Adèle a bien dormi. La couette ramenée sur le menton, elle raconte à Richard qu'elle a rêvé de la mer. Pas la mer de son enfance, verdâtre et vieille, mais la mer, la vraie, celle des lagons, des calanques et des pins parasols. Elle était couchée sur une surface dure et brûlante. Un rocher peut-être. Elle était seule et avec précaution, avec pudeur, elle enlevait son soutien-gorge. Les yeux mi-clos, elle se tournait vers le large et des milliers d'étoiles, reflets du soleil sur l'eau, l'empêchaient d'écarter les paupières. "Et dans ce rêve, je me disais : souviens-toi de ce jour. Souviens-toi comme tu as été heureuse." (p. 53)