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3.73/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bretagne , 1957
Biographie :

Lénaïk Gouedard est enseignante et écrivaine.

Après une formation classique, elle a suivi des études de droit.

Romancière et nouvelliste, elle écrit également de la poésie.

Elle a obtenu le prix de la nouvelle du Crous de Bretagne pour "Le mur", le prix littérature des Lions Clubs de l'Ouest en 2015 pour "La traversée", le prix des Mots de l'Ouest en 2016 pour "Une fille en trop".

Lénaïk Gouédard vit à Rennes où elle enseigne les sciences économiques et sociales.



Source : www.groix-editions.com
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Lénaïk Gouedard nous dévoile les points de départ de l'écriture de son roman, "A l'envers". Elle nous parle de ses personnages et des thèmes abordés. Et pourquoi ce titre énigmatique ?


Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Rien n'est plus pénible qu'une journée ordinaire après un moment de réjouissance. Une coque d'ennui, aussi épaisse que désespérante, semble recouvrir les tâches habituelles alors que la mémoire pare d'une saveur inégalée les vestiges de la fête passée.
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Mais quand le pire d’une ville se réveille, quand son cerveau reptilien prend les commandes et passe en mode automatique, cela ne s’arrête pas là. Tous ceux qui ont une arme la sortent car, enfin, ils ont une raison de la sortir et d’en faire usage. La jeune Tangore, l’innocente recrue, les avait vues, toutes ces armes brandies quand elle sillonnait la ville avec ses compagnons de patrouille. Les premiers à en avoir fait les frais étaient un groupe de jeunes migrants somaliens qui campaient près du canal Saint-Martin. Et puis, il y avait eu ces idiots d’étudiants en goguette, braillant dans une cité endeuillée et qui avaient essuyé des coups de feu tirés d’une fenêtre. Et encore ce gamin qui avait joué avec le fusil de son père et tué son petit frère.
Au lourd bilan de l’attentat, il avait fallu rajouter une liste de victimes qui ne devaient rien à la folie des deux criminels partis combattre l’impiété des mécréants, mais tout à la connerie de soi-disant justiciers qui avaient chargé d’une arme à feu le plateau de leur balance.
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J'étais sur le Valentine Range à rassembler les bouvillons quand Lee Stardust est venu me prévenir que mon père avait fait un accident vasculaire cérébral. C'était la mi-septembre, le temps était magnifique, nous avions déjà eu quelques neiges en altitude, mais les bois de trembles sur le versant de la vallée étaient encore verts même si les ombres devenaient de plus en plus courtes dès le milieu de la journée. J'avais avec moi ce cheval isabelle, Vern, dont la photo traîne encore quelque part à la maison. Une bête magnifique, intelligente avec ça, qui n'avait pas son pareil pour sentir un canasson à un mile de distance. Voilà mon Vern qui s'agite tout à coup, frémit des flancs et je le vois qui pointe ses oreilles en direction de la Bear avant que je ne voie la silhouette de Lee longer la crête du Cerf Rouge, puis disparaître dans les bois. Une demi-heure plus tard, il traversait le gué de la rivière et remontait vers moi, équipé de tout son barda. J'ai compris qu'il venait me remplacer parce que quelque chose de grave était arrivé. J'ai tout d'abord pensé à ton père, égoïstement. Quand il m'a dit ce qui était arrivé à mon propre père, j'étais presque soulagé. L'ordre des choses était respecté, vois-tu, un fils ne doit pas disparaître avant son père, le sang doit continuer sa route chez les êtres les plus jeunes, c'est une loi de la nature.
Avant le crépuscule, j'ai pu rejoindre Crowheart, j'avais laissé mon pick-up Chevrolet à la barrière de Dubois avant de monter au campement de Cross Creek où nous devions rassembler les bouvillons. Une heure après, j'étais à Petite Fayette et de là j'ai rejoint l'hôpital du comté où l'on avait transporté mon père. Ce qui m'a frappé en entrant dans sa chambre, c'était de le découvrir si frêle, si tassé dans ce lit à roulettes aussi haut qu'un catafalque. Mon Dieu, j'en étais presque tout tremblant, surtout qu'on avait posé ses mains de chaque côté de son torse comme s'il avait déjà rendu l'âme. Je me suis approché doucement, sans oser faire le moindre bruit. J'ai seulement pris une chaise pour m'asseoir près de lui et j'ai tenu une de ses vieilles mains dans les miennes. Qu'elle était ridée et noueuse, aussi dure que le cuir d'une selle, sèche comme un galet de la Bear. Il a ouvert ses yeux, mais aucun son n'est sorti de sa bouche quand il a voulu parler, juste un filet de bave qui ne pouvait même pas traverser son menton hérissé de poils rêches. Lui et moi avons compris que c'était fini, avec cette parole qui ne franchissait plus ses lèvres, avec ce corps maintenant aussi ratatiné qu'un lardon dans la poêle. Il avait été fort, courageux devant le labeur, mais sa vie s'achevait maintenant, sans la dignité que lui refusait la mort qui faisait de lui un vieillard couché dans un lit, à la merci d'une infirmière qui lui avait déjà donné une pose de mourant. Je lui ai dit que je savais où trouver la lettre qu'il m'avait écrite. Vois-tu, nous en avions souvent parlé, il tenait beaucoup à ce que ses affaires soient en ordre au moment de disparaître. Son regard s'est encore attaché au mien, longtemps, mais cette fois sans rien demander, sans rien exiger, c'était juste l'adieu d'un père à son fils. J'ai senti comme un bloc de glace se détacher de moi et fondre dans l'eau de ces très vieux yeux qui dérivaient lentement sur le fleuve, sur les eaux de la Bear, et qui remontaient les courants comme les saumons qui savent d'où ils viennent et qui retournent à leur lieu de naissance. Ses paupières se sont fermées et nous sommes restés ainsi, lui glissant heure après heure sur le pont des âmes mortes qui, pour les Shoshone, conduit au terrain de chasse des ancêtres, quand j'étais happé vers cette partie de moi-même dont j'ignorais tout avant de la reconnaître dans le regard de mon père. J'allais hériter d'une dette, née du passé, et cette fois le sang de Catherine allait remonter vers sa source pour trouver son chemin jusqu'à sa trace initiale qui restait comme une souillure dans la mémoire de mon père.
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Sa maison se trouvait derrière l'église. Comme nous l'avait expliqué l'employée de la mairie, il vivait chez sa fille qui était à la retraite depuis peu. Viviane sonna à la porte et l'attente nous parut interminable avant qu'une fenêtre ne s'ouvrît à l'étage. Une femme à la mine sévère se pencha dans notre direction et nous examina d'un œil peu amène.
- C'est pourquoi ?
- Nous voudrions voir M. Jehannin. Nous venons de la part de Nicole, la dame de la mairie.
- C'est encore une histoire d'Américains ? demanda-t-elle en fronçant les lèvres.
Viviane me lança un regard de côté.
- Nous faisons de repérages pour France 3 qui doit tourner un reportage...
La physionomie de la femme se transforma en un clin d'œil.
- Ah ! C'est pour la télé, attendez, j'arrive tout de suite.
Viviane pressa un doigt sur ses lèvres, je compris le message. La porte s'ouvrit presque immédiatement sur notre interlocutrice.
- Entrez, entrez, nous dit-elle précipitamment. Vous m'excuserez, mais je ne veux pas être sans cesse dérangée. On n'est pas une agence de renseignements, après tout. Vous avez dit que c'était pour la télé...?
- Oh ! Il s'agit d'un petit film, vous savez, un 35 minutes avec quelques interviews de personnes connaissant bien la région. On m'a dit que votre père...
- Mon père, coupa-t-elle, c'est l'homme qu'il vous faut. Il connaît si bien le coin, il pourrait vous en raconter des histoires. C'est vous qui filmez ?
- Euh, pour le moment nous faisons juste le recensement des personnes susceptibles de nous intéresser. Le tournage aura lieu dans trois mois. S'il était possible de nous entretenir avec votre père, afin de voir s'il correspond à ce que nous recherchons... ?
- Dans trois mois ! Mais, il sera peut-être mort d'ici là. Vous savez, à son âge... Je passe devant vous, il est dans la véranda, il vient juste de terminer sa sieste.
Pendant que nous la suivions dans le couloir qui traversait la maison, Viviane me fit signe de garder le silence. Nous entrâmes dans une pièce vitrée toute en longueur depuis laquelle on avait une belle vue sur le cimetière placé en contrebas. Un vieil homme était assis dans un fauteuil en osier, une couverture sur les genoux. Il fumait la pipe, les yeux clos. On aurait pu le croire mort si ses lèvres n'avaient laissé échapper des petites bouffées de fumée de temps à autre.
- Papa, coassa d'une voix forte sa fille, il y a des journalistes de la télévision qui voudraient te parler, c'est pour un film.
La créature tassée dans son fauteuil ouvrit un œil presque délavé et nous contempla en suçotant son tuyau de pipe. Ses lèvres étaient presque violettes et on se demandait comment sa mâchoire avait la force de retenir son brûle-gueule. Je sursautai presque en entendant la voix qui sortit de ce corps ratatiné, une voix bien timbrée malgré quelques accès de toux.
- C'est pas trop tôt. Un film sur quoi ? Pas des bondieuseries, j'espère. Jacqueline, approche des chaises pour ces demoiselles.
Jacqueline s'exécuta et traîna devant le fauteuil de son père deux lourdes chaises en bois où nous nous installâmes sur un signe du vieillard.
- Fais-nous un peu de café et pas de la pisse d'âne, s'il te plaît !
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Avant d’arriver à la grille, elle bifurque vers un vaisselier, ouvre un tiroir et en retire un pistolet à crosse en bois.
- Il peut bien me faire peur, ce voyou, mais il risque de ne pas avoir le dernier mot avec moi : c’est un Mauser que mon papa a enlevé à un Boche, prise de guerre. En parfait état de marche, ajoute-t-elle dans un sourire béat de son dentier.
Tangore s’étrangle.
- La détention d’armes à feu est interdite, Madame Lostis !
- Venez la prendre et je vous en balance une dans le buffet. Légitime défense, menace-t-elle.
- Mais, je ne suis pas armée !
- Je peux pas le savoir, affirme péremptoirement l’ancêtre en replaçant son calibre 9 dans le tiroir.
Levasseur laisse libre cours à son hilarité dans la cour.
- Arrête, Pierre-Henry, ou je t’en colle une.
Sa réaction ne le surprend pas. Il sait qu’elle déteste les armes à feu. Il est aussi sûr de ce qu’il adviendra du Mauser de la vieille que de ce qui attend un paquet de fraises Haribo dans les mains d’un gosse de maternelle, il disparaîtra en moins de deux. Avant d’enfourcher son scooter, Tangore a déjà appelé les services de la Sécurité civile.
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La ferme de Petite Fayette se trouvait au bord de la route 89, quelques kilomètres avant l'entrée du canyon de Montpelier. Trois cent cinquante acres qui s'étendaient sur la plaine et les collines basses qui marquaient l'entrée du canyon. Soixante-quinze acres d'herbe grasse et de luzerne destinées aux vaches laitières, autant en orge et en pommes de terre, le reste en pâturages pour les bêtes de boucherie. La ferme avait appartenu à mon grand-père qui lui-même l'avait héritée de son père. Le premier Perroux avait échoué à Clover Creek en remontant la piste de l'Oregon, dans les années 1890, avec la ferme intention de faire fortune dans les mines d'argent du Nord. Au lieu de quoi, il avait acheté un petit lopin de terre et s'était mis à élever du bétail pour nourrir les vagues successives d'émigrants.
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Lorient, le 1er septembre 1793, an II de la République

Je peine à vous écrire ces mots tant ma main tremble. Louis a été arrêté hier, en même temps que le maire Trentinian et deux autres conseillers. Le maire et Louis vont être conduits sous escorte à Paris pour être jugés, au motif de leur implication dans la cause fédérale. Le représentant du peuple missionné par la Convention, Tréhouart, tout gonflé de son importance et aussi empanaché qu’un coq, proclame ramener dans le droit chemin les citoyens égarés et destituer les prévaricateurs et les rebelles à la loi. Sur quel tas de fumier se croit-il juché ?
La municipalité de Lorient a été dénoncée à la Convention au prétexte qu’elle n’aurait pas respecté le décret empêchant les exportations de marchandises. Il faut y voir un leurre, les affaires de la Compagnie des Indes enveniment le climat, aiguisent les appétits ici comme à Paris. Lorient paie pour avoir protégé les actionnaires et les administrateurs de la compagnie. La vérité est celle-ci : les intérêts du négoce mêlés à ceux de la politique font de notre cité une cible idéale pour les Jacobins.
Mais Louis n’a rien à voir dans tout cela. Son tort est d’avoir manifesté haut et fort son soutien à Lehardy depuis son arrestation, d’avoir été missionné par la municipalité pour organiser la force départementale et d’avoir apposé sa signature sur la pétition à la Convention dénonçant les manœuvres des sections parisiennes. Nous savons, vous et moi, qu’il ne s’agit pas tant de réprimer le commerce illégal que le fédéralisme d’hommes soucieux de maintenir les libertés.
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Elle regarda la ligne des châtaigniers de l'autre côté de la route, l'ombre qui s'épaississait dans leurs frondaisons. Le bleu du ciel prenait un ton plus profond avec le crépuscule qui déjà installait les formes de la nuit. Les martinets fendaient l’air du soir et ressemblaient à de minuscules boomerangs jetés contre la voûte céleste. Son esprit tournoyait sur lui-même cherchant à atteindre une cible qu'elle distinguait à peine. Où était-elle ?
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Lénaïk Gouedard
J'étais sur le Valentine Range à rassembler les bouvillons quand Lee Stardust est venu me prévenir que mon père avait fait un accident vasculaire cérébral. C'était la mi-septembre, le temps était magnifique, nous avions déjà eu quelques neiges en altitude, mais les bois de trembles sur le versant de la vallée étaient encore verts même si les ombres devenaient de plus en plus courtes dès le milieu de la journée. J'avais avec moi ce cheval isabelle, Vern, dont la photo traîne encore quelque part à la maison. Une bête magnifique, intelligente avec ça, qui n'avait pas son pareil pour sentir un canasson à un mile de distance. Voilà mon Vern qui s'agite tout à coup, frémit des flancs et je le vois qui pointe ses oreilles en direction de la Bear avant que je ne voie la silhouette de Lee longer la crête du Cerf Rouge, puis disparaître dans les bois. Une demi-heure plus tard, il traversait le gué de la rivière et remontait vers moi, équipé de tout son barda. J'ai compris qu'il venait me remplacer parce que quelque chose de grave était arrivé. J'ai tout d'abord pensé à ton père, égoïstement. Quand il m'a dit ce qui était arrivé à mon propre père, j'étais presque soulagé. L'ordre des choses était respecté, vois-tu, un fils ne doit pas disparaître avant son père, le sang doit continuer sa route chez les êtres les plus jeunes, c'est une loi de la nature.
Avant le crépuscule, j'ai pu rejoindre Crowheart, j'avais laissé mon pick-up Chevrolet à la barrière de Dubois avant de monter au campement de Cross Creek où nous devions rassembler les bouvillons. Une heure après, j'étais à Petite Fayette et de là j'ai rejoint l'hôpital du comté où l'on avait transporté mon père. Ce qui m'a frappé en entrant dans sa chambre, c'était de le découvrir si frêle, si tassé dans ce lit à roulettes aussi haut qu'un catafalque. Mon Dieu, j'en étais presque tout tremblant, surtout qu'on avait posé ses mains de chaque côté de son torse comme s'il avait déjà rendu l'âme. Je me suis approché doucement, sans oser faire le moindre bruit. J'ai seulement pris une chaise pour m'asseoir près de lui et j'ai tenu une de ses vieilles mains dans les miennes. Qu'elle était ridée et noueuse, aussi dure que le cuir d'une selle, sèche comme un galet de la Bear. Il a ouvert ses yeux, mais aucun son n'est sorti de sa bouche quand il a voulu parler, juste un filet de bave qui ne pouvait même pas traverser son menton hérissé de poils rêches. Lui et moi avons compris que c'était fini, avec cette parole qui ne franchissait plus ses lèvres, avec ce corps maintenant aussi ratatiné qu'un lardon dans la poêle. Il avait été fort, courageux devant le labeur, mais sa vie s'achevait maintenant, sans la dignité que lui refusait la mort qui faisait de lui un vieillard couché dans un lit, à la merci d'une infirmière qui lui avait déjà donné une pose de mourant. Je lui ai dit que je savais où trouver la lettre qu'il m'avait écrite. Vois-tu, nous en avions souvent parlé, il tenait beaucoup à ce que ses affaires soient en ordre au moment de disparaître. Son regard s'est encore attaché au mien, longtemps, mais cette fois sans rien demander, sans rien exiger, c'était juste l'adieu d'un père à son fils. J'ai senti comme un bloc de glace se détacher de moi et fondre dans l'eau de ces très vieux yeux qui dérivaient lentement sur le fleuve, sur les eaux de la Bear, et qui remontaient les courants comme les saumons qui savent d'où ils viennent et qui retournent à leur lieu de naissance. Ses paupières se sont fermées et nous sommes restés ainsi, lui glissant heure après heure sur le pont des âmes mortes qui, pour les Shoshone, conduit au terrain de chasse des ancêtres, quand j'étais happé vers cette partie de moi-même dont j'ignorais tout avant de la reconnaître dans le regard de mon père. J'allais hériter d'une dette, née du passé, et cette fois le sang de Catherine allait remonter vers sa source pour trouver son chemin jusqu'à sa trace initiale qui restait comme une souillure dans la mémoire de mon père.
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Je piétine un peu le paillasson, le temps de trouver une contenance. J'ai le doigt sur la sonnette quand la porte s'ouvre bruyamment sur mon collègue encadré par deux gamines blondes comme les blés. Mais leur apparence présente quelques différences avec celle des petites filles modèles : l'une s'est visiblement taillé les cheveux à la Fifi Brindacier et l'autre a raté sa permanente chez le coiffeur.
- Oh là ! les filles, du calme. Laissez-moi ouvrir la porte à Élisabeth !
Elles s'arc-boutent pour le tirer en arrière, tout cela au milieu de rires et de cris. Diable ! il y a de l'animation au foyer. Josselin finit par perdre patience, en attrape une sous le bras et maintient l'autre coincée contre sa cuisse.
- Tu peux entrer, Élisabeth, souffle-t-il, j'ai maîtrisé mes deux fléaux, la peste et le choléra.
Après quelques hésitations, je me décide à passer le seuil.
La Peste se met à hurler, seul son derrière recouvert d'un pyjama rose apparaît sous le bras puissant de son père. Le Choléra se pend aux basques de son géniteur et je crains un instant qu'il n'y laisse un bon morceau de sa chemise. Elle porte la même tenue rose que sa sœur et se met à brailler de concert.
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