AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Léonora Miano (372)


Léonora Miano
Bien des démons n'existent qu'au fond de nous.

CONTOURS DU JOUR QUI VIENT, Interlude.
Commenter  J’apprécie          771
La nuit tombée, ils compteront leurs maigres revenus et se sentiront floués, sans trop savoir par qui. Les lettrés diront que c'est la faute des autres, ceux qui vendent des armes et soutiennent les dictateurs. Les autres diront que c'est le sort, la malchance. Personne ne demandera si c'est parce qu'on a des armes qu'il faut s'entretuer.

Premier mouvement : volition.
Commenter  J’apprécie          710
Léonora Miano
"Le souci principal en Afrique est celui d'une conscience de soi dégradée suite à la Traite négrière".
Commenter  J’apprécie          601
Siliki aimait les femmes, et un de ses oncles qui soupçonnait ce penchant avait fait en sorte de surprendre ses ébats avec son amie. Siliki avait dû confesser sa faute devant toute la famille. Il avait été décidé qu'on ne pratiquerait pas l'ablation du clitoris, châtiment prescrit par la tradition dans de tels cas. On était moderne désormais. Les petites coupures valaient mieux que cette mutilation. Alors, Siliki avait été vendue à un trafiquant de Nasimapula.

Premier mouvement : volition.
Commenter  J’apprécie          582
"Il n'est pas bon de fuir devant l'épreuve, au risque de devoir en affronter une plus accablante."
Commenter  J’apprécie          570
La première règle de vie, la seule dans bien des cas, était d'accepter de porter tous les fardeaux que l'existence convoyait jusqu'à eux. Ils étaient des endurants. Pas des conquérants.
Commenter  J’apprécie          540
La patine du temps ne peut suffire à conférer de la valeur à tous nos usages.

Coda : licence.
Commenter  J’apprécie          511
Le rituel de protection s'est enfin achevé et Vie Éternelle s'est adressé à Endalé. Il lui a dit que son cas était particulier. Elle avait besoin d'une abrasion minutieuse des scories que sa faute avait laissées sur son âme. Elle a acquiescé d'un hochement de tête. Il lui a demandé : « Quand as-tu vu ton sang dernièrement ? » Elle a répondu : « Je suis impure en ce moment même. » Il a rugi comme une armée de lions dans la savane : « Mais ne pouvais-tu pas le dire avant, petite imbécile ? Il faudra faire de nouvelles protections pour toi ! Celles de cette nuit n'auront pas d'effet ! Une femme impure est inaccessible aux esprits… »

Premier mouvement : volition.
Commenter  J’apprécie          480
Celles qui n'avaient que des filles les faisaient filer droit. Elles leur apprenaient à vivre comme elles l'avaient fait elles-mêmes.Les dents serrées, le dos bien rigide, l'espérance vaincue. Les filles se marieraient, enfanteraient, se tairaient. Leur vie passée à ruminer des rêves irréalisables s'écoulerait à grands flots d'amertume muette.
Commenter  J’apprécie          480
Elle est vivante. Sa parole de craquements et de crissements me parvient pour faire entendre qu'elle était souveraine, antan. Les humains pactisaient avec elle, avec les bêtes féroces dans lesquelles elle matérialisait sa puissance, afin de se rendre accessible à leur entendement. […] Les hommes savaient que la brousse et ses créatures étaient les formes que le divin avait choisies pour mieux s'offrir à leur piété. […]
À présent, la brousse n'est plus qu'un corps qu'ils mutilent de la pointe acérée de leurs couteaux, pour lui soutirer des écorces ou des herbes, sans prendre la peine de la remercier pour ses dons. Lorsqu'ils en invoquent les forces, ce n'est plus pour leur demander de les relier au Suprême, mais seulement pour obtenir immédiatement de quoi se remplir la panse. […] Ils n'en obtiennent donc rien de très grand, rien de très valable, et surtout rien de durable. Elles les soulagent de l'effort de trouver le sens de leur vie. Ils disent que c'est notre culture, cette soumission à l'immédiateté, cet abandon au besoin primaire. Ensuite, ils disent que c'est la faute des autres si nous sommes sous-développés. Ils devraient savoir qu'on ne peut se développer lorsqu'on s'arrime ainsi au jour qui fuit, au lieu de songer à celui qui vient. On ne peut rien bâtir lorsqu'on est inapte à envisager le futur.

Premier mouvement : Volition.
Commenter  J’apprécie          470
C'est toujours un problème avec les religions. Elles sont des pratiques sociales permettant de forger et de consolider les communautés. Elles sont ensuite des systèmes de domination. Pour quelques chanceux qui sauront les transcender elles pourront être un chemin.
Commenter  J’apprécie          470
« Qu’il soit fait clair pour tous que le passé ignoré confisque les lendemains »
Commenter  J’apprécie          470
La fierté ne s'enseigne pas aux peuples !Les indiens d'Amérique ne savaient ni lire ni écrire !
Cependant, ils ont préféré mourir plutôt que se soumettre.
Commenter  J’apprécie          450
Ensuite, il leur a demandé si elles avaient bien gardé les rognures d'ongles et les mèches de cheveux qu'il leur avait réclamées. Chacune lui a donné ce qu'elle avait conservé. Siliki n'avait pas l'air de vouloir le faire. Elle n'avait pas le choix. Elle a donné
de maigres rognures d'ongles et des mèches de cheveux. Elle se rongeait les ongles, les avalait et prenait soin de se raser le crâne tous les jours à l'aide d'une lame de rasoir qu'elle cachait quelque part. […] Elle s'asseyait en tailleur, la tête penchée en avant, et de minuscules mèches lui tombaient comme de la poussière entre les jambes. Ensuite, elle les brûlait avec un briquet qu'elle avait toujours sur elle. Tout le monde sait ici qu'il faut faire disparaître ses cheveux quand on les a coupés ou même seulement peignés. Il faut agir de même avec ses ongles. Si quelqu'un s'en saisit, il peut les employer à concocter un sort d'autant plus puissant qu'il sera servi d'un support émanant du corps de sa victime. […] Ils demeurent longtemps après que toute vie a déserté le corps. Ils continuent à pousser sur les cadavres. Les donner soi-même à quiconque, c'est se soumettre sa vie durant à sa volonté.

Premier mouvement : volition.
Commenter  J’apprécie          430
La salle de concerts " Boogie Down était désormais une salle de lecture tenue par des évangélistes américains, aussi blancs que des cachets d'aspirine, et au cheveux d'un roux qui ne ressemblait à rien que nous connaissions par ici. On les voyait souvent rougir dangereusement au soleil, vêtus de chemises blanches à manches courtes et de pantalons noirs, et on se disait qu'ils avaient de bonnes raisons pour venir si loin de chez eux, souffrir sous l'ardent soleil de notre Afrique équatoriale.

Prélude : absence.
Commenter  J’apprécie          420
Les gens vivent les uns près des autres, mais pas ensemble. Ils s'épient, se jalousent passionnément et demeurent côte à côte par une habitude plus grégaire que solidaire.

Premier mouvement : volition.
Commenter  J’apprécie          390
Dieu ne leur révèle rien, alors ils inventent. Le corps affamé conduit rarement l'esprit sur les voies de la transcendance. Bien souvent, il s'arrête au délire. Peu importe, du moment qu'on prétend avoir vu quelque chose. Celui qui a eu une " vision " gagne le respect des autres.

Premier mouvement : volition
Commenter  J’apprécie          390
Généralement, la foule est sans pitié pour les voleurs, même seulement supposés. Il ne leur est jamais laissé le temps de s'expliquer. Voudraient-ils restituer leur butin souvent maigre, qu'ils ne le pourraient pas. Dans un pays gouverné par des brigands impunis, la population passe sa rage sur le menu fretin. […] Un garçonnet malingre est traîné au milieu de l'attroupement […]. Chacun voudra le rosser à tour de rôle, lui mettre de la poudre de piment dans les plaies ou dans les yeux, le châtier pour toutes les injures qui sévissent dans le pays.

Second mouvement : génération.
Commenter  J’apprécie          380
En Afrique, le vide n'existait pas. Même les déserts étaient habités.Il y avait toujours quelqu'un, quelque chose de vivant.
Commenter  J’apprécie          360
Elles ne m'ont rien demandé. Poser des questions, cela implique de prendre sur soi la charge des réponses. Après, on ne peut plus faire comme si on ne savait pas. Or, par les temps qui couraient, nul n'avait les moyens d'une telle politique.

Prélude : absence.
Commenter  J’apprécie          350



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Léonora Miano (1794)Voir plus

Quiz Voir plus

Stardust

De quelle origine est Louise ?

Camerounaise
Mauritanienne
Mozambicaine

14 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Stardust de Léonora MianoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}