Les livres permettent de développer la curiosité et d'acquérir la connaissance. Quand on mêle les deux, cela donne la fantaisie !
Entretien de Tomi Ungerer et Frédéric Bosser.
Peux-tu nous expliquer la différence entre vrai et faux maîtres ?
Alejandro Jodorowsky par exemple est quelqu'un de remarquablement intelligent, de très cultivé et qui, à une époque a pu être un maître authentique pour beaucoup de gens, mais il a décidé pour des raisons sans doute très profondes de devenir un charlatan. Peut-être voulait-il prouver à ses élèves que c'est mauvais d'avoir un maître ? J'aime bien cette explication.
Jim, second clap !
Des proches commencent à faire attention quand il me parlent. Ils disent se retrouver dans certains passages de mes bandes dessinées et cela peut être délicat pour eux.
L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT
Alors, devant tant de statistiques enivrantes et de résultats réjouissants, pourquoi ne pas laisser éclater sa joie ? Peut-être parce que, dans le même temps, le niveau de vie des auteurs s’est considérablement dégradé. Comme souvent dans les secteurs à intermédiaires multiples, les producteurs – en l’occurrence les auteurs – sont ceux qui sont le moins bien rémunérés, alors qu’ils fournissent l’essentiel du travail. L’enquête publiée en 2016 par les États généraux de la bande dessinée est, à ce titre, particulièrement éloquente. Parmi les quelque 1 500 auteurs ayant répondu au questionnaire, 53 % déclaraient vivre avec moins d’un SMIC. Encore plus grave : 36 % sont déjà passés sous le seuil de pauvreté [environ 1 000 euros par mois]. Même chez les professionnels se considérant comme installés, ces chiffres atteignent respectivement 25 % et 11 % ! Sans parler des auteures, qui sont 67 % à vivre avec moins que le SMIC, et 50 % sous le seuil de pauvreté. Payées 33 % moins que leurs camarades masculins, les femmes sont en première ligne de cette paupérisation bien réelle.
Grzegorz Rosinski - Clap de fin !
Si j'en ai terminé avec Thorgal, je n'en ai pas fini avec le dessin, qui demeure ma passion. (...) J'ai aujourd'hui envie de plus d'espace pour la recherche, l'invention, l'expérimentation.
Émile Bravo - Créateur de passerelles
Avec Spirou, je fais aussi un travail de transmission, car beaucoup de gamins d'aujourd'hui ne connaissent pas l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Cadeau pour nos (presque) 20 ans, nous célébrons Edgar P. Jacobs, dont la mythique série Blake et Mortimer, elle, a 70 ans! Au croisement de ces anniversaires reste avant tout un rêve de gosse, celui de travailler et de publier un hors-série de dBD consacré à Jacobs et recueillir ainsi le témoignage de ceux qui l'ont connu et qui le reprennent.
Un détour par les principaux festivals et salons consacrés à la bande dessinée semblait suffire à confirmer une croyance qui avait décidément la vie dure : le bédéphile est un homme d’âge mûr, souvent collectionneur,
attaché au franco-belge. Erreur ! Ou plutôt : évolution des moeurs. Après avoir longtemps été réservé aux seuls garçons, puis avoir gagné en maturité et s’être largement ouvert aux influences étrangères – notamment le comic book et le manga –, le 9e art est désormais plus universel que jamais. C’est en tout cas ce que semble révéler un rapport commandé par le Syndicat national de l’édition [SNE] à l’institut GfK, dont les conclusions ont été dévoilées début octobre.
Daniel Maghen - Évoluer avec le marché...
Comme les droits d'auteur ont baissé, la grande majorité des auteurs sont désormais intéressés par la vente de leurs originaux pour continuer à faire ce métier.
Une étude récemment publiée par l’institut GfK pour le compte du Syndicat national de l’édition casse, en partie, les idées reçues sur les acheteurs et les lecteurs de bandes dessinées. Elle confirme également la croissance continue du chiffre d’affaires global du secteur depuis dix ans. Paradoxalement, le niveau de vie des auteurs s’est, dans le même temps, largement dégradé. Une situation que cette étude passe totalement sous silence. Une enquête de Philippe Peter