Arrivée au coin de sa rue, pourtant déserte, elle sent qu'on l'observe. Elle se retourne, mais il n'y a personne. Puis, dans la pénombre, entre deux voitures, elle aperçoit un homme, accroupi. Elle voit ses deux cuisses nues, ses mains énormes posées sur ses genoux. Une main tient un journal. Il la regarde. Il n'a l'air ni hostile ni gêné. Elle recule, prise d'une atroce nausée. Elle a envie de hurler, de prendre quelqu'un à témoin. Un homme chie dans sa rue, sous son nez. Un homme qui apparemment n'a même plus honte et doit avoir l'habitude de faire ses besoins sans pudeur et sans dignité.
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