On n'a déjà que trop parlé de "l'homme aux petits papiers" - c'est ainsi que les journaux désignent le mystérieux étrangleurs - et dans l'intérêt même de la justice, il faut en finir au plus vite. C'est pourquoi, mon cher Leboeuf, j'ai pris la liberté de vous arracher à vos tranquilles occupations. Vos rosiers peuvent attendre, je suppose.
- C'est bien..., trancha le directeur pour couper court aux objections de Dubreuil. Vous aurez satisfaction, mon cher Lebœuf. D'ailleurs, au point où nous en sommes... Mais vous partez déjà ?
- Mes rosiers ont besoin de moi... dit paisiblement le père Lebœuf en se levant pour prendre congé.
- Et quand reviendrez-vous ?
- Dès que nous connaîtrons la septième victime, Monsieur le Directeur.
... On a l'air d'être "embêté" en haut lieu. Je suppose qu'il s'agit de l'affaire des "petits papiers".
- Les petits papiers ?
- Oui..., vous savez bien : ces bouts de papier qu'on a retrouvés épinglés aux vêtements des cinq personnes assassinées de la même façon, sinon au même endroit, en l'espace de moins d'un mois.
Huit jours passèrent dans un calme relatif, c'est à dire que si l'homme aux petits papiers ne daigna pas se signaler à l'attention de ses contemporains par un nouvel et sixième exploit, la Presse, elle, ne chôma guère.
Les événements ne tardèrent pas à donner raison à l'ermite de Viroflay qui ne quittait plus sa petite maison, dans l'attente de ce septième crime devenu pour lui inévitable.
Avant de vous faire connaître mon opinion, pourrais-je connaître celle de ces messieurs ? Tous les avis sont bons en pareille circonstance.