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Citation de caryatide


Et la fête continue. Et ça roule et ça tangue. Je plonge vers la foule qui, en bas, s'est amassée et crie et hurle et gesticule. Je grimpe au sommet d'une vague et je redescend, dans le fracas du chariot cahotant sur son rail. Wagonnets de la Grande Roue, multicolorement éclairés. Avions à réaction, rouges verts et jaunes. Le ciel, les arbres de la Nation que je domine. Là-bas, Philippe Auguste et Saint Louis, sur leurs colonnes. L'homme de Bornéo, le sauvage. Et je descend, et je monte, m'abîme encore et redresse. La brise nocturne, le vent de la vitesse qui fouette le visage, sur ma nuque, le souffle de l'homme qui m'enlace. Le moutonnement de la foule et la houle. Toutes les attractions. De plus en plus fort, comme chez Nicolet. Sensationnel intermède. Je me dégage. Un coup sur le crâne. Un autre coup. Et ça roule et ça tangue. Criez, criez, criez. Je m'écroule, tout valse et tourne autour de moi, les arbres, les immeubles de cinq étages, l'armature métallique enchevêtrée du Grand Huit, je heurte les parois de l'entonnoir gigantesque maelstromique et puis ça ralentit, ralentit, peut être comme lorsqu'on meurt. Ca ralentit, je suis moins bousculé, ballotté, secoué, heurté, cahoté. Je glisse au sein d'une brume cotonneuse, sur un dernier et brusque spasme stomacal. Et puis, plus rien.
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