Les Standiford

Il avait eu le coup de foudre pour ce paysage étrange et désolé, si différent du pays cerné de clôtures et de glaciers où il avait passé son enfance, hanté par le spectre d’une existence morne au tracé rectiligne.
Ses parents, des gens bien mais totalement dénués d’imagination, ouvriers à l’usine locale, avaient pris ça pour une foucade d’adolescent. Après tout, c’était les années soixante et les jeunes se passionnaient pour quantité de choses. Les Fairchild étaient seulement contents que leur fils ne touche pas à la drogue et garde ses cheveux coupés à distance raisonnable de ses épaules.

Chaque année, il y a au moins trois ou quatre touristes qui s’enfoncent trop loin dans cette région et qui disparaissent. Il m’arrive même de penser que certains font ça volontairement. Quelque chose cloche dans leur couple, ou dans leur vie et alors ils organisent une petite excursion, se débrouillent pour qu’on croie à leur disparition et pendant ce temps-là, ils refont surface le long d’une route et n’ont plus qu’à lever le pouce pour partir recommencer autre chose, ailleurs…

Eh bien, en résumé, le rapport explique que l’agent non-organique qui s’est dissous dans l’eau devient inopérant en moins de vingt-quatre heures. À défaut du composant porteur artificiel actif, l’eau est à peu près aussi inoffensive que de la limonade.

Je préfère les femmes qui ont un caractère de cochon. Elles sont plus intéressantes.

Il songea aux histoires de sa grand-mère sur toutes les calamités apportées par les blancs à leur peuple : le whisky, la syphilis et par-dessus tout le mépris souverain d’une nature protectrice et nourricière.

En fait, c’est pas exactement de l’insecticide pour bestioles rampantes qu’on trimbale. En fait, on trimbale un truc qu’on devrait pas trimbaler du tout, parce que c’est interdit.