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Citation de Desimoni


Le citoyen qui n'a jamais rien fait contre les lois, et qui n'a pas subi de la part d'autrui de torts le poussant à faire appel à elles, le citoyen qui vit comme si la police existait seulement pour effectuer des actes administratifs – tels que la remise d'un passeport ou d'une autorisation de port d'arme (pour la chasse), – si les hasards de la vie le conduisent soudain à avoir affaire à elle, à en avoir besoin pour ce qu'elle est, en tant qu'institution, il est pris d'un sentiment de désarroi, d'impatience, de fureur, où s'enracine la conviction que la sécurité publique, dans la mesure où l'on en jouit, repose davantage sur la faible et sporadique tendance des hommes à commettre des crimes, plutôt que sur le sérieux, l'efficacité et la finesse de cette police. Conviction qui recèle une part d'objectivité : plus ou moins selon les époques, plus ou moins selon les pays. Mais, dans le cas d'une personne disparue, dans l'anxiété et l'impatience de ceux qui veulent la retrouver elle peut également être tout à fait subjective – et donc mal fondée. Et nous reconnaissons assurément que nous sommes, nous aussi, injustes à l'égard de la police italienne, et de la façon – qui nous paraît négligente et sans subtilité – avec laquelle la police italienne a mené les enquêtes sur la disparition d'Ettore Majorana. Mais elle ne mena rien du tout ; au contraire, elle laissa la famille les mener, en se bornant (..) à « collaborer » (et à un certain point, il est facile de l'imaginer, à faire semblant de collaborer).

(p. 17)
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