Nous traversons un sous-bois : le soleil passe entre les branches et le sol est pourpre. Le monde un instant peut se réduire à la contemplation de ce sous-bois. Je me souviens qu'en 1915, dans une tranchée, comme je pelais une orange, le fruit m'apparut comme s'il avait été par son écorce préservé de la guerre, de la souillure de la guerre, comme s'il était sur la terre la seule chose pure, la seule que la guerre n'eût pas touchée.