en fait ce n’était pas lui qui les intéressait. Elles souriaient à Juan Carlos, qui leur adressait des mimiques tout en étalant de la crème sur le dos de Perla.
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