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Citation de Cricri124


Il regardait les Français s’approcher de lui qui, quelques instants auparavant, brulait de les atteindre et de les sabrer, trouvait maintenant leur approche si effrayante qu’il n’en croyait pas ses yeux. […] "Voudraient ils me tuer ? ... Me tuer, moi, que tout le monde aime tant ? ... " En songeant à l’affection que lui témoignait sa mère, sa famille, ses amis, il lui parut impossible que les ennemis voulussent le tuer. "Et pourtant, si telle était leur intention ?" Il resta plus de dix secondes immobile, sans se rendre compte de la situation. Le Français de tête, au nez crochu, était déjà si près que Rostov pouvait distinguer ses traits. La physionomie exaspérée de cet homme qui, baïonnette croisée, se précipitait sur lui, épouvanta Rostov. Il saisit son pistolet, mais au lieu de tirer, le lança vers le Français et s’enfuit à toutes jambes vers les broussailles, comme un lièvre poursuivi par les chiens. Il n’était plus animé, comme au pont de l’Enns, par un désir de lutte, mêlée à une vague inquiétude ; la terreur de perdre la vie, cette vie si jeune, si joyeuse, dominait maintenant tout son être. Il courait à travers champs, bondissait par-dessus les fossés, avec la même fougue que s’il jouait aux barres ; il se retournait de temps à autre, son bon visage juvénile couvert d’une pâleur mortelle et un frisson d’effroi lui parcourait le dos.

Livre premier, Deuxième partie, Chapitre XIX.
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