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Note moyenne 3.98 /5 (sur 2470 notes)

Nationalité : Cuba
Né(e) à : La Havane , le 09/10/1955
Biographie :

Leonardo Padura, né Leonardo Padura Fuentes, est un journaliste, scénariste et écrivain cubain.

Diplômé de littérature hispano-américaine, il a été journaliste et critique de romans policiers, avant de se consacrer à l'écriture d'essais littéraires ("Con la espada y con la pluma", 1984 ; "Un camino de medio siglo : Alejo Carpentier y la narrativa de lo real maravilloso", 1993), de romans ("Fiebre de caballos", 1988 ; "L'Homme qui aimait les chiens", 2009), de nouvelles ("Según pasan los años", 1989) et de scénarios pour le cinéma ("Yo soy, del son a la Salsa",1996).

Il est auteur d'une dizaine de romans policiers dont le héros est le lieutenant Mario Conde ("Électre à La Havane", "L'Automne à Cuba", "Adiós Hemingway", "Mort d'un chinois à La Havane", "Hérétiques").

En 2011, il reçoit le Prix Carbet de la Caraibe pour "L'homme qui aimait les chiens", et le prix Roger-Caillois. La même année, il obtient la nationalité espagnole. En 2015, il obtient le Prix Princesse des Asturies.
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Coup de coeur : Poussière dans le Vent de Leonardo Padura


Citations et extraits (754) Voir plus Ajouter une citation
page 85
[...] La Havane, c’était de la folie : je crois que c'était la ville la plus vivante du monde. Paris ou New York, de la merde, oui ! Beaucoup trop froides ... Pour la vie nocturne, il n'y avait pas mieux qu'ici. C'est vrai qu'il y avait des putes, la drogue, la mafia, mais les gens s'amusaient et la nuit commençait à six heures du soir et ne finissait pas. Tu t'imagines, dans une même nuit tu pouvais prendre une bière à huit heures en écoutant les Anacaonas aux Aires Libres sur le Prado, dîner à neuf heures avec la musique et les chansons de Bola de Nieve, puis t'asseoir au Saint-John pour écouter Elena Burke, ensuite aller dans un cabaret pour danser avec Benny Moré, ou avec les groupes Aragon, Casino de Playa, Sonora Matancera, te reposer un moment en savourant les boléros d'Olga Guillot, de Vicentico Valdés, de Nico Membiela ... ou aller écouter les jeunes du feeling, José Antonio Méndez avec sa voix rauque, César Portillo et, pour finir la nuit, à deux heures du matin tu pouvais faire un saut à la plage de Mariano pour assister au spectacle du Chori frappant sur ses timbales, et toi, là, comme si de rien n'était, assis entre Marlon Brando et Cab Calloway, à côté d'Errol Flynn et de Joséphine Baker. Et après, si tu n'étais pas complètement mort, tu pouvais descendre à La Gruta, là sur la Rampa, pour te retrouver au lever du jour, emporté par le jazz de Cachao, Tata Güines, Barreto, Bebo Valdès, le Noir Vivar et Frank Emilio qui faisaient un bœuf avec tous ces fous qui étaient les meilleurs musiciens que Cuba ait jamais eus ! Ils étaient des milliers, la musique était l'atmosphère et elle était à couper au couteau, il fallait l'écarter pour pouvoir passer ... Et Violeta del Rio faisait partie de ce monde ... [...]
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Au début, seuls Horacio puis Clara savaient que Darío avait grandi en étant souvent en butte au mépris, à l’exclusion et même à la violence parce que depuis toujours il était ce qu’il était, quelqu’un de différent ; un petit con toujours dans son coin qui lisait des livres et allait tous les jours à l’école. Qui, même avec ses pantalons rapiécés, était, grâce à ses notes, le premier de la classe et l’exemple à suivre, celui qui était toujours élu étudiant d’avant-garde chez les pionniers et auquel on avait même accordé le privilège de sauter une classe.
(page 113)
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Quand un requin se baigne, il éclabousse .
( Proverbe cubain )
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Depuis qu’il avait quitté Cuba, près de quinze ans plus tôt, en se promettant de ne jamais revenir, Irving avait fait le même cauchemar que tous les Cubains jetés dans l’exil : il revenait un jour sur l’île et… on ne le laissait pas repartir. Il avait beau expliquer, dire qu’il n’avait rien fait de mal, supplier… il était piégé sans issue possible.
(page 137)
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Assis sur le sable, le dos appuyé au tronc d'un casuarina, j'allumai une cigarette et ferrmai les yeux. Dans une heure le soleil se coucherait, mais comme cela devenait habituel dans ma vie, je n'éprouvais aucune impatience et n'avais aucune expectative. Ou plutôt je n'avais presque rien : et presque sans le presque ! Tout ce qui m'intéressait à ce moment-là, c'était le plaisir de voir arriver le crépuscule, ce cadeau de l'instant fabuleux où le soleil s'approche de la mer argentée du golfe et dessine un sillage de feu à sa surface. Au mois de mars, avec la plage pratiquement déserte, la promesse de cette vision m'apportait une sorte de sérénité, un état proche de l'équilibre qui me réconfortait et me permettait de croire encore à l'existence palpable d'un petit bonheur, fait à la mesure de mes maigres ambitions.
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Chaque fois qu’il le pouvait, Horacio assassinait le temps, qui pour lui aussi avait augmenté depuis qu’il était docteur en sciences physiques, en allant s’asseoir sur le muret du Malecón pour regarder la mer et, si ses neurones se réveillaient, réfléchir. Il contemplait la mer et il se demandait si les flots bleus avaient toujours la même couleur, la même densité et la même composition que trois ou quatre ans plus tôt, ou trois ou quatre siècles plus tôt. La masse liquide semblait incontestablement plus impénétrable, augmentant la sensation d’enfermement, de condamnation, d’asphyxie : l’évidence d’un prodigieux changement physique et chimique, ou la preuve d’une insurmontable insularité légale, géographique et spirituelle.
(page 96)
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Par la mer, par la terre, par les airs, par les frontières nord, sud, ouest. Par le détroit de Floride, les chutes du Niagara, les confins du Mexique ou, via Moscou, jusqu’au lointain détroit de Béring et les neiges de l’Alaska… Durant les dernières années de sa vie à La Havane, Marcos le Lynx était devenu une véritable encyclopédie des stratégies, moyens et systèmes pouvant permettre aux Cubains d’entrer aux États-Unis pour y obtenir le statut qui leur assurait au bout d’un an et un jour un titre de résidence légale. Marcos avait énormément d’amis qui avaient testé l’un ou l’autre de ces moyens, beaucoup d’entre eux avec succès.
(page 45)
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Vers la fin des années 1980, quelques mois après avoir subi l'opération réussie d'un cancer de la prostate, Daniel, poussé par cet avertissement de la mort et tout juste rétabli, surprit sa famille en prenant la décision de se rendre à Cracovie où il n'avait jamais voulu retourner. De plus, contre toute attente, Daniel Kaminsky choisit de faire ce voyage de retour aux sources, comme l'appelaient les juifs ashkénazes du monde entier, seul, sans sa femme ni son fils. A son retour de Pologne, où il passa une vingtaine de jours, l'homme, plutôt loquace en général, fit à peine quelques commentaires d'ordre général et très superficiels sur son périple vers son lieu de naissance : la beauté de la place médiévale de la ville et l'impressionnante mémoire vive de l'horreur synthétisée par Auschwitz-Birkenau, la visite du ghetto où les juifs avaient été confinés, l'impossibilité de retrouver la maison qui aurait pu être la sienne dans le quartier Kasimir, la visite de la Nouvelle Synagogue avec ses candélabres sans bougies, funèbre dans la solitude d'un pays encore dépeuplé de ses juifs et malade d'antisémitisme. Mais le choc des retrouvailles avec le cordon ombilical de son passé que pendant des années il avait tenté de couper dont il semblait même avoir réussi à se libérer depuis longtemps, avait ébranlé les recoins les plus sombres de sa conscience. Quelques mois plus tard, il rédigea enfin cette confession inattendue.

page 101
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Bouddha avait raison, on a beau tenter de projeter beaucoup de lumière, l’obscur génère toujours de l’obscurité.
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Et tandis que Walter rembobinait et sortait du Zenith le rouleau de pellicule Orwo qui était terminé, le Clan, souriant, se dispersa. Comme poussière dans le vent.
(page 132)
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