Leili Anvar

Une sacrée force de caractère que cette Malek Ne’mati !



Ce livre est découpé en trois parties : la première raconte la vie de Malek, comment elle a grandi dans un petit village iranien sous l’instruction spirituelle de son frère Ostad, sa philosophie de vie était très simple, méditer, venir en aide aux plus démunis, ouvrir son cœur à tous. Sa soudaine cécité ne fut pas un frein à son ouverture spirituelle au contraire. Dans la seconde, Leila Anvar a reproduit et traduite quelques poèmes de Malek. Je n’en lis pas souvent mais j’ai beaucoup aimé ce qu’il en ressortait. La traduction n’enlève rien à la magie des mots de Malek. La dernière partie est celle que j’ai préféré : des questions sont posées à Malek Ne’mati, sur le thème de l’âme, de l’ouverture d’esprit, de sa façon d’être… Elle y répond avec beaucoup de justesse en mêlant spiritualité et religion sans que celle-ci soit prédominante.

Je ne connaissais pas du tout cette femme, Leila Anvar a réussi à en faire un portrait exceptionnel. Les photos permettent de se faire une idée de sa façon très simple de vivre. Une belle édition Diane de Selliers qui met bien en avant la grandeur de cette femme. A découvrir !

Six entretiens issus de l’émission Les Racines du Ciel sur France Inter :



La poésie comme chemin spirituel avec Christian Bobin.



Un philosophe en ses terres avec Marcel Conche.



La spiritualité dans la peinture avec Fabienne Verdier.



La sacralisation du quotidien avec Abdenmour Bidar.



La cause humaine avec Patrick Viveret.



La sobriété heureuse de Pierre Rabhi.



Un mélange où tour à tour on apprend, s’indigne, espère ou désespère, où tout semble simple ou compliqué.

Ce joli recueil de contes est à déguster lentement, comme une boite de loukoums. Les thèmes abordés sont tous destinés à élever le lecteur ou l'auditeur vers une existence pieuse, dans la tradition de la piété mystique.

Les qualités morales des personnages nous invitent à suivre un chemin difficile fait de renoncement, de fidélité, de persévérance et de longanimité.

Une citation d'un derviche soufi vient souvent compléter l'enseignement du conte.

Quelques contes font référence à des événements historiques, mais le plus souvent, nous sommes "sous la voûte étoilée, au pays d'autrefois ", car les contes sont intemporels et leur message poétique s'adresse à tous.



Contrairement aux Arabes, les artistes persans se plaisent à représenter des personnages et des animaux sur leurs miniatures. Cet art délicat et coloré ajoute une note supplémentaire de raffinement et d'élégance à cette édition très soignée qui nous emporte dans un Orient plein de sagesse.

Comment un telle émission comme Les racines du ciel a disparu des ondes de France culture ? ........J'aimais beaucoup écouter ces voix qui nous tendaient la main pour découvrir d'autres voies.....des chemins de réflexion.....

Ce petit livre présenter par Leili Anvar et Fredéric Lenoir, Oser l'émerveillement, reprend des extraits de quelques émissions diffusées.....

Ces penseurs, éveilleurs et philosophes, nous ouvrent des portes sur les possibles pour vivre bien.

C'est possible si chacun apporte sa pierre à ce bel édifice qu'est notre monde....
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Voilà un livre qui tombe à pic et dont on a bien besoin en ce moment: une étude sur le pouvoir spirituel de la littérature et les vertus transformatrices du Verbe.

Super intéressant!



"Le mensonge peut avoir le dernier mot dans beaucoup de zones de la vie humaine, jamais dans le duel avec l'art".



Alexandre Soljenitsyne. Discours pour le prix Nobel

Longtemps j'ai erré aux pays de l'indignation,

longtemps je me suis égaré dans les culs-de-sac de la colère,

longtemps je n'ai été que mes désirs,

puis j'ai dansé,

dansé derrière le voile de ma vie,

moi,

ni Juif,

ni Chrétien,

ni Musulman

pas plus Bouddhiste,

moi qui ne suis d'aucune religion,

moi,

qui ne suis ni descendant d’ Adam et Eve

ni d’aucune autre légende,

moi, qui ne suis d'aucune ville, d'aucun pays,

j'ai trouvé la beauté dans les tourbillons de l'amour,

et j'en ai fait des poèmes,

et je les ai dansés si longtemps

que je n’existais plus,

emporté par les nuages

Je tournais encore dans la poussière, que j'étais,

dans la poussière,

que je redeviendrais, je rejoignais l'éternité, heureux de n'être pas né, heureux de ne plus être sous-vivant,

heureux de le savoir.



Je m'appelais Rûmi, je suis né à Balkh, il y a bien longtemps, je m'appelle Mevlana, je suis mort à Konya.







effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed
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Un livre merveilleux. Je l'ai trouvé par hasard dans une librairie brocante/discount, et je pensais trouver une simple biographie de Rûmi, e connaissant ni la collection puis l'auteur. Je l'ai commencé directement sans lire le paratexte et j'ai découvert un monde d'une richesse incroyable ! Je connaissais déjà Rûmi, mais ce livre est d'une rigueur toute universitaire, très détaillée, très pointue... Le hasard a mis sur ma sûrement un des meilleurs livres sur Rûmi, sa philosophie, sa vie, son oeuvre. L'auteur est une grande universitaire des lettres persanes qui travaillent au célèbre "INALCO". Quand on n'a pas l'habitude il faut s'accrocher un peu, mais sinon ce livre est une merveille pour comprendre le soufisme et Rûmi plus particulièrement.

Je remercie tout d'abord les éditions Seuil et Babelio de m'avoir offert ce livre.



Ce petit livre est très agréable à lire. Le format est très facile à prendre en main et la mise en page facilite la lecture en la laissant plaisante. Ce qui, de mon point de vue, est une qualité indéniable pour un livre. Vis-à-vis du contenu, les contes sont dépaysants. Parfois ils font écho à notre civilisation et sont proche de nos valeurs, parfois ils y sont éloignés essentiellement concernant les femmes et la religion. Dans tout les cas cela fait du bien de découvrir une culture étrangère à la notre cela nous montre que la culture "judéo-chrétienne" n'est pas la seule dépositaire de la culture mondiale.

Il était une fois, et il n'était pas, sous la voûte azurée au pays de Babelio, un livre de contes...

Un livre de contes des sages persans, qui, au milieu des milliers de livres que comptait son pays, essayait de se démarquer.

Il revêtit donc une couverture de couleur qui habillait à merveille son format particulier, mais est-ce suffisant pour se faire remarquer ? Probablement pas...

Il para donc ses pages de mille couleurs, de mille dessins pour mettre en valeur ce qui, en fin de compte, faisait son charme: les mots ! Ces mots, parfois un peu compliqués, car un peu oubliés, qui font la saveur de contes d'autrefois.

32 contes, voilà son vrai secret, voilà ce pourquoi il est fait: faire découvrir au monde la sagesse persane d'hier, ô combien actuelle encore aujourd'hui...

On y parle de livres, de Sheykh, d'âne, d'oiseaux, de calife, de femmes d'une beauté incomparable et même, de poix chiches!

On y découvre des histoires savoureuses avec des conclusions surprenantes qui laissent songeur, rieur ou perplexe...

32 histoires à lire, relire, conter, raconter... 32 histoires à découvrir absolument.

Merci petit livre, tu as chez moi rempli ton office: m'amuser, m'émerveiller et me surprendre!



Je remercie Babelio et les Editions Seuil pour cette belle découverte reçue lors d'une Masse critique.

Un livre qui reprend la transcription de 7 émission diffusées sur France Culture. Les personnes invitées sont Bruno Giuliani, Thierry Janssen, Alexandre Jollien, Jacqueline Kelen, Edgar Morin, Marion Muller-Colard et Christiane Rancé. Tous sont questionnés par Frédéric Leloir et Leili Anvar.

Thèmes abordées sont variables mais liées à différents types d'émerveillements. Tous peuvent apporter aux lectrices et lecteurs un sujet de réflexion. Ces textes peuvent nourrir une pause dans notre vie trépidante.

A chacun, ses choix, bonne lecture.

Ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le souligner, on ne présente plus Frédéric Lenoir, qui est un peu à la spiritualité ce qu’est Christian Jacq à l’égyptologie, stakhanoviste en essais et romans à succès. Il fut aussi réalisateur et animateur d’émissions sur France Culture, « Les racines du ciel » avec Leili Anvar, voix céleste pour les insomniaques, beaucoup plus discrète médiatiquement, grande spécialiste de la poésie persane avec notamment son vibrant « Rumi : la religion de l’amour ».



France Culture aux éditions Albin Michel a offert un très beau cadeau au public avec le recueil d’entretiens réalisés avec Abdenour Bidar, Christian Bobin, Marcel Conche, Pierre Rabhi, Fabienne Verdier et Patrick Viveret. Ces entretiens sont sans doute encore accessibles en podcast, dans les archives de France Culture mais disposer dans un livre de la retranscription de ces échanges permet d’apprécier en profondeur ces entretiens.



J’ai découvert avec intérêt Abdenour Bidar et Patrick Viveret. Le premier considère que le sacré est dans le quotidien et en chaque être humain . Un cheminement personnel d’islam de responsabilité et de liberté, refusant la « servitude volontaire » d’un pouvoir théologique peut s’épanouir.



Patrick Viveret dénonce la démesure de la finance, en relevant que Wall Sreet, fonctionne en binaire, euphorie ou panique, autrement dit le symptôme de la dépression maniaco- dépressive….  

Les autres interlocuteurs peuvent être considérés comme des « illuminés », c’est-à-dire des êtres emplis et passeurs de lumière.



Christian Bobin, ou « la poésie comme chemin spirituel », pour lequel le silence est ce qui est vibrant dans la musique comme celle de Bach (p.21), que « le mal absolu c’est le manque d’attention » (p. 32) qui ne permet pas précisément de saisir le silence. Or c’est précisément ce silence intérieur qui fertilise le poète, et ainsi « je recopie mes livres, plus que je ne les écris » (p. 17) Préférer « la course des nuages à la course aux honneurs » (p. 33).



Marcel Conche le sage périgordin, l’épicurien à la vie simple. Mais comme Montaigne avec lequel, entre périgourdins, il a toujours entretenu un relationnel étroit il ne s’est pas laissé enfermé dans l’exégèse académique. Il a vécu en Chine, apprit la langue, traduit le Tao Te King. Il s’est ainsi éloigné de la philosophie classique « moderne » (Descartes, Kant…) trop fragile, car inféodée en définitive à l’existence d’un Dieu unique créateur.

J’ignore si les deux hommes entretenaient des relations mais la sensibilité, le style de vie de Marcel Conche étaient largement en phase avec l’action de Pierre Rabhi.

Ce dernier avait sa place naturelle dans la ligne éditoriale de ces émissions. Décédé tout récemment dans une relative indifférence, comme un Théodore Monod en son temps, il fut un pionnier de l’agro écologie, la mettant en pratique en Afrique et surtout dans son domaine en Ardèche sur des terres présumées incultivables. Il n’a cessé de plaider pour cette sobriété heureuse pour arrêter de maltraiter la nature et l’empoisonnement spirituel et alimentaire de l’homme. On retrouve aussi des accents de Christian Bobin : « la réhabilitation du sacré est indispensable » (p. 162).



Fabienne Verdier est une artiste peintre créatrice d’œuvres contemporaines monumentales. Elle puise son son inspiration dans son long apprentissage acquis auprès de son maître dans le Si Chuan, en Chine, relaté dans le vibrant « Passagère du silence ». Elle pratique « la spiritualité dans la peinture », l’éthique dans l’esthétique. Elle s’isole pendant de longues périodes. Elle a conçu une technique et des outils spécifiques ; en principe elle peint debout, à la verticale avec des pinceaux géants. « Il s’agit de jouer alors avec les forces fondamentales, la gravité. (…) en accord et en harmonie avec celles de la nature » (p. 66). Au risque de paraître iconoclaste et irrespectueux, il pourrait être suggéré que le poids, si j’ose dire, de la gravité pour un observateur candide peut être relativisé. L’univers de la peinture chinoise n’est-il pas précisément un entre deux où les formes minérales, liquides, nuageuses sont comme en suspension, en lévitation, où la lumière elle-même semble indécise dans son flux vertical ?

Quoiqu’il en soit, c’est un bonheur de lire, d’entendre les paroles de Fabienne Verdier.



Ce qui est également un vrai bonheur, c’est de constater que ces personnes, dont plusieurs jouissent d’une grand notoriété n’abusent pas de leur tribune pour faire leur promotion. Combien de ces « experts », ces professeurs ne cessent de citer leurs livres dans des occasions comparables, comme si les auditeurs et/ou lecteurs étaient des consommateurs auxquels il fallait vendre  ?



Dans « L’enracinement » pour Simone Weil, « La culture est un instrument manié par des professeurs pour fabriquer des professeurs qui à leur tour fabriqueront des professeurs » (Œuvres p. 1 068).



Ici, personne ne fait le professeur, leur vies et œuvres respectives leur donnent une dimension naturelle.



Par conséquent un livre qui permet de rencontrer a minima de belles personnes.

A signaler dans le même esprit, un second recueil d’entretiens « Voix d’espérance » tout aussi enrichissant, avec notamment Sylvie Germain, Stéphane Hessel.

Contes très plaisants