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Citations de Léonor de Recondo (1065)


Dans le vestibule qui le mène à son étude, Anselme croise Céleste, qui baisse aussitôt les yeux. Il ne la salue pas, elle n'existe pas. La bonne ne prend vie que de brefs instants. Tous les trois mois environ, quand une envie irrépressible le pousse à monter quatre à quatre les escaliers jusqu'à la petite chambre, jusqu'au petit lit en fer, pour serrer et tirer le chignon jusqu'à en jouir. (p. 31)
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Refuser la rencontre avec autrui, c'est s'appauvrir.
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Dialogue entre Michele, enfant de six ans et Michelangelo :

- Quelques jours après la mort de maman, je me suis retrouvé seul avec papa dans la maison. Il était assis près de la cheminée, la tête entre ses mains. Je croyais qu'il s'était endormi. Je me suis approché et je lui ai tapoté l'épaule. Quand il m'a regardé, j'ai vu qu'en fait il pleurait. Il s'est alors mis à genoux et a éclaté en sanglots dans mes bras. Comme un enfant. Tu vois, l'enfant, c'est lui maintenant ! Tu comprends ?
- Je comprends bien.
- Comment te dire exactement ? C'était comme si j'enlevais ma petite veste en peau de moutons pour ne plus jamais la remettre. Tu comprends ?
- Je comprends bien.
- Tu dis que tu détestes les enfants, mais moi je n'en suis plus un !
Michelangelo caresse la chevelure de Michele et lui répond :
- J'ai une veste comme la tienne et je peux te dire qu'une fois qu'on l'a perdue, on ne la remet plus jamais.
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Parfois, elle brûle, quand elle joue du violon. Ça part de son cœur, jamais de son esprit, elle insiste ; de son cœur et ça se propage jusqu’à ses mains, elle a l’impression que tout s’enflamme, la touche, le violon, les cordes qui s’entortillent sous la chaleur, alors elle s’enfuit où elle peut, elle plongerait volontiers dans la lagune. Pendant les concerts à la Pietà, si ça lui arrive,, elle a appris à respirer pour se calmer. Mais parfois, c’est à peine supportable.
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Et puis, surtout, c'est reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir, le sale espoir; qu'on est pris, qu'on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu'on n'a plus qu'à crier, — pas à gémir, non, pas à se plaindre, — à gueuler à pleine voix ce qu'on avait à dire, qu'on n'avait jamais dit et qu'on ne savait peut-être même pas encore. Et pour rien : pour se le dire à soi, pour l'apprendre, soi.

[Antigone, Jean Anouilh]
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On meurt, c’est tout, et on agrandit l’âme de ceux qui nous aiment.
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Le café est froid, amer. Personne n'est là, elle n'est plus obligée de sourire, mais impossible de ne pas penser. Elle observe le marc de café qui tapisse le fond de sa tasse. Les petites lignes laissées au gré du liquide ne forment à première vue qu'un amac incohérent. Puis elles bougent, se mêlent, se tressent jusqu'à laisser surgir une danseuse. Son ventre est nu. Elle s'élance, tourne dans le fond de la tasse. Les petites lignes prennent vie, entraînant, l'espace d'un instant, les pensées d'Ama dans un tourbillon oriental.
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La vague de plaisir qui le submerge secoue tout son corps. Une extase qui le transporte, cœur battant, au centre de sa chair, en son point cardinal, là où Mathilda pousse un cri.

Page 93
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La nature, le soleil, l'enfance poursuivent leur chemin sans se soucier de nos souffrances.
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La guerre rapproche terriblement. C'est là qu'on se dit des choses qu'on ne se dirait jamais en temps de paix, de ces secrets qui ne se dévoilent pas - comme l'a fait le père d'Anselme près d'un feu de camp, lors d'une soûlerie méticuleuse qui vous laisse les boyaux retournés et l'âme déchirée.
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Depuis la Grande Peste, toutes sortes de conseils ont été promulgués pour rester en bonne santé et le père de Michelangelo a toujours eu des idées très arrêtées à ce sujet. Par exemple, il exhortait son fils à se laver le moins possible. L'eau, selon lui, transportait les maladies et il fallait l'éviter. Il leur disait : « Buvez-la ! Mais seulement coupée avec du vin ! Et surtout qu'elle touche le moins possible votre corps. Elle pourrait, en pénétrant votre peau et vos orifices, vous apporter la mort ! »
Michelangelo suit scrupuleusement ses conseils et ne se lave presque jamais. Tout juste les mains et le visage quand la poussière de marbre mélangée à sa sueur forme une croûte déplaisante. Il considère que la crasse le protège des maladies. Et ils sont nombreux à penser ainsi. En fait, presque tous.
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Je crois aux gestes, Ernesto, non seulement à leur répétition,mais à leur reprise, comme une transmission de qui nous sommes.

( p.138)
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Vous allez bientôt vous reposer dans un lieu où je saurai vous trouver quand mon tour viendra.
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Je t’emporte sur le banc.
Tu es l’étui à violon et le violon,
La musique, mes jambes,
La ligne, le trait,
La soie, ma voix,
Ma pensée, mon extravagance,
Notre amour, mon amour.
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Une fois arrivé, Michelangelo se prête à l'exercice. En désignant les blocs regroupés près des "rifiuti", il explique à Michele qu'ils sont destinés aux ornements architecturaux, parce que le marbre est d'une moins belle qualité. Il poursuit :
"Par contre, ceux que tu vois là-bas sont pour la statuaire. À l'intérieur, il n'y a pas de veines, je le sais. À leur forme, je peux voir les personnages qui s'y cachent."
Michele lui en montra un :
"Dans celui-là, il y a quoi ?
- Un homme qui se tord pour essayer de se dégager du marbre. Avec mon ciseau, j'enlève peu à peu la pierre. Je me rapproche de lui jusqu'à ce qu'il puisse en sortir.
- Mais alors, la montagne est pleine de personnages qui attendent ?
- Je ne l'ai jamais regardée comme ça, mais maintenant que tu le dis, je crois que tu as raison."
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Il l'accompagne jusqu'au seuil de son établissement et la salue en lui disant qu'il l'aime. Il fait de même pour son fils. Quand ils étaient petits, Claire et Thomas lui répondaient : Nous aussi, on t'aime. Mais, la pudeur venant, ils se contentent maintenant d'un furtif : À ce soir.
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Elle se souvient des accouchements de sa mère, des contractions qui la courbaient en deux, de son souffle court, puis des rideaux tirés par la sage-femme. Des rideaux qui n'étouffaient pas les cris, qui ne faisaient qu'enfler le mystère. Et, après, le petit glapissement frais et neuf, parfois vaillant, parfois timide. Un nouveau-né parmi eux.
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Quelques jours plus tard, Victoire recevait une lettre d'Anselme lui déclarant sa flamme. La jeune femme, dans un état de jubilation où se mêlaient joie et peur, l'avait aussitôt montrée à sa mère. Cette dernière avait pris sa fille dans es bras, lui disant que cet homme devait être le sien puisque Dieu l'avait mis sur son chemin. Victoire ne sut quoi répondre, il lui semblait que tout cela était irréel et rapide. Mais si tel était le choix de Dieu, avait-elle son mot à dire ? Autre que "oui" et "merci" ?
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L'amour et le désir n'arrivent jamais seuls, mais toujours en cortège.
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Il se rend tristement à l’évidence, Victoire ne l’aime pas. Ce mariage sera-t-il le même échec que son précédent ? Mon Dieu, pourquoi les rapports entre hommes et femmes sont-ils si compliqués... N’ont-ils pas, Victoire et lui, les mêmes valeurs ? Les mêmes ambitions ? C’est-à-dire un foyer solide. Maintenant qu’ils ont un fils, tout devrait aller pour le mieux, et pourtant tout vacille. Certes, Céleste a porté l’enfant, et il n’est pas très fier d’avoir trompé Victoire, mais les hommes ont des besoins que les femmes n’ont pas, tout le monde le sait ! Et puis, il l’a trompée avec une bonne, pas avec une autre femme !
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