Au début, j'eus l'impression de naviguer dans un épais nuage de fumée, sauf qu'il n'y avait ni chaleur ni odeur d'incendie. Les bruits semblaient étouffés, et le monde devint silencieux. Je regardai les skiffs des sables qui nous précédaient s'enfoncer dans les ténébres et disparaitre les uns après les autres. Je me rendis alors compte que je ne voyais plus la proue de mon skiff. Très vite, je ne distinguai même plus ma propre main sur le bastingage. Je regardai par dessus mon épaule. Le monde vivant n'était plus là non plus. Les ténèbres nous envahirent, noires, légères, absolues. Nous étions dans la Nappe.